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L’auteur
Dr med. Maria Wegmann Burns
Médecin spécialiste FMH en ophtalmologie
Spécialité: ophtalmochirurgie
Médecin agréé de la Clinique des Tilleuls SA
Cabinet:
Rue Centrale 45 /47, 2502 Bienne
Tél. 032 323 61 41
praxis@drwegmann.ch
de perception nouvelle d’ondulations ou lors de l’ap-
parition d’une tache grise au milieu du texte à lire.
Il n’existe pour l’heure aucun traitement efficace éta-
bli de la forme sèche de dégénérescence maculaire,
que ce soit en prévention ou pour ralentir la progres-
sion de cette maladie rétinienne.
L’origine de la DMLA Plusieurs études ont examiné
l’effet protecteur de certaines vitamines dans la ré-
tine. Mais les résultats les plus récents montrent que
les vitamines ne peuvent en aucun cas prévenir la
DMLA, ni en ralentir le développement. Il existe de
nombreuses théories concernant l’origine de la
DMLA. Les facteurs de risque les plus importants
connus à ce jour sont un âge avancé, le tabagisme et
une tension artérielle élevée. Par ailleurs, on men-
tionne souvent le soleil comme facteur déclencheur
de la dégénérescence maculaire. En outre, on suppose
une certaine prédisposition génétique, les femmes
étant plus fréquemment touchées. Il est très impor-
tant pour les personnes touchées de savoir que, même
à un stade avancé, la DMLA ne rend jamais entière-
ment aveugle: bien que les altérations endommagent
progressivement le centre de la rétine et que la capa-
cité de lecture puisse fortement diminuer, le reste des
cellules visuelles périphériques est tout de même pré-
servé. Ainsi, dans la plupart des cas, l’acuité visuelle
reste suffisante pour gérer le quotidien de manière
plus ou moins autonome.
Une tension oculaire élevée Le glaucome est un
autre type d’affection oculaire apparaissant plus fré-
quemment à un âge avancé. Dans ce cas, une tension
oculaire trop élevée provoque l’endommagement
progressif du nerf optique, pouvant entraîner une
cécité complète. Le glaucome se caractérise par l’ab-
sence de symptômes (douleur, baisse de la vue ou
autres) à son stade initial. Lorsque le patient re-
marque une barre noire ou un rétrécissement de son
champ visuel, le glaucome est déjà à un stade avan-
cé et le nerf optique fortement lésé. Ces lésions sont
irréversibles, même sous le meilleur traitement. Des
collyres diminuant la tension oculaire sont prescrits
à tout patient présentant une tension oculaire élevée
et un risque de lésion du nerf optique. Ces gouttes
doivent être administrées quotidiennement, le plus
souvent à vie. Le glaucome ne fait l’objet d’un trai-
tement chirurgical que dans des cas de résistance au
traitement, car l’opération ne réussit pas toujours et
doit généralement être répétée en raison de cicatri-
sations dans la région opérée. La prédisposition au
glaucome est elle aussi inéluctable. Des contrôles
précoces (et à répéter) de la tension oculaire per-
mettent néanmoins de s’assurer que la tension ocu-
laire reste dans une fourchette normale et que le nerf
optique est en bon état.
Le diabète et les yeux Le vieillissement s’accom-
pagne aussi d’un risque accru de diabète. Une lésion
grave de la rétine peut apparaître en cas de mauvaise
régulation de la glycémie, le plus souvent associée à
une tension artérielle élevée. Là encore, le diabétique
doit se rendre chez l’ophtalmologue une fois par an
à partir du moment où le diabète est diagnostiqué. Si
la rétine présente un début d’altération, il est géné-
ralement possible de limiter les lésions, soit par un
meilleur contrôle de la glycémie et de la tension ar-
térielle, soit éventuellement par des traitements au
laser au sein de la rétine elle-même et, depuis peu,
de plus en plus souvent par des injections de subs-
tances spéciales dans le corps vitré.
Larmoiement, brûlures, grattements Un peu
moins dangereux, le larmoiement constant des yeux
durant la vieillesse est néanmoins très gênant. Il
s’intensifie en cas de vent, de froid ou de soleil. Ce
phénomène est généralement déclenché par une com-
binaison de paupières flasques (paupières tombantes),
de sécheresse de la cornée (qui déclenche via le cer-
veau la production de liquide lacrymal par les
glandes lacrymales) ainsi que de l’influence de l’en-
vironnement. Il n’y a souvent rien de dangereux ni
de grave. A titre préventif, on peut porter des lu-
nettes de soleil à l’extérieur, maintenir un bon climat
ambiant à l’intérieur (ne pas trop chauffer, augmen-
ter l’humidité de l’air, éventuellement à l’aide d’un
humidificateur), utiliser des collyres pour humidifier
la cornée et veiller à un apport de liquide suffisant
en cas de grattement et de brûlure. La correction de
la position des paupières via une opération chirurgi-
cale, réalisée uniquement dans les cas très graves,
entraîne généralement une amélioration des symp-
tômes.
Il n’est possible ni de prévenir, ni d’interrompre cer-
taines altérations oculaires liées à l’âge, car elles se
produisent de manière inéluctable au fil des ans et
du fait de la nature des yeux, organes sensoriels de
haute performance. Nous pouvons toutefois ménager
notre vue, même pendant la vieillesse, grâce à une
hygiène de vie saine et raisonnable et des contrôles
ophtalmologiques réguliers, afin de voir notre monde
avec des yeux perçants le plus longtemps possible.