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A la n de la guerre de Trente ans (1618-1648 ), qui a transformé l’Europe en champ de ba-
taille, l’Alsace ruinée et dévastée passe sous le contrôle de la couronne française. En 1648, lors
du Traité de Westphalie, qui met n à cette guerre, les possessions des Habsbourg situées
dans le sud de l’Alsace sont attribuées à Louis XIV. Strasbourg devient ville royale en 1681.
En 1697, Louis XIV est maître de l’Alsace à l’exception de Mulhouse, alliée à la confédération
helvétique et du comté de Salm. C’est l’administration française qui va petit à petit créer
l’unité alsacienne au cours du XVIIIème siècle.
Après les tumultes de la période révolutionnaire prolongée par l’épopée napoléonienne,
l’Alsace est solidement arrimée à la France. Nombreux sont les généraux originaires de l’Alsace
qui ont fait partie de l’entourage immédiat de Napoléon Ier: Rapp, Kléber, Lefebvre.
On prête à l’Empereur cette phrase: “laissez les parler l’allemand pourvu qu’ils sabrent en
français”.
Les Alsaciens se sentent français dans leur appartenance nationale, mais en même temps
ils sont profondément liés à la culture de langue allemande, qui s’exprime selon deux
modes d’expressions complémentaires : le hochdeutsch ou allemand standard, langue de
l’administration; et le dialecte, langue orale qui tisse le quotidien des Alsaciens et exprime
leur âme.
A chaque changement de nationalité que l’Alsace a subi, la langue ocielle elle aussi a
changé.
Après la défaite de la France suite à la guerre franco-prussienne de 1870/71, l’Alsace et une
partie de la Lorraine (la Moselle) sont annexées par le nouvel empire allemand, fondé en jan-
vier 1871 dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles. Les provinces perdues sont
transformées en « Reichsland Elsass-Lothringen », terre d’empire administrée en commun par
tous les Etats allemands et dont le maître est l’empereur. Ceux qui ne souhaitent pas devenir
citoyens allemands ont un an pour quitter l’Alsace, ce sont les « Optants ».