2nd Congrès international pour une recherche responsable sur les

2nd Congrès international
pour une recherche responsable
sur les cellules souches :
Les cellules souches non embryonnaires
confirment leur efficacité thérapeutique.
L’avenir de la médecine régénérative repose sur elles.
La recherche sur les cellules souches et ses perspectives en matière de médecine régénérative a suscité des
fantasmes et une course à la surenchère des annonces. Elle a aussi engendré, à un rythme accéléré, des
découvertes scientifiques majeures pour l’amélioration de la santé humaine.
Dans ce cadre, plusieurs organisations, l’Académie pontificale pour la Vie, la Fondation Jérôme Lejeune, la
Fédération internationale des associations médicales catholiques, le Comité bioéthique de Monaco ont réuni un
congrès scientifique pour répondre à l’ensemble de ces interrogations fondamentales actuelles.
Intitulé « Cellules souches somatiques adultes : nouvelles perspectives », ce 2nd congrès international pour une
recherche responsable sur les cellules souches s’est tenu à Monaco du 26 au 28 novembre 2009, devant 500
participants.
Il a permis la présentation des travaux actuels des meilleurs experts, spécialistes en cellules souches adultes,
cellules de sang de cordon et cellules reprogrammées (iPS).
2
Un évènement d’abord scientifique et multidisciplinaire
L'objectif de cette 2nde édition était avant tout scientifique : il s'agissait de faire le point sur les recherches
actuelles avec les cellules souches ayant déjà des applications cliniques, ou s'ouvrant sur des applications
cliniques.
Le congrès a réuni un éventail large de présentations, d'une grande variété, et qui font saisir l'ampleur du champ
d'investigation qui s'offre aujourd'hui dans le domaine des cellules souches adultes. Toutes ces études étaient
d'excellente qualité, et supposaient un travail persévérant et attentif mené depuis plusieurs années.
Présentant des travaux remarquables ou inédits
Parmi les travaux présentés, certains ont retenu plus particulièrement l’attention des observateurs :
1) deux rapports sur l'usage des cellules souches pour la guérison des brûlures (JJ.Lataillade) et des maladies
de la peau comme l’épidermolyse bulleuse, une terrible maladie génétique (J Wagner).
Par leurs applications thérapeutiques immédiates, ces travaux ont confirmé avec force l’intérêt de l’utilisation
des cellules souches non embryonnaires sur le plan thérapeutique comparée aux résultats théoriques et
expérimentaux attribuées aux cellules souches embryonnaires humaines.
2) un rapport sur l'utilisation des cellules progénitrices hépatiques pour la réparation des lésions du foi. (E.Sokal)
3) un travail sur l'ingénierie tissulaire fœtale avec des cellules souches de liquide amniotique, avec de beaux
résultats obtenus (reconstruction de la trachée sur le nouveau né) (D.O.Fauza)
4) l'espoir que soulèvent les travaux de M.Scolding sur l'utilisation des cellules souches adultes pour la
correction des maladies neurologiques (Sclérose en plaques en particulier)
5) les bons résultats obtenus avec les infusions de cellules souches adultes sur l'ischémie des membres
inférieurs, en particulier chez les patients diabétiques, présentés par Zhong Chao Han, et revus sur le plan
fondamental par G.Uzan.
6) l'explication claire donnée par Andreas Zeiher sur le fait que les cellules souches de moelle osseuse,
injectées dans les coronaires chez des patients venant de faire un infarctus du myocarde, ne semblent pas avoir
d'effet quand le malade va bien et a une fraction d'éjection ventriculaire voisine de la normale, tandis qu'elles
exercent un effet très positif chez les malades qui présentent une forme sévère d'infarctus du myocarde, avec
tendance à la dilatation ventriculaire. Cet effet paradoxal s'explique par le fait que les cellules souches
administrées ont une action paracrine et d'angiogénèse qui ne se manifeste que lorsqu'elle devient nécessaire,
lorsque le malade ne récupère pas fonctionnellement de son infarctus.
7) des travaux essentiels de recherche fondamentale sur les iPS (amélioration de leur productivité en explorant
les mécanismes de reprogrammation)
En annexe : présentation de l’ensemble des interventions
3
A l’écoute des préoccupations éthiques
Le Congrès était en même temps mu par une préoccupation éthique, et il avait été choisi dès le départ de ne
retenir que les travaux faits dans des conditions respectueuses de la vie et de la dignité humaines. Cela écartait
de prime abord les études portant sur les cellules souches embryonnaires humaines (hES), qui ne sont rendues
possibles que grâce à la destruction d'embryons humains, et qui ramènent ces embryons au rang de matériel de
laboratoire, disponibles à souhait.
De plus, ces études ne pouvaient entrer dans le cadre épistémologique du congrès, puisqu'elles ne peuvent
pas déboucher sur une application clinique, à cause du rejet immunologique des cellules hES par le receveur, et
à cause du caractère tumorigénique des cellules hES pluripotentes, non différenciées. Rappelons que les
échecs répétés des tentatives de "clonage thérapeutique" chez les primates et l'homme ont fait s'évanouir les
illusions que certains entretenaient de pouvoir préparer des cellules hES immunocompatibles avec le patient
receveur potentiel, à partir d'embryons humains créés par transfert de noyau de cellule somatique du patient.
En dépit de ces préoccupations éthiques et épistémologiques, la matière du Congrès était plus qu'abondante,
puisque les cellules souches somatiques, dites "adultes" et les cellules souches du placenta et des annexes -
en particulier du cordon ombilical - sont depuis longtemps utilisées au chevet du malade. De plus, la
démonstration par Shinya Yamanaka en 2006 que l'on pouvait "reprogrammer" des cellules somatiques,
différenciées, de l'organisme humain adulte, en cellules non différenciées, pluripotentes, de type embryonnaire,
appelées "iPS" (induced pluripotent cells) a révolutionné la prospective des cellules souches, rendant plus ou
moins obsolètes les cellules souches embryonnaires humaines. La méthode de production des iPS ne
nécessitant aucune destruction d'embryon humain et respectant en tous points l'éthique de la recherche, les
résultats des études faites sur les iPS ou avec les iPS ont pu être intégrées au programme du Congrès.
L'ensemble des travaux présentés n’ont fait que souligner le contraste qui existe entre les recherches sur les
cellules souches embryonnaires, qui n'ont pas eu et ne peuvent avoir d'applications cliniques, et les recherches
sur les cellules souches adultes ou du sang de cordon ombilical, qui s'ouvrent toutes sur des applications
cliniques immédiates.
Enfin, tous les présentateurs se sont montrés très attentifs au risque de publicité sur leurs travaux,
s'accompagnant de promesses excessives, comme ce qui s'est passé avec la thérapie génique. Ils sont de plus
très conscients des risques possibles qui accompagnent l'application clinique de leurs efforts. Mais ils sont aussi
déterminés à utiliser la ressource thérapeutique inédite que représentent les cellules souches, pour le plus
grand bien des patients.
4
A propos du comité scientifique
Le Congrès était présidé par le Pr. Eliane Gluckman, ancien chef du service hématologie et greffe de moelle osseuse de
l’hôpital St Louis de Paris, auteur de la 1ère greffe de sang de cordon réussie dans le monde.
Le Pr Gluckman était assistée dans le comité scientifique par :
- le Pr Hal Broxmeyer, PhD Président du Walther Oncology Center et professeur en microbiologie et immunologie à
Indianapolis (USA)
- le Pr Colin McGuckin, PhD Président du Centre de recherche en thérapie cellulaire à Lyon
- Le Pr Jacques Suaudeau, MD, PhD, chirurgien. Ancien chercheur associé au National Institutes of Health (NIH)
(Bethesda, USA) et au Massachusetts General Hospital (Boston). Responsable de la section scientifique de
l’Académie Pontificale pour la Vie.
- le Pr Angelo Vescovi, MD, PhD, professeur de biologie, directeur scientifique du Centre de recherche sur les
cellules souches à Milan et de la Fondation Neurothon Onlus.
A propos des organisateurs
L’Académie Pontificale pour la Vie
Depuis sa création en 1994, l’Académie Pontificale pour la Vie a pour objet premier d’étudier les questions éthiques
soulevées par l’avancée de la biologie dans le champ médical. A ce titre, elle entretient au-delà des convictions
philosophiques et religieuses des relations avec de nombreuses personnalités de la communauté scientifique et médicale
internationale. En 2006, elle a eu l’initiative de l’organisation du 1er congrès international sur les cellules souches à Rome.
La Fondation Jérôme Lejeune
Reconnue d’utilité publique, la Fondation Jérôme Lejeune finance chaque année une centaine de programmes de recherche
scientifique. Elle est notamment le premier financeur en France de la recherche sur la trisomie 21. Soucieuse de
développer des thérapies innovantes, la Fondation Jérôme Lejeune finance depuis un an, dans le cadre d’un consortium de
recherche internationale en thérapie cellulaire à partir des cellules souches adultes et de sang de cordon ombilical
(Novussanguis), huit projets de recherche internationaux dans la perspective d’applications cliniques.
La Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques (FIAMC)
Fondée en 1966 pour répondre au besoin de fédérer au niveau international et européen les médecins catholiques, la
FIAMC finance des congrès scientifiques pour favoriser les échanges.
Le Comité Consultatif Bioéthique de Monaco
Créé et présidé par l'archevêque de Monaco, il est consultatif et diocésain. Il se réunit autour d’experts pour examiner les
questions relevant de sa compétence : législation relative à la bioéthique, avancées scientifiques et biotechnologiques,
problèmes éthiques.
Un 2nd Congrès international
relatif à la recherche responsable sur les cellules souches ?
En 2006 a eu lieu à Rome le 1er congrès scientifique international relatif à la recherche responsable sur les cellules souches
adultes. L’interrogation centrale de cet évènement « Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ? Aspects
scientifiques et problèmes éthiques » a rencontré un vif succès : plusieurs centaines de spécialistes internationaux se sont
déplacés pour prendre connaissance des investigations des plus grands experts sur l’usage clinique des cellules souches,
en distinguant, déjà, réalité et fausses espérances. Parmi ces experts on distinguait le professeur Yamanaka qui venait tout
juste d’identifier les facteurs de croissance capables de transformer des cellules corporelles en cellules souches
pluripotentes (cellules IPS). Cette découverte a révolutionné depuis la recherche sur les cellules souches et les perspectives
que l’on peut en attendre, notamment thérapeutiques.
5
ANNEXE
RESUME DES INTERVENTIONS AU CONGRES
SESSION I
H.E.Broxmeyer, Indiana University School of Medicine, Indianapolis
Amélioration de l'activité du sang de cordon et alioration de la prise des greffes.
H.E.Broxmeyer a été un des pionniers dans l'utilisation thérapeutique, dans le domaine hématologique,
des cellules souches du cordon ombilical, en collaboration avec E.Gluckman. Les cellules
hématopoïétiques qui dérivent de ces cellules souches sont très efficaces sur le plan hématopoïétique et
leur immaturité immunologique fait qu'elles sont bien acceptées chez les receveurs. Elles pourraient être
utilies avec un bénéfice encore plus grand si on arrivait à en augmenter le nombre et les capacités de
greffe dans l'organisme. Le progrès en ce domaine est à trouver dans le développement de techniques
innovatrices permettant d'accroître la proliration, la survie et l'auto-renouvellement de ces cellules
"progénitrices" des cellules hématopoïétiques qui se trouvent dans le sang de cordon ombilical, ainsi que
leur capacité à se greffer dans l'organisme. Plusieurs de ces techniques ont été étudiées et évaluées par
H.E.Broxmeyer et collaborateurs:
1) L'inhibition de l'antigène de surface CD26, qui manifeste son activité enzymatique au travers de la
Dipeptidase IV (DPPIV). La CD26/DPPIV est une peptidase extra-cellulaire qui clive les dipeptides de leur
N terminal dans les chaînes polypeptidiques. Elle contle la chémokine CXCL12/stromal derived factor 1
(SDF-1/CXCL12) qui est impliquée dans le déplacement des cellules hématopoïétiques, leur arrivée
dans leurs sites préférentiels (homing), leur mobilisation hors de ces sites, et leur survie. SDF-1/CXCL12
est clivée par CD26, produisant une forme inactive. L'inhibition de l'activi de CD26 accrt mobilisation,
homing, et greffe des cellules souches hématopoïétiques (KW Christopherson 2, j. of immunology, 2002;
C.Tian et L., Gene Therapy, T.B.Campbell et al, Stemn Cell Devpt, 4 july 2007).
La Diprotin A, un inhibiteur sélectif et réversible de CD26/DPPIV inhibiteur, accroit la greffe de ces cellules
hématopoïétiques dans l'organisme receveur. Elle est particulièrement intéressante losque les
échantillons de cellules souches disponibles sont réduits, ce qui est le cas avec les cellules du sang du
cordon ombilical. Grâce à cette technique H.E.Broxmeyer a pu utiliser avec bénéfice un échantillon de
sang de cordon conser conge depuis 25 ans.(Sang de cordon conservé 15 ans: HE Broxmeyer,
PNAS, janvier 7 2003)
2) - La chemokine stromal cell-derived factor-1 (CSDF-1) et son récepteur CXCR4 jouent un rôle essentiel
dans la greffe des cellules matopoïétiques et la repopulation de la moelle osseuse (Lapidot T, 2002).
Les manoeuvres qui accroissent l'activation de CXCR4 accroissent la greffe des cellules et leur
multiplication en cas de transplantation.
3)- D'autres mesures sont aussi à l'étude pour accroître l'effectivi des cellules souches du cordon
ombilical dans l'organisme receveur: par exemple l'utilisation de molécules comme le Rheb2 qui est un
RAS homologue, activateur de la mTOR kinase (TB Campbell, Blood, 15 oct 2009).
1 / 25 100%

2nd Congrès international pour une recherche responsable sur les

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !