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NPS, vol. 14, no 2, 2001
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Tiré de :
Nouvelles pratiques sociales
, vol. 14, no 2, sous la direction de Henri Dorvil et Paul Morin.
il y a d’incertitudes dans l’environnement, plus les organisations éprouvent
un besoin d’apprentissages, car ce sont ces apprentissages qui leur permettent
de survivre et d’évoluer, et les alliances stratégiques peuvent contribuer à
combler ce besoin.
Nous avons mené une recherche empirique portant sur deux cas
d’alliances. Le premier cas est le Collectif des entreprises d’insertion du
Québec (CEIQ), le regroupement provincial de 39 entreprises d’insertion.
Le CEIQ est un organe de représentation et de promotion de ces entreprises
qui ont pour mission l’insertion, par une activité économique, de personnes
en difficulté. Ce regroupement a été formellement créé en 1996. Comme
deuxième cas, nous souhaitions étudier l’inter-CDÉC, un regroupement des
directeurs et directrices des Corporations de développement économique
communautaire (CDÉC) montréalaises, car le Collectif des entreprises
d’insertion nous amenait à tenir compte de ce niveau de responsabilité. À
défaut de pouvoir retenir ce cas d’alliance, nous avons choisi d’étudier le
Comité économie sociale inter-CDÉC, qui est également un regroupement
inter-CDÉC, mais au niveau des agents de développement en économie
sociale. Mentionnons toutefois que ce comité n’aurait pu exister sans l’accord
des gestionnaires des CDÉC montréalaises. Rappelons que les CDÉC sont
nées pour soutenir « l’organisation des populations résidantes des quartiers
en difficulté par le biais de la relance de l’emploi et de l’économie locale »
(Favreau et Lévesque, 1996 : 58). Elles poursuivent trois types d’activités :
la concertation, le développement de l’employabilité et le soutien aux entre-
prises (Malo et Moreau, 1999 : 121). Depuis 1998, les CDÉC assument, dans
leur arrondissement respectif, le mandat de Centre local de développement
(CLD) de Montréal (Camus et Malo, 2000). Dans ce cadre, les CDÉC ont
notamment la responsabilité de gérer un Fonds d’économie sociale destiné
à financer la création ou la consolidation d’entreprises d’économie sociale.
Ce sont les agents de développement responsables de ce volet qui se ren-
contrent au sein du CÉS inter-CDÉC, créé en mai 1998.
Retenant une méthode qualitative pour étudier ces deux regroupements,
le CEIQ et le CÉS inter-CDÉC, nous avons utilisé comme outils de collecte
de données les entrevues semi-dirigées, l’observation de quelques réunions
de travail ainsi que l’analyse de documents internes ou externes. Les répon-
dants étaient des personnes directement impliquées dans les deux alliances,
soit, d’une part, le directeur général du CEIQ ainsi que six directrices et
directeurs généraux d’entreprises d’insertion membres du Collectif, dont deux
ont participé à sa création, et, d’autre part, des agents de développement
responsables du volet économie sociale dans les CDÉC / CLD qui sont au
nombre de neuf à Montréal. Pour chaque cas, les données ont été classées
selon leur appartenance à la dimension alliance stratégique ou apprentissage
organisationnel.