Les expériences politiques françaises de 1795 à 1848

Séquence 8-HG20 213
Les expériences
politiques françaises
de 1795 à 1848
>
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Séquence 8-HG20 215
Chapitre 1 > L’ère d’un général : Napoléon Bonaparte
1795-1815
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
217
A
Le Directoire, 1795-1799, marchepied vers le pouvoir de Bonaparte
B
Consulat (1800-1804) et Empire (1804-1815), l’ordre dictatorial
Chapitre 2 > La France entre monarchies et révolutions
1814-1848
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
235
A
La Restauration de la monarchie 1814-1830
B
Une révolution parisienne, les Trois Glorieuses de juillet 1830
C
La monarchie de Juillet 1830-1848
D
1848, enfin la République !
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Séquence 8-HG20 217
L’ère d’un général :
Napoléon Bonaparte 1795-1815
Problématique :
Napoléon Bonaparte a-t-il rompu avec la Révolution ou, au contraire,
l’a-t-il continuée ?
PLAN : traitement de la problématique
Notions Clés Repères
A - Le Directoire, 1795-1799, marchepied
vers le pouvoir de Bonaparte
1. Le Directoire, un régime faible
2. Des contestations de toute part
3. L’ascension d’un général : Bonaparte
Réaction Convention thermidorienne Plaine
disette famines journées révolution-
naires Constitution de l’An III Directoire
collégial Directeurs monocaméralisme
Conseil des Cinq Cents Conseil des Anciens
– suffrage censitaire – Conservateur.
Chouannerie coups d’État Babeuf
Conjuration des Égaux collectivisme com-
munisme agraire épuration Loi Jourdan
– Conscription
Stratège campagne d’Italie Rivoli
Campoformio « Républiques sœurs » -
Expédition d’Égypte homme providentiel
– Coup d’État des 18 et 19 brumaire an VIII.
Étudier un texte programme : «
Le gou-
vernement des meilleurs
» de Boissy
d’Anglas.
Expliquer un organigramme institution-
nel : «
La Constitution de l’An III
».
Étudier un manifeste politique : «
La
Conjuration des Égaux
».
Voir comment Bonaparte entre dans le
jeu politique ; texte : «
L’armée de la
République
».
B - Consulat (1800-1804) et Empire (1804-
1815), l’ordre dictatorial
1. Du pouvoir personnel à l’autocratie
2. Réorganiser la société et l’État
3. Surveiller et punir, ou le règne d’une
police toute puissante
Constitution de l’an VIII Consulat fiction
listes de notables plébiscite référen-
dum initiative législative magistrature
autocratie Paix d’Amiens – Napoléon 1er
dynastie sacre – sceptre pourpre – main
de justice glaive couronne Légion d’hon-
neur – Aigle préfets noblesse d’Empire
– népotisme – politique matrimoniale.
Centralisation préfet Cour des Comptes
– « masses de granit » - Banque de France –
Banque centrale franc germinal Concordat
de 1801 religion d’État liberté de culte
serment biens nationaux traitement
fonctionnaires – lycées Université impériale
– baccalauréat – Code civil – laïcisation
Dictature autoritarisme esclavage
Toussaint Louverture livret ouvrier censure
police Fouché propagande art offi-
ciel endoctrinement catéchisme impérial
– culte impérial – droit divin.
Comprendre la répartition des pouvoirs
par des articles et un organigramme insti-
tutionnels : «
Constitution de l’An VIII
».
Décrypter une œuvre d’art de propa-
gande officielle : «
Napoléon 1
er
sur le
trône impérial
» d’Ingres.
Lire un plan de ville,
Paris
, pour apprécier
l’inscription dans l’espace d’un pouvoir.
Expliquer un document de compromis :
«
Concordat de 1801
».
Apprécier de manière critique un événe-
ment : «
La fondation des lycées
».
Saisir la portée idéologique de textes de
lois : «
Code civil et famille
».
Saisir la portée politique et sociale de
textes législatifs : «
La législation napo-
léonienne du travail
».
Constater l’action politique personnelle
d’un homme : «
Napoléon et le contrôle
de la presse
».
Saisir la portée idéologique d’une déci-
sion : «
le catéchisme impérial
».
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Séquence 8-HG20
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Ces vingt années, 1795 - 1815, sont marquées de l’empreinte d’un homme, Bonaparte, d’abord
comme chef de guerre brillant puis comme homme d’État. On peut distinguer trois phases dans sa trajec-
toire : le Directoire ou la fin de la République (1795-1799) dans lequel s’illustre Bonaparte comme recours
possible pour mettre de l’ordre, le Consulat (1800-1804) qui met officiellement fin à la Révolution et
Bonaparte entretient encore l’illusion de la continuité républicaine ; enfin, l’Empire (1804-1814/1815),
où Bonaparte devenu empereur, relance, mais avec plus de démesure encore, les fastes monarchiques
d’Ancien Régime.
ALe Directoire, 1795-1799, marchepied
vers le pouvoir de Bonaparte
! Le Directoire, un régime faible
Entre la chute de Robespierre (le 9 thermidor ou 27 juillet 1794) et la mise en place du Directoire (le 27
octobre 1795) s’écoule une année décisive en réaction contre la Terreur. Le gouvernement révolutionnaire
ainsi que l’essentiel de la législation d’exception mis en place par les Montagnards sont démantelés
comme la loi du Maximum par exemple. La Convention, dite thermidorienne, reprend ses pouvoirs ;
ce sont les députés de la «
Plaine
» qui la dominent maintenant. Ils renouent avec une politique plus
traditionnelle de liberté économique, or cela eut pour eux d’assez fâcheuses conséquences.
Les difficultés économiques qui marquèrent les précédentes années révolutionnaires, de 1789 à 1794,
ne sont pas résolues. Au contraire, elles ne font que s’aggraver. L’hiver 94-95 est particulièrement
rude ; la monnaie papier instituée en 1789, les assignats, finit par ne plus rien valoir du tout, l’inflation
ronge le pouvoir d’achat des catégories populaires, la disette menace, voire la famine.
À Paris, les sans-culottes organisent de nouvelles journées révolutionnaires et envahissent la
Convention, les 1er avril et 20 mai 1795 avec comme mot d’ordre : «
du pain et la Constitution de
1793
» [Constitution montagnarde jamais appliquée et suspendue par le gouvernement volutionnaire],
or le pouvoir réussit, cette fois, à les désarmer.
Les Conventionnels en retirent une profonde méfiance, voire, de la haine à l’égard de ce « peu-
ple » parisien des ouvriers, artisans et boutiquiers, qui prétend exagérément représenter toute la
population française.
Le 21 septembre 1795, le projet de débarquement des émigrés échoue lamentablement à Quiberon mais
à la même époque sévit la « Terreur blanche » dans le Sud-Est de la France (une revanche sanglante
des royalistes contre les Jacobins, principaux soutiens des Montagnards). Pour les Conventionnels, il y
a urgence à construire un autre projet politique.
C’est une tout autre philosophie qui inspire les Conventionnels, où l’on s’éloigne très nettement
des principes de 1789 comme de ceux affichés par la Convention dès septembre 1792 :
Document 1 : Le gouvernement idéal selon Boissy d’Anglas
« Nous devons être gouvernés par les meilleurs, les meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au
maintien des lois. Or, a bien peu d’exceptions près, vous ne trouverez de pareils hommes que parmi ceux
qui possèdent une propriété, sont attachés au pays qui la contient, aux lois qui la protègent, à la tranquillité
qui la conserve, et qui doivent à cette propriété et à l’aisance qu’elle donne, l’éducation qui les a rendus
propres à discuter, avec sagacité et justesse, les avantages et les inconvénients des lois qui fixent le sort de
la patrie … Un pays gouverné par les propriétaires est dans l’ordre social … »
« Boissy d’Anglas, Discours à la Convention du 29 juin 1795 ».
Questions :
1. À quoi Boissy d’Anglas lie-t-il le vote ?
2. À quel type de suffrage cela conduit-il nécessairement ?
3. Par opposition, et sous-entendu ici, qui doit être exclu de la vie politique ?
4. Ce discours est-il en réaction ? Contre quelle période de l’histoire révolutionnaire ?
5. Les propositions de Boissy d’Anglas sont-elles conformes aux grands principes révolution-
naires ?
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Séquence 8-HG20 219
Réponses :
1. Boissy d’Anglas lie le droit d’expression politique, le vote, à la propriété : «
vous ne trouverez de
pareils hommes que parmi ceux qui possèdent une propriété
».
2. Cela conduit nécessairement à trier parmi les citoyens ceux qui auront la possibilité de voter ; on
aboutit donc au suffrage censitaire.
3. Doivent être exclus de la vie politique, évidemment, les sans-culottes et tout ce qui ressemble au
« peuple ».
4. Ce discours se comprend en réaction à la période du gouvernement révolutionnaire et de la
Terreur.
5. Non, l’égalité entre citoyens (des hommes uniquement !) face au vote n’est pas respectée.
C’est donc avec tous ces préjugés que les Conventionnels vont élaborer la Constitution de l’An III,
celle qui permettra la naissance du Directoire.
Auparavant, les Conventionnels thermidoriens imposent que les 2/3 des sièges aux assemblées soient
réservés aux députés sortants, manière de se maintenir au pouvoir.
Le nouveau régime tranche nettement dans l’histoire révolutionnaire :
Document 2 : La Constitution de l’An III (juillet-août 1795)
Questions :
1. Comment se présente le pouvoir exécutif ?
2. Comment se présente le pouvoir législatif ?
3. Pourquoi a-t-on insisté sur la fragmentation des pouvoirs ?
4. Quels risques comporte une telle organisation des pouvoirs ?
5. Quelles régressions quant au respect de la démocratie cette Constitution comporte-t-elle ?
Pouvoir législatif Pouvoir exécutif
Conseil des
Cinq Cents
(il propose les lois)
500 membres
Conseil des
Anciens
(il vote les lois)
250 membres, mariés
ou veufs, âgés d’au moins
40 ans.
5 DIRECTEURS
20 000 électeurs
Des propriétaires âgés de plus de 25 ans
6 MINISTRES
Citoyens actifs eux seuls votent
Ceux payant un impôt minimal, le cens, et âgés de plus de 21 ans
élit élit
nomme
Pouvoir législatif Pouvoir exécutif
Conseil des
Cinq Cents
(il propose les lois)
500 membres
Conseil des
Anciens
(il vote les lois)
250 membres, mariés
ou veufs, âgés d’au moins
40 ans.
5 DIRECTEURS
20 000 électeurs
Des propriétaires âgés de plus de 25 ans
6 MINISTRES
Citoyens actifs eux seuls votent
Ceux payant un impôt minimal, le cens, et âgés de plus de 21 ans
élit élit
nomme
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Les expériences politiques françaises de 1795 à 1848

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