« Habitabilité dans le système solaire. »
Véronique Dehant
Observatoire royal de Belgique
Les scientifiques unissent leurs savoirs, dans un effort multidisciplinaire, pour comprendre dans
quelles conditions et par quels processus la vie est apparue et a évolué sur la Terre, et pourquoi et
comment notre planète est devenue une planète biologique, avec un élément essentiel à la vie :
l’eau. Certaines planètes telluriques comme Mars ont connu une période dans leur existence
pendant laquelle l’eau a été abondante à leur surface. La planète Mars n’ayant pas à l’heure actuelle
de tectonique des plaques, les témoins du passé restent visibles en grande partie à sa surface. On
voit des traces d’eau, des ravinages, des traces de boue séchée, des vallées, des traces de glacier, des
dunes... On observe également d’énormes volcans comme Olympus Mons ( 27km de hauteur) et on a
compris qu’il y a eu, dans le passé lointain de Mars, un champ magnétique intense. Mais on ne
connaît pas encore grand-chose sur l’intérieur de Mars. On sait que cette planète ressemble à la
nôtre et possède une croûte, une lithosphère, un manteau et un noyau. Pourquoi Mars, Vénus,
Mercure, des planètes proches de la Terre, ont-elles évolué de manière différente ? Les missions
spatiales vers ces planètes telluriques ont et auront pour objectifs de comprendre leurs similitudes et
leurs différences avec la Terre. Nous nous intéresserons également à leur habitabilité et
présenterons des résultats d’études théoriques et de missions spatiales dans ce cadre. Nous nous
attarderons également sur les lunes habitables du système solaire, des mondes de glace fascinants,
possédant, pour certaines, des océans internes.
Véronique Dehant, a obtenu une Maîtrise en mathématiques à l'Université catholique de Louvain
(UCL), en Belgique, en 1981 et une Maîtrise en physique dans cette même université en 1982. Elle a
obtenu son doctorat en science et son habilitation dans la même université, respectivement en 1986
et 1992. Elle travaillait, à cette époque, sur la rotation et l'intérieur de la Terre et a effectué une
modélisation fine et un calcul des marées et des nutations. Elle a tout d'abord été (1981-1992)
chercheur au Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS). Elle a ensuite travaillé comme
chercheur à l’Observatoire royal de Belgique (1993-présent) et est devenu, en 1994, Chef de section
de la Section "Heure, rotation de la Terre et géodésie spatiale". Au cours de cette période, elle s'est
intéressée également à la rotation, aux marées, et au champ de pesanteur des autres planètes
telluriques telles que Mars, Mercure et Vénus. Elle a ensuite été impliquée en tant que Co-PI (Principal
Investigator) de l'expérience NEIGE (Netlander Ionosphere and Geodesy Experiment, 1997-2003), co-I
(co-Investigator) de l'expérience de séismologie de la mission NetLander (SEIS, 1997-2003), ainsi que
co-I des expériences MaRS (Mars Express Radio Science Experiment, 2003-présent) et VeRa (Venus
Express Radio Science Experiment, 2005-présent) à bord des sondes spatiales Mars Express (MEX) et
Venus Express (VEX) de l'ESA, respectivement. En 2005, elle est devenue également co-I de
l’expérience MORE (Mercury Orbiter Radioscience Experiment) et de l’expérience BeLa (BepiColombo
Laser Altimeter) dans le cadre de la mission BepiColombo qui partira en 2016 vers Mercure de l'ESA.
En 2006, elle est devenue PI de l’expérience LaRa (Lander Radioscience expérience). L’expérience
attend toujours un lancement à l’heure actuelle et la fenêtre de lancement 2020 ou 2022 est