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R. TRESSE
vernement provisoire français favorise
leur
retour
et
sa police leur
fournit
les moyens de regaguer
leur
domicile (11).
En
l'année 1849, les nécessités démographiques piémontaises
menacent de renverser le courant. Les revers
du
Piémont
en
mars
entraînent
la démobilisation de son armée, libérant ainsi une
masse de travailleurs à la recherche
d'un
emploi. Le gouvernement
français se dresse à nouveau contre les incidences sociales causées
par
les remous politiques.
Par
une circulaire générale
il
fait appel
à
la
vigilance des préfets de la frontière alpine, à celle des consuls
de
France
en
Piémont
(12). De
1851
à 1858
l'Empire
autoritaire
contrôle de son mieux les mouvements d'immigration.
En
18
57
à Saint-Laurent-du-Var, l'on
arrête
l'activité des passeurs profes-
sionnels. Au passage de la frontière ils
prêtent
aux ouvriers les
cinq pièces
d'or
exigées
par
la loi,
et
se les font restituer en
demandant
5 francs
pour
leurs bons offices (13).
Tout
change en avril 1859 lors des
préparatifs
de la guerre
d'Italie. Des raisons stratégiques poussent à l
'ac
célération des
travaux
préparatoires
sur
la voie ferrée unique entre Toulon
et
Les Arc. Le préfet
du
Var
accorde des fonds à son commissaire
de police de
Saint-Laurent
en
faveur des ouvriers piémontais
désireux de travailler
sur
les
chanti
ers
du
chemin
de fer (14).
Le
traité
·
du
24
mars
1860
entre
le
Piémont
et
la
France
clarifie l'horizon économique. Un décret
du
22
août
1860 autorise
la Compagnie
du
chemin de fer de la Méditerranée à poursuivre
ses
travaux
du
Var
jusqu'à
Nice. Attirée
par
les nouveaux travaux,
la main-d'œuvre piémontaise se présente avec ténacité
au
début
de 1861.
En
aotlt et septembre
1861
l'immigration
prend
ceUe
ampleur
dont
s'inquiète le préfet Gavini,
car
pour lui les fluctua-
tions que nous avons évoquées sont
un
passé récent, aisément
rattaché
aux
préoccupations
du
jour.
(11)
L'Echo
du
Alpes-Maritimes, chronique locale,
23
mars
1848.
(12) Arch. dép. des
A.~M
.•
série
Z,
Consul
at
de
France à Nice,
t.
32.
Circu-
laire du ministère de l'Intérieur, parIs. le
15
avril
1849.
(~
Les événements qui
Be
sont déroulés en ItalIe vont amener sur notre territoire une immigration consi-
dérable.
On
évalue à plusIeurs milliers d'hommes le nombre
de
ceux
qui
se met-
tent en route
pour
la France. »
(13) Arch. dép. des
A.
-M., série M,
Pe
rso
nnel
Administratif,
1848-1860.
Commissaire spécial du pont-du-Var, février
1857.
(14) L'Avenir
de
Nice,
24
avril
1859
. Information probablement inspirée
par
le Consulat de France à Nice.