Structure et dynamique du système Lithosphère/Asthénosphère 5-Méthodes sismologiques et magnéto-telluriques: structure “stratifiée” dans le manteau supérieur (Suite) Barbara Romanowicz - Cours 2013 -Chaire de Physique de l’Intérieur de la Terre Collège de France 4 Novembre 2013 !" 1 - Ondes ScS multiples Bagley and Revenaugh, 2008 #" 2- Ondes converties Ps et Sp Fonctions “récepteur” Loi de la réfraction: r sin ! = p %"&'()*+(*," v !1 23'(*"45'(4," • Ondes converties sous les stations • Echantillonnent surtout les continents • Ps mais aussi Sp v1 v2 !2 -+.").)/.01," $" Stations sismologiques large bande fond de mer, installées en fond de puits: WP1, WP2: Projet japonais: “OHP” (Ocean Hemisphere Project) Installées en 2000 et 2001 (ODP – Ocean Drilling Project) Données récupérées par ROV 6" Ondes converties Ps et Sp sous la plaque Philippine 33-49 My 89:;<"=>"?/@" Kawakatsu et al., 2009 15-27 My 89:;<"77"?/@" 7" 129Ma 9:;"A"B#"CDE"6?/" Kawakatsu et al., 2009 >" Profondeur de la zone de fusion partielle correspondant à une solubilité d’H20 de 10-3 calculé pour le modèle de Mierdel et al. (2007) ->Dépendance avec l’âge exclut le modèle d’extraction d’eau aux rides -> Discontinuité d’epaisseur moins de 10-15 km avec saut de vitesse de 7-8% exclut le modèle purement thermique -> fusion partielle (?) Kawakatsu et al., 2009 =" Kawakatsu et al. (2009): contraste de vitesse de 7-8% => proportion de fusion partielle de 3.5 à 4.0%, dix fois trop! -> proposent une structure en bandes alternées de fusion partielle Kawakatsu et al., 2009 B" ION Priority Seismic Sites ION: International Ocean Network 2002 (2002) ION: International Ocean Network 1992 ION: International Ocean Network 1996-2001 1998 2001 2002 1992 1998 Drilled but never instrumented MOBB: 2003-present MOBB F'(*,3,G"H&,+(";'I'/";3'+4J+(4" "HJ),3K+*'3G" • Projet du laboratoire de sismologie de l’université de Californie à Berkeley, en collaboration avec MBARI (Monterey Bay Aquarium Research Institute) • Station sismologique fond de mer large bande installée en Avril 2002 • Plus de 11 ans de données en continu • Reliée depuis 2009 par cable sous marin à la côte: données en temps réel “MOBB to MARS” • Required a 3km extension cable from MOBB to MARS science node. !"#$% !&'$ !"(( During leveling… Titanium vessel Foam and mylar insulation Filled with argon Installation MOBB Fév-Avril 2002 Ages des plaques: 10-130 Ma Kumar and Kawakatsu, 2011 #$" Ages des plaques: 10-130 Ma Kumar and Kawakatsu, 2011 #6" Isothermes (modèle de plaque) Début de fusion partielle selon Kawakatsu et al. (2009) Variation avec l’âge s’atténue à partir de 50 Ma (plus en accord avec le modèle de plaque déshydratée) Kumar and Kawakatsu, 2011 #7" 3- Précurseurs aux ondes SS et PP * Ondes réfléchies * Échantillonnent les océans et les continents #>" Schmerr, 2012 #=" 3- Modélisation des précurseurs aux ondes SS (longue période) Rychert and Shearer, 2011 #B" Profondeur en fonction de l’âge de la plaque Profondeur en fonction de la distance mesurée le long de la direction de la plaque Rychert and Shearer, 2011 #L" Bathymétrie en fonction de l’âge de la plaque ou de la distance le long de la direction de mouvement de la plaque: Le refroidissement de la plaque serait contrôlé par le manteau en convection " Adam and Vidal, 2010 $M" Profondeur en fonction de la distance mesurée le long de la direction de la plaque: meilleure corrélation? -> Ce résultat suggère que la profondeur de la LAB est contrôlée par refroidissement conductif le long des lignes de mouvement de la plaque -> Ceci n’explique pas la discontinuité forte observée Rychert and Shearer, 2011 $!" Schmerr, 2012 N("O3.)"&P+.3<"Q+)"45'J),3K+R'()"4,"Q3S&13),13)TT" $#" Schmerr, 2012 $$" Schmerr, 2012 $6" Rychert et al., 2012 $7" Profondeur de la LAB océanique en fonction de l’âge du fond marin, comparée aux isothermes des modèles empiriques de plaque Rychert et al., 2012 $>" Conductivité électrique à partir des données magnétotelluriques • Les variations du champ magnétique terrestre dues aux causes externes (soleil, orages) induisent des courants électriques (telluriques) dans la croûte et le manteau • On mesure simultanément les composantes orthogonales du champ magnétique et électrique ! impédance ! Modèle de résistivité électrique • Fréquences de 10,000 Hz à 10-3 Hz – Les périodes plus longues permettent l’accès aux plus grandes profondeurs $=" Résistivité électrique à partir des données magnétotelluriques • La résistivité dépend de: – Température – Composition – Présence de fusion partielle – Contenu en H2O • Comparaison des mesures sur le terrain avec les résultats de laboratoire sur la péridotite sèche $B" Mesures de résistivité électrique dans la croûte et le manteau supérieur océanique: expérience MELT 1- Zone axiale de 100 km de large, de forte conductivité 2 - La conductivité augmente significativement vers 60 km de profondeur Baba et al., 1996 $L" "-S).)RK.*S"normalisée par rapport à un modèle de péridodite sèche, Tp = 1350oC Modèle anisotrope Modèle isotrope EU"Incompatible avec modèle purement thermique -> fusion partielle à l’aplomb de la ride ->déshydratation de la lithosphère plus loin de la ride, avec présence de LPO Baba et al., 1996 G" V"84.3,&R'("4,"P+"3.4,@" W"84.3,&R'("K,3R&+P,@" 6M" Image plus détaillée de la conductivité sous la ride Est Pacifique (Nord): Vitesse d’ouverture: 11 cm/an >10 vol% fusion partielle? Key et al, 2012 6!" Stabilité de la roche en fusion partielle en fonction de la composition et de la profondeur, en présence de volatiles (H2O et CO2) Quantités de volatiles considérées: 100 10-6 H2O, 60 10-6 CO2 -> CO2 très incompatible dans les Tp: 1300oC " Plaque d’épaisseur 125 km silicates: dissolution dans le produit de fusion -> H2O a plus d’effet sur le Solidus que CO2 Tp: 1350oC " MXM#6Y" Hirschmann, 2010 6#" Stabilité de la roche en fusion partielle en fonction de la composition et de la profondeur, en présence de volatiles (H2O et CO2) Vs: Ritzwoller et al., 2005 ZMX!Y" ZMXM#7Y" Vs: Priestley et al., 2006 Quantités de volatiles considérées: à partir des mesures dans les échantillons de MORB: 100 10-6 H2O, 60 10-6 CO2 Température potentielle: 1350oC Hirschmann, 2010 6$" Mesures de résistivité électrique loin de la ride Résistivité dans la direction du mvt de la plaque: Naif et al., 2013 Lithosphère " " Couche de forte conductivité: 2 fois plus conductive dans la direction parallèle au mouvt de la plaque que dans la direction perpendiculaire 66" Combien de H2O? Combien de fusion partielle? Fusion partielle Niveau d’hydratation 800 ppm de H2O nécessaires en l’absence de fusion partielle Naif et al., 2013 67" Géothermes pour un modèle de plaque à 23 Ma Solidus suivant contenu en H20 de la roche -> Anisotropie dans la couche de forte conductivité: Réseau d’inclusions fluides de forme allongée dans la direction du mouvement de la plaque ->Ces inclusions pourraient être mises en place à la ride au moment de la formation de la lithosphère Naif et al., 2013 -> élongation due au cisaillement associé au mouvement 6>" de la plaque Nature de la LAB sous les océans? • Le comportement de la plaque océanique ne suit ni les prédictions d’un modèle de demi-espace qui se refroidit au cours du temps, ni celui de la plaque dont la base est un isotherme • Les résultats récents sont plus favorables au modèle de lithosphère déshydratée au moment de sa formation à la ride • La présence de fusion partielle (favorisée par la présence d’H), dans une couche fine juste au dessous de la LAB n’est pas exclue. • Cette couche pourrait être plus ou moins continue, et formée de bandes alternées avec ou sans fusion partielle, avec inclusions fluides alignées horizontalement dans la direction du mouvement de la plaque. 6=" Rôle de la zone à faible viscosité pour la tectonique des plaques • On pense depuis les années 1970 que sa présence favorise le régime particulier de tectonique terrestre, avec plaques rigides mobiles de grandes dimensions qui persistent pendant des temps longs (200 Ma) • Le point de vue classique est que le contraste de viscosité à la base de la plaque “lubrifie” le mouvement des plaques rigides • Ce n’est que récemment que l’on a pu avoir accès à des calculs numériques suffisamment puissants pour explorer plus à fond l’espace des paramètres dans la modélisation de la convection à l’’échelle du manteau terrestre. 6B" Cas d’une viscosité dépendant fortement de la température" A= contraste de viscosité entre la couche externe et le manteau “chaud” Régime transitoire “mobile lid” – où la tectonique des plaques est possible à condition de rajouter d’autres facteurs pour diminuer la rigidité de la lithosphère (en particulier la déformation cassante le long de failles) “stagnant lid” Cas d’une rhéologie nonNewtonienne (n=3) Tout le fluide convecte Solomatov and Moresi, 1997 Rôle de la stratification en viscosité pour la convection mantellique ;P,1%"[3'.4" \+1(,"%"&]+14" Champ des températures aux profondeurs >250 km régime stationnaire Spectre des hétérogénéités Modèle isovisqueux "%!X="!M#6"^+")" Comme en a), viscosité 30 fois plus faible (augmentation du Ra) Bunge, Richards, Baumgartner, 1996 Modèle incompressible 7M" Chauffage interne uniforme, approx de Boussinesq Rôle de la stratification en viscosité pour la convection mantellique Spectre des hétérogénéités Viscosité dans le manteau supérieur réduite d’un facteur 30 Comme en b), viscosités 10 fois plus faibles Bunge, Richards, Baumgartner, 1996 7!" Tomographie sismique globale en Vs SAW24B16 Mégnin and Romanowicz, 2000 Spectrum of heterogeneity Spectre des hétérogénéités de température Transition de phase endothermique à 670 km de profondeur et chauffage par le bas (20%) " Bunge et al., 1996 7$" • Différence de viscosité entre le manteau supérieur et inférieur favorise une morphologie de convection proche de celle observée (e.g. Bunge et al., 1996) • Modèles mécaniques de plaques montrent qu’une zone à faible viscosité est nécessaire pour que la lithosphère garde sa cohérence près des zones de cassure Plateness = 1!Vrms / Vp _Q"K.*,)),"/'G,((,"4+()" P+"QP+01," _3/)",&+3*E*GQ,"A"P+"K.*,)),"/'G,((," Zhong et al., 1998 76" Effet d’une zone à faible viscosité sur l’existence de plaques lithophériques Exemple pour une contrainte de rupture = 80MPa _.*,)),"4,"4S['3/+R'("8),&E!@" Richards et al., 2001 ->Modèle cartésien 2D ->Rhéologie Newtonnienne dépendant de la température ->Chauffage interne, refroidit par le haut ->Contrainte de rupture variable pour la lithosphère 77" Introduction d’une zone à faible viscosité (/100): quand T>To de la base de la lithosphère Base de la LVZ: 500 km (arbitraire): augmentation d’un facteur""`" La viscosité peut ainsi réduite de manière “naturelle” dans les régions de courants ascendants (rides) Richards et al., 2001 7>" Cas no 1: 2D Viscosité Bleu=faible (1020Pas) Vert=1028Pas Température Bleu (44oC) Rouge (1437oC) Plaques froides stables Couche externe rigide" Couche externe mobile Richards et al., 2001 7=" Contrainte de rupture (lithosphère) Contraste de viscosité Un comportement avec “plaques” est favorisé par la présence d’une zone à faible viscosité sous une lithosphère rigide (cassante) Richards et al., 2001 7B" Extension au cas 3D P'O8"K.)&').*S@<"3'1O,"$"a!M#$"^+)b"JP,1"!M#!"^+)" Champ de vitesses à la surface Richards et al., 2001 7L" • Pourquoi la présence d’une zone à faible viscosité (LVZ) favorise-t-elle: • (1) les structures convectives de grande longueur d’onde? – Busse et al. (2006); Lenardic et al. (2006) montrent que la LVZ “canalise” le mouvement de matière et diminue la dissipation latérale associée aux cellules de convection de grande échelle • (2) la présence d’une tectonique des plaques pour une grande plage de valeurs de contraintes de rupture? - Amplification des contraintes dû à la restriction du flux de matière dans une zone étroite? (Hoink et al., 2012) >M" Développement de lois d’échelles pour l’estimation des contraintes de cisaillement à la base des plaques Théorie de la “couche limite” classique Théorie modifiée (Lenardic et al., 2006) Hoink et al., 2012 >!" Cas d’une asthénosphère étroite µ:%!D$M" " µ:%!D!MM" Cas d’une asthénosphère plus épaisse: Comportement épisodique entre deux états: """""""""""")*+O(+(*"P.4" """"'K,3*13(" Hoink et al., 2012 >#" Trade-offs entre l’épaisseur de la LVZ, le contraste de viscosité entre la LVZ et le manteau (mA), et le processus qui détermine l’épaisseur des plaques (refroidissement thermique ou lithosphère déshydratée) c'(*3+.(*,"4,"&.)+.PP,/,(*" A"P+"J+),"4,"P+"P.*]')Q]d3," ! Les lois d’échelle (et les simulations 3D) prédisent que les niveaux de contrainte augmentent lorsque le flux de matière est canalisé dans une LVZ c'(*3+.(*," ('3/+P.)S,"Q+3"3+QQ'3*"+1" &+)")+()"9_W" Hoink et al., 2012 La présence d’une asthénosphère favorise la tectonique des plaques en amplifiant les niveaux de contrainte sous les plaques ce qui entretient ou réactive les limites de plaque Ceci par opposition à un effet “lubrifiant” >$"