Quels moyens pour une éthique appliquée de la recherche dans les pays en développement ? 19
Ainsi, au début du mois de novembre 2009, une réunion organisée par le
Comité d’éthique de la recherche (Research Ethics Review Committee : ERC) de
l’OMS, s’est tenue à Genève sur le thème des Normes et standards pour les comités
d’éthique de la recherche (REC).
Cette réunion faisait suite aux recommandations de la Stratégie et du plan
d’action mondiaux pour la santé publique, l’innovation et la propriété intellec-
tuelle, tels qu’établis par l’assemblée générale de l’OMS et de la Stratégie pour la
recherche en santé de l’OMS, telle qu’approuvée par son conseil exécutif. Ces deux
instruments ont en effet identifié la nécessité de la revue éthique comme compo-
sante de la qualité de la recherche en santé et comme moyen de faire progresser la
santé humaine.
Cette réunion a regroupé les principales organisations internationales et inter-
gouvernementales compétentes dans le domaine (notamment l’Unesco, le Conseil
de l’Europe, les différents services de l’OMS, l’Association médicale mondiale
[AMM], le Conseil des organisations internationales des sciences médicales
[CIOMS], le Nuffield Council on Bioethics, le Wellcome Trust, le Council on
Health Research for Development [COHRED]). Il y a été majoritairement reconnu
que la revue éthique des protocoles de recherche est une composante indispensable
de la qualité de la recherche. En effet, elle rendrait la recherche meilleure du fait de
sa capacité à minimiser les préjudices et à assurer un meilleur respect des commu-
nautés et des individus impliqués, ce qui permettrait d’éviter des problèmes ulté-
rieurs aux participants mais également aux chercheurs et aux financeurs. La même
semaine, se tenait une réunion au Conseil de l’Europe, à Strasbourg, en vue de la
préparation d’une conférence ministérielle consacrée à la recherche biomédicale
dans les pays émergents et les pays en voie de développement. Elle se tiendra à
l’hiver 2010-2011 et réunira l’ensemble des ministres des 47 États membres et des
États observateurs compétents pour la recherche biomédicale afin de signer une
déclaration internationale commune sur ce sujet.
Pour finir, l’European Medicines Agencies (EMA), l’agence européenne des
médicaments, a créé un groupe afin d’établir des normes éthiques pour la recherche
dans les pays tiers dans le cadre des activités qui la concerne.
S’agissant des grands textes internationaux existant dans le domaine, on peut
citer notamment par ordre chronologique :
1. La déclaration d’Helsinki, principes éthiques applicables à la recherche médicale
impliquant des êtres humains, adoptée par l’AMM en 1964 et dont la dernière modifi-
cation date d’octobre 2008. Là encore, il s’agit d’un texte issu d’une association et qui
n’a donc aucune valeur contraignante en droit interne.
2. La convention pour la protection des droits de l’homme et de la dignité de l’être
humain à l’égard des applications de la biologie et de la médecine : convention sur les
droits de l’homme et la biomédecine adoptée à Oviedo le 4 avril 1997 par les États
membres du Conseil de l’Europe, que la France n’a pas encore ratifiée et son protocole
additionnel à la convention sur les droits de l’homme et la biomédecine, relatif à la
recherche biomédicale, adopté à Strasbourg le 25 janvier 2005. Ces deux textes sont
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