inventaire des savoirs et connaissances des pekuakamiulnuatsh sur

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INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES DES
PEKUAKAMIULNUATSH SUR LES PLANTES MEDICINALES
RAPPORT FINAL 2011 - 2012
Numéro de
Date
projet
212-2222
29 mars 2012
Chargé de projet
Géraldine Laurendeau
Promoteur de projet
Association du Parc Sacré
Chargé de suivi
Paul Vézina
1
Les renseignements contenus dans le présent document ont été obtenus en partie grâce au financement
fourni par Ressources naturelles Canada dans le cadre du Programme des collectivités forestières du
Service canadien des forêts.
3
Résumé
Faire lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh permet de découvrir la valeur des
espèces végétales de notre forêt et leurs utilisations par les populations autochtones, mais aussi
dʼélaborer des principes directeurs pour lʼutilisation, la protection des savoirs tout en considérant une
exploitation des ressources forestières non ligneuses dans une perspective de gestion durable et intégrée
des ressources, et en vue de favoriser le développement des communautés autochtones dans le respect
de leurs traditions.
LʼAssociation du Parc Sacré, en activité depuis 10 ans, travaille à rassembler et à transmettre les savoirs
et connaissances traditionnels sur les plantes médicinales détenus par les membres de la communauté
ilnue de Mashteuiatsh par lʼentremise dʼactivités éducatives de transmission du savoir et de la formation.
Lʼassociation documente ces savoirs à lʼaide dʼentrevues et de sorties dʼidentification en forêt quʼelle
réalise grâce à la participation des porteurs de traditions et aînés de la communauté.
Une documentation systématique a débuté en 2008, alors que Géraldine Laurendeau a collaboré avec
lʼAssociation du Parc sacré afin de réaliser et analyser des entrevues faites auprès dʼaînés et porteurs de
tradition pour rassembler les savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes
médicinales dans une base de données prévue à cet effet. Ce travail se poursuit depuis lʼété 2010 dans le
cadre de lʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales
(ISCPPM), projet de recherche réalisé par lʼAssociation du Parc sacré et financé par la Forêt modèle du
Lac-Saint-Jean. Dans sa deuxième phase, lʼAssociation du Parc sacré sʼest aussi adjoint les services de
M. Paul Vézina, ingénieur forestier qui, pour sa part, a le mandat de réaliser un portrait de végétation des
espèces ciblées présentes sur le Nitassinan.
Les informations colligées dans une base de données virtuelle disponible pour consultation à la
communauté et aux gens qui en font la demande, pourra aussi servir de fondement et dʼappui à la
politique dʼaffirmation culturelle ainsi quʼà la protection et à la conservation du patrimoine naturel, de la
biodiversité et du patrimoine culturel immatériel, soient les connaissances traditionnelles autochtones.
Équipe de projet
Association du Parc Sacré - Kanatakuliuetsh uapikun, Promoteur du projet
Géraldine Laurendeau, Chargée de projet, volet ethnologique
Paul Vézina, Chargé de suivi, volet écologique
Mendy Bossum, Assistante de recherche, été 2011
Bibiane Courtois, Assistante à la réalisation des entrevues, hiver 2012
Ressources externes
Vincent Girardin, PhD Écologie végétale, Consultant
Alain Cuerrier, PhD Biologie végétale, Chercheur à lʼIRBV, Université de Montréal
Giancarlo Marino, Professionnel de recherche, Reproduction et aménagement des espèces
Institutions partenaires
Musée amérindien de Mashteuiatsh
Société dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh
Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean
4
Table des matières
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I. INTRODUCTION
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Présentation générale
Mission de lʼAssociation du Parc sacré et expertise
But et objectifs du projet en lien avec le plan stratégique de FMLSJ
Protocole dʼentente avec FMLSJ et modification de lʼarticle 11 - propriété intellectuelle
II. RÉALISATIONS DES ACTIVITÉS DE LA PHASE II
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A. Volet ethnographique
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Collecte des données
Analyse et intégration des données
Assistantes de recherche
Modification de la base de données FileMaker
B. Volet écologique - Portrait et inventaire de la végétation .
Structuration des données
Portrait dʼespèces échantillons
Validation terrain des espèces échantillons
Portrait de la végétation et inventaire écologique
Considérations méthodologiques
C. Volet commun
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Recherche et activités de financement
Activités de diffusion
Éthique de la recherche et propriété intellectuelle
Réalisation des revues de littérature
Horticulture et aménagement des espèces
Pharmacologie et phytochimie
D. Difficultés rencontrées
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E. Activités ne pouvant être réalisées au 31 mars 2012
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III. POURSUITE DU PROJET PHASE III ET CONCLUSION
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VI. ANNEXES .
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Annexe 1 – Article 11 : Propriété intellectuelle
Annexe 2 – Regroupement des plantes médicinales par importance
Annexe 3 – Planification de la Phase II
Annexe 4 - Distance parcourue en lien avec les activités du projet
Annexe 5 - Portrait des espèces échantillons (cas du Cerisier de Pennsylvanie)
Annexe 6 – Exemple de fiche – Base de données
Annexe 7 – Lettre dʼappui du Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean
Annexe 8 – Liste des plantes sélectionnées
Annexe 9 – Exemple de fiche tirée de la revue de littérature – Horticulture
Annexe 10 – Exemple de fiche tirée de la revue de littérature - Phytochimie
.
30
.
5
Adapté de : Project management for small projects, 2007, Management Concept inc. Sandra R, Rowe.
6
I. INTRODUCTION
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes
médicinales a débuté à lʼété 2010. Il est à la fois la suite dʼun projet de recherche
entamé en 2008 lors dʼune maitrise en Ethnologie à lʼUniversité Laval, mais surtout la
consolidation des efforts soutenus entre autres par lʼAssociation du Parc Sacré –
Kanatakuliuetsh uapikun depuis 10 ans pour transmettre les connaissances liées aux
plantes médicinales dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh et de sensibiliser la
population aux méthodes de guérison traditionnelles.
MISSION DE LʼASSOCIATION DU PARC SACRÉ ET EXPERTISE
L'Association du Parc Sacré - Kanatukuliuetsh uapikun (APS-KU) veille à la
protection des connaissances millénaires des Pekuakamiulnuatsh. En recueillant et en
partageant les savoirs et connaissances traditionnels sur les plantes médicinales,
l'association s'assure que la transmission intergénérationnelle se poursuive dans le
respect des porteurs de tradition. Elle joue, en quelque sorte, le rôle de gardien de ce
savoir collectif.
L'association vise ainsi la réappropriation d'un mode de vie sain, le maintien de la
culture vivante des Pekuakamiulnuatsh par la transmission des connaissances et des
traditions qui favorisent la santé des populations autochtones, leur autonomie et leur
autodétermination. Ses objectifs sont aussi de sensibiliser à la médecine traditionnelle
autochtone, au respect de l'environnement et de la biodiversité. Finalement, l'association
participe au développement de la communauté en formant des jeunes et en créant des
possibilités d'emploi en territoire.
LʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun, en activité depuis 10
ans, travaille à rassembler et à transmettre les savoirs et connaissances traditionnels
sur les plantes médicinales des membres de la communauté ilnu de Mashteuiatsh par
lʼentremise dʼactivités éducatives de transmission du savoir et de la formation.
7
Lʼassociation documente ces savoirs à lʼaide dʼentrevues et de sorties dʼidentification en
forêt quʼelle réalise grâce à la participation des porteurs de traditions et aînés de la
communauté. Ses activités sont destinées aux jeunes et aux adultes qui cherchent à se
réapproprier la culture traditionnelle innue et qui veulent apprendre à identifier, à cueillir,
à transformer et à utiliser les plantes médicinales faisant partie de la pharmacopée ilnu
et présentes sur le territoire ancestral, le Nitassinan.
Une documentation systématique a débuté en 2008, alors que Géraldine
Laurendeau, étudiante à la maîtrise en ethnologie à lʼUniversité Laval, a collaboré avec
lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun afin de réaliser des entrevues
auprès des aînés et porteurs de tradition pour rassembler les savoirs et connaissances
des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales. Ce travail se poursuit depuis lʼété
2010
dans
le
cadre
de
lʼInventaire
des
savoirs
et
connaissances
des
Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales, projet de recherche réalisé par
lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun et financé par la Forêt modèle du
Lac-Saint-Jean. Lʼinformation recueillie est placée dans une base de données qui est
rendue accessible à la communauté par lʼentremise de la Société dʼhistoire et
dʼarchéologie de Mashteuiatsh, située dans les locaux du Musée amérindien de
Mashteuiatsh. Dans sa deuxième phase, lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh
uapikun sʼest aussi adjoint les services de M. Paul Vézina, ingénieur forestier, qui pour
sa part, a le mandat de réaliser un portrait de végétation des espèces ciblées, présentes
sur le Nitassinan.
BUT ET OBJECTIFS DU PROJET EN LIEN AVEC LE PLAN STRATÉGIQUE DE LA FMLSJ
Faire lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh permet
de découvrir la valeur des espèces végétales de notre forêt et leurs utilisations par les
populations autochtones, mais aussi dʼélaborer des principes directeurs pour lʼutilisation,
la protection des savoirs tout en considérant une exploitation des ressources forestières
non ligneuses dans une perspective de gestion durable et intégrée des ressources, et
en vue de favoriser le développement des communautés autochtones dans le respect
8
de leurs traditions.
La base de données qui résulte de ce travail de recherche est inestimable
puisquʼelle concède les savoirs collectifs sur les plantes médicinales appartenant à la
tradition orale, mais vise aussi à colliger les documents écrits existants pour rassembler
lʼinformation disponible jusquʼà ce jour.
Ce projet répond à un besoin urgent de documenter la langue, les pratiques et les
connaissances traditionnelles qui ont toujours été transmises oralement chez les
Pekuakamiulnuatsh et qui sont par conséquent appelées à disparaître avec le départ
des aînés. La base de données favorise ainsi lʼaccès et la transmission du savoir
traditionnel des Premières Nations. Elle permettra, à plus long terme, de développer des
outils qui favoriseront le contrôle des éléments nécessaires à la préservation de la
culture innue, en particulier le territoire et les pratiques ancestrales, par la
reconnaissance, la mise en valeur de ces savoirs pour mieux contrôler, protéger et
développer leur patrimoine culturel, leur savoir traditionnel et les expressions de la
langue en lien avec ceux-ci, y compris leurs ressources humaines et naturelles, entre
autres, leur pharmacopée, leurs connaissances des caractéristiques fauniques et
floristiques, tous issus de la tradition orale.
PROTOCOLE
DʼENTENTE AVEC
FMLSJ
ET MODIFICATION DE LʼARTICLE
11 -
PROPRIÉTÉ
INTELLECTUELLE
En juin 2011, suite à lʼacceptation de financement de la deuxième phase du projet
par la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean (FMLSJ), un protocole dʼentente était rédigé par
les deux parties afin de consolider les objectifs, livrables et attentes du projet pour
lʼannée financière 2011 – 2012. Cʼest dans ce cadre là que lʼArticle 11 sur la propriété
intellectuelle, inséré dans le protocole, fut modifié afin de satisfaire les conditions et
exigences relatives au partage des droits. Non seulement la FMLSJ et lʼAssociation du
Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun travaillèrent de pair pour redéfinir le droit de
propriété intellectuelle se rapportant aux savoirs et connaissances traditionnelles sur les
9
plantes médicinales, mais ils formulèrent ensemble, dʼun commun accord, que ces
droits seraient partagés également entre les parties, en ce qui concerne les résultats du
projet.
Dans cet article1, il est aussi mentionné que les droits de propriété intellectuelle
sur ces connaissances traditionnelles sont de nature collective, quʼils ne peuvent donc
faire lʼobjet dʼune propriété intellectuelle individuelle, en étant consentis à un seul
individu. Cela signifie que les travaux réalisés au cours de cette deuxième phase
devront faire lʼobjet dʼun consensus chaque fois quʼil y aura utilisation ou diffusion. Cette
nouvelle démarche, inspirée dʼententes signées précédemment dans le cadre dʼautres
projets faisant intervenir des communautés autochtones, est un premier pas vers la
protection de la propriété intellectuelle collective des Premières Nations en ce qui a trait
aux savoirs et connaissances traditionnels.
1 Voir article 11 – Propriété intellectuelle à lʼannexe 1.
10
II. RÉALISATIONS DES ACTIVITÉS DE LA PHASE II
A. VOLET ETHNOGRAPHIQUE
Collecte des données
Les activités liées au volet ethnographique qui se sont déroulées au cours de la
Phase II du projet sont la continuité de ce qui a été mené lors de la première année. En
ce qui concerne le travail de terrain, nous avons poursuivi la collecte de données
ethnographiques lors dʼactivités en territoire, de visites au musée (jardin Nuhtshimitsh)
et dʼentrevues réalisées auprès dʼaîné(e)s de la communauté. Ces entrevues portaient à
la fois sur lʼutilisation des plantes médicinales et sur lʼoccurrence de celles-ci sur leur
territoire de chasse, informations en lien avec le volet écologique. Profitant de la grande
connaissance des aînés interviewés pour le territoire quʼils utilisent à des fins de chasse
et de cueillette, nous avons pu recueillir des informations écologiques pertinentes pour
faire avancer ou valider la méthodologie de travail de lʼinventaire des ressources
forestières identifiées. Bien que cette manière de fonctionner soit plus laborieuse, elle
permet de combiner les connaissances et de réduire les déplacements et le temps qui
serait accordé pour réaliser des entrevues distinctes. Ces entrevues nous ont aussi
permis de valider les utilisations médicinales et le nom des espèces en nelueun. Nous
avons aussi profité de la visite de Madame Hélène Éboto, initiatrice du projet Varnast2
au Cameroun, pour réaliser une visite terrain chez Gordon Moar et effectuer
lʼidentification des sites de tourbières où pousse généralement la Sarracénie pourpre
(alitshetash). Nous avons aussi pu observer, entre autres, une différence morphologique
entre deux variantes du Sapin baumier, souligné par M. Moar.
Bien que les aînés de la communauté ilnu de Mashteuiatsh nʼaient pas tous été
interviewés, nous pouvons valider certaines utilisations médicinales récurrentes à la
majorité des porteurs de savoir. Ces informations colligées jusquʼà présent nous
donnent un aperçu de ce quʼétaient les savoirs et connaissances traditionnelles des
Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales, bien que certaines espèces végétales
nʼaient pas encore été décrites de manière exhaustive. Nous souhaitons poursuivre la
2 Valorisation des Ressources naturelles et des Savoirs traditionnels.
11
collecte de données ethnographiques sur un moyen terme et possiblement, selon les
moyens financiers disponibles, enquêter auprès dʼautres utilisateurs innus et
algonquiens provenant dʼautres communautés au Québec, en particulier sur la CôteNord. Ceci pourrait se faire dans la poursuite du volet ethnographique dʼune phase III du
projet dʼinventaire.
Analyse et intégration des données ethnographiques et documentaires
Au cours de la phase II, les fiches dʼinventaire réalisées en Phase I ont été
analysées et intégrées à la base de données et celle-ci a été installée sur un poste dans
les locaux de lʼAPS-KU, ainsi que mise à jour sur le poste disponible au Musée
amérindien de Mashteuiatsh. La documentation écrite analysée dans la première phase
fut aussi intégrée à lʼensemble, une deuxième série de documents fut relevée et mise en
bibliographie. Certains documents ont fait lʼobjet dʼune analyse plus systématique. Cʼest
le cas du Fonds dʼarchives de Jacques Rousseau des Archives de Folklore et
dʼEthnologie de lʼUniversité Laval (AFEUL) et des Relations des Jésuites dont lʼanalyse
a été entamée cette année.
Lʼintégration des données documentaires à la base de données FileMaker déjà
en place nous a aussi permis de constater les limites de la version existante, ses écueils
quant à lʼorganisation et à la structuration dʼun tel outil pour la conservation et la
consultation. Nous y reviendrons un peu plus loin.
Enfin, en ce qui concerne le volet ethnographique, des plantes ont été cueillies,
identifiées, séchées et mise en planche pour rejoindre lʼHerbier des Pekuakamiulnuatsh,
déposé aux archives de la Société dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh (SHAM),
situées dans les locaux du Musée amérindien de Mashteuiatsh (MAM). Lʼensemble des
documents provenant de cette recherche fut classé et archivé dans un Fonds prévu à
cet effet, identifié par le numéro de Fonds P40 – Association du Parc Sacré.
Assistantes de recherche
Au printemps 2011, une demande de financement pour un emploi étudiant a été
faite au Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean afin de bénéficier dʼun soutien pour
12
embaucher une étudiante à titre dʼassistante de recherche. Mendy Bossum, ayant déjà
fait partie du conseil dʼadministration de lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh
uapikun (APS-KU), a postulé pour cet emploi dʼune durée de 6 semaines et a obtenu le
poste. Ce projet étudiant visait à former et à faire participer un jeune membre de la
communauté à lʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les
plantes médicinales. Les fonctions reliées à cet emploi étaient, entre autres, de coréaliser les entrevues avec les aînés et de participer à lʼintégration des données
ethnographiques et documentaires dans la base de données, de prendre part aux
activités de transmission de lʼAPS-KU et de faire de la prise de vue et de son lors des
entrevues et des activités en territoire. Pour la période hivernale, Madame Bibiane
Courtois, ancienne présidente de lʼAssociation, a repris le flambeau et a assumé le rôle
dʼassistante de recherche à la suite de Mendy Bossum.
Ces expériences furent autant enrichissantes quʼutiles dans lʼavancement de
notre projet. Nous retenterons lʼexpérience lʼan prochain, autant pour ce qui est du volet
ethnographique que du volet écologique, car la formation et lʼexpérience de travail
offerte aux Pekuakamiulnuatsh permettent à ceux-ci de prendre part activement à la
recherche afin de poursuivre ses démarches et aux membres de la communauté de
sʼapproprier le projet à plus long terme.
Avec la participation de nos assistantes de recherche, une liste de personnes
dans chaque famille ayant possiblement des connaissances sur les plantes médicinales
a été dressée afin de faire le tour des porteurs de savoir de la communauté. Bien que
les entrevues se poursuivent depuis le début de la Phase I, il y aurait encore une
vingtaine de personnes de la communauté qui seraient susceptibles de valider ou
amener de nouvelles données à notre inventaire.
Jusquʼici, une trentaine dʼentrevues ont été réalisées, en plus des analyses faites
des entrevues réalisées dans le cadre de la grande recherche du CAM3. Ces données
ont été colligées pour être intégrées à la base de données existante, parallèlement aux
données documentaires puisées dans les ouvrages scientifiques.
3 Brassard (1983) Occupation et utilisation du territoire par les Montagnais de Pointe-Bleue, Village-des- Hurons, Conseil AttikamekMontagnais (CAM).
13
Comme nous lʼavions spécifié lors du premier rapport final de la Phase I, il est
préférable de mener ces entrevues sur le terrain, où les plantes sont présentes et dans
des conditions qui se rapprochent du mode de transmission traditionnel. Puisque la
saison est terminée, nous poursuivrons le travail dʼenquête, mais sous forme dʼentrevue
en face à face. Il sera possible dʼorganiser de nouvelles sorties dʼidentification et de
validation lʼété prochain, lorsque les plantes seront de nouveau apparentes.
Modification de la base de données FileMaker
Des questionnements nous sont apparus lors de lʼentrée de données dans la
base de données FileMaker, plus tôt cette année. Nous avons dû, à certains endroits
dans les fiches dʼinventaire, ajouter des champs pour pouvoir entrer toute la
documentation sélectionnée. Aussi, lors des consultations de cette même base de
données par des étudiants en science de lʼécole Kassinu Mamu, une autre
problématique a été identifiée, soit la difficulté de chercher dans plusieurs champs
simultanément.
Deuxièmement, considérant que les données écologiques devaient être intégrées
aux fiches existantes, dont la structure nʼa pas été conçue de prime abord à cet effet, il a
été indispensable dʼimplémenter notre système de classification pour le rendre plus
complet tout en restant facile à utiliser. Cette situation a été corrigée par la création
dʼune nouvelle base de données FileMaker4, qui tient compte des écueils précédents
mais qui fait aussi une place prépondérante aux données morphologiques et
environnementales recueillies dans le cadre du volet écologique et du portrait de la
végétation réalisé par Paul Vézina.
4 Voir exemple de fiche à lʼannexe 6.
14
B. VOLET ÉCOLOGIQUE ET PORTRAIT ET INVENTAIRE DE LA VÉGÉTATION
Les textes qui vont suivre résument les activités qui ont été réalisées sur le plan
écologique. Des ajustements dans la démarche proposée initialement ont été apportés
tout en maintenant l'atteinte des objectifs de départ, soit d'évaluer la fréquence et
l'abondance des espèces médicinales traditionnelles sur le Nitassinan.
Base de données Echo2000
La base de données contient les points d'observation écologique qui ont été
observés lors de l'élaboration du cadre écologique forestier du MRNF. La présence et le
recouvrement des espèces y sont structurés par strates (arbres, arbustes, éricacées,
latifoliées, fougères, mousses et lichens). Un ensemble de caractéristiques écologiques
stables (dépôt, drainage, texture, pH, etc.) des sites ont également été relevées lors des
observations5. Nous avons fait l'acquisition de 4 041 points d'observation écologique,
soit ceux qui couvrent tout le Nitassinan de Mashteuiatsh.
Structuration des données
Les données contenues dans la base ont nécessité un travail de structuration afin
de permettre la création d'un fichier, pour chaque espèce, indiquant où leur présence est
observée dans l'une ou l'autre des strates disponibles. Toutes les plantes identifiées
jusqu'à présent (cf. annexe 2) lors des activités d'échange avec les aînés sont
disponibles pour analyse. Quinze espèces parmi celles qui sont classées "prioritaires"
ont fait l'objet d'un portrait complet dans le cadre du projet.
Portrait d'espèces échantillons
Initialement, le projet prévoyait de dresser un portrait des espèces par type
écologique pour évaluer leur variabilité sur le site et procéder à un inventaire qui
permettrait d'augmenter la précision des données observées. Suite à une réunion
5 MRN. 1994 Le point d'observation écologique. Normes techniques. Ministère des Ressources naturelles, direction de la gestion
des stocks forestiers, service des inventaires forestiers. 116 p.
15
technique avec les responsables du projet incluant le consultant expert en écologie, il a
été convenu qu'il était préférable de procéder à un portrait complet de 5 espèces
prioritaires afin de s'assurer que la démarche convient et qu'elle peut s'appliquer à
l'ensemble. Les 5 espèces retenues à cet effet sont:
• le Cerisier de Pennsylvanie (Prunus pensylvanica - apueiminanatuiku);
• le Sorbier d'Amérique (Sorbus americana - mashkuminan);
• la Coptide du Groendland (Coptis groenlandica – uishaushkemiku);
• le Mélèze laricin (Larix laricina – uatshinakan);
• le Bouleau blanc (Betula papyrifera – ushkuaiatiku).
L'exemple du portrait du Cerisier de Pennsylvanie est résumé à l'annexe 6. Il est
constitué d'informations documentées regroupées dans un tableau ainsi que de
compilations des composantes écologiques qui expliquent le mieux la présence de
l'espèce sur le site. Des cartes d'abondance relative sont disponibles pour chaque unité
de surface disponible (bassin versant, aires de trappe, district écologique, peuplements
écoforestiers, etc.).
Validation terrain des espèces échantillons
Les données compilées permettent d'identifier les caractéristiques écologiques
dominantes où l'occurrence des espèces est la plus souvent observée. La plupart des
informations étant présentes sur les cartes écoforestières du MRNF, il est possible de
localiser les sites où la probabilité d'observer les espèces est la plus forte. En 2011, trois
validations terrain ont été réalisées pour le Cerisier de Pennsylvanie, le Sorbier
d'Amérique et la Coptide du Groenland, espèces qui n'apparaissent pas sur la carte du
MRNF. Au cours des validations, les éléments suivants ont été observés :
•
pour le Cerisier de Pennsylvanie, les sites ciblés (bien drainés avec végétation
jeune à dominance feuillue) confirmaient l'abondance relative de l'espèce. En
outre, le Cerisier a été observé en abondance en bordure des chemins, ce
16
qu'a corroboré Gordon Moar, aîné avec qui nous avons eu des échanges à ce
sujet. Plusieurs sites ciblés pour le Cerisier sont susceptibles d'être reboisés
et l'espèce y est donc appelée à diminuer en importance;
•
il a également été possible d'observer le Sorbier d'Amérique sur les sites qui
ont été ciblés pour validation (drainage bon à mauvais avec végétation à
dominance feuillue et perturbation partielle – ouvertures). L'espèce y a
cependant été trouvée plus sporadiquement, situation qu'a confirmée Gordon
Moar. Ce dernier nous a d'ailleurs indiqué qu'il en trouvait de temps à autres
dans des peuplements de Pin gris (Pinus divarcata – ussishku). James Moar,
qui a également un camp sur le site, nous a indiqué que des peuplements
jeunes de Tremble (Populus tremuloides – mitesh) abritaient souvent du
Sorbier, ce qui a été corroboré par la suite sur de tels sites;
•
pour la Coptide du Groenland (savoyane), elle a été retrouvée dans les
milieux tourbeux et humides comme anticipé, mais elle semblait associée à
des plantes indicatrices de sites plus riches comme le Quatre-temps
(Cornouiller du Canada, Cornus canadensis - shashakuminan). En outre,
Gordon Moar nous a indiqué des endroits où on la retrouvait sur des sites plus
frais (mieux drainés), étant alors confinée aux environs immédiats de souches
enfouies dans la mousse.
La méthodologie développée pour caractériser les espèces et leur abondance
relative sur le territoire s'est révélée appropriée. L'absence de validation terrain à ce
stade-ci du projet a été compensée par une utilisation optimale des données
écologiques, incluant les associations végétales liées à chacune des espèces, c'est-àdire les groupes d'espèces qui se retrouvent le plus souvent dans les mêmes conditions
recherchées. Dans le cas où une espèce médicinale ne se trouve que sporadiquement
dans son milieu, une telle approche s'avère d'autant plus importante.
17
Portrait de la végétation et inventaire écologique
Quinze espèces parmi celles qui ont été jugées prioritaires (cf. annexe 2) ont été
analysées, incluant lʼAirelle canneberge (Vaccinium Oxycoccos – massekuminan) qui
est une espèce sauvage que l'on retrouve essentiellement dans les tourbières, bien qu'à
l'occasion dans les forêts mal drainées. Le portrait complet des espèces inclut les
produits suivants :
• portrait documenté suivant les connaissances disponibles pour les espèces
prioritaires (cf. tableau de l'annexe 5);
• tableaux synthèse d'analyse des composantes biophysiques liées à la présence
des espèces. La méthodologie met en relation les principales caractéristiques
écologiques stables comme le dépôt de surface, la texture, les conditions de
drainage, l'humus, etc. Ces composantes constituent la base des requêtes
cartographiques permettant d'identifier les peuplements à forte probabilité
d'occurrence. Les informations sur les associations végétales ont également été
compilées et utilisées comme composantes d'occurence;
• cartographie de l'abondance relative des espèces prioritaires sur le territoire du
Nitassinan pour les grandes unités de surface (aires de trappe, bassins versants,
etc.). La cartographie des peuplements écoforestiers à forte probabilité
d'occurrence est également fournie, incluant les requêtes cartographiques
recherchées et applicables sur l'ensemble du territoire;
Une des principales difficultés du volet écologique est le manque de validation
terrain nécessaire pour confirmer les évaluations d'abondance relative des espèces.
Cette situation est due en grande partie en raison du budget accordé qui s'est avéré plus
restreint que prévu initialement. À lʼautomne 2011, des demandes de financement ont
été transmises dans divers programmes et les réponses sont toujours attendues. Dans
l'affirmative, il sera possible de planifier une validation terrain en 2012 pour les espèces
18
"prioritaires" et "importantes" (cf. annexe 2). En outre, il sera possible de prospecter
davantage les sites particuliers comme les tourbières.
Considérations méthodologiques
Comme évoqué précédemment, l'absence de validation terrain constituait une
lacune qui a été comblée en bonne partie par une analyse approfondie des données
disponibles incluant les associations d'espèces les plus fréquemment observées pour
une plante médicinale donnée. Les espèces prioritaires évaluées font essentiellement
partie du milieu forestier où les points d'observation (base de données Echo 2000) ont
été localisés, mis à part la canneberge sauvage (Airelle canneberge) qui est une espèce
caractéristique des tourbières, bien qu'elle se trouve également en forêt sur sites mal
drainés.
C. VOLET COMMUN
Recherche et activités de financement supplémentaires
Bien que la FMLSJ contribue généreusement à cette deuxième phase du projet
dʼinventaire, il y a un reste à gagner au budget pour pouvoir soutenir et compléter toutes
les activités présentées au départ lors de la planification de la deuxième phase6. Pour
cette raison, nous avons concentré nos efforts à faire de la recherche de financement
pour tenter dʼobtenir la partie manquante à notre budget et pouvoir aller de lʼavant dans
une troisième phase de recherche, à partir du mois dʼavril 2012. À cet effet, nous avons
déposé des demandes de subvention au programme des Nations Unies provenant des
Fonds fiduciaires pour la deuxième décennie des peuples autochtones du monde et au
programme pour le développement durable et lʼenvironnement du Fonds Rio Tinto Alcan
Canada.
De plus, une approche a été faite auprès de la chargée de projet par la
coordinatrice de lʼ« ARUC-INNU Habiter le Nitassinan », recherche universitécommunauté dont Mashteuiatsh fait partie, afin de collaborer à lʼélaboration dʼun projet
6 Voir document de planification de la Phase II à lʼannexe 3.
19
de serres en milieu boréal innu. Ce projet pourrait participer à la présente recherche en
permettant
dʼévaluer
la
faisabilité
de
cultiver
certaines
plantes,
utilisées
traditionnellement ou non, par les Innus. Un projet devra être déposé en avril 2012 pour
évaluation auprès du comité de lʼARUC-INNU. Enfin, plusieurs rencontres ont eu lieu
avec le chercheur et ethnobotaniste Alain Cuerrier (IRBV, UdeM) afin de discuter de la
possibilité de mettre sur pied un projet en partenariat avec son équipe de recherche
pour la suite de lʼinventaire.
Bien que cela nʼait pas encore eu de retombée concrète pour notre projet, nous
aimerions souligner quʼen avril 2011, la Présidente du conseil dʼadministration et la
chargée de projet ont participé au Forum économique organisé par le Conseil des
Montagnais, afin dʼy présenter lʼassociation et son programme, incluant son projet de
recherche. Cette rencontre a permis de soulever les enjeux et difficultés rencontrées par
les organismes à but non lucratif, de rencontrer des acteurs du développement
économique de la communauté, de se mettre en réseau et dʼentrevoir des collaborations
avec celles-ci, notamment les entreprises forestières, le Secteur éducation, maindʼœuvre du Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean (CMLSJ) et la Société de
développement économique ilnue (SDEI). Suite à cet événement, une rencontre a été
planifiée avec le conseil Culture et Nelueun du CMLSJ afin de leur demander leur appui.
Une lettre officielle7 a été envoyée aux élus et le rapport final de la Phase I a été déposé
auprès de Mme Janine Tremblay.
Activités de diffusion
Au cours de cette phase II, plusieurs présentations, activités de diffusion et
consultations ont été tenues pour faire connaître le projet et aller chercher lʼappui de
partenaires. Nous avons déjà mentionné la présentation consultative faite auprès du
conseil Culture et Nelueun du CMLSJ. Suite à quoi nous avons aussi présenté le projet
dʼinventaire au secteur Patrimoine, culture et territoire, dont lʼexpertise pourrait
constituer un apport bénéfique à notre projet.
7 Voir lettre dʼappui à lʼannexe 7.
20
Au printemps 2011, entre le 24 mars et le 6 mai, nous avons présenté lʼexposition
temporaire Nuhtshimiu nituhkulin – Les plantes médicinales du Nitassinan, au Musée
amérindien de Mashteuiatsh. Cette exposition visait à faire connaître les résultats
partiels de la Phase I de lʼinventaire en partageant les connaissances qui nous ont été
transmises par les aînés et porteurs de savoirs de la communauté. Au mois dʼavril, une
conférence sur le projet de recherche a été présentée à Québec par la chargée de projet
dans le cadre du colloque Patrimoine vivant, organisé par le Conseil québécois du
patrimoine vivant (CQPV) et lʼUNESCO. Suite à cette conférence, un article a été produit
et figurera prochainement dans les Actes du colloque. De plus, un autre article fut
proposé à Common Ground Publisher pour sa revue Arts in Society, suivant une
conférence à Berlin. Cet article, rédigé en anglais, porte sur lʼimportance de la
transmission des savoirs traditionnels, entre autres par lʼutilisation de moyens artistiques
et muséographiques. LʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh
sur les plantes médicinales y est brièvement présenté.
Une conférence au Carrefour Forêt Innovation a été présentée de pair avec le
directeur de la FMLSJ, Serge Harvey, qui présentait les objectifs, la mission et les
grandes lignes du projet dʼinventaire, ainsi que quelques projets réalisés au sein de
FMLSJ. Cette conférence nous a amenés à participer, par la suite, aux Chantiers PFNL8
du MAPAQ dans le cadre des consultations du Plan Nord, expérience enrichissante qui
a permis de se réseauter avec des acteurs du milieu.
Enfin, dʼautres activités de diffusion telles que la production et la mise en vente
dʼune affiche identifiant les plantes médicinales, des visites organisées pour lʼexposition
et dans le cadre dʼun échange avec la Forêt modèle du Cameroun furent organisées. À
ce sujet, une mission exploratoire a été effectuées en mars 2012 dans la Forêt Modèle
de Campo Maʼan au Cameroun. Quatre représentants de lʼAssociation du Parc Sacré et
du projet dʼInventaire se sont rendus sur place pour y rencontrer les acteurs du Réseau
Africain des Forêts Modèles et de la Forêt Modèle de Campo Maʼan, entre autres. La
déléguation jeannoise a pu visiter des communautés rurales et autochtones, et observer
le travail de producteurs locaux. Au retour, la déléguation a évalué lʼapport potentiel de
8 Produits forestiers non-ligneux
21
lʼAPS-KU et de la FMLSJ, ainsi que la possibilité de poursuivre ce partage dʼexpertise
dans un partenariat à plus long terme. Au centre de cette rencontre figuraient les
initiateurs du projet Varnast, Madame Hélène Éboto et Sa Majesté Mvondo Bruno, chef
traditionnel camerounais. Cet échange a été rendu possible grâce à Ressources
Naturelles Canada et au Réseau International des Forêt Modèles.
Finalement, la chargée de projet participera à un atelier scientifique lors du
Congrès de la Société Internationale dʼEthnobiologie, qui se déroulera en mai 2012 à
Montpellier. Cet atelier est une occasion dʼéchange et de formation sur les méthodes
utilisées pour la recherche en ethnobiologie. Cʼest aussi une opportunité de faire
connaître le travail réalisé au Canada dans ce domaine et de créer des liens avec des
experts, chercheurs et professionnels du milieu à lʼinternational.
Éthique de la recherche et propriété intellectuelle
Au cours de cette deuxième phase de recherche, nous avons entamé une
discussion en ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle touchants à
lʼutilisation des savoirs et connaissances traditionnels autochtones sur les plantes
médicinales. Dʼabord par la modification de lʼarticle 11 du protocole dʼentente,
deuxièmement par la recherche dans la documentation existante à ce sujet. Nous
lʼavons vu, il nʼexiste pas de législation canadienne pour protéger ces connaissances
millénaires et nous souhaitons faire avancer les choses à ce sujet. À force de nous
documenter sur ce qui se fait dans dʼautres pays comme le Cameroun ou lʼInde, nous
avons réalisé à quel point il sʼagit dʼun enjeu global pour la plupart des communautés
autochtones, mais aussi à quel point il est difficile, voire même impossible de travailler
seul pour résoudre ce problème. Nous croyons que pour que des mesures soient prises
à cet égard, il nous faudra nous regrouper, multiplier les appuis dʼautres communautés
et travailler de pair avec les organismes existants.
Nous avons demandé des subventions afin de réaliser un colloque qui permettrait
de regrouper des communautés concernées et de discuter de ces problématiques. Il
faudrait aussi allouer plus de temps pour passer au travers de la documentation
existante, faire appel à des spécialistes et comprendre comment certains pays sont
22
arrivés à règlementer lʼusage des plantes traditionnelles et surtout, à faire respecter
cette législation.
Un premier approche, qui nous a été inspiré par des projets de recherche réalisés
dans des communautés autochtones comme celui de la Forêt modèle de NouvelleÉcosse avec les Miʼkmaq, ou dʼautres comme lʼexemple de collaboration universitéscommunautés développé entre lʼéquipe dʼAlain Cuerrier et le Grand Conseil des Cris,
est celui de mettre sur pied une entente sur lʼéthique de la recherche qui sera signée par
les différents acteurs et qui détermine la portion de droits et de responsabilités assignés
à chacun des partenaires. À une plus grande échelle, il faudra nous allier à des
organismes autochtones provinciaux ou nationaux qui pourraient nous soutenir dans
notre démarche, et valider celle-ci auprès des autres communautés autochtones. De
plus, il sera nécessaire, à plus long terme, de développer un réseau de partenaires à
lʼinternational, avec des organismes qui sʼintéressent à ces questions.
Bien que nos réflexions issues des lectures et de la documentation soient assez
avancées, la démarche de protection comme telle ne pourra être conclue à lʼintérieur de
cette phase de recherche, mais devra être poursuivie à plus long terme, afin quʼune
réelle action soit posée. Nous considérons aussi que pour atteindre ce but, il faudra, à
un moment de notre démarche, faire appel à un spécialiste de ces questions légales.
Bien que les obstacles soient nombreux, nous croyons que cette démarche est
nécessaire et doit être poursuivie afin dʼavancer vers un système plus équitable de
rétribution des droits et bénéfices liés à lʼutilisation et à la protection des connaissances
traditionnelles sur les espèces végétales.
Revues de littérature - Horticulture et aménagement des espèces
Au cours de cette phase II de lʼISCPPM, nous avons entamé un travail de
recherche documentaire sur lʼhorticulture et lʼaménagement des espèces ciblées en
milieu naturel. À cet effet, nous travaillons avec un professionnel de la recherche en
foresterie et biologiste Giancarlo Marino, qui réalisa une revue de littérature sur la
possibilité de reproduire les espèces végétales qui nous intéressent.
23
Il sʼagissait donc de faire ressortir ce qui a été fait pour chaque espèce en terme
de recherche empirique, que ce soit en serre ou en milieu naturel, pour voir de quelle
manière nous pourrions cultiver les plantes médicinales ou favoriser leur propagation
dans leur milieu naturel. Préalablement à ce travail, une sélection de 45 espèces
provenant de la base de données existante a été faite. À partir de cette liste9, M. Marino
a réalisé une fiche pour chacune dʼentre elles, indiquant les travaux réalisés jusquʼici
ainsi que leurs résultats, quʼils soient favorables ou non10.
Revues de littérature - Pharmacologie et phytochimie
Le même travail de revue de littérature a été réalisé par Alain Cuerrier et ses
étudiants à lʼInstitut de recherche en biologie végétale de lʼUniversité de Montréal afin de
faire ressortir les travaux réalisés en pharmacologie et en phytochimie11, basé sur la
liste dʼespèces végétales soulignée précédemment.
D. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Bien que lʼensemble du projet se soit déroulé de manière satisfaisante depuis ses
débuts, nous aimerions souligner ici quelques difficultés rencontrées au cours de la
réalisation de sa deuxième phase. Dʼabord, au niveau des données sur les plantes
médicinales, il semble que nous assistions à une saturation partielle des données, cʼestà-dire que peu de nouveaux éléments sont rapportés par les personnes interviewées
depuis nos dernières entrevues. Ceci est probablement dû au fait que nous avons
rencontré des personnes appartenant à des mêmes familles. De nouvelles familles
devraient donc être incitées à participer aux prochaines entrevues, afin de représenter
les différents savoirs de la communauté, ainsi que leurs territoires respectifs. Nous
savons aussi que la réalisation dʼentrevues en territoire, à différents moments de la belle
9 Voir la liste en annexe 8.
10 Voir lʼexemple de fiche en annexe 9.
11 Voir lʼexemple de fiche en annexe 10.
24
saison, et dans différents secteurs écologiques, pourrait apporter de nouvelles données
et même permettre dʼajouter des espèces à la liste existante.
Du point de vue ethnologique et méthodologique, la récurrence des données
prouve soit que nous avons fait le tour de la question, soit que le réseau dans lequel
nous avons puisé nos informateurs a été épuisé. Nous optons plutôt pour la deuxième
théorie, sachant bien que tous les savoirs nʼont pas encore été répertoriés, mais que
nous devons chercher nos informateurs ailleurs, au sein de familles qui nʼont pas encore
été interrogées.
Ce point nous amène à discuter dʼune deuxième difficulté que nous avons
rencontrée lors de la planification des entrevues. Il est difficile dʼobtenir des rendez-vous
avec des personnes qui ne connaissent pas, soit lʼAPS-KU ou son personnel. Tout
comme il est difficile pour les chargés de projets qui ne sont pas membres de la
communauté de gagner la confiance des individus, vu les enjeux de propriété
intellectuelle liés à ce projet. Dans la Phase I du projet, les entrevues étaient réalisées
avec lʼaide de Kenneth Moar, employé du Conseil des Montagnais. Cet été, nous avons
travaillé avec Mendy Bossum et Bibiane Courtois, toutes deux membres de la
communauté et de lʼAPS-KU. Ces deux personnes nous ont permis de rejoindre
différentes
familles,
selon
leurs
allégeances.
Nous
pensons
que
ce
travail
ethnographique gagnera en qualité et en quantité en faisant participer différents
membres de la communauté.
Ce qui nous amène à discuter le prochain point, concernant les ressources
humaines manquantes et la difficulté de travailler avec une équipe restreinte.
Principalement, le manque de ressources humaines est dû à des restrictions
budgétaires auxquelles lʼAPS-KU tente activement de remédier. Une approche au
Conseil des Montagnais et à la SDEI a été faite dernièrement concernant cette situation.
Dans le futur, lʼassociation déposera de nouvelles demandes de financement pour un
projet incluant des jeunes travailleurs et des étudiants. Bien que cela ne soit pas
directement lié à notre projet, qui cherche lui-même son financement, le fait que lʼAPSKU nʼait pas dʼemployé en permanence a des répercussions indirectes sur le projet
dʼinventaire. Une partie du temps de recherche doit être utilisé à dʼautres fins : de
25
gestion, de comptabilité, de communication, de négociation, etc. Ce qui nʼest pas un
problème en soi, mais qui ralentit le processus de recherche comme tel, cʼest-à-dire le
temps de lecture, de réalisation, de transcription et dʼanalyse dʼentrevues, dʼintégration
de données, et ainsi de suite. Lʼembauche dʼune assistante de recherche a montré
lʼefficacité engendrée par lʼajout dʼune deuxième personne assignée à des tâches
précises. Dans cette perspective, lʼAPS-KU souhaite trouver du support pour embaucher
une ressource à lʼannée pour coordonner les activités de lʼassociation, sʼajoutant à cela
les emplois temporaires et les emplois étudiants au cours de lʼété.
Enfin, notre dernier point en ce qui concerne le facteur humain soulève
lʼimportance des prises de décisions qui sont faites à lʼintérieur dʼun projet de recherche
ou qui ont une influence sur celui-ci. Il est parfois nécessaire de prendre le temps de
réfléchir et dʼévaluer lʼensemble des éléments touchant à une question. Par contre, ce
processus, puisquʼil ne découle pas nécessairement des tâches et fonctions des
chargés de projet, qui jouent plutôt le rôle de consultant, a parfois tendance à ralentir
lʼactivité de recherche, qui dépend de ces solutions pour la suite et les actions à prendre
pour arriver à des résultats. Une diversification des sources de financement pour lʼAPSKU constitue certes une avenue pour solutionner cette problématique.
E. ACTIVITÉS NE POUVANT ÊTRE RÉALISÉES AU 31
MARS 2012
Comme nous lʼavons mentionné précédemment, nous ne pourrons organiser le
colloque sur les savoirs traditionnels et la propriété intellectuelle à lʼintérieur des limites
temporelles de cette Phase II. En ce qui concerne la publication dʼun ouvrage sur les
utilisations des plantes médicinales, nous aimerions prendre le temps de valider les
connaissances et de consulter la communauté avant de publier quoi que ce soit. Dans
cette perspective, nous estimons que la publication dʼun tel travail ne sera pas possible
dʼici la fin mars 2012. Nous aimerions pouvoir développer les principes directeurs pour
lʼutilisation des savoirs et avoir lʼappui de la communauté et des membres de lʼAPS-KU
avant de mettre en branle le processus dʼédition, pour quʼainsi les contenus puissent
être validés par le comité consultatif.
26
Concernant le volet écologique, les vérifications terrain ont été réduites en 2011 à
trois sorties au cours desquelles des observations qualitatives ont été notées. À ce
stade, les caractéristiques écologiques du milieu avaient été utilisées pour identifier les
peuplements écoforestiers susceptibles de supporter de façon importante les 5 espèces
échantillon ciblées. De plus, les limites budgétaires ne permettaient pas de considérer
les espèces de catégorie "importantes" en plus des espèces "prioritaires".
À ce stade, les évaluations d'impact de la cueillette ainsi que les techniques de
propagation ne pourront être couvert de façon détaillée, mais ces aspects sont abordés
dans le portrait documenté et la revue de littérature sur la propagation et la culture des
plantes dans la mesure des informations disponibles. Comme les sites à forte probabilité
d'occurrence sont localisés, ils constituent par conséquent une donnée importante
utilisable lors d'études d'impact des projets de nature industrielle sur la cueillette et la
mise en valeur des espèces médicinales.
III. POURSUITE DU PROJET PHASE III ET CONCLUSION
Bien que la Phase II du projet se termine officiellement le 31 mars 2012, nous
souhaitons
que
le
projet
dʼInventaire
des
savoirs
et
connaissances
des
Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales puisse se poursuivre au-delà de cette
date. Tel que mentionné plus tôt dans ce document, nous avons déposé plusieurs
demandes de financement pour des activités qui se poursuivront en 2012 et dans les
années à venir. Dʼabord pour tenter dʼobtenir des connaissances additionnelles chez les
aînés de différentes familles et pour faire le portrait de la végétation de toutes les
espèces présentes dans lʼinventaire. Aussi, cette prolongation permettrait de poursuivre
la recherche en ce qui concerne les principes dʼéthique de la recherche, la protection
des savoirs, de mieux connaître lʼimpact de la cueillette sur ces plantes et de réaliser un
colloque sur le sujet, pour permettre dʼéchanger les connaissances et de discuter des
enjeux reliés à leur diffusion et leur utilisation. Pour ce faire, nous souhaiterions inclure
dʼautres communautés intéressées à participer à ce colloque, mais aussi à lʼinventaire
comme tel. Nous savons que les connaissances traditionnelles sur les plantes
27
médicinales se sont partagées entre les groupes vivant dans des secteurs adjacents et
ayant à leur disposition des espèces similaires. Nous sommes convaincus que
lʼinventaire serait bonifié par lʼapport de connaissances provenant de membres dʼautres
communautés, et quʼen retour, ces communautés pourraient bénéficier du travail réalisé
dans le cadre de cet inventaire.
Outre son implication dans les activités de sensibilisation, dʼéducation et de
formation auprès des membres de la communauté afin dʼassurer un transfert
intergénérationnel des savoirs et connaissances sur les plantes médicinales,
lʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh envisage de sʼinvestir à court terme dans
la mise en marché de produits utilisés traditionnellement et contribuant au bien-être de
la collectivité, conformément à sa mission. Cette activité permettra dʼaméliorer
lʼaccessibilité des produits médicinaux traditionnels pour la population et les praticiens
autochtones, de créer des emplois directement liés à la pratique dʼInnu aitun12 et de
favoriser lʼentreprenariat et la création de projets dʼéconomie sociale auprès des
membres.
À cet égard, il apparaît profitable de cibler les produits les plus abondamment
utilisés traditionnellement, ceux qui traitent les problèmes de santé les plus fréquents
chez les Innus, de même que ceux offrant une valeur ajoutée supérieure et par
conséquent les meilleures opportunités de rentabilité. Ces perspectives sont dʼailleurs à
la base des besoins identifiés en termes de revue de littérature accordées au cours de la
phase II sur les propriétés phytochimiques des plantes ainsi que sur la propagation des
espèces et leurs techniques de culture. Il est important de mentionner que les activités à
caractère socio-économique nécessitent la confection de plans dʼaffaire complets
intégrant les aspects de la quantité et la qualité de lʼapprovisionnement, la production et
transformation des produits ainsi que des études de marché. Ces aspects seront ciblés
au cours des phases subséquentes du projet.
12 Désigne toutes les activités, dans leur manifestation traditionnelle ou contemporaine, rattachées à la culture, aux valeurs
fondamentales et au mode de vie traditionnel des Innus associé à l'occupation et à l'utilisation du Nitassinan et au lien spécial qu'ils
possèdent avec la Terre. Sont incluses notamment toutes les pratiques, coutumes et traditions dont les activités de chasse, de
pêche, de piégeage et de cueillette à des fins de subsistance, rituelles ou sociales
28
Enfin, plusieurs pistes de recherche restent encore inexplorées et la poursuite du
travail dʼinventaire
pourrait
mener
à de
nouvelles étapes de recherche et
développement. L'utilisation traditionnelle des plantes médicinales offre un potentiel de
développement important pour les communautés autochtones. Il importe donc de
poursuivre les efforts de développement notamment sur les plans des techniques
d'aménagement et de propagation des espèces, incluant les perspectives de culture en
milieu naturel ou contrôlé et lʼanalyse biochimique des composantes et molécules
présentes dans certaines plantes médicinales inventoriées.
29
ANNEXE 1 – ARTICLE 11 : PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
ARTICLE 11 : PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE Kanatukuliuetsh uapikun, l’Association du Parc Sacré, étant un organisme reconnu et
respecté, nous devons obligatoirement veiller à la protection des connaissances millénaires des
Pekuakamiulnuatsh.
Les aînés nous ont témoigné leur confiance en partageant leurs savoirs et connaissances
traditionnelles sur les plantes médicinales, nous avons donc le devoir et la responsabilité de
s’assurer que la transmission intergénérationnelle se poursuive dans le respect des porteurs de
tradition.
L’Association du Parc Sacré est donc un acteur incontournable dans la protection de la propriété
intellectuelle et joue le rôle de gardien de ce savoir collectif.
Dans le cadre du présent protocole, la définition du « Droits de propriété intellectuelle » signifie
tous les droits de propriété intellectuelle, enregistrés ou non, y compris les droits relatifs aux
brevets, droits d’auteur, dessins industriels, topographies de circuits intégrés, obtentions
végétales, inventions (brevetables ou non), découvertes, secrets de commerce, savoir-faire, noms
de domaine, marques de commerce, noms commerciaux et autres droits reconnus par la loi
statutaire ou le droit commun dans ce qui précède, incluant toute demande de protection.
Par le présent protocole, les parties conviennent que tous droits de propriété intellectuelle liés au
présent projet de recherche et résultant de la collaboration entre les parties sont et demeurent la
propriété commune de l’Agence et du Promoteur, sous réserve des termes prescrits dans l'accord
intervenu entre l'AGENCE et le Ministre des Ressources naturelles Canada.
Il est entendu, d’un commun accord entre les parties, que la propriété intellectuelle commune de
l’Agence et du Promoteur consiste en la propriété des résultats de projets et donc du document
d’inventaire sur les savoirs et connaissances traditionnelles sur les plantes médicinales. Les
savoirs et connaissances traditionnelles des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales, étant
un patrimoine collectif de nature immatérielle, partag és tant par les Pekuakamiulnuatsh que par
d’autres Premières Nations, il est donc entendu, par le présent protocole, que ces savoirs et
connaissances ne peuvent faire l’objet d’un droit de propriété intellectuelle.
ARTICLE 11A : DIFFUSION DES RÉSULTATS Les parties s’entendent qu’avant de diffuser des résultats touchant à la propriété intellectuelle
commune de l’Agence et du Promoteur, elles devront convenir d’un commun accord des
contenus à diffuser et de la manière de les rendre publics.
30
ANNEXE 2 – REGROUPEMENT DES PLANTES MÉDICINALES PAR IMPORTANCE
INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSSANCES TRADITIONNELLES DES
PEKUAKAMIULNUATSH SUR LES PLANTES MÉDICINALES
PHASE II
Regroupement des plantes médicinales par importance.
Document préparé par Géraldine Laurendeau
Chargée de projet
Association du Parc sacré
Mashteuiatsh, le 21 juin 2011
31
I. REGROUPEMENTS
A. Prioritaires
B. Importantes
C. Utiles
D. Peu utilisées
A. PRIORITAIRES
1. Sapin baumier
2. Cerisier de Pennsylvanie
3. Cerisier de Virginie
4. Aulne rugueux
5. Bleuet sauvage
6. Canneberge sauvage
7. Framboisier sauvage
8. If du Canada
9. Cornouiller stonolifère
10. Épinette blanche
11. Sorbier d’Amérique
A. PRIORITAIRES (SUITE)
12. Peuplier faux-tremble
13. Viorne trilobée
14. Épinette noire
15. Polypode de Virginie
16. Saule
17. Mélèze laricin
32
18. Coptide du Groenland
19. Bouleau blanc
B. IMPORTANTES
20. Thuya occidental
21. Dièreville chèvrefeuille
22. Gaulthérie couchée
23. Lédon du Groenland
24. Gaulthérie hispide
25. Salsepareille
26. Sarracénie pourpre
27. Cornouiller du Canada
28. Kalmia à feuilles étroites
29. Pin divarqué
C. UTILES
30. Achillée millefeuille
31. Clintonie boréale
32. Génévrier
33. Lichen à caribou (Cladina)
34. Myrique baumier
35. Rosier sauvage
36. Sphaignes
37. Bouleau jaune
38. Peuplier baumier
39. Vinaigrier
40. Airelle vigne d’Ida
41. Fraisier des bois
42. Ronce pubescente
43. Comptonie voyageuse
44. Frêne
33
45. Actée rouge
46. Noisetier
47. Busserole
48. Usnée
49. Molène vulgaire
50. Plantain
51. Verge d’or
52. Nénuphar jaune
53. Amélanchier
54. Aubépine
55. Gadellier glanduleux
56. Fougère-à-l’autruche
57. Anaphale marguerite
58. Linnée boréale
59. Spirée du Canada
60. Maïenthème du Canada
61. Sauge
62. Lycopode
61. Sanguinaire du Canada
64. Pin blanc
D. PEU UTILISÉES
65. Typha (quenouilles)
66. Pissenlit
67. Chiendent
68. Barbarée vulgaire
69. Bardane
70. Sabot de la Vierge
71. Épilobe
72. Glécome lierre
73. Orge vulgaire
34
74. Pin rouge
75. Pigamon pubescent
76. Prêle
77. Uvulaire grandiflore
78. Vesse de loup
79. Streptope rose
35
ANNEXE 3 – PLANIFICATION DES TÂCHES, PHASE II
INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSSANCES TRADITIONNELLES DES
PEKUAKAMIULNUATSH SUR LES PLANTES MÉDICINALES
PHASE II
PLANIFICATION DES TÂCHES
Document préparé par Géraldine Laurendeau
Chargée de projet
Association du Parc Sacré
Mashteuiatsh, le 13 juin 2011
36
I. BUTS DU PROJET
•
Répertorier, rassembler et documenter les savoirs traditionnels sur les plantes
médicinales détenues par le Pekuakamiulnuatsh.
•
Reconnaître, valoriser et protéger les savoirs et connaissances traditionnelles.
•
Faire le portrait du potentiel des plantes médicinales sur l’ensemble du Nitassinan.
II. DESCRIPTION DU PROJET
•
Répertorier, recueillir et documenter les savoirs traditionnels des Pekuakamiulnuatsh sur
les plantes médicinales en intégrant les informations documentaires disponibles et par
contact direct avec les aînés.
•
Reconnaître, valoriser, transmettre et protéger les savoirs traditionnels à l’aide de
consultations avec la communauté, d’activités de transmission, de transfert de
compétences et de processus assurant la propriété intellectuelle et la conservation des
ressources du territoire.
•
Protéger les ressources suivant les principes de développement durable. À cet effet, il
est prévu de consulter les études d’impact existantes sur les espèces concernées et de
procéder à l’évaluation du potentiel de cueillette et des impacts sur la présence des
espèces sur ces sites.
•
Inventorier et dresser un portrait du potentiel de mise en valeur des plantes médicinales
sur le Nitassinan des Pekuakamiulnuatsh en vue de développer un projet d’économie
sociale.
37
III. PLANIFICATION DU TRAVAIL POUR LA PHASE II (3 VOLETS)
ACTIVITÉS À RÉALISER
1. VOLET A - INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES
1a. Intégration et analyse de la documentation écrite
•
Piekuakamiulnuatsh. Histoire et culture. (2003)
•
Ethnobotanique des Innus de Mingan (Clément, 1990)
•
Ouvrage d’Erichsen-Brown (1979) contenant des données historiques
•
Malec et coll. 1982. Nutshimiu – Natukuna.
•
Innu Kaishitshissenitak Mishta-shipu (Labrador) Peter Armitage 2007
•
Écrits de Jacques Rousseau, Speck (1917), Tantaguideon (1932)
•
Ethnobotanique d’autres nations à titre comparatif (Cuerrier, Leighton, Black)
•
Mathieu, Lilian (?) MA- Ulaval, Inkpen, Tracey (1999) MA-UManitoba
•
Écrits viatiques, Relation des Jésuites, etc.
1b. Activités ethnographiques
•
Poursuite des entrevues sur le terrain (audiovisuel)
•
Poursuivre la constitution de l’Herbier des Pekuakamiulnuatsh
•
Activités d’identification en forêt (enregistrement et dépouillement)
•
Intégration des données provenant des entrevues du CAM (nehlueun)
•
Intégration des fiches-synthèse dans la base de données
2. VOLET B - PORTRAIT DE LA VÉGÉTATION
2a. Recherche et analyse
•
Analyse des cartes écoforestières et des points d’observation écologiques par
espèce identifiée
•
Évaluation de la fréquence et de l’abondance des espèces répertoriées
38
III. PLANIFICATION DU TRAVAIL POUR LA PHASE II (SUITE)
ACTIVITÉS À RÉALISER (SUITE)
•
Classification
des
espèces
par
composante
biophysique (sous-domaine
bioclimatique, type écologique, etc.)
• Consultation des études d’impact de la cueillette et des techniques culturales
des différentes espèces
2b. Terrain
•
Identification des besoins en sondage terrain en fonction de la précision des
données disponibles
•
Sondage et validation terrain
•
Analyse et évaluation du potentiel de cueillette
3. VOLET COMMUN - INTERPRÉTATION ET COMMUNICATION DES RÉSULTATS
•
Colloque et présentation des résultats à la communauté
•
Processus de consultation publique en vue d’une publication
•
Évaluation de la valeur marchande des plantes
3. VOLET COMMUN - INTERPRÉTATION ET COMMUNICATION DES RÉSULTATS (SUITE)
•
Développement d’un code d’éthique encadrant la cueillette des végétaux
•
Études d’opportunité suite à l’interprétation des résultats
•
Analyse des impacts de l’exploitation des ressources forestières sur la mise en
valeur des plantes médicinales
39
IV. OUTILS EXISTANTS
•
Entrevues et rapport du CAM (Brassard 1983)
•
Activités du Parc Sacré avec les aînés ilnuatsh (audiovisuel)
•
Bases de données ethnobotaniques Access (ancienne) et Filemaker (Phase I)
•
Dossiers et herbiers (Société d’histoire et d’archéologie)
•
Entrevues et activités réalisées entre 2008 et 2011 (G. Laurendeau)
•
Ouvrages et articles publiés contenant des données sur les plantes médicinales
•
Généralités autécologiques et synécologiques des espèces médicinales
•
Études d’impacts de la cueillette
•
Carte écoforestière à jour du MRNF
•
Base Echo2000 des points d’observation écologique du MRNF
• Base de données de l’inventaire écoforestier du projet de Forêt habitée de La
Doré
V. MÉTHODE DE CLASSIFICATION DES DONNÉES
BASE DE DONNÉES
Une base Filemaker de données ethnobotaniques a été créée au cours de la phase I du projet.
Elle est composée de fiches documentaires. Une fiche existe pour chaque espèce (81).
Chaque fiche contient:
1. Spécimen d’herbier, photos et numéro d’enregistrement
2. Identification de l’espèce (noms, famille, milieu, location, association)
3. Données documentaires et historiques (citation, source bibliographique)
4. Données ethnographiques (préparation, parties utilisée, contre-indication)
5. Données écologiques, localisation et fichiers correspondant (cartes)
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ANNEXE 4 – DISTANCE PARCOURUE
Environ 1000km ont été parcourus dans la première partie de la Phase II de lʼInventaires
des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales, lors
de 3 sorties terrain réalisées dans le cadre de la validation terrain pour le volet
écologique.
Un peu plus de 200km ont été parcourus afin de réaliser des entrevues ethnologiques.
Trois voyages aller-retour à Québec ont été soutenus par le projet afin de présenter le
projet lors du Colloque Patrimoine vivant, du Carrefour Forêt Innovation et lors de la
participation aux Chantiers Plan Nord du MAPAQ. Ces deux voyages totalisent 1620 km
parcourus pour les activités de diffusion.
En tout, un peu plus de 2 800 km ont été parcourus en lien avec ce projet.
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ANNEXE 5 PORTRAIT DES ESPÈCES ÉCHANTILLON (CAS DU CERISIER DE PENNSYLVANIE)
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PROPORTION (%) DES POINTS D'OBSERVATION ÉCOLOGIQUE OÙ L'ON RETROUVE LE CERISIER
DE PENNSYLVANIE SUR L'ENSEMBLE DU NITASSINAN
MIXTES
MIXTES
(FEUILLUS)
(RÉSINEUX)
49,5
41,5
28,4
10,2
BRÛLIS
COUPE
ÉPIDÉMIE
FRICHE
CHABLIS
PLANTATION
AUCUNE
35,1
49,3
20,2
47,1
10,2
77,3
22,7
80%-100%
60%-80%
40%-60%
25%-40%
RÉGÉN.
AUCUNE
31,9
31,7
23,4
18,6
38,7
39,5
> 22M
17M-22M
12M-17M
7M-12M
4M-7M
2M-4M
AUCUNE
13,9
19,0
23,0
25,5
37,2
38,7
39,5
10 ANS
30 ANS
50 ANS
70 ANS
90 ANS
120 ANS
AUCUNE
FEUILLUS
COUVERT
RÉSINEUX
TOTAL
ORIGINE
DENSITÉ
HAUTEUR
26,0
ÂGE
45,7
GLACIAIRES
DÉPÔTS
45,4
FLUVIOGLACIAIRES
28,3
16,6
7,8
FLUVIATILES
LACUSTRES
MARINS
25,3
36,3
43,8
12,2
36,8
LITTORAUX
ORGANIQUES
ALTÉRATION
ÉOLIEN
ROC
12,9
6,5
16,7
73,1
34,4
RAPIDE
BON
MODÉRÉ
IMPARFAIT
MAUVAIS
35,0
33,7
24,8
19,2
13,0
DRAINAGE
2,3
39,7
TRÈS
MAUVAIS
5,9
45
ABONDANCE RELATIVE DU CERISIER DE PENNSYLVANIE SUR LE NITASSINAN
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ANNEXE 6 – EXEMPLE DE FICHE – BASE DE DONNÉES
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ANNEXE 7 – LETTRE DʼAPPUI DU CONSEIL DES MONTAGNAIS DU LAC-SAINT-JEAN
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ANNEXE 8 – LISTE DES PLANTES SÉLECTIONNÉES
1. Abies balsamea - Sapin baumier
2. Achillea millefolium - Achillée millefeuille
3. Alnus incana, viridis – Aulne rugueux, crispé
4. Anaphalis margaritacea - Anaphale marguerite
5. Aralia nudicaulis, hispidula - Aralie à tige nue, hispide
6. Arctostaphylos uva-ursi – Arctostaphyle raisin d’ours
7. Betula papyrifera - Bouleau blanc
8. Cladina Spp. - Lichen à caribou
9. Clintonia borealis – Clintonie boréale
10. Comptonia peregrina - Comptonie voyageuse
11. Coptis trifolia - Coptide trifoliée
12. Cornus canadensis - Cornouiller du Canada
13. Cornus stolonifera - Cornouiller stonolifère
14. Corylus cornuta - Noisetier à long bec
15. Diervilla lonicera - Dièreville chèvrefeuille
16. Fragaria americana - Fraisier américain
17. Gaultheria hispidula – Gaultherie hispide
18. Gaultheria procumbens - Gaulthérie couchée
19. Kalmia augustifolia – Kalmia à feuille étroite
20. Larix laricina - Mélèze laricin
21. Nuphar microphylla, variegata – Nénuphar jaune
22. Picea glauca - Épicéa glauque
23. Picea mariana – Épicea mariane
24. Pinus banksiana – Pin divarqué
25. Polypodium virginianum - Polypode de Virginie
26. Populus balsamifera - Peuplier baumier
27. Populus tremuloides – Peuplier faux-tremble
28. Prunus pensylvanica- Cerisier de Pennsylvanie
29. Prunus virginiana – Cerisier de Virginie
30. Rhododendron groenlandicum - Rhododendron Groenland
31. Ribes glandulosum – Gadellier glanduleux
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32. Rubus idaeus - Ronce du mont Ida
33. Rubus pubescens - Ronce pubescente
34. Salix discolore – Saule discolore
35. Sarracenia purpurea - Sarracénie pourpre
36. Solidago canadensis - Verge d’or du Canada
37. Sorbus americana - Sorbier d’Amérique
38. Spireae latifolia – Spirée à large feuille
39. Taxus canadensis – If du Canada
40. Thuja occidentalis - Thuya occidental
41. Usnea barbata – Usnée barbue
42. Vaccinium augustifolium - Airelle à feuille étroite
43. Vaccinium oxycoccos – Airelle canneberge
44. Vaccinium vitis-idaea – Airelle vigne-d’Ida
45. Viburnum trilobum - Viorne trilobée
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ANNEXE 9 – EXEMPLE DE FICHE TIRÉE DE LA REVUE DE LITTÉRATURE - HORTICULTURE
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ANNEXE 10 – EXEMPLE DE FICHE TIRÉE DE LA REVUE DE LITTÉRATURE – PHYTOCHIMIE
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