Le petit botaniste Groupe Solabia Clin d’œil ethnobotanique Fév. 01 – N° 29 Dans sa collection “Découvertes et invitation aux voyages”, Le petit botaniste vous invite sur la Route des Epices : “Il était une fois l’Anis vert et l’Anis étoilé” T rait d’union entre l’Orient et l’Occident, l’anis vert et l'anis étoilé sont fréquemment associés, voire même confondus, en raison de leur odeur et de leur saveur très voisines. Utilisés depuis des temps immémoriaux comme condiment, ces deux fruits font partie des épices qui se sont le mieux adaptées à nos palais occidentaux. Aujourd'hui encore, leur subtile saveur sucrée, doublée d'une sensation gourmande, font le bonheur des confiseurs et des liquoristes. Les inconditionnels du pastis et autre anisette, dignes successeurs de César et Maître Panisse, ne me contrediront pas, eux qui ont goûtés aux charmes rafraîchissants du “Pastaga”, à l’ombre d'un café marseillais…peuchère, que c'est bon! Il est incontestable que l'anis vert et l'anis étoilé ont toujours été le symbole du bien-être, de la convivialité et de la gourmandise. Ces graines du soleil sont à la base de bien d'autres élixirs aux vertus apéritives et digestives tels l'ouzo en Grèce, le sambuco en Italie, le raki au MoyenOrient... Et qui ne garde pas dans ses mémoires d’enfant, le doux souvenir des sucettes à l’anis ou des dragées de Flavigny au cœur croquant? Comment la cosmétique pourrait-elle rester insensible à ces deux monstres sacrés de "l'aroma-plaisir" ? Anis vert et anis étoilé sont des pourvoyeurs de bien-être et de mieux-être. Leurs huiles essentielles présentent des propriétés stimulantes et antibactériennes qui confèrent à la peau et aux cheveux vitalité et tonicité. Ces épices sont particulièrement recommandées dans des soins peaux grasses, des crèmes gourmandes "réveil matin" au joli vert anisé, mais également dans des mousses toniques pour le bain, des baumes capillaires ou encore dans des élixirs revitalisants… À très bientôt sur la Route des Epices, L’anis vert (Pimpinella anisum) est originaire du pourtour méditerranéen. Cultivé depuis plus de 4000 ans en Egypte, cette petite ombellifère annuelle de 30 à 40 cm de hauteur porte des feuilles duveteuses et des fleurs jaunes en ombelles, qui donneront ces graines grisvert. L’anis vert est employé depuis des millénaires pour ses propriétés médicinales et aromatiques, en particulier en Grèce et à Rome. Hippocrate le cite à maintes reprises dans ses écrits quant à Pline l’Ancien, il lui accorde d’innombrables vertus : parfumeur d’haleine, anti-douleurs, somnifère, aphrodisiaque, … Bien que fondées sur l’empirisme, ces assertions, qui seront suivies par nombre de médecins du Moyen-Age, ne sont pas dénuées de fondement. L’anis vert présente en effet des propriétés médicinales indéniables. Carminatif, stomachique et galactagogue, il facilite la respiration, active la circulation, et tonifie le cœur. L’anis étoilé, ou badiane (Illicium verum), nous vient d'un arbre de Chine, appartenant à la famille des Magnoliacées. Pouvant atteindre 8 m de hauteur, le badianier porte des feuilles luisantes et des fleurs aux nombreux pétales jaune pâle. Il produit de curieux fruits en forme d'étoile, à l’odeur anisée encore plus marquée que celle de l’anis vert. Remède populaire ancestral, les chinois utilisent la badiane pour soigner les rhumatismes, corriger la mauvaise l’haleine et soulager les maux de dents. En Russie, où elle apparaît au XIIIème siècle, la badiane est très appréciée en infusion. En Europe occidentale, l’intérêt pour l’anis étoilé est tel que tout ce qui concernait sa récolte, sa mouture et son utilisation relevait de la “Ligue des Anysetiers du Roi”. Dotée de propriétés énergétiques et diurétiques, la badiane soigne efficacement tous les troubles digestifs. pour d’autres découvertes botaniques… Le petit botaniste