
protection sociale. Cette logique est celle qui structure les contenus de l’accord auquel
sont parvenus syndicats, entreprises et Gouvernement.
Contenus de l’Accord
Reprise de l’aide aux chômeurs en fin de droits
L’ “aide”, versée à tous les chômeurs ne recevant plus aucune prestation, reprend. A aussi
été reprise l’idée de droit subjectif, de caractère étatique, et donc géré par les services
publics de l’emploi, sans limite d’âge et lié à l’itinéraire personnel de chaque chômeur.
Accord cadre sur la négociation collective
En matière de négociation collective un cadre est établi dans lequel devra avoir lieu la
négociation de la réforme de la structure de la négociation collective.
Le rôle de la convention sectorielle et la participation syndicale sont maintenus dans ce
cadre de flexibilité négociée. Sont ainsi évités les risques d’une dérive vers
l’individualisation qu’auraient encourue les relations du travail si toute la négociation avait
été déplacée au sein de l’entreprise, surtout compte tenu de l’atomisation des entreprises
de notre pays.
La CEOE et le Gouvernement ne pourront plus prétendre qu’une fois échue la date
d’expiration des conventions, les nouvelles négociations repartent de zéro.
CCOO animera la négociation collective en 2011 en s’appuyant sur l’Accord pour la
Négociation Collective et défendra donc le pouvoir d’achat et l’emploi.
La viabilité du système public des pensions est garantie
Les syndicats ont repris une partie des propositions du Gouvernement qui, conformément
aux directives européennes auraient, en l’état, supposé une grave diminution des droits
des travailleurs.
L’âge de la retraite obligatoire ne sera plus unique. Il s’étalera entre 61 et 67 ans selon les
situations pour les retraites obligatoires et volontairement anticipées.
À 65 ans les travailleurs ayant cotisé 38 ans (aujourd’hui 35 ans) pourront se retirer avec
100% de leur pension. Pour partir en retraite à 67 ans il suffira de 37 ans de cotisation.
Pour inciter à prolonger l’activité volontairement, toute année supplémentaire sera
récompensée par une majoration de 4%.
La pérennité du système est garantie, comme le préconisaient les syndicats, par les
recettes et non seulement par les dépenses.
Élargir la base de calcul du montant de la retraite de 15 à 25 ans, qui diminue la pension
des travailleurs ayant des carrières de cotisation plus longues, plus stables et dotées
d’une meilleure évolution des salaires, favorisera les collectifs les plus touchés par le
chômage et ceux dont les salaires se sont effrités dans les dernières années de leur
activité. De même, l’augmentation des années de cotisation nécessaires pour avoir droit
aux 100% de la pension est assortie à la réglementation de compensations accordées à
certains collectifs plus vulnérables, comme par exemple, les jeunes en période de
formation et les travailleurs ayant cessé leur activité pour s’occuper d’enfants. Certains
régimes spéciaux seront aussi intégrés au Régime Général et se verront appliquer des
coefficients réducteurs de l’âge de la retraite les collectifs exerçant des travaux pénibles,
toxiques et dangereux. La réforme s’appliquera progressivement de 2013 à 2027.
L’Accord permet de valider le rôle du Pacte de Tolède (parlementaire) et la négociation
avec les partenaires sociaux qui sont les cadres appropriés pour appliquer les réformes
accordées en matière de pensions, évitant ainsi leur remise en question par le
Gouvernement et d’importants groupes de pression.