PUBLIC SOS Médecins France - Le médecin de garde après minuit, c'est fini dans le Nord Pas de Calais
Vendredi, 21 Septembre 2012 13:35
patients.
Trop cher ?
«Le dispositif actuel est hors de proportion avec l'enjeu», estimait Daniel Lenoir alors en pleine
négociation avec les différents acteurs de cette permanence des soins. À la table, les
généralistes qui posaient la question financière mais également la difficulté à «assurer des
gardes de nuit quand il faut, le lendemain matin, être dans son cabinet», insiste le Dr Charani,
responsable de l'organisation des gardes dans le Nord. Autour de la table, on trouvait
également, pour discuter de l'avenir, le secteur hospitalier, inquiet de voir arriver dans ses
services d'urgence des patients qu'il vaudrait nettement mieux soigner à domicile. C'est surtout
le cas pour les personnes très âgées pour lesquelles une hospitalisation en urgence est
déstabilisante, voire même dangereuse pour leur équilibre et leur santé. «Dans certaines
situations, il y a même un vrai risque d'amputer le capital vie qui leur reste», assure le docteur
Patrick Goldstein, patron du Samu du Nord et du pôle urgences du CHU de Lille. Il y a aussi
les nombreux appels pour des enfants en bas âge, vivant parfois avec des mères isolées dans
l'impossibilité de laisser les autres enfants à la maison pour se rendre aux urgences et pour
lesquels il faudra faire appel à des ambulances de nuit pour rejoindre l'hôpital.
«Il est difficile de "réguler" par téléphone un enfant qui fait de la fièvre. C'est très banal mais
c'est aussi très compliqué», observe le docteur Jean-Philippe Platel, de SOS Médecins
Roubaix-Tourcoing .
Parmi les interventions après minuit qui peuvent très bien être traitées à domicile mais qui, sans
médecin de garde, déclencheront nécessairement une hospitalisation aux urgences, les
coliques néphrétiques par exemple. C'est atrocement douloureux et «nous savons soulager le
patient jusqu'à ce qu'il aille faire les examens qui s'imposent», explique le Dr Platel. En
revanche, impossible d'attendre en souffrant le martyre, jusqu'au lendemain. Ceux-là atterriront
aux urgences, forcément, alors qu'une hospitalisation en pleine nuit ne s'impose pas.«C'est
absurde !»
Outre le fait que les services d'urgences sont déjà notoirement saturés, ce qui impose des
délais d'attente pénibles pour les patients comme pour les personnels, les économies réalisées
d'un côté vont se retrouver en partie plombées par le coût, bien plus élevé, de l'autre. «Mais ce
n'est pas forcément les mêmes budgets alors, du coup, la question est évacuée. C'est absurde
!» raille un médecin inquiet pour la survie de la permanence des soins à la française longtemps
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