Résumé :
Le présent travail s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique. Il
s’intéresse à la place qu’occupe la langue française dans les affiches publicitaires
de la ville de Constantine et à ses fonctions dans ce domaine (la publicité). Il vise
en outre, à dégager les critères qui déterminent cette place et ces fonctions.
Pour effectuer ce travail, on a fait appel à deux activités d’investigation. La
première consiste en le repérage et le recensement des affiches présentes sur le
territoire de la ville. Elle a pour but de déterminer la place qu’occupe le français
dans ces affiches par rapport aux autres langues utilisées. La seconde activité
consiste à réaliser des interviews auprès de cinq agences de publicités présentes à
Constantine et auteurs de presque toutes les affiches publicitaires de notre corpus.
Elle vise à dégager les critères qui déterminent l’emploi du français et ces
fonctions.
L’enquête a révélé que le français occupe une place prépondérante dans ce
territoire (Avec un taux d’utilisation qui dépasse la barre des 60%), il dépasse
largement la langue nationale qui occupe la deuxième place avec un taux
d’utilisation qui ne dépasse pas les 23%. L’enquête a révélé aussi que le français
constitue un outil de communication primordial entre le producteur du produit ou le
fournisseur du service d’une part et l’acheteur ou l’utilisateur du service d’autre
part. Il s’avère également que la langue française fait l’objet de représentations
positives chez les publicitaires et qu’elle bénéficie d’un prestige qui favorise son
emploi par les agences de publicité et les annonceurs. Cette enquête nous permet de
dire aussi que le français est un outil de travail fiable historiquement présent dans le
secteur de la publicité. Enfin, l’investigation du terrain a révélé que le secteur
échappe totalement au contrôle de l’État. Cela nous amène à nous interroger sur le
décalage qu’il y entre la politique linguistique de l’État (la loi algérienne interdit
l’utilisation d’une langue autre que la langue nationale, c’est-à-dire l’arabe) et la
véritable réalité sociolinguistique de notre pays.
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