Les "Assises du médicament", un pas vers la reconnaissance de l

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Les "Assises du médicament", un pas vers la
reconnaissance de l'expertise profane ?
Après la remise du rapport de l'IGAS sur le Mediator le 15 janvier dernier, qui a révélé de graves
dysfonctionnements du système de mise sur le marché des médicaments et de pharmacovigilance, le
Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand a souhaité engager une large concertation
sur la refonte du système de sécurité sanitaire des médicaments.
Cette concertation prend aujourd'hui la forme des "Assises du Médicament", composées de prescripteurs,
utilisateurs, régulateurs, chercheurs et fournisseurs.
La plus large représentativité a été souhaitée afin de garantir une sécurité optimale aux patients, tout en
préservant les capacités d'accès à l'innovation.
Six groupes de travail ont été constitués avec l'objectif de restaurer la nécessaire confiance des usagers dans
leur système de santé.
groupe 1 : améliorer les conditions d'octroi de l'autorisation de mise sur le marché (AMM),
groupe 2 : renforcer le système de surveillance des médicaments,
groupe 3 : encadrer les prescriptions hors AMM,
groupe 4 : développer l'information sur les médicaments,
groupe 5 : optimiser la gouvernance et clarifier les missions des organisations intervenant dans le
système de santé,
groupe 6 : renforcer le contrôle et l'évaluation des médicaments.
Les conclusions de ces groupes aboutiront à la rédaction de textes législatifs en juin, soumis au vote en
septembre 2011.
En tant que représentant des usagers de la santé, l'AFD apporte son expertise profane au groupe 4
"développer la formation initiale et continue sur les médicaments".
Les dérives de prescriptions observées dans le cas du Mediator, loin d'être un cas isolé, doivent nous
interpeller sur la qualité de la formation des prescripteurs en matière de pharmacologie et de
pharmacovigilance. Il en va de même de la communication des laboratoires envers les médecins.
Seule une (in)formation transparente, affranchie de l'influence de l'industrie pharmaceutique et, sous l'égide
d'une autorité de régulation indépendante, permettront de sortir des limites actuelles d'un système basé sur
une logique marchande plutôt que sur l'intérêt du patient. La reconnaissance d'un droit de lanceur d'alerte et
d'interpellateur accordé aux associations de patients participe à cette exigence de transparence et de vigilance.
Espérons que ces Assises du Médicament soient l'occasion d'une véritable reconnaissance de l'expertise
profane des associations d'usagers de la santé !
Gérard Raymond, Président national de l’AFD.
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