Loi, qu`y a-t-il d`écrit ? Que lis-tu ? Jésus l`invite à lire reste à faire

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15ème dimanche C – Dt 30,10-14 ; Col 1,15-20 ; Luc 10,25-37
Moïse invite Israël à écouter la voix du Seigneur, en
observant ses commandements inscrits au livre de la Loi.
Selon Moïse pour observer la Loi il faut désirer la voix du
Seigneur. Par ces mots il sous-entend aussi qu’il est possible
d’observer les commandements sans désirer la voix du
Seigneur, de garder la Loi en supprimant le Seigneur. Le
docteur de la Loi qui teste Jésus est indemne de ce péché.
En effet il désire vraiment entendre la voix du Seigneur,
sans quoi il ne questionnerait pas Jésus, le Verbe de Dieu.
Jésus répond à sa question par cette question : Dans la
Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? Jésus l’invite à lire
dans la Loi, soit les cinq premiers livres de l’Ancien
Testament. Ainsi la lecture des Ecritures est la porte
d’entrée de la vie éternelle. Le docteur de la Loi accepte de
jouer le jeu. Il sélectionne deux commandements entre tous.
Et Jésus approuve son choix mais lui signale que la lecture
reste à faire : Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras
la vie. Ainsi lire, ce n’est pas commenter ou gloser, c’est
donner corps aux Ecritures. Le docteur de la Loi comprend
tout à fait l’invitation de Jésus mais une difficulté l’empêche
de se situer en phase avec Jésus. Et qui donc est mon
prochain ? La Loi ne dit pas comment reconnaître son
prochain : il ne sait donc pas qui aimer !
Jésus répond par une parabole. La réponse n’est donc pas
dans la Loi. Un humain est laissé en danger de mort par les
brigands qui l’ont agressé. Parmi les passants, seul un
samaritain s’arrête pour le secourir. Il intervient, non pour
obéir à un commandement, mais parce qu’il a pitié,
littéralement parce qu’il est saisi aux tripes. Sous l’étiquette
« samaritain » un corps reconnaît un semblable en cet
humain à moitié mort qu’il soigne et honore. A la fin de la
parabole Jésus demande à nouveau au docteur son point de
vue : Lequel des trois, à ton avis a été le prochain de
l’homme qui était tombé entre les mains des
bandits ? Là encore le docteur joue le jeu de la lecture :
Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. Le
prochain, c’est le sauveur de l’homme à moitié mort. Ainsi le
prochain, c’est le sauveur, non pas le sauvé !
L’invitation finale de Jésus : Va, et toi aussi fais de
même, peut-être reçue de deux manières. D’abord comme
une invitation à interpréter les Ecritures à partir de nos corps
confrontés à la mort, la leur et celles des autres. Ensuite
comme une invitation à nous situer dans nos relations aux
autres sur cette fréquence qui rend possible la rencontre
entre le samaritain et l’homme à moitié mort par-delà les
étiquettes sociales et religieuses. Cette fréquence c’est la
fréquence de ce corps dont Christ est la tête, corps où toute
chose trouve son accomplissement, où tout est réconcilié,
corps souffrant mais aussi en voie de Résurrection, corps
par lequel nous accédons à la vie éternelle ! En fait le
docteur de la Loi est très proche de l’homme sauvé par le
Samaritain. Comme lui il est en attente d’un salut qui l’ouvre
à la vie éternelle et il le trouve en Jésus, le prochain par
excellence. Et de même, nous avons rencontré le Bon
Samaritain car Jésus le Christ nous a déjà rejoint, soigné,
guéri et relevé. Il nous revient désormais de faire de même
pour d’autres. Pour cela appuyons notre prière sur le
psaume 14 en prenant soin d’intégrer à la Loi et aux
commandements l’invitation à lire les Ecritures lancée par
Jésus ! Que l’Esprit nous en donne la force !
Amen.
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