Lettre n°10

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NOUVELLES BREVES
LE POINT SUR …
n°10 – ANNEE 2001
VEILLE ECOLOGIQUE
La réintroduction des espèces animales
Le thème de la réintroduction d’espèces
animales peut être abordé sous deux
angles différents :
• La réintroduction cynégétique
concerne le renforcement des effectifs d'espèces chassables donc non
protégées. Dans ce cas précis cette
procédure peut-être assimilée à un
repeuplement.
• La réintroduction écologique
concerne des espèces indigènes en
voie d'extinction. Elle doit permettre
le rétablissement, le maintien et la
restauration des populations déclinantes.
Envisager la réintroduction d'une espèce
suppose de se confronter aux raisons
qui ont entraîné sa régression et donc
aux usages et aux modes d'exploitation
des sols. Dans tout programme de réintroduction il est primordial de ne pas négliger les facteurs humains. Il est donc
préférable de s’assurer du soutien et de
la collaboration des acteurs locaux
(propriétaires fonciers, gestionnaires,
bénéficiaires et décideurs).
Les facteurs de milieux conditionnent la
vie des organismes. Il est donc indispensable de s’assurer que les sites d’accueil
permettent de satisfaire les besoins vitaux des espèces réintroduites, en terme
de disponibilité, d’accessibilité des res-
sources alimentaires mais aussi que les
ressources spatiales soient suffisantes.
La maîtrise supposée des variables du
milieu (site d’accueil) ne garantie pas le
succès de la réintroduction envisagée.
En effet, d’autres questions restent en
suspends : De quelles régions géographiques et de quelles souches
(d’élevage ou naturel) doivent provenir
les espèces à réintroduire? De même,
quels sont les effectifs qui doivent être
réintroduits et à quel rythme ? De plus
les espèces immigrées peuvent avoir
une influence sur les populations relictuelles.
Les questions que doivent se poser les
scientifiques soucieux de la réintroduction d’une espèce sont donc d’ordre démographique, génétique, écologique,
éthologique, économique et sociale. Autant de questions où l’empirisme semble
de règle. La réussite des procédures de
réintroduction dépend du pragmatisme
des scientifiques et gestionnaires ainsi
que des facultés d’adaptation des espèces réintroduites. Un suivi scientifique
doit être envisagé pour dresser un bilan
des résultats de la réintroduction et pour
apprécier la dynamique des espèces
réintroduites.
Pascal ORABI
Le Coup d’œil d’OGE : la Diane (Zerynthia polyxena), Olivier ROGER.
Photo sélectionnée par la Société de Photographie d’Histoire Naturelle (Paris) pour le festival international de Montier-en-Der
La sensibilité écologique des
Français à travers l’opinion
publique
La société française se soucie-t-elle
des problèmes d’environnement ?
Cette question intéresse de nombreux acteurs impliqués dans le traitement des questions environnementales…
Que pensent les Français du poids
de l’activité humaine sur l’environnement ? Comment perçoivent-ils l’environnement à notre époque et quel
avenir lui envisagent-ils ? … Toutes
les réponses à ces questions sont
ainsi analysées et mises à l’épreuve
des statistiques.
Afin de mieux
concevoir les enjeux qu’impliquent
ces réponses, les auteurs les ont
intégrées dans différents contextes :
local, régional, national, européen
voire même mondial.
Dans la seconde partie, l’eau, l’air,
le bruit, les déchets, l’environnement
urbain, l’aménagement du territoire,
mais aussi la forêt, le paysage, la
nature, ou encore l’agriculture, l’industrie et l’énergie font l’objet d’une
exploration rigoureuse au cœur de
l’opinion publique. Des tableaux et
des diagrammes clairs, un texte
concis et des pistes bibliographiques pour approfondir chaque sujet
contribuent à une lecture facile et à
une compréhension immédiate du
sens de chaque réflexion.
L’heure du bilan est arrivée…
Référence : IFEN, 2000.
La sensibilité écologique des français à
travers l’opinion publique. 187 p., 200 F.
Karine GUÉRAND
La lettre
de l'Office de Génie Écologique
ÉDITO
SOMMAIRE
Page 2 : LES DOSSIERS D’OGE
OGE A 10 ANS
Opération de génie écologique pour sauvegarder
la Gesse de Nissole
Page 3 : PARLONS-EN ….
En mars dernier, OGE a fêté son dixième anniversaire. Cet
événement est l’occasion de revenir sur les dix dernières
années et sur l'évolution de notre société. Nous présentons
à nos clients et partenaires un service de plus en plus pointu
et professionnel.
L'expérience acquise au cours de ces dix années dans le
cadre de la gestion de sites, réserves naturelles, espaces
naturels sensibles, ainsi que dans le cadre d'études d'impact
de grands projets, nous permet aujourd'hui de développer
de nouvelles activités dans le domaine de la formation,
ainsi que dans le domaine de la maîtrise d'œuvre lors d'opérations de génie écologique.
Ainsi, nous avons organisé début décembre une journée de
formation consacrée à "l'arbre élément structurel de nos
paysages". Cette journée a été destinée au monde agricole,
et a été réalisée en partenariat avec le Conseil Général et la
Chambre d'Agriculture de la Sarthe.
OGE au salon « Environnement 2001 » à Abu
Dhabi
INITIATIVES
Rencontre forestière au Québec
Page 4 : NOUVELLES BRÈVES
Veille écologique
Le point sur …. La réintroduction des espèces
animales
De même, nous sommes amenés à développer de plus en
plus des missions de médiation pour des grands projets
d'infrastructures ou bien dans la gestion de sites à multiples
intervenants.
Enfin, notre société, comme vous pourrez le découvrir dans
ce numéro de la lettre, s'intéresse au développement vers
l'international. En effet,
OGE a participé au premier
salon sur l’environnement à
Abu Dhabi et a participé à
l’organisation de voyages de
formation destinés à nos
clients et partenaires, en
Roumanie et au Québec.
Je vous souhaite bonne lecture et je vous remercie de
la confiance que vous avez
bien voulu accorder à
l'équipe d'OGE au cours de
ces dix années.
J’espère que nous poursuivrons notre collaboration
dans les années à venir.
HEUREUX EVENEMENT….
Toute l’équipe d’OGE est heureuse de vous annoncer la naissance de Maxime LAURY,
le 27 juillet 2001. Claude LAURY, de retour parmi nous, a repris ses fonctions depuis le
19 novembre dernier. Souhaitons-lui la bienvenue et bon courage pour la reprise !
La lettre d'OGE
Ce document est réalisé par la société OGE, à destination de ses partenaires professionnels exclusivement.
OGE – 5, boulevard de Créteil – 94100 Saint-Maur-des-Fossés – Tél. 01 42 83 21 21 – Fax 01 42 83 92 13 – mél : [email protected]
Directeur de la publication : J.-F. Asmodé – Rédaction : J.-F. Asmodé, V. Vignon, C. Laury, P. Orabi, O. Roger, S. Heckenroth, E. Brunet
Textes et photos : tous droits de reproduction intégrale ou partielle réservés.
Jean-François ASMODÉ
LES DOSSIERS
PARLONS-EN...
Opération de génie écologique pour sauvegarder la Gesse de Nissole
L
ors d'une étude préalable à l'élargissement de l'Autoroute A.13, réalisée pour la
Société des Autoroutes Paris-Normandie (SAPN), nous avons recensé, le long des
bermes, plusieurs sites où se développe la Gesse de Nissole (Lathyrus nissolia L.). Afin
de préserver cette espèce rare une opération de transfert de sol a été entreprise.
Gesse de Nissole
Cette
espèce
pionnière,
annuelle, très discrète, est inféodée à des milieux
prairiaux particuliers (chauds, ensoleillés, peu enrichis en matière
organique). Bien
qu’elle soit considérée comme assez rare et menacée
d'extinction
en
HauteNormandie, elle
ne bénéficie pas
d'un statut de protection particulier.
Une opération de transfert de sol
pour sauvegarder la Gesse
Les interventions pour l'aménagement
de la troisième voie de circulation menacent directement une des stations de
Gesse de Nissole. En effet, le talus qui
abrite une partie de la station sera détruit lors des travaux, courant 2002. Afin
de sauvegarder cette espèce vulnérable, OGE a proposé à la SAPN d'effectuer une opération de transfert de sol
par "déplaquage". C'est à dire d'extraire des portions de sol préservé
intact et compact afin de déplacer
les plantes avec leur substrat.
Une opération de transfert qui a nécessité plusieurs étapes
OGE a, dans un premier temps, rédigé
le cahier des charges et établi le calendrier des interventions. Pour cela, durant l'été 2000, période optimale de floraison, nous avons localisé les pieds de
Gesse de Nissole et estimé la superficie de la station. Le pourtour de cette
station a été matérialisé en fin de saison. Afin d'optimiser l'opération de
transfert, au sein de cet espace, nous
avons délimité les secteurs de plus
forte densité. Ces derniers ont été séparés en deux catégories. La première
regroupait les unités les plus proches
de l'infrastructure et directement menacées par les travaux. Ce sont ces zones, d'une surface totale de 57 m², qui
ont été transférées. La seconde
concerne les zones plus en retrait. Ces
dernières ont simplement été matérialisées de façon durable. Elles serviront à
la fois de témoins et de semenciers
pour le nouveau talus.
Dans le même temps, nous avons déterminé et délimité le site d'accueil. Cet
espace a été choisi en fonction de sa
localisation et des facteurs écologiques
proches de ceux de la zone de transfert
(chaleur, ensoleillement, humidité du
sol).
Suite à nos recommandations, une fauche avec exportation des résidus de
coupe a été réalisée, par les agents de
la SAPN, en avril 2001, afin de favoriser le développement de la Gesse et
d'éviter l'envahissement des zones à
transférer par des plantes plus compétitives.
L'opération de transfert s'est déroulée
en novembre 2001, époque à laquelle
les cycles de développement de la
faune et de la flore étaient achevés.
Lors de cette phase, un membre de
l'équipe OGE était présent afin de
conseiller le personnel de l'entreprise
responsable des travaux et de planifier
le déroulement des trois étapes essentielles au transfert de sol :
- la préparation du site d'accueil. La
végétation en place a été enlevée par
étrépage (retrait de la couche superficielle de sol). La surface de sol décapée était équivalente à celle qui devait
être transférée.
- la découpe manuelle de petites portions de sol, au sein des unités à
transférer. Chaque bloc a été soulevé
puis déposé sur un "Dumper à chenilles". Ce dernier a assuré le transport
jusqu'à la zone de réception.
- la mise en place des dalles de manière jointive sur le site receveur . Le
transfert a nécessité, au total, le déplacement d'environ 600 dalles.
Une opération médiatique
Lors de cette opération de transfert de
sol, la presse écrite et la télévision ont
assisté à la mise en place des dernières dalles. Ils ont été informés des modalités de transfert et de l'action entreprise par la SAPN en faveur des milieux
et espèces remarquables.
La découverte de la Gesse de Nissole
et l'opération de génie écologique avait
déjà fait l'objet d'une opération de sensibilisation interne pour le personnel de
la SAPN.
Durant l'été 2002, nous réaliserons
un suivi des stations de Gesse de
Nissole. Une comparaison de la végétation au sein de la zone transplantée et des secteurs témoins permettra d'apprécier le succès de
l'opération. Au terme du suivi des
mesures de gestion adaptées pourront être préconisées.
"Déplaquage" et transfert des blocs de sol
Olivier ROGER
OGE AU SALON « ENVIRONNEMENT 2001 » A ABU DHABI
du 4 au 8 février 2001
OGE a participé (avec l’aide de la Région Île-de-France) au salon
international « Environnement 2001 »
qui s’est déroulé au mois de février à
Abu Dhabi. Ce salon était le premier
grand évènement sur l’environnement
dans les pays arabes.
Sous le patronage du Président des
Émirats Arabes Unis, H. H. Sheikh
Zayed Bin Sultan Al Nahyan, 350
exposants provenant de 30 pays ont
participé au salon. Pendant 5 jours les
exposants ont présenté des produits,
des services et des techniques en relation avec la maîtrise et la gestion des
ressources, des énergies renouvelables, le traitement de l’eau et des déchets. OGE, présent sur le pavillon
FRANCE, a figuré dans ce salon
comme l’une des seules entreprises
proposant des services d’expertise écologique, de valorisation et de protection
du patrimoine naturel.
Lieu d’échanges, de conseils et de partage d’expérience dans le domaine de
l’environnement, le salon a été le théâtre de nombreuses démonstrations thématiques.
Parallèlement plusieurs workshops,
conférences et débats ont été animés
par des spécialistes sur des questions
bien précises.
Lors de cette exposition, OGE a pris
contact non seulement avec des experts locaux mais aussi avec des entreprises européennes. Pour notre entreprise l’opportunité du salon était de
Le stand d’OGE au salon « Environnement 2001 »
créer des contacts avec des organismes et des centres de recherche arabes basés dans les Émirats Arabes
Unis et dans la région du Golfe.
L’un de nos contacts et interlocuteurs
était l’Agence Environnementale de la
Recherche et du Développement de la
faune et de la flore sauvages d’Abu
Dhabi (ERWDA - Environmental Research and Wildlife Development Agency). Cet organisme est en charge d’assurer la protection des habitats, des
espèces et d’assister le gouvernement
d’Abu Dhabi dans ses décisions
concernant l’environnement.
Le fruit de ce séjour se résume à la valorisation de l’expérience existante à
OGE sur les milieux semi-désertiques
et tropicaux et au développement des
expertises dans ces écosystèmes exceptionnels.
Silke HECKENROTH
Initiatives
Rencontre forestière au Québec
En automne 1997, un séminaire
« Gestion forestière et biodiversité » a
eu lieu en France (Lorraine, Normandie
et Picardie). Une seconde édition de ce
colloque s’est déroulée au Québec du
27 septembre au 2 octobre 2001. Ce fut
l’occasion de fructueux échanges entre
les participants français, québécois et
suédois. OGE a participé à l’organisation de ce voyage au cours duquel nous
avons visité les régions des Montérégiennes, de la Mauricie et de la Côte
Nord. Les Montérégiennes sont occupées par des érablières exploitées
pour la production de sirop d’érable. La
tempête de verglas de 1998 a occasionné d’importants dégâts dans cette
région. Le suivi a montré qu’environ
50% des arbres étêtés présentaient des
signes de reprise. La visite du Parc
National de la Mauricie nous a permis
peuplements vierges et
exploités de la forêt boréale.
Les exploitations industrielles font progressivement
place à une exploitation
moins intensive. Dans un
souci de maintien de la
biodiversité et de gestion
durable,
plusieurs
techniques qui favorisent la
régénération naturelle sont
en cours d’expérimentation.
La prise en compte de la
biodiversité dans la gestion
Couleurs des Laurentides, fin septembre 2001
forestière est récente en
France, comme au Québec à
de découvrir les techniques de brûlage la différence de la Suède qui a pris des
dirigé, les aménagements destinés à dispositions dès les années 1970.
l’accueil du public et leurs impacts sur
la diversité biologique. Sur la Côte
Emmanuelle BRUNET &
N o r d , n o u s a v o n s vi s i t é d e s
Vincent VIGNON
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