Historique
- Lipman aux USA
Etudier la philosophie au bac, c’est beaucoup trop tard. Il faut démarrer plus tôt. Il est
possible de poser un problème fondamental, d’argumenter, de critiquer dès la maternelle.
En partant d’histoires, de romans, Lipman a conçu un programme de la maternelle au bac,
sur la base de romans qu’il a écrits, que l’on peut trouver en français au Canada,
intéressants mais adaptés au contexte nord américain et qui posent chacun un certain nombre
de questions de portée universelle. En France, nous profitons d’un fonds de littérature
enfantine.
-
Développement en Amérique du Sud et au Canada
Proposer l’enseignement de la philosophie et la pratique de débats est apparu nécessaire aux
pédagogues des pays sud américains, sortant de dictatures, pour « démocratiser » et former
- Introduction en Europe (Belgique, Suisse, Allemagne)
Dans ces pays, l’enseignement religieux est dispensé à l’école et donc l’enseignement de la
morale, dont le débat philosophique est une possibilité, a constitué une alternative pour les
élèves dispensés.
- Emergence en France dans les années 90
Ici et là, avec Michel Tozzi
Justifications
- justifications politique ou civique
Elle peut permettre une éducation à la citoyenneté. Il y a un lien essentiel entre démocratie et
philosophie (cf. Athènes aux V et IV siècles avant JC : une égalité politique, devant la parole ;
penser et parler) Il faut donc dès l’école, apprendre à prendre la parole, à avoir l’audace de
prendre la parole.
- justifications pédagogique ou épistémologique
Les programmes de 2002 ont montré une coupure ; avant, les programmes instrumentaux
donnaient des outils, des compétences de base. En 2002, on propose l’accession à la culture :
le goût de lire, de s’interroger, de parler sur…Lire, dire, écrire, on peut donc parler sur des
questions philosophiques. La culture ?Au départ, les mythes pour répondre aux questions
fondamentales (les mythes des origines) puis les arts, la littérature.
- justification éthique
Hannah Arendt, journaliste au procès d’un criminel nazi a posé le problème de la conscience
morale : celui-ci, fonctionnaire, quelqu’un comme nous, avait obéi aux ordres. La conscience
morale, différente de l’adhésion à des lois, à des règles, doit nous permettre d’être capable de
se poser des questions devant des situations extrêmes, donc : hésiter, douter. C’est
l’incertitude morale. Ceux qui savent le bien et le mal, sont dangereux (Staline, Pol Pot :
« ces salauds altruistes »)
- justification psychologique
C’est par exemple, la démarche Lévine, du courant de l’AGSAS. Pour apprendre, il faut
savoir qui on est, avoir une conscience de soi en tant que sujet, se sentir l’auteur de ce qu’on
fait, de ce qu’on est. Or, il y a le problème aujourd’hui des enfants qui sont dans l’Autre :
dans le désir des parents, des enseignants, dans la télévision, dans les copains et n’ont pas
cette conscience de ce qu’ils sont ni ne se sentent auteur de leur pensée.