Bilan Carbone ® Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l’Environnement de Loir-et-Cher Année de référence : 2011 Sommaire Contexte ................................................................................................................................ 3 Le changement climatique, un enjeu prégnant ............................................................. 3 L’effet de serre, un phénomène bien connu.................................................................. 3 Les objectifs de réduction pour lutter contre le changement climatique ........................ 5 Présentation de l’étude .......................................................................................................... 7 La méthodologie Bilan Carbone® .................................................................................. 7 Le périmètre de l’étude ................................................................................................. 8 Les bénéfices ............................................................................................................... 9 Bilan des émissions de gaz à effet de serre du CDPNE .......................................................10 Répartition globale des émissions par poste ...............................................................10 Comparaison des émissions 2009 et 2011 ..................................................................10 Comparaison des émissions 2009 et 2011 rapportées aux effectifs du CDPNE ..........12 Analyse détaillée du principal poste d’émissions : les déplacements ...........................13 Objectifs de réduction et actions prioritaires .........................................................................15 Actions déjà mises en œuvre au CDPNE .............................................................................17 Table des figures Figure 1 : L’évolution de la température terrestre ................................................................... 3 Figure 2 : L’effet de serre ....................................................................................................... 4 Figure 3 : Périmètre du Bilan Carbone® .................................................................................. 8 Figure 4 : Emissions de CO2 par poste ................................................................................. 10 Figure 5 : Comparaison des émissions de CO2 par poste entre 2009 et 2011 ...................... 11 Figure 6 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 ramenées à l’ETP ............ 13 Figure 7 : Comparaison des émissions de CO2 entre 2009 et 2011 pour le poste « déplacement » ................................................................................................................... 13 Figure 8 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 pour les déplacements ..... 14 2 Contexte Le changement climatique, un enjeu prégnant Depuis plus d’une vingtaine d’années, nombreux sont les scientifiques à s’interroger sur l’existence d’un changement climatique. Les différentes mesures et observations qui ont été effectuées ces dernières années ont fini par lever le doute sur ce point. En effet, force est de constater l’augmentation lente (supérieure à 0,6°C en un siècle) des températures moyennes enregistrées par les stations météorologiques du monde entier, le retrait des glaciers, la fonte de la banquise, l’élévation du niveau moyen des océans, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes comme les ouragans ou les cyclones, ou encore la modification de la circulation des courants marins comme le Gulf Stream. Autant d'indicateurs venus confirmer la réalité du changement climatique. Lorsque l’on sait que 4 à 6°C de différence ont suffi pour changer d’ère climatique (passage d’un climat glaciaire il y a 20 000 ans au climat tempéré que nous connaissons aujourd’hui), on comprend que le phénomène actuel, beaucoup plus rapide compte tenu de l’influence humaine, pourrait engendrer des conséquences considérables. Figure 1 : L’évolution de la température terrestre Source : eitb.com L’effet de serre, un phénomène bien connu L'effet de serre est souvent désigné comme responsable du changement climatique. En réalité, l'effet de serre est un phénomène naturel lié à la présence de gaz atmosphériques tels que le dioxyde de carbone et le méthane qui piègent le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Si notre planète était dépourvue d’atmosphère, la température à sa surface serait proche de -18°C. La majeure partie de l’énergie reçue par le soleil serait renvoyée dans 3 l’espace. C’est ce phénomène d’effet de serre qui permet à l’atmosphère de se maintenir à une température moyenne de 15°C en retenant une partie des rayons infrarouges. Figure 2 : L’effet de serre Source : developpement-durable.gouv.fr Le méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2), le protoxyde d’azote (N2O), l’ozone et les halocarbures (fluides frigorigènes, etc.) sont des gaz à effet de serre résultant des activités humaines. L’augmentation de la concentration de ces gaz inquiète la communauté scientifique. Ces gaz à effet de serre sont notamment engendrés par diverses activités humaines qu’elles soient directes ou indirectes : - Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) ainsi que l’industrie produisent la majorité des gaz carboniques, Le méthane provient en grande partie de l’élevage des ruminants, des cultures, des exploitations pétrolières et gazières ainsi que des décharges d’ordures, Les cultures et l’industrie entraînent également la production de protoxyde d’azote via les engrais azotés et autres procédés chimiques, Les gaz fluorés, quant à eux, sont contenus notamment dans les bombes aérosols, tout comme les gaz réfrigérants. Les émissions additionnelles induites par les activités humaines contribuent à l’accélération du changement climatique observé depuis quelques années. Le GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat) a confirmé que le dérèglement climatique observé est produit en grande partie par la consommation d’énergie excessive liée à l’activité humaine. Il a établi plusieurs scénarios prédisant que le rythme d'accroissement actuel des concentrations de gaz à effet de serre (GES) provoquera un réchauffement moyen de 0,2°C par décennie durant les trente prochaines années. Les températures pourraient augmenter, d'ici 2100, de 1,1°C à 4°C suivant les scénarios. 4 Quel que soit le scénario envisagé, une hausse de température est à prévoir, plus forte au 21ème siècle qu'au 20ème siècle. Les conséquences d'un réchauffement climatique de plus en plus prononcé, risquent d'être lourdes pour l’Homme et l’environnement : réchauffement des terres émergées, fontes des glaciers, élévation du niveau de la mer, perturbation voire destruction de certains écosystèmes, extinction d’espèces, recrudescence de maladies infectieuses, cyclones, typhons et ouragans plus intenses, baisse de la ressource en eau potable, réfugiés climatiques, etc. Les objectifs de réduction pour lutter contre le changement climatique La réduction des émissions de gaz à effet de serre constitue une préoccupation environnementale majeure, maintenant associée à des contraintes règlementaires et financières. Les objectifs européens : les « 3 fois 20 » pour 2020 En signant le protocole de Kyoto en 1998, la Communauté Européenne s’était engagée à réduire de 8% le niveau de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à celui de 1990, pour la période 2008-2012. Aujourd’hui, l’Union Européenne (UE) souhaite de nouveau aller plus loin que les objectifs internationaux. Ainsi, une série de propositions ambitieuses, regroupées dans le « paquet énergie-climat ou 3x20 », a été adoptée par les 27 États membres de l’UE en 2008. Il fixe les objectifs suivants d’ici 2020 : - Améliorer de 20 % l’efficacité énergétique, - Réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, - Porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie. Les objectifs français : le « Facteur 4 » à l’horizon 2050 Afin de contribuer à limiter la hausse des températures à 2°C par rapport à la période pré-industrielle, la France s’est fixée comme objectif, de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (sur la base de 1990) d’ici 2050, soit une réduction de 75% : le « Facteur 4 ». Cet objectif a été inscrit dans la loi française en juillet 2005. Le Plan Climat Energie Régional (PCER) La loi Grenelle, en cohérence avec les engagements européens, propose de réduire de 20% la production de gaz à effet de serre (par rapport à une base 1990) et de 75% (division par 4) à l’horizon 2050, ce qui suppose des efforts encore plus importants à l’issue de la première échéance de 2020. C’est dans cette perspective de division par 4 des émissions de GES d’ici 2050, que la région Centre souhaite aller plus régulièrement vers cet objectif proposant, dès 2020, la perspective d’une réduction de 40% (sur la base 1990). C’est sur cette base que la région a construit son PCER dont les grands objectifs sont : - Des bâtiments économes et autonomes en énergies, Un territoire aménagé qui optimise les déplacements et favorise les transports en commun et les modes doux, Des activités économiques sobres et peu émettrices, Informer, éduquer et investir dans la formation, la recherche et l’innovation, Exploiter le potentiel d’énergies renouvelables. 5 Conscient des enjeux climatiques, et d’autant plus en tant qu’association de protection de la nature et de l’environnement, il semblait nécessaire et cohérent que le CDPNE réalise le Bilan Carbone® de son patrimoine et de ses compétences. Il s’agit pour l’association de répondre à différents objectifs tels que : - Prendre la mesure de ses possibilités d’actions directes et indirectes face aux enjeux du changement climatique, S’inscrire dans une démarche volontaire visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, Lutter contre sa vulnérabilité énergétique, Définir des priorités d’actions pour son propre fonctionnement, etc. La réalisation du Bilan Carbone® s’inscrit dans une démarche d’éco-gestion et d’amélioration continue. 6 Présentation de l’étude La méthodologie Bilan Carbone® La méthodologie mise au point par l’ADEME (Bilan Carbone®) permet de parvenir à une estimation des émissions de gaz à effet de serre (en kg équivalent CO2 ou kg équivalent C), grâce à un mélange de calculs et d’observations. L’outil Bilan Carbone® permet d’identifier les postes émetteurs et de les hiérarchiser en vue de dégager des pistes d’actions pour réduire les émissions. La méthodologie Bilan Carbone® de l’ADEME prend en compte tous les gaz à effet de serre qui ont un rôle majeur sur le changement climatique et qui sont repris dans le protocole de Kyoto (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6). L'impact sur le réchauffement climatique d'un kilogramme de gaz à effet de serre dans l'atmosphère dépend de la nature du gaz, de la température, du temps de présence dans l'atmosphère et/ou de la concentration. L’ensemble de ces facteurs sont autant de paramètres qui conditionnent « l'impact sur le climat » d'un gaz à effet de serre donné. Par convention, et dans un souci de cohérence des résultats, on compare « l'impact sur le climat » d'un kilogramme de chacun des six gaz à effet de serre à celui d'un kilogramme de CO2 sur une durée déterminée, généralement de 100 ans. Ainsi est défini le Pouvoir de Réchauffement Global (ou PRG). Celui du CO2 vaut 1, et plus le PRG d'un gaz à effet de serre est élevé, plus l'effet de serre additionnel engendré par le relâchement d'un kilogramme de ce gaz dans l'atmosphère est important. A titre d’exemple, 1 kg de méthane (CH4) équivaut à 23 kg de CO2. Cette approche permet de comparer les gaz à effet de serre entre eux et d'utiliser une unité commune, l'équivalent CO2 (éq. CO2). La seule manière d'estimer l’émission de gaz à effet de serre résultant d'une action donnée est de l’obtenir par le calcul, à partir de données physiques dites d’activités : consommations d’énergie exprimées (en kWh par exemple), données de trafic routier avec nombre de véhicules et distances parcourues, quantité et coût du matériel acheté, etc. La méthode Bilan Carbone® a précisément été mise au point pour permettre de convertir des données existantes aux unités multiples (kWh, km, t, m2, etc.) en émissions de gaz à effet de serre estimées, ceci grâce à des facteurs d'émission. Les facteurs d’émission, élaborés à partir de multiples sources à la fois scientifiques et techniques, déterminent donc la quantité totale de gaz à effet de serre émise par la fabrication d’un produit ou par un service. C’est pourquoi, il est important de signaler que le Bilan Carbone® a pour vocation première de fournir des ordres de grandeur pour les émissions de gaz à effet de serre. De plus, comme bon nombre d’autres démarches d’audit, la précision du résultat est étroitement liée à la nature des processus évalués et les données chiffrées associées. Cependant, cela n'empêche pas de tirer des conclusions et d’envisager un plan d’actions en s’attardant sur les postes les plus émetteurs. 7 Le périmètre de l’étude Les émissions sont prises en compte depuis l’extraction des matières premières qui sont utilisées par la structure jusqu’à l’expédition de certains outils créés ou encore la fin de vie des déchets produits. Consommation d’énergie Immobilisations Déplacements en interne Matériels entrants Fabrication initiale Transport Fret amont Activités de pâturage Achat de services CDPNE Production de déchets Déplacements domicile/travail Transport Fret aval Déplacements des clients/visiteurs Figure 3 : Périmètre du Bilan Carbone ® Source : CDPNE Le CDPNE est une association employant 14 salariés dont 2 CDD et travaillant également avec des stagiaires de plus ou moins longue durée et 2 services civiques (chiffre 2011). Le patrimoine et les services du CDPNE sont sources d’émissions de CO2, variables en fonction des postes identifiés : - - - - - Achat de matériels : les activités du CDPNE nécessitent l’achat de matériels de type ordinateurs, imprimante, consommables divers (papier, encre, timbres, etc.), etc. Les émissions associées à ce poste sont celles liées à la fabrication du matériel en question. Transport (fret amont) : ce poste englobe les émissions liées au transport des achats depuis les fournisseurs jusqu’au CDPNE (matériels divers, moutons, dalles d’argiles pour la Réserve, etc.). Achat de services : ce poste peut concerner des prestations sous-traitées pour certaines études par exemple, des prestations d’assistance informatique, d’entretien des locaux, de reproduction, de publicité, les honoraires comptables, etc. Déplacements domicile/travail : ce poste recouvre les émissions découlant des déplacements domicile/travail du personnel, y compris les stagiaires et les services civiques. Déplacements clients/visiteurs : dans le cadre de ses activités, le CDPNE organise régulièrement des animations et conférences par exemple, engendrant des déplacements de public. 8 - - - - - Consommation d’énergie : ce poste recouvre l’achat d’électricité ou de toute autre énergie pour le chauffage par exemple. Immobilisations : ce poste recouvre les investissements dans des biens durables (ceux qui font l’objet d’un amortissement comptable, essentiellement les bâtiments, les véhicules, le matériel informatique, etc.), dont la fabrication engendre des émissions de gaz à effet de serre. Par convention dans la méthode, on pratique alors la répartition des émissions de fabrication sur une certaine durée, comme on la pratique pour les amortissements comptables. Seuls les biens propriétés du CDPNE sont considérés dans ce cadre (les bâtiments en location n’en font pas partie par exemple). Déplacements des salariés dans le cadre du travail : ce poste recouvre les émissions découlant des déplacements de personnes dans le cadre de leur activité professionnelle que le moyen utilisé soit ou non la propriété du CDPNE (utilisation du train, de la voiture pour des réunions, formations, animations, études de terrain par exemple, etc.). Activités de pâturage : dans le cadre de ses activités de gestion de sites naturels, le CDPNE entretien certaines parcelles par pâturage avec des moutons. Ces derniers produisent des gaz à effet de serre via leur processus de digestion. Production de déchets : ce poste permet d’estimer les émissions de gaz à effet de serre liées au traitement de fin de vie des déchets. Le CDPNE produit différents type de déchets banals dans le cadre de ses activités (papier, carton, métal, plastique, verre, ordure ménagère, etc.) et possèdent un lombricomposteur permettant de réduire les volumes de déchets organiques. Transport (fret aval) : ce poste englobe les émissions liées au transport de produits divers, en partance du CDPNE (échantillons pour analyse ADN Environnemental, envoi en nombre de courriers, etc.). Les bénéfices Un projet fédérateur Se lancer dans un Bilan Carbone®, c’est aussi montrer à ses partenaires, clients, salariés, que l’on s’implique activement dans la protection de l’environnement. Outre l’image positive, la réalisation d’un Bilan Carbone® permet de fédérer ses salariés autour d’un projet commun dans lequel ils seront impliqués, depuis la collecte des données jusqu’à la mise en œuvre du plan d’actions de réduction. Des résultats concrets Le Bilan Carbone® permet d’identifier ses postes les plus émetteurs de gaz à effet de serre, et ainsi de définir des priorités de pistes d’actions de réductions, qui permettent ensuite de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Des actions économiquement pertinentes Les principaux postes responsables des émissions de GES représentent généralement des coûts non négligeables pour la structure évaluée. Ainsi, très souvent, les actions de réduction des émissions de GES permettent aussi de réduire ses coûts de fonctionnement (consommation d’énergie, optimisation des déplacements, choix de fournisseurs locaux, etc.). Cependant, avant de mettre une action de réduction de GES en place, il est nécessaire d’évaluer la pertinence économique de celle-ci au regard des bénéfices environnementaux attendus. Si l’action prévue réduit faiblement les émissions de GES, le coût de sa mise en œuvre doit rester modeste. 9 Bilan des émissions de gaz à effet de serre du CDPNE Répartition globale des émissions par poste Tonne équivalent CO2 Les résultats obtenus à l’issue de la collecte des données disponibles au CDPNE permettent de préciser les principaux postes d’émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit en premier lieu des déplacements puis des achats (intrants), représentant respectivement pour l’année 2011 près de 50 et 25 tonnes équivalent CO2. Figure 4 : Emissions de CO2 par poste Source : CDPNE, 2011 Le Bilan Carbone® réalisé ne constitue pas un recensement exhaustif des émissions de gaz à effet de serre des compétences et du patrimoine du CDPNE. Il permet de faire ressortir les principaux postes émetteurs pour pouvoir agir dessus en faveur d’une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Comparaison des émissions 2009 et 2011 Concernant l’ensemble des postes d’émissions, les évolutions entre 2009 et 2011 s’expliquent par la mise à jour des informations et l’ajout de certains éléments qui n’avaient pas été considérés précédemment. L’évolution des tableurs Bilan Carbone® d’année en année (et notamment la mise à jour des facteurs d’émissions) permet d’atteindre un niveau de précision de plus en plus développé. 10 Tonne équivalent CO2 + 35 % + 290 % + 60 % + 10 % + 755 % - 25 % Figure 5 : Comparaison des émissions de CO2 par poste entre 2009 et 2011 Source : CDPNE, 2009 et 2011 En ce qui concerne les émissions liées à la consommation d’énergie, les chiffres ne sont pas comparables car les bâtiments ne sont plus les mêmes. En effet les bureaux du CDPNE ont déménagés entre ces deux dates. Les intrants correspondant aux différents achats du CDPNE, qu’il s’agisse de fourniture de bureau, de matériels informatiques, de vêtements, de repas ou encore de prestations de services, ont fait l’objet d’une importante augmentation des émissions de CO 2 entre 2009 et 2011. Cette augmentation s’explique par la méthodologie employée ainsi que par les intrants considérés. N’ayant pas de données quant au tonnage de matériels acheté, tout a été considéré via les dépenses engendrées. La consultation du compte de résultats pour l’année 2011 a permis de considérer l’ensemble des intrants et de chiffrer les émissions de CO2 au plus proche de la réalité. L’augmentation des émissions de CO2 liée au fret est essentiellement en lien avec les intrants considérés. En effet, dans la mesure où les intrants ont été davantage détaillés en 2011, les émissions de CO2 du fret associé à la livraison sont également plus importantes. De plus, les émissions de CO2 liées à l’expédition de courriers ou divers colis ont également été considérées, contrairement au Bilan Carbone® réalisé en 2009. Concernant les déplacements, principal poste d’émissions de CO2 pour le CDPNE, ils sont également en augmentation entre 2009 et 2011 induisant une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Ce poste est davantage détaillé dans les pages suivantes. Les activités du CDPNE ne sont pas génératrices d’un important volume de déchets. Les émissions de CO2 entre 2009 et 2011 ont diminué d’environ 25%. Les quantités de déchets produits peuvent difficilement faire l’objet d’un suivi quantitatif, nous nous sommes donc basés sur des estimations qui permettent à terme d’appréhender les émissions de CO 2 associées à ce poste. Concernant les immobilisations, l’augmentation des émissions de CO2 entre 2009 et 2011 s’explique essentiellement par le nombre d’ordinateurs que possède le CDPNE. Quatre PC écran plat avaient été considérés en 2009 contre 15 en 2011. 11 Concernant le dernier poste d’émission, il s’agit des émissions de méthane associées à l’activité de pâturage sur la réserve. Précédemment non considérées, ces émissions ont désormais été intégrées dans le Bilan Carbone® pour l’année 2011. En effet, ces émissions sont non négligeables, dans la mesure où le méthane présente un pouvoir de réchauffement global nettement supérieur à celui du CO2. Comparaison des émissions 2009 et 2011 rapportées aux effectifs du CDPNE Le graphique présenté précédemment illustre les émissions de CO2 effectives du CDPNE. Les effectifs de l’association ayant fortement augmentés entre 2009 et 2011 il est évident que les émissions de CO2 associées aux activités du CDPNE augmentent également. Ainsi pour pouvoir effectuer une comparaison pertinente des émissions de CO2 d’une année sur l’autre il est nécessaire de ramener les émissions le nécessitant au nombre d’Equivalent Temps Plein (ETP), soit : Année 2009 2011 ETP 9,76 13,03 Concernant le poste « Energie », il aurait été intéressant de ramener les émissions à l’ETP mais dans le cas présent cela n’est pas pertinent car les locaux ne sont pas les mêmes. Concernant le poste « Hors énergie » constitué par les émissions des animaux, il n’est pas nécessaire de ramener les chiffres à l’ETP car il n’y a pas de lien entre les deux. Pour les autres postes d’émissions, la comparaison des émissions de CO2 2009 et 2011 rapportées à l’ETP du CDPNE sur ces deux années donne le graphique suivant : Tonne équivalent CO2 + 2,5 % + 195 % + 20 % + 540 % - 44 % Figure 6 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 ramenées à l’ETP Source : CDPNE, 2009 et 2011 12 Ainsi, ramenées à l’ETP, les augmentations sont moins visibles entre 2009 et 2011, mais les justifications restent les mêmes. Le principal poste d’émission de gaz à effet de serre à l’échelle du CDPNE reste les déplacements. Une analyse plus détaillée peut alors être réalisée sur ce poste afin de proposer des pistes d’actions cohérentes. Analyse détaillée du principal poste d’émissions : les déplacements En analysant de façon plus fine le principal poste d’émission du CDPNE, on s’aperçoit que l’augmentation des émissions de CO2 est liée à l’augmentation des émissions associées aux déplacements domicile/travail (+85%) ainsi qu’aux déplacements professionnels (+10%). Les déplacements associés aux visiteurs quant à eux sont en diminution de 25% environ. Tonne équivalent CO2 + 85 % + 10 % - 25 % Figure 7 : Comparaison des émissions de CO2 entre 2009 et 2011 pour le poste « déplacement » Source : CDPNE, 2009 et 2011 Les émissions totales liées aux déplacements domicile/travail ne sont pas comparables d’une année à l’autre dans la mesure où le nombre de personnes travaillant dans la structure évolue très fréquemment. De même, pour les déplacements professionnels qui varient en fonction du nombre de salariés, des études et de leur localisation. Ainsi afin d’effectuer un suivi pertinent des émissions de CO2, il est important de rapporter les déplacements domicile/travail et professionnels à l’ETP, tout comme précédemment. 13 On obtient alors : Tonne équivalent CO2 + 38 % - 18 % Figure 8 : Comparaison des émissions de CO2 de 2009 et 2011 pour les déplacements domicile/travail et professionnels, ramenées à l’ETP Source : CDPNE, 2009 et 2011 Ramenées à l’ETP, les déplacements domicile/travail sont toujours en augmentation entre 2009 et 2011, en revanche les déplacements professionnels ont diminués d’environ 20%. Cela est peut être à mettre en corrélation avec le déménagement du CDPNE qui permet de réduire l’usage de la voiture du fait de la proximité de certains partenaires, administrations (CAUE, CG, Préfecture, etc.). 14 Objectifs de réduction et actions prioritaires Les actions doivent porter en premier lieu sur les principaux postes d’émissions. Poste d’émissions Energie Intrants Part dans les émissions totales du CDPNE en 2011 3% 27% Actions envisagées Poursuivre et encourager les actions écoresponsables : éteindre les lumières, ordinateurs, veiler à l’extinction du chauffage le week-end. Développer, en lien avec le CG, dans le cadre du PCET par exemple, la possibilité de lancer une campagne de sensibilisation aux économies d’énergie auprès des occupants du bâtiment de la cité administrative. Le CDPNE n’étant pas propriétaire des bâtiments, l’isolation est à envisager dans un cadre plus général comme le PCET du CG ou l’Agenda 21 d’AggloPolys pour la MDN. Veiller au tri du papier Poursuivre les impressions recto-verso. Alimenter une caissette de l’imprimante en papier de brouillon pour réutilisation. Acheter du papier recyclé pour les impressions. Objectif de réduction des émissions de CO2 Indicateurs de suivi (données 2011) - Suivi de la consommation électrique (pas de compteur individuel / prorata) : MDN + CDPNE = 12 846 kWh. Suivi de la consommation de gaz : 11,7 kWh (PCS). 10% Dépenses réalisées pour l’achat de consommables bureautiques (ramettes de papier, crayons, etc.) : 3 264 euros. 130 ramettes papier A4 ont été achetées. 15 Poste d’émissions Fret Déplacements Déchets Immobilisations Part dans les émissions totales du CDPNE en 2011 Moins de 1% 52% Moins de 0,5% 9% Actions envisagées Généraliser le recours aux partenaires locaux lorsque c’est possible (faible marge) Encourager l’usage des transports en commun ou du co-voiturage dans le cadre des déplacements domicile/travail ainsi que des déplacements professionnels. Réfléchir à l’achat d’un véhicule moins émetteur (électrique ? système start an go ?...) dans le cadre du renouvellement du parc automobile dans 2 ans (étude technicoéconomique). Faible poste d’émissions à l’échelle du CDPNE mais poursuite du tri et du lombricompostage. Achat de poubelle de recyclage à double compartiment pour les personnes demandeuses. Faible marge car besoin de renouveler le matériel et d’en disposer en nombre suffisant pour satisfaire la demande. Lors des achats considérer les produits à faibles émissions de CO2 dans le cadre de leur fabrication et ensuite à Objectif de réduction des émissions de CO2 - Indicateurs de suivi (données 2011) Nombre de fournisseurs hors 41 : 12 environ (varie selon les besoins d’achats spécifiques d’une année sur l’autre). Environ 90% des fournisseurs sont loir-et-chériens. 25% Nombre de km parcourus en voiture individuelle dans le cadre des trajets domicile/travail : 41 530 km. Nombre de km parcourus en voiture dans le cadre des trajets professionnels : 57 710 km. - Pas d’indicateur de suivi envisageable dans le cadre des activités du CDPNE. Nombre d’immobilisations (véhicules, ordinateurs, imprimantes, fax) éco-labellisés 16 Poste d’émissions Part dans les émissions totales du CDPNE en 2011 Actions envisagées Objectif de réduction des émissions de CO2 Indicateurs de suivi (données 2011) - Nombre d’animaux pâturant sur la Réserve : 7 moutons propriété du CDPNE + 110 brebis et 70 agneaux en pâturage pendant 37 jours. l’usage. Emissions des animaux 7% Pas de marge de manœuvre sur ce poste Afin d’obtenir un suivi plus performant et une mise à jour plus rapide du Bilan Carbone ®, des fiches de suivi seront mises en place en interne afin de disposer des données nécessaires à la réalisation d’un Bilan Carbone® le plus proche de la réalité et le moins estimatif possible. Actions déjà mises en œuvre au CDPNE Poste Energie Actions déjà en place Les ordinateurs (hors serveur pour des raisons de sauvegardes informatiques) sont systématiquement éteints en fin de journée et l’éclairage artificiel est limité au strict nécessaire. Les imprimantes sont paramétrées par défaut en noir et blanc et en recto-verso. Intrants Utilisation de papier éco-labellisé et FSC pour les impressions au quotidien. Impression extérieures : utilisation de papier recyclé dans le cadre des tirages en nombre chez des imprimeurs labellisés « Imprim’vert ». Fret La plupart des fournisseurs ou destinataires se situent en Loir-et-Cher. L’objectif étant de fonctionner localement au maximum. 90% des fournisseurs sont loir-et-chériens. Beaucoup de salariés utilisent déjà les transports en commun et notamment le train pour les déplacements domicile-travail. Déplacements Remboursement des abonnements de transport en commun à 50% mis en place depuis 2008. Le CDPNE possède un vélo à la MDN permettant d’effectuer certaines tournées de surveillance sur la Réserve Naturelle Nationale de « Grand Pierre et Vitain ». 17 Poste Actions déjà en place Le CDPNE réalise le tri de ses déchets et possède un lombri-composteur. Déchets Le CDPNE a investi dans l’achat de gobelets réutilisables en plastique recyclé. Ces derniers sont utilisés dans le cadre des différentes manifestations. 18