Le Regard Libre | Avril / Mai 2015 | N° 10
03 L’ENTRETIEN
L’interview de CLAUDE OREILLER
Tolérance et philanthropie
Une interview réalisée par Sébastien Oreiller et Jonas Follonier
Monsieur Claude Oreiller nous a très aimablement reçus dans son bureau afin de ré-
pondre à nos questions relatives à son expérience en tant que président du Parti radical
démocratique valaisan et en tant que vénérable de la loge maçonnique de Bex. Il est à
présent également directeur des Transports Publics Chablais.
Pouvez-vous tout d’abord nous décrire
votre parcours ?
J’ai commencé la politique en 1988 au
niveau local en tant que conseiller muni-
cipal à Massongex. Au début des années
90, je suis entré au comité directeur du
PRD Valais, dont je suis devenu prési-
dent en 1997 jusqu’en 2001. En mai
1983, je suis entré dans la loge de Bex, à
laquelle je suis resté très fidèle. J’en suis
d’ailleurs devenu vénérable par la suite.
Pouvez-vous présenter la franc-maçon-
nerie en deux mots ?
Tout d’abord, cette organisation est do-
tée d’un mélange socio-culturel très inté-
ressant. Tous les membres peuvent
échanger librement. Seuls deux sujets
sont interdits : la religion et la politique,
afin d’éviter les discordes. Il n’y a rien
d’occulte. On trouve ce qui s’y passe dans
n’importe quelle librairie ou sur Inter-
net. Quant au fameux secret, il s’agit
plutôt d’un secret intransmissible de
l’expérience vécue lors de l’initiation. On
n’arrive pas à l’exprimer. Quant aux ré-
ticences de l’Eglise, elle viennent plutôt
d’une aile ultramontaine, à l’instar de
Mgr Lefebvre (ndrl : le fondateur d’E-
cône). En outre, il existe de nombreuses
convergences entre l’Eglise et la franc-
maçonnerie. Foi et maçonnerie sont tota-
lement conciliables. Par ailleurs, la
franc-maçonnerie a contribué à la mo-
dernisation du Valais, notamment à tra-
vers la création de l’Ecole Libre du
Châble, qui témoigne d’un courage re-
marquable au début du XXe siècle face à
l’opposition du clergé.
Que pensez-vous de la décision du Grand
Conseil que les élus et magistrats appar-
tenant à une loge doivent le signaler ?
À l’époque, j’avais sollicité Philippe Ben-
der pour préparer la réponse à cette mo-
tion de l’UDC datant de 2003. Reprise en
2014, cette motion a été acceptée par le
Grand Conseil et renvoyée à la prési-
dence du Conseil d’Etat. Le principe de
tolérance dans l’Etat est mis à mal avec
le contexte actuel. C’est dommage.
Enfin, pouvez-vous nous parler du Lions
Club ?
Il s’agit d’un club de service qui fonc-
tionne en tant que réseau d’amis. J’ai
surtout contribué au jumelage de mon
Club du Chablais avec des Clubs Lions
de la région de Rome pour la mise en
lumière de la Via Francigena dans la
région du Chablais, ceci avec le soutien
déterminant du Père Abbé de St. Mau-
rice Joseph Roduit.
Merci pour cette interview, et, comme di-
sait Matthieu Ricard, « Le sourire, c'est
la porte du cœur qui s'ouvre à l'autre. »