
Aperçus technologiques de l’ACMTS, juin 2012, 2(2) Comparaison entre la chirurgie robotique,
la chirurgie ouverte et la chirurgie laparoscopique
© Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, 2012 page | 3
analyses de sous-groupes de résultats d’étude
ayant trait à la qualité de l’étude, au plan d’étude
ou faisant abstraction des valeurs aberrantes ne
détectent pas de tendances systématiques.
Plus le chirurgien est expérimenté, plus la durée
opératoire, la durée du séjour hospitalier,
l’incidence de complications et le taux de
marges positives diminuent. La circonspection
est de mise avant de tirer une conclusion ferme
de la métaanalyse au vu de l’absence d’essais
cliniques randomisés et de la présence
d’hétérogénéité inexpliquée dans certaines
estimations globales et de quelques études dont
les résultats sont contradictoires. La chirurgie est
avantageuse dans une mesure statistiquement
significative sur plusieurs plans, mais
l’importance clinique de ces avantages demeure
incertaine.
Examen et analyse économique
L’étude méthodique de l’information
économique, de nature descriptive, a pour but
d’évaluer les données probantes économiques
sur la chirurgie robotique des points de vue de la
qualité des études, de la méthodologie, des
résultats et de la pertinence dans un contexte
canadien. Elle couvre 30 analyses économiques
de la chirurgie robotique : 15 sur la
prostatectomie, 4 sur la chirurgie cardiaque,
2 sur la néphrectomie radicale, 8 sur
l’hystérectomie et 1 sur plusieurs indications.
Les études ne s’entendent pas sur les coûts et la
rentabilité de la chirurgie robotique, ni sur la
prise en compte et le mode d’analyse des coûts.
La plupart des études sont avares d’information
sur leurs méthodes; une étude sur
l’hystérectomie s’avère pertinente dans le
contexte canadien.
L’analyse de minimisation des coûts illustre que
la prostatectomie radicale assistée par robot fait
baisser les coûts hospitaliers en abrégeant le
séjour par rapport à la chirurgie ouverte et à la
chirurgie laparoscopique. Toutefois, en raison
des coûts d’acquisition, de fonctionnement et de
maintenance du robot, le coût global par patient
de la technique de robotique est supérieur à celui
des deux autres techniques. En augmentant le
nombre de cas, le coût supplémentaire de la
chirurgie robotique peut diminuer; ainsi, le coût
supplémentaire moyen chute pour la peine après
200 interventions. L’analyse de sensibilité
probabiliste constate que la chirurgie robotique
est plus coûteuse que la chirurgie ouverte et la
chirurgie laparoscopique dans 75 % des cas
environ et que, s’il y a des économies de coût
dans la chirurgie robotique, elles tiennent à la
baisse des coûts hospitaliers.
Retentissement sur les services
de santé
L’analyse de l’impact sur la population conclut
que 31 établissements canadiens pourraient
adopter la technologique robotique en supposant
qu’ils ont les mêmes caractéristiques que les
établissements qui l’ont déjà adoptée. En posant
l’hypothèse que leur volume de cas est le même
que celui des établissements opérationnels,
4 030 interventions chirurgicales assistées par
robot pourraient être exécutées chaque année au
Canada. Si des hôpitaux non universitaires de
même envergure (nombre de lits) et des hôpitaux
plus petits venaient s’ajouter au nombre
d’établissements recourant à cette technologie,
le nombre de patients traités chaque année
pourrait grimper à 11 050.
En tenant compte des caractéristiques générales
des patients qui subissent une intervention
chirurgicale robotisée et des schémas
d’utilisation dans les établissements ayant
adopté la technologie, le coût net pour
l’établissement du fonctionnement du
programme de chirurgie robotisée faisant appel
au nouveau da Vinci Si Surgical System pendant
sept ans est estimé à 2,9 millions de dollars. La
chirurgie cardiaque représente l’intervention
robotisée la moins coûteuse, le coût net de ce
programme étalé sur sept ans étant évalué à
900 000 dollars, alors que la prostatectomie est
l’intervention la plus coûteuse avec un coût net
de 3,5 millions durant la même période.
Limites
Les limites de l’examen clinique tiennent à
l’absence d’essais cliniques comparatifs,
randomisés et prospectifs comparant la chirurgie
robotique à la chirurgie laparoscopique ou à la