Numéro 119 juin 2016
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Editorial : « Vous avez dit … qui est mon prochain ? »
Sur la route du pélé de Chartres 2016 écourté d’une nuit (du moins pour
les pèlerins Français), nous avons pu bénéficier d’un soleil radieux et d’une
température très clémente mais aussi d’un bel itinéraire loin des routes
asphaltées et nous mettant en contact avec la nature jusque dans l’entrée
de la ville de Chartres via une voie verte le long de l’Eure.
Au long de notre démarche, nous avons été invités à méditer sur le texte
de la parabole du « Bon Samaritain ». Nous avons lu que, à la vue du
blessé au bord de la route, successivement passèrent de l’autre té, un
prêtre (qui sans doute se disait : « cet étranger ne croit pas dans le même
Dieu que moiou peut-être est-il homosexuel mon Dieu ! »), un lévite
cet homme à terre a peut-être le Sida ou est porteur d’Ebola ?».) Sont
peut-être également passés rapidement loin de lui, un homme se
demandant s’il ne cachait pas une arme sous lui ou un autre craignant de
devoir payer des frais à l’hôpital pour un étranger qui ne s’adapterait pas
aux coutumes du pays, ou qui serait peut-être homophobe ? Note : le
texte est quelque peu adapté à l’actualité de 2016 …
Toute une série d’excuses qui sont faites pour se faciliter la vie et ne pas
s’encombrer trop des problèmes des autres qui pourtant sont chacun
« notre prochain » selon l’auteur de la parabole et qui pourraient le devenir
si nous avions l’audace de faire en sorte qu’ils nous deviennent "proches"?
Ce périodique contient le texte in extenso des homélies de la messe de la
cathédrale de Chartres, celle de mai 2015 par Jean-Claude Bourgeois et
celle de mai 2016 par Jean-Marie Wilmotte. Cela nous permettra avec le
premier de nous interroger sur la manière avec laquelle nous avons tenté
au cours de l’année écoulée « d’être fidèle à l’évangile » (thème du
2015) et avec le second de nous interroger sur notre façon d’essayer de
faire de ceux qui sont perdus, malades, blessés ou arrivant d’un pays en
guerre après avoir traversé mers et dangers, « mon ou notre prochain ».
D’ici la prochaine marche de nuit qui aura lieu à et autour de l’abbaye de
Maredsous, les 24 et 25 septembre prochain, nous aurons tout le loisir de
méditer et pourquoi pas de mettre en pratique ce à quoi nos aumôniers
Jean-Claude et Jean-Marie ont essayé de nous ramener : la fidélité à
l’évangile et la parabole de ceux qui sont « blessés » au bord de nos
chemins. Pour poursuivre notre démarche, nous connaissons déjà le
thème 2016 de la marche de nuit ; ce sera : « Dieu … et notre prochain.»
Léon Tillieux
Une équipe autour de Joseph Ortogni s’est réunie pour préparer cette marche dont
vous trouverez tous les renseignements pratiques et le bulletin d’inscription dans le
périodique qui vous parviendra fin août.
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Texte de l’homélie de Jean-Claude Bourgeois
Cathédrale de Chartres 10 mai 2015
« Comment grandir dans la fidélité à l’évangile ? »
Grandir dans la fidélité à
l’évangile », c’était notre thème.
C’est amusant, parce que – dans
mon carrefour du moins - nous
avons beaucoup parlé de fidélité à
l’évangile, mais nous n’avons pas
évoqué - dans mes souvenirs,
pardon si on l’a fait que j’ai oublié
nous n’avons pas évoqué
« grandir ». Alors je suis parti de
; « Comment grandir dans la
fidélité à l’évangile ? » à partir des
textes qui nous ont été proposés à
notre méditation.
Première chose : je suis arrivé à
compter combien de fois dans nos
deuxième lecture et évangile
revenait le mot « aimer ou amour ».
Et bien il y en a vingt fois. Alors si
l’on ne comprend pas que pour
grandir dans l’évangile, il faut aimer,
c’est que l’on est « bouché » !
Certes, le mot aimer, nous
l’employons à toutes les sauces et
le mot amour aussi : « j’aime la
musique, j’aime le chocolat et
j’aime Dieu !» Nos ancêtres les
Grecs avaient plus de richesse
dans leur vocabulaire pour parler de
ce que nous appelons aimer et
amour. Qu’importe ! Jean utilise
pour définir le mystère de Dieu, le
mot amour : « Celui qui n’aime pas,
n’a pas connu Dieu. » Car Dieu est
amour. C’est à partir de cette
assertion, plutôt de cette
« définition » du mystère de Dieu,
que nos ancêtres - là aussi - les
théologiens, les Pères de l’Eglise,
ont petit à petit mis sur pied, mis en
doctrine, le mystère de la Trinité, du
Dieu amour, un seul Dieu qui s’aime
et qui aime en trois personnes, qui
s’aiment et qui aiment. C’était
amusant car le pape François dans
son texte nous redit, nous évoque,
comme Vicaire de l’Eglise, que c’est
dans le mystère de la Trinité et que
la manifestation de cet amour de
Dieu … et bien c’est Jésus. « Il
nous a envoyé son fils », nous dit
l’évangéliste. Ce fils qui aime à son
tour et qui nous donne son amour
comme idéal : « Aimez-vous les uns
les autres comme je vous aimés ».
Cet amour, Dieu l’a fait pour son
peuple déjà et nous avons chanté,
enfin plutôt écouté tout à l’heure
dans le psaume la fidélité de son
amour en faveur de la maison
d’Israël. Fidèle éternellement car
cette fidélité continue pour nous.
Ce n’est pas nous qui avons aimé
Dieu le premier, c’est Lui qui nous a
aimés le premier, tous
personnellement. C’est comme dit
Jésus, c’est la même chose, « Ce
n’est pas vous qui m’avez choisi,
c’est moi qui vous ai choisis ». Et
devant cet amour qui nous est
proposé, nous n’avons qu’une
seule réponse à faire c’est de
l’aimer et nous aimer les uns les
autres comme lui. Dans le chapitre,
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nous avons cité ce mot de
Thérèse : « Aimer c’est tout donner,
c’est se donner soi-même. »
Grandir dans la fidélité à l’évangile,
le deuxième point que je veux
développer, à partir de la première
lecture que nous avons entendue,
c’est trouver notre place dans
l’Eglise peuple de Dieu, ce peuple
qui s’enracine dans le mystère de la
Trinité. Trouver notre place et notre
pape précise, que dans ce texte, ce
n’est pas nécessairement un
engagement dans l’Eglise concrète
institutionnelle même en
soulignant que cette institution est
nécessaire ce n’est pas d’abord
cela, cela peut-être cela mais c’est
d’abord de témoigner, d’attester
que la bonne nouvelle du salut est
capable de porter le monde, est
capable de répondre à ses
questions.
C’est dans notre quotidien, que
nous pouvons le faire, dans notre
témoignage habituel, en famille, au
travail. C’est aussi trouver notre
juste place dans le peuple de Dieu
car ce peuple de Dieu, notre pape
demande qu’il soit évangélisateur,
c’est-à-dire que nous le soyons les
uns et les autres.
Je terminerai me disant que cette
eucharistie que nous allons vivre et
qui se veut le sommet de notre
pèlerinage, que cette eucharistie
est un flot d’amour qui nous est
proposé. Et nous pouvons nous
laisser emporter par ce flot d’amour.
Qui nous viens de Dieu, du mystère
à travers Jésus qui nous donne sa
parole, son corps et sa vie. C’est
par un rayon de lumière qui
transperce notre obscurité et qui
nous rend à notre tour petite
lumière, cette source de vie que
nous mangeons, buvons et
goûtons ; célébrons la mort et la
résurrection du mystère du
Seigneur.
Alors, malgré notre petitesse,
malgré nos limites, malgré aussi
notre péché, nous porterons du
fruit. Jésus nous dit, « C’est moi
qui vous ai choisis pour que vous
alliez» - c’est ce que nous allons
faire après le repas festif - que nous
allions, que nous portions du fruit et
que notre fruit demeure pour le
Royaume. Amen.
aa
aa
Jean-Claude Bourgeois qui fit l’homélie
en 2015 est revenu pour l’Eucharistie
du 8 mai 2016.
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Texte de l’homélie de Jean-Marie Wilmotte.
Cathédrale de Chartres 8 mai 2016
Que Jésus soit votre coach !
Je voudrais reprendre un peu les
différentes images, les réflexions
que nous avons eues sur la route.
Au départ il nous a été proposé la
lecture de l’évangile selon saint Luc
qui nous racontait cette parabole du
« Bon Samaritain ». A partir de là, il
nous était demandé de réfléchir un
peu sur ce « Qui était notre
prochain ? »
Alors, si vous avez bien lu le texte,
tout de suite vous avez trouvé la
réponse puisqu’elle est dans le
texte. Le prochain c’est celui vers
qui je « m’approche » - prochain,
approcher - C’est en toutes lettres
dans le texte. Vous avez vu la
manière dont se comportaient le
prêtre et le lévite qui sont passés de
l’autre côté. Ils se sont éloignés de
celui qui aurait pu être leur prochain.
Cela veut dire que dans notre vie,
c’est nous qui faisons des autres
« notre prochain ». C’est une
responsabilité énorme que celle de
rassembler par l’Amour, par la
gentillesse, par la délicatesse. Et
puis, il nous a été demandé de nous
poser la question : « C’est quoi
aimer ? ». En grec il y a les mots
Eros (l’amour physique), philia
(amitié, lien social). Mais la formule
qui rassemble le mieux, c’est Jésus
qui la donne bien sûr : donner sa vie
par amour, donner sa vie. C’est-à-
dire de faire en sorte que l’autre
puisse me suivre, vivre de ma vie.
Alors les gens disent aujourd’hui
cette prière que Jésus adresse à
son père. C’est un texte fort car en
effet Jésus prie pour nous. Il prie
pour tous ceux qui sont sur son
chemin. Et dans cette prière, il se
tourne vers Dieu, il lève les yeux
vers le ciel. Comme tout à l’heure,
dans la préface, je dirai « élevons
notre cœur ».
Veillons à nous tourner de temps en
temps vers notre Seigneur. Pour
que le monde croie, pour que le
monde puisse faire confiance à nous
les baptisés. « Qu’ils soient un en
nous pour que le monde croie que tu
m’as envoyé.» Je ne sais pas si
vous vous rendez compte mais c’est
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