La fibromyalgie - Henri Labelle Travailleur Social et Psychothérapeute

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Henri Labelle, Travailleur Social et Psychothérapeute
La fibromyalgie
1. Que veut dire « fibromyalgie » ?
Le mot « fibromyalgie » comporte 3
parties distinctes, à savoir « fibro ou
fibra » qui signifie « fibre, tissu fibreux ou
filament » en latin, « myal ou myos » en
grec qui se traduit par « muscle » et
« algie ou algos » pour « douleur ». Donc,
douleur des muscles et des tissus.
2. Qu’est-ce que la fibromyalgie?
Cette maladie se caractérise par des symptômes très variés mais on note pratiquement toujours
des douleurs diffuses et chroniques (toujours avoir mal un peu partout), une grande fatigue et
des troubles du sommeil. On remarque très fréquemment des problèmes digestifs, des points
de douleurs, des rages de sucres, des difficultés avec la mémoire et la concentration. Lorsque
plusieurs de ces symptômes s’accumulent, il n’est pas rare que le patient développe un trouble
dépressif.
La fibromyalgie touche huit femmes pour un homme et les gens de tous les âges peuvent en
être atteints. Globalement, on dit que la maladie touche 2% de la population. Elle survient
parfois suite à un traumatisme (physique ou émotionnel) important.
3. Un peu d’histoire
La fibromyalgie est un trouble qu’on étudie depuis le 18ième siècle et qui a très souvent changé
de description médicale et de traitement. Comme il affectait plus souvent les femmes et qu’il
résistait aux médicaments antidouleurs de l’époque, il a longtemps été associé à l’hystérie, un
trouble psychologique qui était autrefois décrit comme typiquement féminin. Le fait que les
personnes souffrant de fibromyalgie étaient souvent dépressives venait accentuer la croyance
que ce trouble était d’ordre psychiatrique.
Depuis un peu plus de 30 ans par contre, de nombreuses découvertes et avancées de la
médecine par rapport à cette maladie (qui était autrefois considérée comme un syndrome) ont
fait évoluer le traitement et la compréhension du trouble. On l’associe souvent à un trouble
semblable appelé le « syndrome de la fatigue chronique » qui partage plusieurs des symptômes
de la fibromyalgie.
En 1992, l’Organisation Mondiale de la Santé classe finalement la fibromyalgie dans la catégorie
des maladies rhumatismales et neurologiques puisque toutes les données scientifiques récentes
ne permettent plus de la classer comme de nature psychiatrique. Les marqueurs biologiques
prouvent que l’activité cérébrale est différente chez les patients fibromyalgiques. Les
neurotransmetteurs ne sont pas présents dans les mêmes proportions et c’est ce qui explique
en partie l’efficacité de certains antidépresseurs. Il serait donc faux de conclure que puisque le
traitement de premier choix actuel est un antidépresseur, il faille conclure à un problème
mental.
4. Qu’en dit la recherche?
La recherche sur cette maladie apporte à chaque année beaucoup d’espoir pour les personnes
atteintes et les médecins qui doivent les traiter. De nombreuses hypothèses sur ce qui cause la
maladie sont étudiées à l’heure actuelle. On fait des liens entre certaines maladies autoimmunes, les niveaux de neurotransmetteurs au cerveau, la présence de certaines toxines dans
l’environnement, des possibles causes virales, etc.
De nouvelles molécules sont testées pour voir si elles peuvent diminuer certains des symptômes
des patients atteints. En général, on prescrit certains antidépresseurs, antiépileptiques et des
somnifères pour améliorer le sommeil. Malgré que des réponses définitives n’aient pas été
trouvées pour l’instant, l’avenir est porteur d’espoir pour les fibromyalgiques.
La psychothérapie est une autre approche très prisée pour améliorer la qualité de vie des
patients. Ces derniers apprennent à mieux gérer leurs douleurs, à améliorer leur hygiène de vie
et à traiter les symptômes dépressifs souvent associés. Les résultats des interventions
psychothérapeutiques sont très intéressants et durables.
5. Que doit-on retenir sur la fibromyalgie?
-
La fibromyalgie n’est pas une maladie psychiatrique;
-
Les gens atteints ont des douleurs bien réelles qu’on peut objectiver par des examens
médicaux;
-
Le meilleur moyen d’améliorer sa condition est de respecter une stricte hygiène de vie
(sommeil, alimentation, activités physiques, etc.);
-
Tous les patients n’ont pas nécessairement les mêmes symptômes;
-
L’attitude la plus aidante si vous avez un proche atteint est de respecter ses limites et
d’éviter de le faire culpabiliser : il n’est aucunement responsable de sa maladie;
-
Un processus de deuil doit nécessairement se faire puisque la personne fibromyalgiques
doit s’attendre à faire plusieurs changements dans sa vie au quotidien;
-
Un bon suivi médical et du soutien psychothérapeutique sont gages d’une meilleure
qualité de vie;
-
Même si un traitement global n’est actuellement pas disponible, les progrès de la
science sont très encourageants.
Henri Labelle, B.Sc. B.T.S.
Travailleur Social et Psychothérapeute
www.henrilabelle.com
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