
donc de 59,9 %. Après élimination des réponses non
exploitables, il restait 95 réponses. Les 95 médecins
interrogés ont en moyenne 52,9 ans, il s’agit d’hommes
dans 78,9 % des cas, et de femmes dans 21,1 %, dont 63,2 %
d’entreeuxsontinstallésàmoinsde10kmdel’établisse-
ment hospitalier le plus proche, et 36,8 % à plus de 10 km.
L’étude a concerné 52,1 % de femmes et 47,9 %
d’hommes. Aucun patient concerné par cette enquête
n’était âgé de moins de 30 ans, 21,3 % avaient entre 31 et
64 ans et 78,7 % avaient plus de 65 ans.
60 % des patients sont décédés à domicile ou en maison
de retraite (soit 57 cas) et 40 % dans un établissement
hospitalier (soit 38 cas).
Les causes de décès
Les patients décédés étaient atteints de cancer dans
64,2 % des cas, de maladie cardiovasculaire dans 29,5 %
des cas, de maladie neurologique dans 17,9 % des cas et
d’une autre pathologie dans 5,3 % des cas. Les autres
maladies citées étaient : l’insuffisance respiratoire, mixte
ou post-BPCO.
La durée d’évolution de leur maladie avant le décès a été
de moins de 6 mois dans 22,1 % des cas, et plus de 6 mois
dans 77,9 % des cas.
Concernant leur souhait sur leur lieu
de décès
70,6 % des patients (67) s’étaient exprimés, majoritaire-
ment pour finir leurs jours chez eux dans 63,2 % des cas, à
l’hôpital dans 7,4 % des cas. 29,4 % des patients (28) n’ont
pas exprimé leur volonté. Tous les patients souhaitant
mourir à l’hôpital (7) y sont décédés. 78 % des patients (74)
souhaitant mourir à domicile y sont décédés. Quant à ceux
qui n’ont pas exprimé de volonté particulière, ils sont morts
àl’hôpital pour 64 % d’entre eux (18).
Concernant leur accompagnement
à domicile
87,4 % des malades étaient entourés de membres de la
famille et/ou d’un entourage amical, 24,2 % étaient suivis
par un réseau ou une équipe mobile de soins palliatifs,
23,2 % bénéficiaient de l’HAD.
Les circonstances de l’hospitalisation
–Sur 38 hospitalisations, le décès est survenu au bout de
moins d’une semaine dans 59,5 % des cas, et plus d’une
semaine dans 40,5 % des cas.
–Dans 68,4 % il y avait des symptômes difficiles à
contrôler, dans 52,6 % une souffrance des aidants
familiaux, dans 13,2 % le patient était trop isolé, dans
2,6 % il y a eu des difficultés à trouver des collaborateurs
paramédicaux, dans 10,5 % ce sont d’autres raisons qui
ont motivé l’hospitalisation (nécessité d’amputation, AVC
et altération importante de l’état général, arrêt cardio-
respiratoire survenu tôt dans l’évolution de la maladie,
isolement du médecin traitant, nécessité de ponctions
pleurales itératives, détresse respiratoire).
–Les patients porteurs de cancer étaient les plus
nombreux, et sont morts autant à domicile qu’àl’hôpital
(odds ratio : 0,40 ; IC 95 % : 0,16-0,99). En revanche les
patients qui n’avaient pas de cancer sont beaucoup plus
souvent morts à domicile. Dans cette étude, les patients
cancéreux avaient donc moins de chance de mourir à
domicile que les patients non cancéreux.
Les patients ayant exprimé le souhait de mourir à
domicile avaient beaucoup plus de chance de mourir
effectivement chez eux que ceux n’ayant pas exprimés de
souhait.
Le fait d’exprimer un souhait de lieu de décès est donc
dans cette étude un critère primordial, puisque tous les
patients souhaitant mourir à l’hôpital y sont décédés, et
que la grande majorité de ceux souhaitant finir leurs jours
à domicile ont pu le faire.
Discussion
Malgré le souhait d’une majorité de Français de mourir à
domicile (EHPAD inclus), ils ne sont finalement que
37,1 % à le réaliser en 2010) [4].
Les médecins généralistes sont impliqués dans la gestion
de la fin de vie à domicile ; ils suivent une à trois situations
en moyenne par an [5].
Une récente revue de la littérature a analysé les facteurs
influençant le lieu de décès qui peuvent être classés en
trois catégories :
–des facteurs sociodémographiques et personnels (sexe,
âge, état matrimonial, soutien de la famille, préférence
du patient, niveau d’études) ;
–des facteurs épidémiologiques (la cause du décès,
l’évolution de la pathologie, le statut fonctionnel du
patient) ;
–des facteurs « écologiques » (caractère rural/urbain,
densité hospitalière, niveau d’équipement en maison de
retraite et offre de soins de proximité) [6].
D’autres facteurs possiblement associés au lieu de décès
de patients cancéreux ont été rapportés : les croyances, la
culture, l’ethnie, la relation avec les soignants, le type de
tumeur, le soutien familial, le support sanitaire [7].
La préférence du patient pour le domicile était l’un des
facteurs associés au décès au domicile [8]. Selon une revue
de la littérature publiée en 2000, la préférence des
patients pour le domicile comme lieu de décès variait de
48 à 100 % [6].
Dans notre étude nous avons mis en évidence des
éléments qui influencent le décès à domicile :
–le souhait exprimé par le malade de finir ses jours à son
domicile ;
–un patient âgé de plus de 65 ans ;
Recherche en soins primaires |Les facteurs facilitant le maintien à domicile du patient en fin de vie
88 MÉDECINE Février 2016
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