
Bullen CClin-Arlin n° 5 - décembre 2016
spondylodiscite, pneumonie, dermohypodermite, péri-
tonite, pyélonéphrite, etc. (M. Baldeyrou).
Les prélèvements microbiologiques doivent être réalisés
avec parcimonie et à bon escient parce que lorsqu’on
cherche, on trouve, et on traite… des infecons qui n’en
sont pas (D. Tandé).
L’être humain qui se prend modestement pour l’abous-
sement de la créaon commence à réaliser qu’il est lui-
même un monde habité par des milliards d’êtres vivants
(bactéries, virus, fongi) avec lesquels il a tout intérêt à
vivre en bon intelligence. Préserver les écosystèmes et
leur équilibre est un enjeu fondamental pour l’être hu-
main comme pour l’environnement (G. Héry-Arnaud).
La médecine vétérinaire est, elle aussi, grosse consom-
matrice d’anbioques. Le Ministère de l’Agriculture a
publié récemment des textes sur les "anbioques cri-
ques" (18 et 25 mars 2016) modiant l'arsenal théra-
peuque des vétérinaires. Depuis le 1er avril 2016, plus
de 50 substances anbioques sont interdites ou leur
ulisaon restreinte. Le traitement métaphylacque est
également très encadré, le vétérinaire ne pouvant pres-
crire un médicament contenant une ou plusieurs de ces
substances que s'il suspecte une maladie présentant un
taux élevé de mortalité ou de morbidité pour laquelle,
en l'absence de traitement précoce, une propagaon ra-
pide à l'ensemble des animaux est inévitable. Le vétéri-
naire doit juser ce traitement par un examen clinique
ou nécropsique, et le traitement prescrit ne peut pas ex-
céder un mois. L’exemple praque présenté est celui de
la lière bovine et plus parculièrement des mammites
des vaches laières. Ces mesures ont eu un eet immé-
diat sur les ventes d’anbioques. Le plan EcoAnbio
donne des résultats probants avec une diminuon des
consommaons d’anbioques de 20 % en 4 ans (O. For-
neau).
La consommaon des anbioques en Ehpad, reste glo-
balement stable entre 2014 et 2015. Dans le détail ce-
pendant, on observe une augmentaon des consomma-
ons d’amoxicilline, macrolides, sulfamides et surtout
de lévooxacine qui aeint presque 67 %. Sur la même
période, on constate une augmentaon des résistances
bactériennes : plus de 34 % pour les E. coli résistants au
céfotaxime et une augmentaon de la fréquence des
E. coli producteurs de bêtalactamase à spectre étendu
(ßLSE) de 18 % entre 2012 et 2014, dans la populaon
générale. Le Ministère de la Santé a mis à disposion
un kit pédagogique (lms, poster, dépliant, diaporama
de formaon…) sur les situaons courantes de prise en
charge des paents infectés. Enn, des formaons or-
ganisées par l’Omédit connuent à être proposées aux
Ehapd de la région Bretagne (A. Marquet).
On assiste à une progression exponenelle des bacté-
ries mulrésistantes depuis une quinzaine d’années et
plus récemment des bactéries hautement résistantes
émergentes. Un lien étroit existe entre l’émergence des
entérobactéries résistantes aux anbioques et l’uli-
saon de certains anbioques. Les voyages à l’étran-
ger, notamment en zone subtropicale sont une occasion
de se trouver exposé à ces micro-organismes qui vont
coloniser le tube digesf des voyageurs. L’ulisaon
concomitante d’anbioques est un facteur facilitant
l’installaon de souches mulrésistantes. Le microbiote
intesnal joue un rôle fondamental dans l’acquision
des résistances bactériennes. En eet, les anbioques
altèrent l’eet barrière de la ore locale et augmentent
les densités intesnales des bactéries résistantes. C’est
également dans la ore intesnale que peuvent se faire
les transferts de gènes de résistance (JC. Lucet).
Prévenir la diusion des BMR et BHRe suppose la maî-
trise des précauons "standard", la mise en place et le
respect par tous les professionnels impliqués dans la
prise en charge du paent, de précauons complémen-
taires, souvent de type "contact" ou "gouelees". Dans
le cas des BHRe, le HCSP préconise des mesures spéci-
ques de prise en charge du paent lui-même et de ses
contacts potenels. Ces mesures doivent être mises en
place sans délai et la possibilité de disposer de person-
nel dédié réduit de façon signicave le nombre de cas
secondaires. La réacvité des équipes est un facteur fon-
damental dans la prise en charge des paents porteurs
de BMR et BHRe (JM Germain).
La prise en charge de paents porteurs de BHRe soulève
un certain nombre de quesons en Ehpad. Lorsqu’un
établissement est confronté à cee situaon, appliquer
les recommandaons du HCSP n’est pas forcément l’op-
on retenue, parculièrement en ce qui concerne le
dépistage et la durée des précauons complémentaires
dans une structure qui demeure malgré tout un lieu de
vie (JB. Euzen).
Pour nir, la dernière intervenon concernait l’anbio-
thérapie chez l’enfant, vue par le médecin généraliste
et le pédiatre. Au travers de 3 cas cliniques, une bron-
chiolite non compliquée, une bronchiolite compliquée
d’ote et une gastroentérite, les bonnes praques d’an-