La complémentarité ostéopathie aquatique et watsu

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OSTEOPATHIE AQUATIQUE – WATSU
Avant de mesurer les bienfaits complémentaires de l’ostéopathie aquatique et ceux du
watsu, il est nécessaire de mesurer les effets premiers de l’eau et notamment de l’eau chaude
utilisée dans ces deux pratiques.
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–
LES
BIENFAITS
DE
L’EAU
CHAUDE
DANS
LA
SEANCE
D’OSTEOPATHIE ET DE WATSU
Le corps est comme en apesanteur dans l’eau chaude et c’est un excellent moyen pour
faire travailler les muscles en toute décontraction et l'élasticité des tendons.
Le bain chaud exerce un effet calmant sur l'organisme. Au niveau cardio-vasculaire nous
observons une vasodilatation et une augmentation de la vitesse du débit sanguin. Le sang afflue à
la peau, la tension artérielle s'élève au début et baisse ensuite.
L’eau apporte instantanément ses qualités de fluidité et d'aisance au mouvement, une
baisse du tonus et un relâchement musculaire. Il est utile pour atténuer la douleur et procurer une
sensation de confort.
Rappelons quelques-uns des bienfaits de l’eau : augmentation de l'activité de la peau,
baisse de la pression sanguine, diminution de la viscosité (le contraire étant la fluidité) du sang,
augmentation des anticorps, de la diurèse, facilitation de la miction, la guérison des blessures et de
chirurgie, diminution de la glycémie, des sécrétions gastriques et duodénales, accélération du
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métabolisme, atténuation de l'anxiété et du stress, amélioration du sommeil, de la douleur face à
la fibromyalgie et les douleurs arthritiques.
Lorsque pratiqué de façon adéquate, c'est-à-dire en excédant pas les températures et temps
recommandé, le bain chaud procure de nombreux bienfaits pour la santé et constitue un outil de
relaxation et de détente remarquable. Une séance d’ostéopathie ou de watsu dure 50 minutes en
moyenne.
2 - L’OSTEOPATHIE AQUATIQUE
OBSERVATION DU SUJET
Bernard Darraillans a été le premier à expérimenter l’ostéopathie (ensemble de techniques mises
en œuvre par le thérapeute afin de redonner de la mobilité aux tissus et de diminuer les douleurs)
dans l’eau. Selon Dufresne, il existerait des avantages et des inconvénients à cette pratique.
Les avantages seraient :
- la disparition des dysfonctions adaptatives du fait que le corps n’ait plus besoin de
lutter contre la pesanteur. En immersion, le sujet étendu sur le dos perdra 90% de son
poids grâce à la poussée d’Archimède,
- la « visibilité du mouvement du fascia »,
- le traitement possible dans les trois plans de l’espace,
- les vertus thérapeutiques de l’eau chaude. Juchmes a publié la liste des réactions
physiologiques apparaissant dans l’eau chaude : la dilatation des vaisseaux sanguins
ayant pour effet d’accroître l’irrigation sanguine, d’apaiser les tissus douloureux,
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d’améliorer la mobilité des articulations et de diminuer l’activité du système nerveux
sympathique.
Les inconvénients seraient :
- l’adaptation de notre palpation dans l’eau,
- l’absence de point fixe dans l’eau, nécessitant l’adaptation des techniques connues,
- la difficulté du praticien pour utiliser le poids de son corps afin d’exécuter les
techniques,
- la peur éventuelle de l’eau, ressentie par le patient,
- selon Vilpert, les techniques HVBA (Haute Vélocité Basse Amplitude) seraient
moins pertinentes que les techniques fasciales.
Lorsqu’on est dans l’eau, la 3e dimension est essentielle dans le traitement ostéopathique
aquatique. Pour Potel, la pression hydrostatique exerce une stimulation constante sur toutes les
parties immergées du corps. Elle est à l’origine de stimuli extéroceptifs permanents qui
permettent une meilleure perception des membres. L’eau permet, par la sollicitation des
récepteurs tactiles des différentes parties du corps, une meilleure connaissance de soi. Selon
Caston et Lannon, le schéma corporel est élaboré à partir de deux systèmes : le système
vestibulaire et somesthésique. Ils apparaissent entre la 7e et la 9e semaine de gestation. Pour
Hooker, les récepteurs cutanés sont présents sur tout le corps uniquement à partir de la 20e
semaine de gestation. Nous avons tous élaboré notre schéma corporel à l’intérieur d’un liquide
clair, en apesanteur dans l’utérus de notre mère. Il semblerait donc logique que la femme
enceinte, comme tout être humain, ait une meilleure perception de son corps dans l’eau.
Archimède définit la résistance hydrodynamique par : tout corps en mouvement dans un liquide
subit une résistance qui s’oppose à son avancement. Elle dépend du coefficient de résistance du
liquide, de la surface du corps, de l’angle d’attaque et de la vitesse de déplacement. Le patient,
allongé à la surface de l’eau, en mouvement recevra moins de résistance que le patient, en
mouvement, debout dans le bassin. Selon la loi de diffusion de Fick, un corps chaud fournit
spontanément de la chaleur à un corps froid. Cet échange thermique tend à l’égalisation des
températures des deux corps. Il faut donc prévoir une eau chaude. Nous avons réalisé
uniquement des techniques fasciales. Dans cette catégorie de techniques, l’application d’un point
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fulcrum est nécessaire. Pour Druelle, un fulcrum est une référence autour de laquelle le corps se
réorganise lors d’une normalisation. Lors d’un traitement hors de l’eau, c’est la table qui sert de
point fulcrum, et l’organe en lésion qui s’équilibre. Pour Dufresne, lors d’un traitement dans l’eau,
nous utilisons l’organe en dysfonction comme fulcrum afin que le reste du corps l’utilise pour se
normaliser. C’est donc le phénomène inverse qui se produit. Le travail du thérapeute réside, selon
Dufresne, dans l’équilibration des zones de densité par rapport aux zones vides. La palpation
dans l’eau amène, selon Darraillans, plus de nuances entre les zones de différentes densités. Le
traitement devient plus facile que lors d’un traitement sur table. Afin de répandre l’effet du
relâchement tissulaire à l’ensemble de l’organisme, nous avons effectué la technique d’ondulation
après chaque technique. Elle permet la normalisation rapide des dysfonctions retrouvées grâce à
l’amélioration de la circulation des fluides.
3 – LE WATSU
Créé en 1980, le Watsu est la forme de travail corporel aquatique la plus répandue dans le monde.
Formé de la contraction de water et de shiatsu et prononcé « ouatsou », le mot Watsu désigne une
forme de shiatsu dans l’eau.
Le mot « shiatsu » signifie « pression des doigts» et est une pratique officiellement reconnue au
Japon depuis 1955 qui s’inscrit dans la tradition orientale de prévention et d’entretien de la santé.
Le Watsu naît quand l’Américain Harold Dull, enseignant américain de Zen shiatsu, a l’idée
d’emmener ses élèves pratiquer dans les sources d’eau chaude de Harbin, en Californie du Nord.
Tout de suite plus faciles, plus fluides et plus amples, il découvre que le travail aquatique favorise
la libre circulation de l’énergie le long des méridiens.
La pratique du watsu nécessite un bassin de profondeur de 1.15 à 1.35m, d’une longueur
d’environ 7 à 8 mètres.
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Un entretien au-préalable permet de sonder et d’adapter en fonction des besoins de la personne :
la séance reste unique.
L’eau est primordiale. Elle doit être chaude – entre 34 et 35 degrés - pour que le receveur, muni
de flotteurs, puisse s’abandonner dans les bras bienveillants du donneur.
Le praticien soutient la personne sous la nuque et le bassin pour un climat de sécurité, de confort
et de confiance.
Au rythme des deux respirations accordées, synchronisées, le donneur alterne des mouvements
de bercement ou d’étirement et des pressions sur les méridiens, avec aussi des temps de calme et
d’écoute. Pour le receveur, c’est la sensation d’une extraordinaire légèreté et rapidement les
bienfaits de la détente, de la relaxation, du « lâcher prise » apparaissent.
En France, cette proposition, encore peu connue,
est surtout destinée au bien-être des
personnes, elle représente l'accompagnement éventuel d'un traitement médical qu'elle ne saurait
remplacer à elle-seule.
Les effets sur les circulations sanguines, lymphatiques, énergétiques en sont multiples.
Avec les bienfaits liées à l’eau chaude, il y a aussi ceux liés à la respiration, la pression des points
de shiatsu et des étirements.
4 – LES BIENFAITS PROPRES A LA RESPIRATION DANS LE WATSU
« La respiration est, par essence même, l’un des grands facteurs de longévité » selon Jean Pelissier.
La séance watsu est l’occasion de sensibiliser à la respiration abdomino-diaphragmatique que le
bébé pratique d’une manière innée et naturelle et que nous perdons ensuite, enserré dans les
vêtements, le stress, le sommeil sur le ventre, la concentration ou l’effort physique intense.
En effet, la respiration automatique mobilise environ 500 cm3 d’air mais cette quantité peut
passer à 250 à 300 cm3 chez les personnes anxieuses ou déprimées. En respirant par «le ventre»,
l’air échangé va passer à 4 ou 5000 cm3 cc soit dix fois plus, avec un peu d’entraînement, on peut
arriver à 7000 cm3.
Selon François Mézières, le diaphragme est au centre de l’une des quatre chaînes essentielles, la
chaîne dite antéro-intérieure et les mouvements respiratoires ont des effets sur toute la
dynamique du corps via la cage thoracique et la colonne. (cf. Principes de Santé d’avril 2012
N°44). Et le diaphragme, en lien avec tout le neurovégétatif, réagit à l’émotionnel.
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De tous les muscles respiratoires, le plus important pour notre état général est le diaphragme. Il
est rare de rencontrer des gens qui se servent de ce muscle de façon efficace. Pourtant, il est le
centre du travail sur la respiration.
De plus, la mobilité de la colonne vertébrale et du bassin sont en rapport direct avec la mobilité
du diaphragme. Une mauvaise position, des mauvaises habitudes, des muscles du dos trop faibles,
sont autant de raisons pour que la respiration ne s’effectue pas dans de bonnes conditions. (Sans
compter la mauvaise qualité de l’air).
Dans notre vie quotidienne nous ne prêtons que très rarement attention au processus de notre
respiration. En revanche dans les moments de stress la première chose que l'on ressent c’est une
difficulté à respirer.
Être consciemment plus proche du mouvement d'inspiration et d’expiration calme déjà nos
émotions. La respiration est la seule fonction vitale dépendante du système neurovégétatif que
l’homme puisse maîtriser. Elle participe à la régulation du système nerveux, de la circulation
sanguine. Aujourd’hui, la relation entre respiration et état émotionnel n’est plus à prouver.
L’important est de constater que cette relation est bilatérale : La vie psychique influe sur la
respiration. La respiration influe sur la vie psychique.
Notre respiration indique notre cadence interne, elle devient souvent plus profonde, plus longue
au fil des bercements. Dans le relâchement, la personne étire son inspiration et son expiration
naturellement.
En suivant la respiration, le praticien permet à la personne de déployer sa respiration dans l’eau et
cela lui apporte de grands bénéfices propres à la respiration elle-même : l’augmentation des
défenses immunitaires, le déblocage des tensions, l’augmentation des échanges, une meilleure
assimilation des graisses, un massage interne des organes, une action sur l’esthétique, une action
fondamentale sur l’esprit.
Donc la séance de watsu est aussi une invitation à donner de la place, de l’amplitude à la
respiration pour tous les impacts qu’elle a pour notre santé globale.
5 – LES BIENFAITS DES ETIREMENTS ET DES MOUVEMENTS DANS LA
SEANCE DE WATSU
La séance de watsu se compose d’étirements mais aussi de mouvements permettant d’effectuer
des flexions, des torsions avec des rythmes et des amplitudes différentes.
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Il y a en général une certaine tendance à solliciter
plus que nécessaire certains groupes
musculaires par rapport à d’autres. Les étirements vont permettre de retrouver un équilibre entre
les muscles agonistes et antagonistes, entre les différents groupes musculaires.
En harmonisant l’activité tonique, la séance de watsu permet à la fois une récupération
énergétique indéniable et un relâchement musculaire complet et ciblé après la performance
sportive. Ne répète-t-on pas qu’il faut s’étirer avant et après un effort.
En améliorant la souplesse corporelle, on prévient les blessures et chaque séance devient une
vertu compensatrice indispensable aux sportifs, bienfaisante et pleinement régénérante.
Les habitudes de vie quotidiennes avec les angoisses, les conflits et les situations de stress agissent
comme amplificateurs et créent des tensions musculaires.
Le corps se raidit pour libérer de l’énergie au cerveau qui en mobilise beaucoup en cas de stress,
explique Béatrice Cahors, avec des raideurs entre les omoplates, au niveau des cervicales.
Le travail aquatique en redonnant de la mobilité articulaire va permettre de soulager des douleurs
au niveau des lombaires, des dorsales, des cervicales et une meilleure oxygénation au cerveau.
Petit à petit, le corps reprend ses droits, en dénouant ce qui entrave le mouvement naturel du
corps, le receveur lâche prise.
6 – LES BIENFAITS DES PRESSIONS SHIATSU DANS LA SEANCE WATSU
Cette technique japonaise issue du massage traditionnel chinois consiste en des pressions, des
étirements. Le corps est constitué d’énergie, si celle-ci ne circule pas, se forment alors des
stagnations ou tensions accumulées. Le shiatsu a donc une double action :
-
détente quand il est effectué de manière globale
-
thérapeutique quand il est effectué plus spécifiquement sur le trajet des méridiens
d’acuponcture.
Dans l’eau, le praticien suit la respiration pour effectuer des pressions de shiatsu à l'expiration. La
respiration calée sur celle du receveur permet un travail sur les méridiens en profondeur pour
réduire ou prévenir ces accumulations.
Les points d’acupression utilisés se situent essentiellement au niveau du visage, du dos, et en
fonction des tensions.
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Les bienfaits sont généralement une baisse de la fréquence cardiaque, une baisse du niveau de
cortisol et de noradrénaline dans le sang, une augmentation du niveau de sérotonine, un
rétablissement et un rééquilibrage de l’énergie, un soulagement des tensions et raideurs, une
amélioration de la circulation, une stimulation du bien-être.
7 – LES POINTS COMMUNS OSTEOPAHIE ET WATSU :
La confiance praticien-patient face à une nouvelle expérience :
Il est nécessaire d’expliquer le bon déroulement de la séance avant que le patient ait les oreilles
sous l’eau. En ostéopathie, la personne aura un flotteur sous la tête et un sous chaque cheville, en
watsu elle aura à chaque mollet (selon la flottabilité) un flotteur et aura la nuque maintenue tout le
long de la séance, dans le creux du coude du porteur.
La séance toute en lenteur est unique et fait l’objet d’un entretien au – préalable.
La disparition des dysfonctions adaptatives du fait que le corps n’ait plus besoin de lutter contre
la pesanteur :
Le corps détendu se libère de ses compensations. La surface de l’eau sert de niveau. Par exemple,
une épaule ou un genou qui apparaît sous l’eau et pas l’autre, etc…il est intéressant après coup de
communiquer ces observations au patient qui prend alors totalement conscience, de manière
sensitive, de la position de son corps. La seconde phase d’observation débute lorsque l’eau
chaude agit sur le tonus musculaire pour le faire diminuer. Presque toutes les adaptations du
patient vont alors progressivement disparaître.
Les avantages de l’eau chaude :
L’eau chaude agit sur le tonus musculaire et diminue les tensions comme nous l’avons vu
précédemment en ostéopathie comme au watsu et facilite le traitement.
«L’ostéopathie dans l’eau apporte donc, d’après l’expérience de Michel Dufresne, de meilleurs
résultats pour les douleurs post-opératoires. Dans le cadre des douleurs chroniques, elle peut
aussi offrir une réponse plus complète, notamment avec une action psychologique. Après un
traitement ostéopathique sur table, le patient peut ressortir avec une petite douleur due à une
inflammation. Malgré l’indication rassurante qu’elle s’estompera en quelques jours, le patient
sentira quelque douleur. Grâce aux effets myorelaxants de l’eau chaude, le patient pourra ressentir
un état de non-douleur : le cercle de la douleur est rompu et le patient prend conscience qu’elle
peut disparaître. Si le traitement est efficace, ce patient ne souffrira plus. C’est de l’ordre
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psychologique mais c’est une réalité». Il a constaté également que «l’ostéopathie aquatique avait,
dans certains cas, de bons résultats dans le traitement des syndromes du membre fantôme. Dans
cette indication, il ne s’agit pas d’une dimension psychologique mais plus d’une prise de
conscience, par le patient de son schéma corporel».
La séance adaptée tout en douceur de watsu pour le malade de fibromyalgie donne de
bons résultats pour la douleur et le sommeil (depuis les recommandations des bains d’eau chaude
de l’EULAR - La Ligue Européenne de Lutte contre le Rhumatisme - juin 2008 Paris). Des
recherches australiennes et allemandes font état de résultats encourageants pour cette maladie.
Un travail dans les 3 plans de l’espace :
Dans l’eau, il n’y a plus de points fixes ni de points d’appui. Une correction effectuée à un endroit
du corps aura des répercussions immédiates sur l’ensemble du corps. L’adaptation et le
rééquilibrage par rapport à la correction effectuée ne seront pas freinés par l’appui sur la table.
L’intégration à l’ensemble du corps va ainsi beaucoup plus vite et plus loin et le principe de
globalité de l’ostéopathie est satisfait.
L’ensemble des propositions des figures opérées dans la séance de watsu va permettre cela en
fonction des observations faites par le praticien qui suit les mouvements du corps. Le watsu est à
l’écoute de ce que le corps a besoin : il n’impose pas, il suit le « free flot » ou mouvement libre,
libéré du corps qui donne la direction en lien avec la respiration. Au niveau des tissus, le milieu
aquatique chaud entraîne une vasodilatation permettant de meilleurs échanges tissulaires. La loi
de l’artère et du nerf est de même favorisée et le principe d’auto-guérison du corps humain
s’exprime plus fortement.
Exemple : L’accompagnement de la femme enceinte :
Le nouveau-né évolue dans un milieu aquatique protégé, à la température du corps maternel et du
liquide amniotique. Cet environnement le met en relation physique et psychique avec l’état de la
mère. Ainsi, l’immersion dans un milieu aquatique semblerait, pour la femme enceinte, être un
retour à ses origines intra-utérines. Elle y rechercherait la détente et le bien-être. Ceci ne serait
que bénéfique pour le fœtus qui en ressentirait lui aussi les bienfaits.
Le watsu berce la future maman et la transporte dans un univers de sensations inattendues. Elle
se sent plus proche des perceptions du bébé dans le mouvement, l’eau faisant caisse de
résonnance de part et d’autre. L’eau effectue de légers massages sur toutes les parties du corps qui
ne tardent pas à se détendre en même temps que l’esprit. Le bercement/massage du nourrisson,
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dans une séance adaptée de watsu, pour bébé et ses parents perpétue cela ensuite par une écoute
fine. Il est proposé un certain nombre de bercements spécifiques, doux, parfois toniques, pour
détendre l’enfant, à la découverte progressive de sa perception sensorielle et conscience
corporelle.
Les contre-indications à l’ostéopathie aquatique comme au watsu :
Les plaies ouvertes, infections pulmonaires, tensions artérielles instables ou trop basses sont des
contre indications à la pratique de ces deux thérapies. Les troubles émotionnels importants le
sont également : Un patient en dépression profonde ou ayant une pathologie relevant de la
psychiatrie pourrait voir ses réactions émotionnelles décuplées dans l’eau. L’eau nous rapproche
du patient et favorise les transferts émotionnels. Que se soit pour Potel ou Conjeaud, le
thérapeute doit savoir prendre du recul par rapport à la simple dimension mécanique de la
manipulation, afin d’envisager le toucher dans toutes ses possibilités émotionnelles. Mais il est
nécessaire dans le cas de ces patients, de prendre conscience de ce phénomène afin d’éviter les
décompensations.
La cohérence cardiaque opérée en watsu nécessite donc une vraie disponibilité et un accueil
bienveillant, familier du donneur, renforcé par le mouvement de bercement rappelant l’enfance.
8 – LES COMPLEMENTARITES
La demande des patients :
La séance de watsu vient en prévention, essentiellement dans le domaine du bien être,
notamment en France, comme il est précisé dans les indications. Elle agit comme une détente
globale. Une séance de watsu est avant tout un accompagnement qui n’est pas dans le « faire » ou
le « faire–faire » mais bien dans un état de confort profond et également localement, sur quelques
nœuds de tension au niveau de la nuque, du dos par exemple, sur le plan de la digestion, du
sommeil global.
L’ostéopathie a une visée plus curative et peut intervenir rapidement sur une douleur précise tout
en conservant une approche également préventive. Elle a également un objectif diagnostic.
Le but d’une séance d’ostéopathie est de redonner de la mobilité à l’ensemble des tissus et de
permettre ainsi le soulagement des douleurs.
C’est pourquoi le watsu et l’ostéopathie se complètent, répondent à des besoins parfois similaires
et parfois différents et de toute façon convergents vers une meilleure santé globale.
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La collaboration avec d’autres professionnels :
Afin d’augmenter la détente globale du patient, en facilitant la mise en œuvre de la séance, en
améliorant les capacités physiques et psychiques du sujet, en travaillant en relation avec d’autres
professionnels de santé, nous augmenterons les chances d’effectuer un traitement complet et
donc efficace.
Tarifs et reconnaissance des mutuelles :
Le coût d’une séance d’ostéopathie s’approche des 55€ sur table et des 70€ dans l'eau.
Elle n'est pas remboursée par la sécurité sociale mais par de plus en plus de mutuelles.
La séance de watsu dont le coût se situe entre 50 et 80 € pourrait être prise en compte
comme la séance de shiatsu par certaines mutuelles.
Il reste aussi à se mobiliser pour que le statut et le remboursement de ces thérapies
avance en France, comme dans nos voisins européens (cf. l’article du magazine « Profession
thérapeute » « Les médecines non conventionnelles en Europe, au regard de la loi » Juillet 2012).
Audrey Noël
Marie-Noëlle Delas
Praticienne ostéopathe aquatique
Praticienne watsu
Collaboration St Michel sur Orge (91)
Septembre 2011-2013
Article écrit en Janvier 2013
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