sont payés comme fonctionnaires, et les évêques «institués» par le Pape sont nommés
par le pouvoir civil.
-le régime des Assurances sociales, établi par Bismarck à la fin du XIXe siècle, plus
avantageux que le régime français (la Sécurité Sociale n’a été établie en France qu’après
1945 par De Gaulle) a été maintenu.
-ont aussi été maintenues de nombreuses dispositions législatives concernant le droit des
associations, les procédures de partage et de saisie, les droits de chasse, etc…
De plus, l’allemand continue à être utilisé à côté du français dans de nom-
breuses circonstances. Ainsi:
-certains prêches, dans des églises ou dans des temples, surtout à la campagne, se font
encore en «Hochdeutsch» (haut-allemand), le dialecte n’étant pas considéré comme une
langue assez «noble» pour cet usage.
-le quotidien régional, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, comporte une édition en
langue allemande. Elle s’appelait à l’origine «Die Straßburger Neueste Nachrichten»,
titre repris par les nazis pendant l’occupation; elle avait jusqu’en 1970 plus de lecteurs
que l’édition en langue française; depuis, le nombre d’abonnements diminue en
moyenne de 1.000 exemplaires chaque année pour s’abaisser au chiffre de 14.500 abon-
nements en 2010 (soit 7,4% de l’ensemble de la publication), les éditions bilingues les
plus fortes se situant actuellement dans le nord de l’Alsace. Cependant une page ou une
partie de page en alsacien paraît encore de temps à autre dans l’édition française.
L’alsacien a beau ne pas être une langue écrite, on peut l’écrire phonétiquement, et
beaucoup de poètes alsaciens s’y emploient.
-les candidats à des élections municipales, législatives, présidentielles… rédigent leurs
bulletins d’information en français et en allemand, habitude qui tend à disparaître pro-
gressivement, à mesure que les personnes les plus âgées cèdent la place aux jeunes gé-
nérations formées à l’école française.
Mais l’usage de l’alsacien, s’il a beaucoup baissé dans les grandes villes,
reste aujourd’hui encore vivace à la campagne et dans les villages environ-
nants. C’est leur langue maternelle, aux paysans, qui bien que s’étant mis
plus ou moins au français, ne s’expriment qu’en dialecte dans la vie cou-
rante. Germain Muller, initiateur et animateur d’un cabaret satirique régio-
nal à Strasbourg a beau chanter: «Ja, m’r senn d’Letschti, ja d’Àllerletschti,
von denne Lätze, wie noch so bàbble, wie d’r Schnàwel ne gewàchsen
esch!» (littéralement: oui, nous sommes les derniers, oui, les tout derniers
de ces tordus qui baragouinent encore comme le bec leur est poussé…), un
renouveau se dessine timidement: le thème à la mode: «à Friehjohr fer
ùnsri Sproch» (un printemps pour notre langue), en est un signe. Il existe
un enseignement d’alsacien à l’Université.
*
Je suis né en 1922 à Sainte-Marie-aux-Mines. C’est une petite ville alsa-