de Montfort Khlopova Anna Février 2014
Présentation.
L’impact de la crise sur les PME Russes.
Doctorat Directeur de Thèse : Jacques Sapir
Sommaire.
Introduction.
1. Les moyens de résistance des PME russes face à la crise.
2. Le comportement des banques vis-à-vis des PME pendant la crise.
3. Le rôle des grandes entreprises face aux PME pendant et après la crise.
Conclusion.
!
Introduction.
Par rapport à la crise de 1998, plutôt locale, la crise de 2008 fut la première grande crise
mondiale subite par la Russie post soviétique. Elle nous montre à quel point l’économie russe est
intégrée dans le système économique globale et que les problèmes de ce système sont devenus
inévitablement ceux de l’économie russe.
Si la crise de 1998 reflète l’époque chaotique des années 90, la crise de 2008 est plutôt le reflet
de la nouvelle ère économique russe des années 2000. Une ère les entrepreneurs commencent
à payer leurs impôts, ou les banques attribuent des crédits à la consommation, etc.
La crise de 2008 n’est pas aussi soudaine et brusque que la crise de 1998. Elle est prévisible ce
qui a permis à certaines entreprises de se préparer. Bien sûr le potentiel de résistance à la crise
varie selon chaque entreprise. Les PME et les grandes entreprises n’ont ni les mêmes méthodes
ni les mêmes moyens de se préserver des effets de la crise.
Si les grandes entreprises ont des possibilités de recourir à l’aide d’Etat, les petites et les
moyennes entreprises ont beaucoup plus de difficultés pour recourir à ce même type d’aide.
Plusieurs facteurs sociaux, économiques et politiques les rendent plus vulnérables face aux
changements économiques. La crise de 2008 est vécue comme un moment cruciale pour
beaucoup de PME. Il faut soit mobiliser toutes ses forces, soit accepter la défaite. Quelles ont été
les solutions des entrepreneurs pour continuer leurs affaires et renaitre de l’après 2008?
Comment s’en sont-ils sorti?
Pour analyser l’état et les actions des PME face à la crise et comprendre les facteurs qui
accentuaient leur vulnérabilité durant ce bouleversement économique, nous nous poserons les
questions suivantes en basant notre démarche sur les PME des deux grandes villes de Russie
Moscou et Saint-Pétersbourg :
1) Quels moyens ont utilisé les PME pour résister à la crise ?
2) Quelles furent l’action et la politique des banques vis-à-vis des PME pendant la crise ?
3) Quel rôle jouent les grandes entreprises sur la survie des PME pendant et après la crise ?
1. Les moyens de résistance des PME russes face à la crise.
Les réactions des PME russes face à la crise ont été très différentes. Ceci est lié au fait que
chaque entreprise était impactée à des niveaux différents et mettait donc en place des moyens
adaptés de résistance en fonction de ses capacités. Certaines PME n’ont même pas senti les
effets de la crise, d’autres s’étaient préparées en avance pour parer au pire, certaines se sont
complétement ruinés et ont été obligées de cesser leurs activités.
L’attitude des entrepreneurs face à la crise de l’année 2008 dépend aussi beaucoup des
facteurs historiques et personnels qui influencent chaque homme et chaque entreprise.
Certains chefs d’entreprises qui ont survécu à la crise de 1998 ont acquis la certitude d’une
certaine immunité face aux changements économiques de la Russie moderne et la confiance
en eux pour faire face à toute sorte des situations. Voici ce qui nous dit sur ce sujet Evgeniy
Tsarev :
« Je pense que nous, les russes, vivons dans la crise en permanence, nous sommes tous
immunisés contre elle. L'Homme russe est tout le temps en attente d’être attaqué. On est
tellement habitué à un tel état des choses qu’on se dit : « Il n’y a pas d’argent, ce n’est pas grave.
Aujourd’hui c’est la crise, mais demain la situation sera meilleure. » Nous sommes vaccinés
psychologiquement contre la crise. Et en ce qui concerne la crise de 98, c’est pareil. De la même
façon qu’en 98, nous n’avons aujourd’hui que des commandes avec de petit budget. Aussi je
voulais vous dire que je considère que la crise est une chose très positive pour les affaires. La
crise stimule la fantaisie, contribue au développement, fait naître de nouvelles idées. En période
de crise nous cherchons de nouvelle solution. Nous réalisons des choses qui sembleraient
impossible à réaliser en temps normal. La crise nous pousse vers le progrès. »1
Les entrepreneurs, qui ont monté leurs affaires dans les années 2000 ont été habitués à une
économie en hausse. Ils ne sont pas passés par la crise de 1998 et donc ont du faire face aux
obstacles sans être « immunisés » contre ces derniers.
Pour faire face à la crise les dirigeants des PME ont utilisé des techniques très variées. Une
des méthodes les plus répandues a été le licenciement des effectifs. Les employés restants,
devant prendre à leur charge les taches des licenciés. La réduction du nombre des salariés
était une mesure vitale pour beaucoup de chefs d’entreprises. Voici ce que nous dit sur ce
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sujet Dmitriy Gulayev , entrepreneur de Saint-Petersbourg dans l’interview effectué au
Printemps de l’année 2009 :
« Nous, les entrepreneurs, n’avions pas de choix face à la crise, il nous fallait réagir. La
réduction du nombre de salariés était une mesure de survie pour nos entreprises. Dans certains
cas il ne s’agissait pas de licenciement au sens propre du terme mais il s’agissait de créer des
conditions insupportables pour les employés qui les poussent à quitter leurs postes. Il est sûr
que beaucoup de très bons spécialistes ont perdu leur travail et cela est très triste. Une telle
situation peut seulement s’expliquer par le fait que pour nous, dirigeants, la survie de nos
entreprises était plus importante que la perte d’une partie du personnel»2
Certains chefs d’entreprises ont préféré garder leurs employés mais tenter de résister à la
crise en développant leur marché en dehors de leur ville ou même en dehors de leur pays.
Cela pouvaient par exemple être l’ouverture au marchés rapprochés des pays de la CEI, sans
toutefois se risquer aux marchés très éloignés ou trop différents.
« Oui, bien sûr, nous essayons de résister à la situation économique d’aujourd’hui. Si
auparavant nous avions pour cible le marché russe, aujourd’hui nous essayons de vendre nos
produits aux ex pays de l’URSS. Par exemple, nous avons développé une collaboration avec
l’Ouzbékistan. »3
Ensuite la restructuration des entreprises, plutôt le développement de nouvelle gamme de
service était une autre solution pouvant permettre aux entrepreneurs de maintenir en vie leurs
entreprises. S’adapter à la demande des clients et aux nouvelles tendances en cette période
difficile, était un atout que certains hommes d’affaires russes testaient et qui fonctionnait tout en
changeant les fondements de leurs entreprises.
Voici ce que nous dit Evgeniy Tsarev entrepreneur dans l’événementiel, sur ce sujet:
« Le nombre des commandes privées a diminué. A partir du mois de janvier nous n’avons
presque plus eu de clients. Notre effectif était réduit et nous ne recevions plus de revenus depuis
déjà plusieurs mois. Oui bien sûr, nous avons essayé d’utiliser différents nouveaux moyens pour
sortir de cette situation. Si auparavant nous proposions nos services uniquement à Saint-
Pétersbourg, nous avons du évoluer et proposer nos services dans d’autres villes et d’autres
régions. Nous nous essayions même à la collaboration avec l’étranger. Pour survivre nous avons
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A!Natalya Chevtchenko, entrepreneur dans le domaine de la distribution des accessoires médicaux pour les hôpitaux,
Moscou 2009!
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