Ouverture économique du Maroc : la diversification est

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Ouverture économique du Maroc : la
diversification est encore trop limitée
Les experts réunis autour de la Banque mondiale et du ministère des Finances
font un bilan mitigé de l'ouverture économique. Le Maroc doit progresser en
productivité et en diversification des produits, des services et des partenaires.
e ministère de l'Economie et des Finances (MEF) et la Banque mondiale ont
L
co-organisé le vendredi 9 mai à Rabat un Forum public-privé sur l'ouverture
économique du Maroc. Objectif : évaluer l'impact de cette ouverture sur les équilibres
macroéconomique et la performance commerciale des entreprises marocaines.
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Ce forum s'inscrit dans le cadre de la préparation du second programme d'appui de la
Banque mondiale au gouvernement marocain pour le renforcement de la compétitivité du
pays ainsi que dans le cadre de la préparation du Mémorandum économique pays de
la Banque mondiale sur le thème : Une société plus ouverte pour une économie
plus prospère, inclusive et résiliente.
L'objectif du forum était de contribuer aux discussions en cours sur l'amélioration de la
compétitivité ainsi qu'au débat sur la capacité du Maroc à bénéficier de son ouverture
commerciale.
Au moment où le Maroc semble douter des bénéfices de son ouverture, ce forum devait
aider à mieux comprendre les enjeux pour guider la prise de décision, selon la Banque
mondiale.
Le bilan mitigé de l'ouverture
elon Benyoussef Saboni, secrétaire général par intérim du MEF, le Maroc a fait
S
des efforts considérables pour ouvrir son commerce extérieur afin de garantir un meilleur
positionnement sur la chaine de production. Mais cette ouverture a mis le pays à rude
épreuves en raison de la fragilité structurelle du Maroc caractérisée par :
-Sa concentration sur quelques marchés et quelques produits : 80% de la valeur
des exportations est couverte par seulement 3,5% des produits ;
-Sa dépendance à des importations incompressibles ;
-La prédominance de quelques produits à faibles technologies ;
-La faible productivité de sa main d'œuvre.
Le déficit de la balance courante a ainsi été multiplié par 5 entre 2000 et 2012.
Comme souligné par la Banque mondiale, si l'ouverture est partout une condition
nécessaire au développement économique, elle n'a jamais été nulle part une condition
suffisante.
Elle est une opportunité, mais ne garantit pas le succès. Elle doit s'accompagner
d'une politique économique rigoureuse et d'une gestion des finances publiques et
de la monnaie saine. Il est donc nécessaire, selon la Banque mondiale, de continuer les
efforts de réformes soutenus même si ces réformes sont parfois douloureuses à court
terme.
Une diversification encore au stade embryonnaire
elon Mohammed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières du
S
MEF, le pays a fait des efforts pour développer de nouveaux métiers mondiaux et
diversifier son offre exportable. Mais cette diversification reste au stade
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embryonnaire, le nombre de produits exportés n'ayant augmenté que de 1,4% depuis
1998. Les performances à l'exportation restent tirées par les produits existants sur les
marchés existants.
Il y a pourtant un gain substantiel à retirer du renforcement de la capacité à conquérir de
nouveaux marchés. Il y a un potentiel de développement et d'intégration du tissu
productif marocain autour des grands projets d'investissements étrangers, tels que
Renault-Tanger, pour un meilleur positionnement sur la chaine de valeur internationale.
Le déclin du l'industrie en ligne de mire
armi les principales causes de ce bilan, la place déclinante de l'industrie dans la
P
production nationale est largement en cause selon la grande majorité des experts réunis
dans le forum, l'industrialisation étant une source de gain de productivité.
La faible qualité de la main d'œuvrequi piège le pays sur des créneaux de
production à plus faible valeur ajoutée a également été soulevée comme une difficulté
d'autant plus importante que les fruits des investissements réalisés aujourd'hui dans
l'éducation ne seront récoltés qu'à l'entrée sur le marché du travail des écoliers
d'aujourd'hui, soit dans 10, 15 ou 20 ans.
Enfin, la question d'une potentielle dévaluation/dépréciation du taux de change comme
élément de gain de compétitivité à cours terme a été largement débattue par les experts
et le consensus sur cette question est loin d'être acquis.
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