surtout assurer leur convergence. Enfin, le Maroc souffre d'un grave déficit des finances
publiques auxquels il faut pallier dans les plus brefs délais, et d'un déficit social du fait
qu'une importante frange de la population continue de souffrir de la pauvreté.
Sur le plan extérieur, le Maroc bénéfice d'une bonne image du fait des réformes
politiques, économiques et sociales qu'il a entrepris durant cette dernière décennie. Ses
objectifs principaux en politique étrangère sont la question du Sahara et le
développement économique et social. En effet, la question du Sahara est prioritaire, dans
la mesure où les provinces sahariennes représentent un tiers du territoire national, que le
Maroc y a dépensé pour les développer plus de 100 milliards de dirhams, et que
l'instauration d'une entité sahraouie sous influence algérienne au sud serait
catastrophique. L'autre objectif de la politique extérieure est le développement de nos
exportations et l'attrait des investissements directs étrangers dans notre pays.
Force cependant est de constater que tant sur plan politique qu'économique, l'action
extérieure du Maroc est surtout orientée sur l'Europe. Alors que nous disposons de 26
ambassades en Europe, il n'en y a que 13 en Asie et 10 en Amérique.
De plus, notre économie est orientée aux deux tiers sur l'Europe, tant qu niveau du
commerce extérieur, que des investissements, du tourisme, et des transferts des RME.
Or comme il a été indiqué, le monde a beaucoup changé en ce début de XXIème siècle,
et un nouveau positionnement du Maroc est nécessaire dans ses relations
internationales. Il ne s'agit pas certes d'abandonner nos positions en l'Europe, qui
demeure la première puissance commerciale du monde. Il faut au contraire consolider
nos parts de marchés en l'Europe, notamment en ouvrant de nouveaux marchés outre la
France et l'Espagne qui sont nos principaux partenaires. Pour cela, il y a lieu de mettre
en œuvre le Statut avancé, notamment par l'harmonisation de la législation
marocaine avec l'acquis communautaire, afin d'intégrer le marché unique européen.
L'Afrique doit être une priorité pour notre action extérieure, étant donné que ce continent
peuplé d'un milliard d'habitants, qui regorge de ressources naturelles, a d'énormes
besoins que notre pays peut contribuer à satisfaire. Il y a lieu tout d'abord de tout mettre
en œuvre pour la dynamisation de l'UMA (Union du Maghreb Arabe) et pour le
développement des efforts déjà entrepris en Afrique Sub-saharienne.
L'Asie doit être également une priorité du fait qu'elle inclut deux grands pays des
BRICS : l'Inde et la Chine, et qu'elle va devenir de plus en plus la source de la croissance
économique mondiale. D'ailleurs, le Maroc y a déjà fait une percée grâce à ses
exportations sur l'Inde des phosphates et dérivés, pays avec lequel notre balance
commerciale est excédentaire.
Enfin l'Amérique doit constituer la troisième priorité, aussi bien les Etats-Unis qui vont
conclure un Accord de libre-échange avec l'Union européenne, que le Canada qui recèle
de grandes opportunités. Il ne faut pas négliger non plus l'Amérique latine, où grâce
encore une fois à l'OCP, le Brésil est devenu le troisième client du Maroc avec une
balance commerciale bénéficiaire pour notre pays.
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