Journées Interdisciplinaires de la Qualité de l’Air – 2 & 3 février 2012
Croisement de données environnementales et sanitaires
grâce à un Système d’Information Géographique en vue
d’évaluer les liens entre la pollution atmosphérique et la
santé humaine à l’échelle de la région Nord - Pas de Calais
F. OCCELLI1,2, M.A. CUNY1, D. CUNY1,2
1 Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA) Nord – Pas de Calais
2 EA 4483, Université Lille Nord de France, Faculté de Pharmacie de Lille.
La région Nord – Pas de Calais se situe au premier rang des régions de France
métropolitaine en termes d’incidence et de mortalité par cancer. Ces pathologies
peuvent être notamment expliquées par certains facteurs de risques, qu’ils soient
professionnels, socio-économiques ou comportementaux. De plus, l’environnement
(et notamment la qualité de l’air) semble être un facteur de plus en plus important, au
fur et à mesure de l’évolution des connaissances, pour expliquer l’augmentation de
l’incidence et/ou la répartition géographique de certains cancers. En effet, les risques
sanitaires liés à la mauvaise qualité de l’air à court terme ne sont plus à démontrer,
mais la caractérisation de ce lien à long terme est encore mal définie, notamment
pour les cas de pollutions complexes (cocktail de polluants à de faibles
concentrations) issues de multiples sources. Dans ce contexte, les Systèmes
d’Information Géographiques (SIG) sont des outils de premier plan pour mettre en
relation une pollution environnementale à un problème de santé publique dans un
cadre spatio-temporel. Ces logiciels permettent d’allier la cartographie de bases de
données sanitaires et environnementales et leur croisement statistique à différentes
échelles. Des bases de données environnementales et sanitaires de la région Nord -
Pas de Calais ont ainsi été collectées et saisies dans un logiciel SIG pour leur mise
en relation géographique et statistique. Les premiers résultats montrent que leur
rapprochement s’heurte à de multiples obstacles. Ceci est non seulement du à la
difficulté d’accéder à certaines bases de données, notamment sanitaires, mais aussi
au fait que les données récoltées sont de natures très diverses. Les bases de
données n’étant pas constituées au départ pour ce type d’étude, elles peuvent être
dépourvues de référence géographique ou représentées à des échelles très
différentes, ce qui nécessite un remodelage fastidieux de leur structure pour les
utiliser au sein des SIG. Ce travail nous a cependant permis de constater qu’il est
possible de croiser différents types de données sur la région lilloise grâce aux SIG.
Ainsi, les partenaires de ce travail disposent de données de biosurveillance de la
qualité de l’air par les lichens épiphytes depuis les années 1970. Les cartographies
de la qualité de l’air pourront être par la suite mises en relation avec les données du
Registre des Cancers de la zone de proximité de Lille. La poursuite de cette étude
permettra non seulement d’apporter un outil supplémentaire aux méthodologies
d’évaluation des risques sanitaires, mais aussi un outil d’aide à la décision en santé
publique.