dossier zoom - Orchestre National de Lille

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ZOOM
VUES D’ENSEMBLES VENTS & CORDES SAM 24 OCT. 18h30 / Lille, Auditorium du Nouveau Siècle
& à Roubaix le 23 Oct.
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Stravinsky Symphonies d’instruments à vent Dvorák
Sérénade op.44
Bartók
Divertimento pour cordes Ravel
Le Tombeau de Couperin Direction Quentin Hindley
Dans le cadre de RENAISSANCE avec lille3000
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Rédaction Ghislain Abraham intervenant pédagogique o.n.l.
Crédits photos
Musiciens onl : Ugo ponte ©onl
Portrait de Ravel et de Couperin : D.R.
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orchestre national de lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849)
Association subventionnée par le Conseil régional Nord-Pas de Calais, le Ministère de la Culture et de la Communication,
la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille
➊ STRAVINSKY ET LES
INSTRUMENTS À VENT
Une musique qui ne manque pas d’air !
Le titre « Symphonies » écrit volontairement ici au
pluriel renvoie à l’étymologie grecque du mot :
sym [
] : ensemble et phonê [
] : voix, son
émis par un instrument.
Il ne s’agit donc pas ici d’une symphonie* dans sa forme
traditionnelle en 4 mouvements mais plutôt d’une pièce
dans laquelle les instruments à vent sonnent ensemble, entre eux, sans éléments extérieurs. La
particularité de cette partition est en effet de ne faire appel qu’aux instruments de la famille des bois*
et des cuivres*. Dans ses partitions précédentes, Stravinsky a eu maintes fois l’occasion de prouver à
quel point il vénérait les instruments à vent. Dans la première partie de cette œuvre, assez paisible, les
mélodies sinueuses et entremêlées des bois sont clairement des réminiscences de l’introduction de son
Sacre du Printemps composé 7 ans plus tôt. La deuxième partie est plus dure, avec des mouvements
rythmiques plus rapides. La coda* marque un retour au calme, à l’apaisement.
Stravinsky a souhaité créer ici une œuvre en mémoire du compositeur Claude Debussy (une sorte de
‘Tombeau’, voir ci-dessous) mort en 1918. Il ne cherche pas à écrire à la manière de Debussy mais
plutôt de proposer un rituel imaginaire avec des incantations étranges et pénétrantes. ! UNE ÉCOUTE SUR YOUTUBE
https://www.youtube.com/watch?v=uIL7wnx6Yy8
! EN BREF
Titre Symphonies d’instruments à vent (version 1947)
Compositeur Igor Stravinsky (1882-1971), russe émigré à Paris, en Suisse puis aux Etats Unis.
Date de création juin 1921, Londres dans sa version d’origine. Nouvelle révision en 1947 à la
demande du chef d’orchestre américain Robert Craft.
Genre pièce pour ensemble à vent (24 musiciens)
Durée 12’
➋ LA SÉRÉNADE EN RÉ MINEUR DE DVORÁK
La grande sérénade romantique des vents*
Après le succès de sa Sérénade pour cordes, Antonin Dvorák se lance au début de l’année 1878 dans
l’écriture d’une pièce pour un ensemble à vents de configuration assez originale : 2 hautbois, 2
clarinettes, 2 bassons et 3 cors. A noter, pour soutenir cet ensemble « de soufflants » la présence d’un
violoncelle et d’une contrebasse. Cette pièce de concert plaisante et enjouée s’inscrit dans la droite
ligne des grandes Sérénades, en quatre mouvements contrastés : le premier Moderato quasi marcia est
une marche grandiose mais d’inspiration simple voire rustique. Il est suivi d’une danse gracieuse à
trois temps indiquée Tempo di Minuetto. Il s’agit, non pas d’un Menuet* mais d’une danse slave, chère
au compositeur, appelée ‘Soudeska’. Le troisième mouvement est un magnifique chant d’amour
Andante con moto. Le Finale au caractère gai rappelle une fête villageoise de Bohème. La coda*
reprend le thème initial du 1er mouvement.
! UNE ÉCOUTE SUR YOUTUBE
https://www.youtube.com/watch?v=DTAMISjMLS0 ! EN BREF
Titre Sérénade pour 10 instruments à vent, violoncelle et
contrebasse op.44
Compositeur Antonin Dvorák (1841-1904), tchèque
Date de création 17 novembre 1878, Prague
Genre sérénade pour ensemble à vent (en 4 mouvements)
Durée 25’
➌ BARTÓK ET SON DIVERTIMENTO POUR
CORDES
Derniers instants de bonheur avant l’Enfer…
A l’été 1939, Béla Bartók séjourne en Suisse chez son ami le chef d’orchestre Paul Sacher qui lui
commande un Divertimento pour son orchestre (l’orchestre de chambre de Bâle). Même s’il pressent
cet engrenage infernal qui va mener à la Deuxième Guerre Mondiale, Bartók opte pour une partition
plutôt souriante. Restant fidèle à l’esprit léger qu’évoque le terme ‘Divertimento*’, il réinvente le
Concerto Grosso * à sa manière en introduisant des éléments d’inspiration folklorique de sa Hongrie
natale. Cette pièce d’envergure est composée selon le modèle classique en 3 mouvements (vif – lent –
vif). Seul l’Adagio central est de caractère pesant, telle une marche funèbre, intense et lyrique. Un cri
de désespoir face à la barbarie annoncée… mais le dernier mouvement Allegro assai tout en rapidité et
en fantaisie vient effacer ce sombre nuage.
! EN BREF
Titre Divertimento pour orchestre à cordes
Compositeur Béla Bartók (1881-1945), hongrois
Date de création 11 juin 1940, Bâle
Genre pièce pour orchestre à cordes
Durée 25’ ➍ LE TOMBEAU DE COUPERIN Une musique qui n’a rien de funèbre
Le terme de « Tombeau » était employé au 17ème Siècle pour
désigner une pièce composée en mémoire d’un être cher. Pour ne citer qu’un exemple, le violiste*
Marin Marais composa un Tombeau à Monsieur de Sainte-Colombe en hommage à son Maître tant
regretté. En 1914, Ravel se lance à son tour dans la composition d’un « Tombeau » en hommage à l’un
de ses modèles, François Couperin (1668-1733), l’un des Grands Maîtres du clavecin et de la musique
baroque française. Ravel remet en effet au goût du jour dans cette pièce des danses oubliées comme la
Forlane, le Menuet* et le Rigaudon. Ces trois danses légères et gracieuses sont précédées d’un
Prélude pour former une courte Suite* en quatre mouvements. On peut rapprocher ces danses
françaises anciennes d’une autre composition antérieure de Ravel, la célèbre Pavane pour une infante
défunte (1899).
C’est dans les circonstances très particulières de la Première Guerre Mondiale que Ravel entreprend
cette pièce qui n’a de funèbre que son titre. Le choix du mot « Tombeau » n’est toutefois pas anodin
car Ravel dédie chacun des mouvements de cette suite à un ami cher, mort au front. Pensée d’abord
comme une suite pour piano seul, Ravel en réalise ensuite l’orchestration* début 1920. Une
orchestration tout en raffinement et en nostalgie, avec un rôle prédominant confié au hautbois* qui
ouvre cette œuvre de manière virtuose. ! EN BREF
Titre Le Tombeau de Couperin
Compositeur Maurice Ravel (1875-1937), français
Date de création février 1920, Paris
Genre suite orchestrale
Durée 16’
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PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL (retrouvez ici tous les mots signalés*)
Bois : famille d’instruments à vent construits en bois et dont le son est produit par la vibration d’une
anche ou par le passage de l’air sur un biseau. Les principaux instruments de la famille des bois de
l’orchestre sont la flûte, le hautbois, la clarinette et le basson.
Coda : dernière partie d’une pièce musicale ou d’un mouvement.
Concerto Grosso : pièce instrumentale pour cordes très en vogue en Italie au début 18ème Siècle dans
laquelle dialogue deux ensembles d’instruments : un petit groupe de solistes (le concertino) et le reste
de l’ensemble instrumental (le ripieno).
Cuivres : famille d’instruments à vent construits généralement en métal et donc le son est produit
grâce à une pièce de métal creusée contre laquelle vibrent les lèvres du musicien. Cette pièce
commune à tous les cuivres (mais de proportions différentes selon la taille de l’instrument) est appelée
‘embouchure’. Les principaux instruments de la famille des cuivres de l’orchestre sont la trompette,
le cor, le trombone et le tuba.
Divertimento : pièce instrumentale divertissante, d’esprit léger qui à ses origines était prévu pour être
jouée en plein air lors de festivités.
Hautbois : instrument à anche double de la famille des bois (voir plus haut)
Menuet : danse de cour d’origine française très en vogue au 18ème Siècle et caractérisée par son
rythme léger à 3 temps, avec appui sur le premier temps.
Orchestration : opération de réécriture d’une œuvre musicale qui consiste à confier à différents
instruments, voire à un orchestre entier une musique écrite à l’origine pour un seul instrument.
Suite : composition instrumentale reposant sur une succession de pièces contrastées qui trouve son
origine à l’époque baroque où elle regroupait alors plusieurs danses.
Symphonie : pièce instrumentale de grande envergure pour orchestre. Le modèle classique de la
symphonie en quatre mouvements a été fixé au 18ème Siècle par Joseph Haydn qui en composa une
centaine.
Vents (ou instruments à vent) : catégorie d’instruments de musique caractérisée par le fait que le son
est produit par le passage de l’air (le vent) dans l’instrument.
Violiste : musicien qui joue de la viole de gambe (instrument voisin du violoncelle très en vogue au
17ème Siècle mais qui ne sera plus guère usité après 1750). On en trouve une belle illustration dans le
film « Tous les matins du monde » du réalisateur Alain Corneau qui retrace la vie du violiste Marin
Marais et de son maître Monsieur de Sainte-Colombe.
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