Nº 25 - Madrid, 3 février 2011 CCOO et UGT parviennent à un accord avec la patronale et le Gouvernement sur les pensions, la négociation collective, le marché du travail et d’autres sujets encore. Après presque une année d’échecs dans le dialogue social, de graves coupes budgétaires imposées par le Gouvernement, affectant salaires et pensions et une réforme du travail régressive; après d’importantes mobilisations syndicales , en particulier après la grève générale du 29 septembre, la reprise du dialogue social a permis d’arriver à un important Accord tripartite. Le Pacte souscrit par le Gouvernement, CCOO, UGT et la patronale CEOECEPYME assure la pérennité du système public des pensions, tout en maintenant les prestations à un niveau élevé et en limitant les coupes que le Gouvernement espagnol et l’Union Européenne voulurent imposer. L’Accord restaure l’aide économique pour les chômeurs ne percevant plus aucun type de prestation et réforme la structure de la négociation collective. L’Accord se base sur une déclaration conjointe qui, en plus des thèmes cités, avance une proposition sur la politique industrielle, énergétique et la R+D+i, ainsi que sur la reprise du dialogue social pour les employés publics. Les négociations se sont déroulées dans un contexte particulièrement difficile : peu de perspectives de croissance économique pour 2011, chômage supérieur à 20%, sans compter les pressions des marchés internationaux et de l’UE misant sur des plans d’ajustement «dur» et les prétentions du Gouvernement de réformer, avec ou sans accord, le système public des pensions; de favoriser une réforme de la négociation collective qui reprenait les exigences des entreprises ; de supprimer l’aide aux chômeurs en fin de droits aux prestations pour licenciement ou d’accélérer le processus de privatisation des caisses d’épargne. Dans ce contexte, la mobilisation a été un facteur déterminant pour rétablir le rapport des forces. L’affaiblissement qu’a représenté, pour le Gouvernement et les espérances électorales du PSOE, la grève générale du 29 septembre, ainsi que l’annonce d’une nouvelle convocation à l’approche des élections municipales et autonomiques, ont créé un nouveau scénario plus favorable à la négociation et qui n’existait pas quand fut abordée la réforme du marché du travail. C’est ajouté à la pression et à la mobilisation exercées par CCOO depuis mai 2009, un Pacte d’État pour l’économie, l’emploi et la cohésion sociale autour des axes suivants : protection des personnes, réactivation de l’économie, changement de modèle de croissance et consolidation de notre système de protection sociale. Cette logique est celle qui structure les contenus de l’accord auquel sont parvenus syndicats, entreprises et Gouvernement. Contenus de l’Accord Reprise de l’aide aux chômeurs en fin de droits L’ “aide”, versée à tous les chômeurs ne recevant plus aucune prestation, reprend. A aussi été reprise l’idée de droit subjectif, de caractère étatique, et donc géré par les services publics de l’emploi, sans limite d’âge et lié à l’itinéraire personnel de chaque chômeur. Accord cadre sur la négociation collective En matière de négociation collective un cadre est établi dans lequel devra avoir lieu la négociation de la réforme de la structure de la négociation collective. Le rôle de la convention sectorielle et la participation syndicale sont maintenus dans ce cadre de flexibilité négociée. Sont ainsi évités les risques d’une dérive vers l’individualisation qu’auraient encourue les relations du travail si toute la négociation avait été déplacée au sein de l’entreprise, surtout compte tenu de l’atomisation des entreprises de notre pays. La CEOE et le Gouvernement ne pourront plus prétendre qu’une fois échue la date d’expiration des conventions, les nouvelles négociations repartent de zéro. CCOO animera la négociation collective en 2011 en s’appuyant sur l’Accord pour la Négociation Collective et défendra donc le pouvoir d’achat et l’emploi. La viabilité du système public des pensions est garantie Les syndicats ont repris une partie des propositions du Gouvernement qui, conformément aux directives européennes auraient, en l’état, supposé une grave diminution des droits des travailleurs. L’âge de la retraite obligatoire ne sera plus unique. Il s’étalera entre 61 et 67 ans selon les situations pour les retraites obligatoires et volontairement anticipées. À 65 ans les travailleurs ayant cotisé 38 ans (aujourd’hui 35 ans) pourront se retirer avec 100% de leur pension. Pour partir en retraite à 67 ans il suffira de 37 ans de cotisation. Pour inciter à prolonger l’activité volontairement, toute année supplémentaire sera récompensée par une majoration de 4%. La pérennité du système est garantie, comme le préconisaient les syndicats, par les recettes et non seulement par les dépenses. Élargir la base de calcul du montant de la retraite de 15 à 25 ans, qui diminue la pension des travailleurs ayant des carrières de cotisation plus longues, plus stables et dotées d’une meilleure évolution des salaires, favorisera les collectifs les plus touchés par le chômage et ceux dont les salaires se sont effrités dans les dernières années de leur activité. De même, l’augmentation des années de cotisation nécessaires pour avoir droit aux 100% de la pension est assortie à la réglementation de compensations accordées à certains collectifs plus vulnérables, comme par exemple, les jeunes en période de formation et les travailleurs ayant cessé leur activité pour s’occuper d’enfants. Certains régimes spéciaux seront aussi intégrés au Régime Général et se verront appliquer des coefficients réducteurs de l’âge de la retraite les collectifs exerçant des travaux pénibles, toxiques et dangereux. La réforme s’appliquera progressivement de 2013 à 2027. L’Accord permet de valider le rôle du Pacte de Tolède (parlementaire) et la négociation avec les partenaires sociaux qui sont les cadres appropriés pour appliquer les réformes accordées en matière de pensions, évitant ainsi leur remise en question par le Gouvernement et d’importants groupes de pression. Enfin, CCOO maintient son exigence de récupération du pouvoir d’achat des pensions congelées en 2011 par le Gouvernement. Politique industrielle, énergétique et de R+D+i Dans la déclaration générale référence est faite, pour les futures négociations, à des sujets stratégiques comme la politique industrielle, la politique énergétique et l’appui à la recherche, au développement et à l’innovation. Employés publics Le dialogue social est aussi réinstauré pour les employés publics sur des sujets comme le système de retraite des fonctionnaires, le Statut de Base des employés publics et l’évaluation de la possibilité de restaurer les accords salariaux enfreints par l’imposition des coupes budgétaires. Le Marché du Travail L’accord établit différentes mesures pour améliorer le fonctionnement des services publics de l’emploi et les processus de formation et d’orientation professionnels. Il crée des incitations à l’embauche des jeunes et des chômeurs de longue durée. CCOO continuera à s’opposer à d’autres aspects de la réforme du marché du travail ayant amené à la grève générale du 29 septembre, en appuyant une initiative législative populaire. CCOO continuera aussi à réclamer une réforme du système financier garantissant des prêts aux familles et aux entreprises pour favoriser la consommation et l’activité économique. La nécessité d’accroître les ressources pour favoriser les politiques de stimulation de l’économie oblige à réclamer une politique fiscale augmentant les recettes, plus équitable et qui, avec la réforme du système financier, contribuera à la reprise de l’économie et au changement du modèle de croissance. Confederación Sindical de CC OO - Secretaría de Internacional C/ Fernández de la Hoz, 12 -1ª - E-28010 Madrid (España) Tel. +34 91 7028113 - Fax. +34 91 7028175 E-Mail: [email protected] - Web: http://www.ccoo.es