Le thème de la réintroduction d’espèces
animales peut être abordé sous deux
angles différents :
La réintroduction cynégétique
concerne le renforcement des effec-
tifs d'espèces chassables donc non
protégées. Dans ce cas précis cette
procédure peut-être assimilée à un
repeuplement.
La réintroduction écologique
concerne des espèces indigènes en
voie d'extinction. Elle doit permettre
le rétablissement, le maintien et la
restauration des populations cli-
nantes.
Envisager la réintroduction d'une espèce
suppose de se confronter aux raisons
qui ont entraîné sa régression et donc
aux usages et aux modes d'exploitation
des sols. Dans tout programme de réin-
troduction il est primordial de ne pas né-
gliger les facteurs humains. Il est donc
préférable de s’assurer du soutien et de
la collaboration des acteurs locaux
(propriétaires fonciers, gestionnaires,
bénéficiaires et décideurs).
Les facteurs de milieux conditionnent la
vie des organismes. Il est donc indispen-
sable de s’assurer que les sites d’accueil
permettent de satisfaire les besoins vi-
taux des espèces réintroduites, en terme
de disponibilité, d’accessibilité des res-
sources alimentaires mais aussi que les
ressources spatiales soient suffisantes.
La maîtrise supposée des variables du
milieu (site d’accueil) ne garantie pas le
succès de la réintroduction envisagée.
En effet, d’autres questions restent en
suspends : De quelles régions géogra-
phiques et de quelles souches
(d’élevage ou naturel) doivent provenir
les espèces à réintroduire? De même,
quels sont les effectifs qui doivent être
réintroduits et à quel rythme ? De plus
les espèces immigrées peuvent avoir
une influence sur les populations relic-
tuelles.
Les questions que doivent se poser les
scientifiques soucieux de la réintroduc-
tion d’une espèce sont donc d’ordre dé-
mographique, génétique, écologique,
éthologique, économique et sociale. Au-
tant de questions l’empirisme semble
de règle. La réussite des procédures de
réintroduction dépend du pragmatisme
des scientifiques et gestionnaires ainsi
que des facultés d’adaptation des espè-
ces réintroduites. Un suivi scientifique
doit être envisagé pour dresser un bilan
des sultats de la réintroduction et pour
apprécier la dynamique des espèces
réintroduites.
Pascal ORABI
NOUVELLES BREVES
VEILLE ECOLOGIQUE
La sensibilité écologique des
Français à travers l’opinion
publique
La société française se soucie-t-elle
des problèmes d’environnement ?
Cette question intéresse de nom-
breux acteurs impliqués dans le trai-
tement des questions environne-
mentales…
Que pensent les Français du poids
de l’activité humaine sur l’environne-
ment ? Comment perçoivent-ils l’en-
vironnement à notre époque et quel
avenir lui envisagent-ils ? Toutes
les réponses à ces questions sont
ainsi analysées et mises à l’épreuve
des statistiques. Afin de mieux
concevoir les enjeux qu’impliquent
ces réponses, les auteurs les ont
intégrées dans différents contextes :
local, régional, national, européen
voire même mondial.
Dans la seconde partie, l’eau, l’air,
le bruit, les déchets, l’environnement
urbain, l’aménagement du territoire,
mais aussi la forêt, le paysage, la
nature, ou encore l’agriculture, l’in-
dustrie et l’énergie font l’objet d’une
exploration rigoureuse au cœur de
l’opinion publique. Des tableaux et
des diagrammes clairs, un texte
concis et des pistes bibliographi-
ques pour approfondir chaque sujet
contribuent à une lecture facile et à
une compréhension immédiate du
sens de chaque réflexion.
L’heure du bilan est arrivée…
Référence : IFEN, 2000.
La sensibilité écologique des français à
travers l’opinion publique. 187 p., 200 F.
Karine GUÉRAND
La lettre d'OGE
Ce document est réalisé par la société OGE, à destination de ses partenaires professionnels exclusivement.
OGE – 5, boulevard de Créteil – 94100 Saint-Maur-des-Fossés – Tél. 01 42 83 21 21 – Fax 01 42 83 92 13 – mél : [email protected]
Directeur de la publication : J.-F. Asmodé – Rédaction : J.-F. Asmodé, V. Vignon, C. Laury, P. Orabi, O. Roger, S. Heckenroth, E. Brunet
Textes et photos : tous droits de reproduction intégrale ou partielle réservés.
HEUREUX EVENEMENT….
Toute l’équipe d’OGE est heureuse de vous annoncer la naissance de Maxime LAURY,
le 27 juillet 2001. Claude LAURY, de retour parmi nous, a repris ses fonctions depuis le
19 novembre dernier. Souhaitons-lui la bienvenue et bon courage pour la reprise !
Le Coup d’œil d’OGE : la Diane (Zerynthia polyxena), Olivier ROGER.
Photo sélectionnée par la Société de Photographie d’Histoire Naturelle (Paris) pour le festival internatio-
nal de Montier-en-Der
LE POINT SUR …
La réintroduction des espèces animales
ÉDITO
OGE A 10 ANS
En mars dernier, OGE a fêté son dixième anniversaire. Cet
événement est l’occasion de revenir sur les dix dernières
années et sur l'évolution de notre société. Nous présentons
à nos clients et partenaires un service de plus en plus pointu
et professionnel.
L'expérience acquise au cours de ces dix années dans le
cadre de la gestion de sites, réserves naturelles, espaces
naturels sensibles, ainsi que dans le cadre d'études d'impact
de grands projets, nous permet aujourd'hui de développer
de nouvelles activités dans le domaine de la formation,
ainsi que dans le domaine de la maîtrise d'œuvre lors d'opé-
rations de génie écologique.
Ainsi, nous avons organisé début décembre une journée de
formation consacrée à "l'arbre élément structurel de nos
paysages". Cette journée a été destinée au monde agricole,
et a été réalisée en partenariat avec le Conseil Général et la
Chambre d'Agriculture de la Sarthe.
De même, nous sommes amenés à velopper de plus en
plus des missions de médiation pour des grands projets
d'infrastructures ou bien dans la gestion de sites à multiples
intervenants.
Enfin, notre société, comme vous pourrez le découvrir dans
ce numéro de la lettre, s'intéresse au développement vers
l'international. En effet,
OGE a participé au premier
salon sur l’environnement à
Abu Dhabi et a participé à
l’organisation de voyages de
formation destinés à nos
clients et partenaires, en
Roumanie et au Québec.
Je vous souhaite bonne lec-
ture et je vous remercie de
la confiance que vous avez
bien voulu accorder à
l'équipe d'OGE au cours de
ces dix années.
J’espère que nous poursui-
vrons notre collaboration
dans les années à venir.
Jean-François ASMODÉ
Page 2 : LES DOSSIERS D’OGE
Opération de génie écologique pour sauvegarder
la Gesse de Nissole
Page 3 :
PARLONS-EN ….
OGE au salon « Environnement 2001 » à Abu
Dhabi
INITIATIVES
Rencontre forestière au Québec
Page 4 :
NOUVELLES BRÈVES
Veille écologique
Le point sur …. La réintroduction des espèces
animales
SOMMAIRE
La lettre
de l'Office de Génie Écologique
10 – ANNEE 2001
Opération de génie écologique pour sauvegarder la Gesse de Nissole
L ors d'une étude préalable à l'élargissement de l'Autoroute A.13, réalisée pour la
Société des Autoroutes Paris-Normandie (SAPN), nous avons recensé, le long des
bermes, plusieurs sites se développe la Gesse de Nissole (Lathyrus nissolia L.). Afin
de préserver cette espèce rare une opération de transfert de sol a été entreprise.
LES DOSSIERS
Cette espèce
pionnière, an-
nuelle, très dis-
crète, est inféo-
dée à des milieux
prairiaux particu-
liers (chauds, en-
soleillés, peu enri-
chis en matière
organique). Bien
qu’elle soit consi-
dérée comme as-
sez rare et mena-
cée d'extinction
e n H a u t e -
Normandie, elle
ne bénéficie pas
d'un statut de pro-
tection particulier.
Une opération de transfert de sol
pour sauvegarder la Gesse
Les interventions pour l'aménagement
de la troisième voie de circulation me-
nacent directement une des stations de
Gesse de Nissole. En effet, le talus qui
abrite une partie de la station sera dé-
truit lors des travaux, courant 2002. Afin
de sauvegarder cette espèce vulnéra-
ble, OGE a proposé à la SAPN d'effec-
tuer une opération de transfert de sol
par "déplaquage". C'est à dire
d'ex-
traire des portions de sol préservé
intact et compact afin de déplacer
les plantes avec leur substrat
.
Une opération de transfert qui a né-
cessité
plusieurs étapes
OGE a, dans un premier temps, rédigé
le cahier des charges et établi le calen-
drier des interventions. Pour cela, du-
rant l'été 2000, période optimale de flo-
raison, nous avons localisé les pieds de
Gesse de Nissole et estimé la superfi-
cie de la station. Le pourtour de cette
station a été matérialisé en fin de sai-
son. Afin d'optimiser l'opération de
transfert, au sein de cet espace, nous
avons délimité les secteurs de plus
forte densité. Ces derniers ont été -
parés en deux catégories. La première
regroupait les unités les plus proches
de l'infrastructure et directement mena-
cées par les travaux. Ce sont ces zo-
nes, d'une surface totale de 57 m², qui
ont été transférées. La seconde
concerne les zones plus en retrait. Ces
dernières ont simplement été matériali-
sées de façon durable. Elles serviront à
la fois de témoins et de semenciers
pour le nouveau talus.
Dans le même temps, nous avons dé-
terminé et délimité le site d'accueil. Cet
espace a été choisi en fonction de sa
localisation et des facteurs écologiques
proches de ceux de la zone de transfert
(chaleur, ensoleillement, humidité du
sol).
Suite à nos recommandations, une fau-
che avec exportation des résidus de
coupe a été réalisée, par les agents de
la SAPN, en avril 2001, afin de favori-
ser le développement de la Gesse et
d'éviter l'envahissement des zones à
transférer par des plantes plus compéti-
tives.
L'opération de transfert s'est déroulée
en novembre 2001, époque à laquelle
les cycles de développement de la
faune et de la flore étaient achevés.
Lors de cette phase, un membre de
l'équipe OGE était présent afin de
conseiller le personnel de l'entreprise
responsable des travaux et de planifier
le déroulement des
trois étapes es-
sentielles au transfert de sol
:
-
la préparation du site d'accueil
. La
végétation en place a éenlevée par
étrépage (retrait de la couche superfi-
cielle de sol). La surface de sol déca-
pée était équivalente à celle qui devait
être transférée.
-
la découpe manuelle de petites por-
tions de sol
, au sein des unités à
transférer. Chaque bloc a été soulevé
puis déposur un "Dumper à chenil-
les". Ce dernier a assuré le transport
jusqu'à la zone de réception.
-
la mise en place des dalles
de ma-
nière jointive sur le site receveur . Le
transfert a nécessité, au total, le dépla-
cement d'environ 600 dalles.
Une opération médiatique
Lors de cette opération de transfert de
sol, la presse écrite et la lévision ont
assisté à la mise en place des derniè-
res dalles. Ils ont été informés des mo-
dalités de transfert et de l'action entre-
prise par la SAPN en faveur des milieux
et espèces remarquables.
La découverte de la Gesse de Nissole
et l'opération de génie écologique avait
déjà fait l'objet d'une opération de sen-
sibilisation interne pour le personnel de
la SAPN.
Durant l'été 2002, nous réaliserons
un suivi des stations de Gesse de
Nissole. Une comparaison de la vé-
gétation au sein de la zone trans-
plantée et des secteurs témoins per-
mettra d'apprécier le succès de
l'opération. Au terme du suivi des
mesures de gestion adaptées pour-
ront être préconisées.
Olivier ROGER
"Déplaquage" et transfert des blocs de sol
Gesse de Nissole
OGE a participé (avec l’aide de la Ré-
gion Île-de-France) au salon
international « Environnement 2001 »
qui s’est déroulé au mois de février à
Abu Dhabi. Ce salon était le premier
grand évènement sur l’environnement
dans les pays arabes.
Sous le patronage du Président des
Émirats Arabes Unis, H. H. Sheikh
Zayed Bin Sultan Al Nahyan, 350
exposants provenant de 30 pays ont
participé au salon. Pendant 5 jours les
exposants ont présenté des produits,
des services et des techniques en rela-
tion avec la maîtrise et la gestion des
ressources, des énergies renouvela-
bles, le traitement de l’eau et des dé-
chets. OGE, présent sur le pavillon
FRANCE, a figuré dans ce salon
comme l’une des seules entreprises
proposant des services d’expertise éco-
logique, de valorisation et de protection
du patrimoine naturel.
Lieu d’échanges, de conseils et de par-
tage d’expérience dans le domaine de
l’environnement, le salon a été le théâ-
tre de nombreuses démonstrations thé-
matiques.
Parallèlement plusieurs workshops,
conférences et débats ont été animés
par des spécialistes sur des questions
bien précises.
Lors de cette exposition, OGE a pris
contact non seulement avec des ex-
perts locaux mais aussi avec des entre-
prises européennes. Pour notre entre-
prise l’opportunité du salon était de
créer des contacts avec des organis-
mes et des centres de recherche ara-
bes basés dans les Émirats Arabes
Unis et dans la région du Golfe.
L’un de nos contacts et interlocuteurs
était l’Agence Environnementale de la
Recherche et du Développement de la
faune et de la flore sauvages d’Abu
Dhabi (ERWDA - Environmental Re-
search and Wildlife Development Agen-
cy). Cet organisme est en charge d’as-
surer la protection des habitats, des
espèces et d’assister le gouvernement
dAbu Dhabi dans ses décisions
concernant l’environnement.
Le fruit de ce séjour se résume à la va-
lorisation de l’expérience existante à
OGE sur les milieux semi-désertiques
et tropicaux et au développement des
expertises dans ces écosystèmes ex-
ceptionnels.
Silke HECKENROTH
PARLONS-EN...
En automne 1997, un séminaire
« Gestion forestière et biodiversité » a
eu lieu en France (Lorraine, Normandie
et Picardie). Une seconde édition de ce
colloque s’est déroulée au Québec du
27 septembre au 2 octobre 2001. Ce fut
l’occasion de fructueux échanges entre
les participants français, québécois et
suédois. OGE a participé à l’organisa-
tion de ce voyage au cours duquel nous
avons visité les régions des Montéré-
giennes, de la Mauricie et de la Côte
Nord. Les Montérégiennes sont oc-
cupées par des érablières exploitées
pour la production de sirop d’érable. La
tempête de verglas de 1998 a occa-
sionné d’importants dégâts dans cette
région. Le suivi a montré qu’environ
50% des arbres étêtés présentaient des
signes de reprise. La visite du Parc
National de la Mauricie nous a permis
de découvrir les techniques de brûlage
dirigé, les aménagements destinés à
l’accueil du public et leurs impacts sur
la diversité biologique. Sur la Côte
Nord, nous avons visité des
peuplements vierges et
exploités de la forêt boréale.
Les exploitations industriel-
les font progressivement
place à une exploitation
moins intensive. Dans un
souci de maintien de la
biodiversité et de gestion
d u r a b l e , p l u s i e u r s
techniques qui favorisent la
régénération naturelle sont
en cours d’expérimentation.
La prise en compte de la
biodiversité dans la gestion
forestière est récente en
France, comme au Québec à
la différence de la Suède qui a pris des
dispositions dès les années 1970.
Emmanuelle BRUNET &
Vincent VIGNON
OGE AU SALON « ENVIRONNEMENT 2001 » A ABU DHABI
du 4 au 8 février 2001
Initiatives
Rencontre forestière au Québec
Couleurs des Laurentides, fin septembre 2001
Le stand d’OGE au salon « Environnement 2001 »
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