Introduction à l’Astrophysique Série 9: Corrigé Laboratoire d’Astrophysique http://lastro.epfl.ch Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne Semestre de printemps 2014 Exercice 1 : Collisions d’étoiles a) A partir des tables, la masse et le rayon d’une naine M0 (classe de luminosité V) sont M = 0.51 M et R = 0.63 R respectivement. Si la densité de masse des étoiles dans le voisinage du Soleil est ρ = 0.05 M pc−3 , alors le nombre d’étoiles par parsec cube est estimé à n = ρ/M = 0.098 pc−3 . (1) Le volume spatial galactique moyen occupé par une étoile de classe M0V est Vespace = 1/n = 10.2 pc3 , et le volume d’une étoile M0V est (R = 6.955 × 108 m) : 4 Vetoile = πR3 = 3.52 × 1026 m3 = 1.20 × 10−23 pc3 . 3 La fraction de l’espace galactique occupée par les étoiles est : f= Vetoile = nVetoile ≡ 1.18 × 10−24 . Vespace (2) b) Si une étoile M0V traverse le disque galactique, alors le libre parcours moyen entre deux collisions est donné par l = 1/nσ, où la section efficace de collision est : σ = π(2R)2 = 2.41 × 1018 m2 = 2.53 × 10−15 pc2 . (3) Le libre parcours moyen est donc l = 1/nσ = 4.03 × 1015 pc. Si l’épaisseur du disque galactique vaut z ' 1 kpc, alors la probabilité d’une collision de l’étoile durant sa traversée est extrêmement faible est vaut seulement z/l ' 2.48 × 10−13 . 1 Série 9: Corrigé Exercice 2 : Taux de formation d’étoiles dans la Galaxie a) Notre Galaxie est une galaxie spirale pour laquelle la majorité du gaz et de la poussière sont contenus dans un fin disque d’environ 20 kpc de rayon. C’est à partir de ce gaz que les étoiles naissent et c’est effectivement dans cette région que le gros de la formation stellaire de la Galaxie se produit. Le taux de formation stellaire (SFR) donné dans l’énoncé étant exprimé en unité de surface, il nous suffit de multiplier le SFR par la surface du disque pour obtenir la masse stellaire formée par année : M = (5 M pc−2 Gyr−1 ) · π (2 × 104 pc)2 · (10−9 Gyr/yr) = 6.28 M /yr (4) b) Le nombre d’étoiles qui naissent chaque année dans le disque, si on considère des étoiles naines M0V de ∼ 0.5 M est donc d’une douzaine d’étoiles. Exercice 3 : Rayon d’Einstein Pour une source située à l’infini, nous pouvons considérer que l’expression du rayon d’Einstein : r θE = 4GM Dls = c2 Dol Dos r Dls Dos ∼ 1 et ainsi obtenir 4GM 1 c2 Dol (5) En considérant les différentes valeurs numériques données, nous trouvons : a) Pour le Soleil, M = 1.99 × 1030 kg et Dol = 1.496 × 1011 m. En remplaçant dans l’expression du rayon d’Einstein, on trouve alors que θE = 1.97 × 10−4 rad = 41.000 . C’est-à-dire que le rayon d’Einstein du Soleil est beaucoup plus petit que son rayon angulaire (R /Dol = 0.27◦ ). Il est donc impossible de voir des images multiples d’un objet situé derrière le Soleil. Par contre, la déviation des rayons lumineux passant à proximité du Soleil et provenant d’étoiles d’arrière plan est mesurable et vaut α = 1.7500 . b) Pour une galaxie de 1012 M située à Dol = 1250 Mpc= 3.85 × 1025 m, on trouve θE = 1.24 × 10−5 rad = 2.5500 . Le rayon apparent d’une telle galaxie vaut R/Dol = 1.6 × 10−5 rad = 3.300 , ce qui est comparable au rayon d’Einstein. Il y a donc possibilité d’observer des images multiples ou des anneaux d’Einstein. c) Pour un amas de galaxies de 1015 M possédant un décalage vers le rouge z =0.5, on trouve θE =3.91×10−4 rad = 80.700 . Le rayon apparent d’un tel amas vaut R/Dol = 8.0 × 10−4 rad = 16500 . Il y a donc possibilité d’observer des images multiples, typiquement des arcs gravitationnels. 2