
 
 
 
Arrestation 
mouvementée et 
l’emprisonnement  
de journalistes 
Occidentaux… 
 
 
… mais un pays 
sous perfusion 
internationale 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’économie 
birmane officielle 
au bord de la 
faillite... 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
… malgré un fort 
potentiel et la 
vitalité du secteur 
informel 
 
 
Mme Suu Kyi : 
l’épine dans le 
sur la route qui relie la capitale Vientiane, à Luang Prabang, faisant 
25 morts au total.  
 
C’est dans ce contexte que les deux journalistes européens 
et leur traducteur américain ont été arrêtés le 4 juin dernier, au cours 
d’un affrontement entre les soldats laotiens et les rebelles Hmong. 
D’abord accusés du meurtre d’un des militaires, ils ont ensuite été 
condamnés le 30 juin, au cours d’un procès expéditif, à 15 ans de 
prison pour « obstruction à l’activité des forces de sécurité et 
détention illégale d’explosifs ».  
C’était sans compter avec les Etats-Unis qui, certes, n’ont 
pas dénoncé officiellement l’attitude des autorités laotiennes mais 
qui disposaient d’un moyen de pression conséquent. Un accord 
commercial bilatéral doit être en effet prochainement signé entre les 
deux pays. En aucun cas, Colin Powell et le représentant au 
commerce Robert Zoellick, appuyés par le Congrès, ne veulent 
remettre en question la signature de cet accord. L’ambassadeur 
américain, sur place, soutient aussi pleinement le projet, convaincu 
des retombées positives sur le pays. L’Europe, de son côté, a brandi 
la menace d’une baisse de l’aide financière. Or le Laos vit sous 
perfusion. Ce sont l’Union Européenne (UE), le Japon et le FMI, 
dont l’aide représentait, en 2001 14% du PIB, qui le maintiennent en 
vie depuis de nombreuses années. Et ceci d’autant plus que les 
recettes issues du tourisme devraient fortement régresser en 2003. Le 
SRAS et, maintenant, l’arrestation abusive des ces trois Occidentaux 
dans le climat actuel d’insécurité rendent en effet le Laos beaucoup 
moins attractif – après une forte croissance du nombre de voyageurs 
ces cinq dernières années. 
 
De l’autre côté de la péninsule indochinoise, le Myanmar. A 
nouveau, un pays montagneux mais qui, lui, a la chance de posséder 
pas moins de 2832 km de côtes maritimes.  
Cette ouverture physique sur la mer ne l’a pourtant pas 
empêché de vivre quasiment en autarcie depuis plus de trente ans. 
L’Europe et  les Etats-Unis lui ont d’ailleurs retiré la plupart des 
privilèges qu’ils octroient d’habitude aux pays en développement. 
Les sanctions telles que l’embargo sur les armes ou le gel des avoirs 
principaux viennent d’être renforcés par l’Union Européenne.  
L’économie officielle traverse, elle, une crise profonde. Le 
secteur bancaire est proche de la faillite. L’inflation à deux chiffres 
continue d’augmenter – mais plus modérément depuis février –  
tandis que le kyat poursuit sa chute inexorable face au dollar. 
Pourtant, l’importance de ses réserves naturelles, son 
potentiel agricole et le tourisme pourraient favoriser son décollage. 
Mais le commerce de la drogue apparaît beaucoup plus profitable 
aux yeux de la junte militaire qui entretient activement l’économie 
informelle. 
 
Rien ne semble pouvoir ébranler la dictature birmane, pas 
même la chef de file de l’opposition birmane et prix Nobel de la Paix