Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un deux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : “Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ?” Jésus lui répondit : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme (22,34-40) et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’il y a dans l’Écriture, - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements.” Méditation La charité, c’est-à-dire active, jaillit d’une communion profonde avec Dieu. Celle-ci se réalise dans la rencontre de Jésus et, inséparablement, dans la découverte et le service des frères et sœurs. Une adoration qui ne se traduit pas ou n’est pas jointe à l’offrande d’une charité active n’est pas chrétienne et risque d’être idolâtre. Une action, qui ne conduit pas à un don de soi plus total, et n’est pas jointe à une amitié avec le Seigneur, nourrie dans la prière, ne se ressource plus et tourne à vide. Extrait de la lettre pastorale de Mgr Eric Aumonier Evêque de Versailles aux catholiques des Yvelines à la suite du Synode N° 356 Semaine du 23 au 29 octobre 2011 30ème dimanche du temps ordinaire Année A Aimer Dieu de tout notre être Les rabbins ont dénombré six cent treize commandements dans la Torah, aussi divers que ceux-ci : « Tu ne tueras pas. » (Ex 20,13) et « Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. » (Dt 14,21) ; « Tu attacheras [ces paroles] sur ton front comme un bandeau. » (Dt 6,8) et « Tu observeras la fête des Azymes. » (Ex 23,15) La question du pharisien à Jésus pouvait donc légitimement se poser : « Dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus répond tout net : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. » (Dt 6,5) Mais il complète sa réponse avec le second commandement qui est semblable au premier : « Tu aimeras ton prochain comme toimême. » (Lv 19,18) Tout dépend de ce premier et de ce second, c’est-à-dire de ce premier qui se vit aussi et se vérifie par le second. Le l’amour commandement du prochain de est semblable à celui de l’amour de Dieu. Pourtant, il n’est que second par rapport à lui (pas secondaire !). Comprenons bien que ces deux amours ne sont pas exactement les mêmes. L’évangile les traduit tous deux par le même verbe, agapaô, qui signifie un amour-don gratuit, mais notre amour pour Dieu est le don de nous-même en reconnaissance pour Celui qui ne cesse de se donner à nous et d’être notre source (même si nous avons l’impression qu’il ne se donne plus à nous), tandis que notre amour pour le prochain est un don inconditionnel par lequel nous voulons lui donner la vie et tout le bien que nous pouvons lui apporter. Aimer Dieu de tout notre être, c’est accueillir vraiment son amour qui nous crée sans cesse, c’est donc devenir ce que nous devons être : celui qui se donne jusqu’au bout à ses frères. N’est-ce pas aussi cela s’aimer véritablement soi-même ? + Abbé Bruno Bettoli Tél : 01 39 11 10 24 – Fax : 01 39 22 17 95