Histoire – Anis
Des fouilles en Mésopotamie ont montré que l’on mettait déjà des graines d’anis dans les tombes au 16e
siècle avant J.-C. pour témoigner aux morts un profond respect.
Cette plante annuelle, fine et très gracieuse, est cultivée chez nous également depuis des siècles. L’édit
de Charlemagne au 9e siècle après J.-C. – chaque herbe cultivée dans le cloître de Saint-Gall devait l’être
également sur toutes les terres qu’il administrait – a entraîné une large diffusion de l’anis dans toute
l’Europe. Au Royaume-Uni d’Angleterre, l’anis était tellement précieux qu’il était frappé d’un impôt. Les
marins et futurs colons amenèrent l’anis jusqu’en Amérique, où les Shakers continuèrent de le cultiver
dans des jardins spéciaux pour plantes médicinales et liées à des superstitions. Il n‘est donc pas étonnant
que l’anis ait joué un rôle important dans différents ouvrages consacrés aux superstitions et aux
coutumes.
Botanique et culture
Nom: Anis – Pimpinella anisum
Ombellifères (Apiaceae)
Nom populaire: Anis vert
L’anis est une plante qui a besoin de beaucoup de soleil et de chaleur. Au début du Moyen Âge, on le
cultivait également au nord des Alpes, bien que la récolte y soit généralement plutôt maigre.
La plante doit être semée au début du printemps, directement à l’endroit où elle poussera par la suite, et
éclaircie après la levée. Le sol autour des jeunes plantes doit être biné et sarclé à plusieurs reprises.
L’anis, qui pousse très lentement au départ, risque fort sinon d’être envahi par la mauvaise herbe. Des
semences fraîches sont indispensables (elles ne germent plus au bout de 2 ans). Les ombelles de l’anis
(Pimpinella anisum) ne viennent pas toutes ensemble à maturité, mais les unes après les autres. Pour la
récolte des graines, on coupe les plantes près du sol dès que les extrémités des fruits prennent une
coloration gris-vert.
Durant les dernières années, on a malheureusement observé un recul de la culture professionnelle de
l’anis sous la pression de la concurrence. L’anis étoilé (Illicium verum), meilleur marché, qui provient de
petits arbustes et arbrisseaux à feuilles persistantes cultivés en Asie du Sud-Est et aux Caraïbes, évince
de plus en plus notre anis sur le marché.
L’anis est utilisé comme plante répulsive pour écarter les chenilles et les pucerons de la piéride du chou,
car il attire les guêpes prédatrices qui se nourrissent de ce parasite.