4. PLAN D`ACTIONS Pour atteindre les objectifs à court et moyen

4. PLAN D’ACTIONS
Pour atteindre les objectifs à court et moyen terme décrits dans le chapitre
précédent, un ensemble d’actions sont requises. Le plan d’actions présenté ci-
dessous en regroupe un certain nombre mais n’a toutefois pas l’ambition de couvrir
tous les objectifs de développement durable. D’une part, il reflète les lignes
politiques prioritaires de la législature en cours (Plan Marshall 4.0, plan de lutte contre
la Pauvreté) et, d’autre part, il est complémentaire à d’autres plans d’actions que le
Gouvernement wallon s’est engagé à réaliser dans le cadre de la DPR .
Le plan d’actions de cette 2ème stratégie wallonne de développement durable
s’articule autour de 3 axes thématiques majeurs, non couverts dans les types de
plans mentionnés ci-dessus, et d’un 4ème axe regroupant une série d’actions
transversales. Ces 3 axes sont : l’autonomie de la Wallonie en alimentation (A), en
énergie(E) et en ressources (R). Le 4ème axe porte sur les politiques de soutien
suivantes : information et sensibilisation (IS), éducation et recherche (ER),
responsabilité sociétale des organisations privées et publiques (RS), marchés publics
durables (M), implication et promotion de la Wallonie au niveau international en
matière de développement durable (I).
Encadré 5 - Vue d’ensemble du plan d’actions
Pour chaque axe du plan d’actions, un encadré liste les ODD et les cibles auxquels
les actions de l’axe contribuent.
4.1. Autonomie alimentaire
L’alimentation est à la croisée de nombreux enjeux sociétaux. Elle constitue tout
d’abord un besoin fondamental des êtres humains, reconnu par le droit à
l’alimentation. Elle contribue également à l’identité culturelle des peuples, à la
A
Autonomie
Alimentaire
E
Autonomie
Energétique
R
Autonomie des
Ressources
Actions transversales
IS
Information et
Sensibilisation
ER
Education et
Recherche
RS
Responsabilité
Sociétales des
Organisations
M
Marchés Publics
Durables
I
Promotion du
DD au niveau
international
qualité de vie et à la santé publique. Elle joue par ailleurs un rôle de premier ordre en
termes de développement économique et de création d’emplois, voire de
géopolitique. En effet, le secteur alimentaire est le secteur économique le plus
important en Belgique en termes d’emploi et de contribution au PIB, il contribue à
l’autosuffisance ou dépendance alimentaire des pays.
Le système alimentaire largement dominant actuellement au niveau mondial, et
particulièrement en Europe, montre cependant de manière de plus en plus critique
des signes de sa non-viabilité à long terme. De type industriel et basé sur
l’approvisionnement des marchés internationaux en aliments à faible coût financier,
ses externalités ne cessent de s’accroitre et débouchent sur des crises périodiques.
Ces externalités sont de nature :
- environnementales : surexploitation des ressources naturelles, émission
de gaz à effet de serre, destruction d’écosystèmes, pollution des eaux
et des sols,
- sociales : famine et malnutrition, malbouffe et obésité, exposition
chroniques aux produits de synthèse et
- économiques : déclin de l’emploi agricole, endettement des
producteurs, spéculation financière sur les marchés internationaux.
Ainsi, le présent axe de la Stratégie vise à soutenir la transition de la Wallonie vers un
système alimentaire plus durable. Centré sur l’interface entre les modes de
production et de consommation alimentaires, il met un accent particulier sur le
soutien aux produits locaux (qualité et achat).
L’axe « Autonomie alimentaire » contribue :
- aux cibles 2.1, 2.2, 2.3 et 2.4 de l’ODD 2 «Eliminer la faim, assurer la
sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture
durable »,
- à la cible 8.9 de l’ODD 8 « Promouvoir une croissance économique
soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail
décent pour tous »,
- aux cibles 12.3 et 12.7 de l’ODD 12 « Instaurer des modes de
consommation et de production durables ».
36 actions ont été définies, référencées de A01 à A36.
4.1.1. Accroître la visibilité des produits alimentaires wallons et/ou relevant de
l'alimentation durable
Il existe de nombreux points de vue sur ce que constitue une ‘alimentation durable’
ou, afin de mieux rendre compte de la nécessité de considérer l’ensemble des
processus impliqués, un ‘système alimentaire durable’. Par conséquent, dans un
premier temps, il convient de :
définir les principes et critères de l'alimentation durable pour la Wallonie
(A01) ;
réaliser une charte alimentation durable (inclura celle consacrée à la lutte
contre les pertes et gaspillages alimentaires) (A02).
Afin d’inciter les consommateurs (et intermédiaires) à privilégier les produits
alimentaires relevant de l’alimentation durable, et en particulier les produits
régionaux, des actions seront menées pour sensibiliser les différents acteurs et pour
rendre ces produits plus visibles sur les lieux de vente :
développer et promouvoir de façon coordonnée les labels alimentaires
européens régionaux, sous-régionaux (A03) ;
informer sur les actes de consommation durable (A04) ;
promouvoir les actions liées à l'alimentation durable auprès de l'horeca
(A05) ;
promouvoir les actions liées à l'alimentation durable auprès des
consommateurs (A06) ;
promouvoir les actions liées à l'alimentation durable auprès des écoles (A07).
Par ailleurs, les informations pertinentes relatives à l’alimentation durable et à la mise
en œuvre du plan d’actions seront rendues disponibles sur des pages spécifiques du
portail web « Développement durable » (cf. Actions transversales Communication
IS01).
4.1.2. Soutenir l'innovation au sein du système alimentaire
La transition vers un système alimentaire plus durable suppose la mise en œuvre de
nouvelles solutions en réponse aux enjeux actuels liés à l’alimentation. Celles-ci
peuvent être de nature technique (par exemple : nouveaux procédés de
transformation des aliments plus économes en ressources, nouveaux emballages
permettant une meilleure conservation des aliments tout en limitant la quantité de
déchets produits tels les emballages), mais également socio-économique (par
exemple, nouveaux types de relations entre acteurs économiques, nouveaux modes
de financement). L’innovation peut également concerner tant les modes de
production que de consommation alimentaires.
Afin de stimuler cette innovation, la recherche continuera d’être soutenue dans le
secteur agroalimentaire et les « nouveaux » modèles économiques seront
encouragés (circuits courts, financement citoyens, économie collaborative, etc.). En
particulier, les actions suivantes seront menées :
promouvoir les modèles coopératifs aux différents niveaux de la chaîne
alimentaire (regroupement sous-régionaux de producteurs-transformateurs-
consommateurs) (A08) ;
poursuivre la mise en œuvre de projets d’innovation agro-industrielle via les
pôles de compétitivité et les centres de compétences (A09) ;
promouvoir la recherche-action en matière d’approvisionnement alimentaire
en produits locaux ou de proximité (ceinture alimentaire, agriculture urbaine,
etc.) (A10).
4.1.3. Accompagner la transition vers des modes de production et de
consommation durables sur toute la chaîne alimentaire
Cet axe regroupe différentes actions d’appui des pouvoirs publics à des projets de
transition vers un système alimentaire plus durable en Wallonie. Elles ciblent des
aspects largement reconnus comme constituant des leviers ou des freins importants
au développement de filières alimentaires durables. Elles concernent prioritairement
des projets transversaux, complémentaires à des projets plus sectoriels menés en
parallèle à la Stratégie. Ces actions sont les suivantes :
inciter et accompagner les producteurs à transformer leurs matières
premières alimentaires au niveau des exploitations et/ou de structures
communes (A11) ;
promouvoir auprès de l’autorité fédérale compétente (AFSCA) l’adaptation
des normes sanitaires aux réalités des PME agroalimentaires (A12) ;
encourager la multiplication (coordonnée) des voies de commercialisation
des produits locaux : ventes à la ferme, marchés, points de vente collectifs,
paniers, ventes directes aux grandes surfaces et épiceries, magasins
touristiques, E-commerce, etc. (A13) ;
4.1.4. Développer les compétences et favoriser l'insertion sociale dans le domaine
alimentaire
Cet axe utilisera les leviers de la formation professionnelle au profit de l’alimentation
durable.
Au niveau de la formation professionnelle, les actions suivantes sont prévues, en
partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et les fédérations professionnelles :
renforcer et promouvoir les formations diffusant les connaissances et bonnes
pratiques relevant de l’alimentation durable à destination des (futurs) acteurs
des différents maillons de la chaîne alimentaire (A14) ;
renforcer la formation des (futurs) formateurs en matière d’alimentation
durable (A15).
Une attention particulière sera accordée à l’insertion professionnelle des publics
précarisés dans les projets et métiers relevant de l’alimentation durable (A16).
Au-delà de la sphère éducative et professionnelle, le renforcement des capacités
des ménages pour faciliter leur transition vers une alimentation plus durable sera
encouragé par diverses actions, dont :
développer un programme de coaching de familles pilotes via un réseau
d’ambassadeurs (A17) ;
promouvoir la diffusion des compétences requises pour le développement
des potagers individuels et collectifs (formation, réseau, etc.) (A18).
4.1.5. Renforcer l'exemplarité et la responsabilité sociétale des pouvoirs publics en
matière d'alimentation durable
Les marchés publics peuvent constituer un outil économique important en faveur de
la transition régionale vers une alimentation durable (voir aussi 5.5.4). En effet, ils
représentent une part non négligeable de la demande en produits alimentaires
(cantines de collectivités publiques, catering des réunions/séminaires, distributeurs et
cafétérias) et permettent de s’inscrire dans une dynamique d’exemplarité des
pouvoirs publics. Bien canalisés, ils peuvent non seulement augmenter et diversifier
les revenus d’acteurs économiques locaux actifs en alimentation durable mais
également développer leurs capacités et engendrer de nouvelles initiatives.
En matière de marchés publics alimentaires, laction suivante sera menée :
favoriser la rencontre entre la demande publique (pouvoirs adjudicateurs) et
l'offre (producteurs-transformateurs-distributeurs) wallonnes en produits
alimentaires durables en identifiant et intégrant les réalités de chacun des
acteurs (A19).
Cette action prendra place au sein du « Plan d’actions pour la mise en place d’une
politique d’achat public durable, sous-tendue par des enjeux économiques,
environnementaux et sociaux, en Wallonie », adopté par le Gouvernement en
novembre 2013 et qui sera renouvelé en 2017 (voir 5.5.4). Elle sera donc
accompagnée d’autres actions visant à promouvoir l’alimentation durable au
travers des marchés publics. Bien que s’adressant directement aux pouvoirs publics
régionaux (SPW et OIP) et locaux (Provinces et communes), les outils développés
dans ce cadre pourront également être diffusés vers les structures subsidiées et le
secteur privé.
4.1.6. Lutter contre les pertes et gaspillages alimentaires
Les pertes et gaspillages alimentaires, estimés au niveau mondial à un tiers de la
production totale, impactent négativement la soutenabilité des systèmes
alimentaires tant pour des raisons environnementales (consommation de ressources
naturelles et pollutions « inutiles ») que sociales (compromission de l’accès de tous à
une alimentation saines et suffisantes) et économiques (perte de ressources
financières). Lutter contre ces pertes et gaspillages alimentaires contribue ainsi
directement à accélérer la transition vers des systèmes alimentaires durables.
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