CMV MÉDIFORCE 2016 L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 5ÈME ÉDITION DU SCAN CMV MÉDIFORCE ÉDITO 2015… fin d’un cycle de dépression ou pause éphémère ? Pour la première fois depuis le lancement du SCAN CMV Médiforce, nous constatons que l’ensemble des indicateurs du moral des Professionnels Libéraux de Santé (PLS) se stabilise, sans pour autant repartir à la hausse. Paradoxal, pourrions-nous penser, alors que tout au long de l’année 2015, nous avons assisté à des débats animés sur la future loi Santé et l’évolution de l’économie de la santé ! Le poids grandissant des mutuelles, la volonté politique de généraliser le tiers payant, le déconventionnement des médecins… sont autant de sujets qui ont perturbé les PLS. Pour autant, malgré ce contexte chahuté, nous observons qu’ils s’adaptent progressivement à leur nouvel environnement socio-économique et aux changements des comportements de leurs patients ! Dans cette nouvelle édition 2016, nous avons souhaité mettre l’accent sur la manière dont les PLS perçoivent les évolutions de l’offre de santé et la révolution numérique à laquelle ils doivent faire face. Force est de constater en effet que la e-santé au sens large, la télémédecine, les innovations technologiques se diffusent et deviennent de plus en plus des réalités pour chacune des professions interviewées. C’est tout l’enjeu des années à venir… et les PLS semblent bien vouloir participer à ce mouvement ! Bonne lecture. Ariane Govignon, Directrice générale de CMV Médiforce GRAND ANGLE 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT P. 06 02 IADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET P. 20 IDES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE P. 38 03 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT UNE VISION DE LA SITUATION ACTUELLE DE SA PROFESSION QUI CESSE DE SE DÉGRADER LA VISION DE LA SITUATION ACTUELLE DE SA PROFESSION CESSE DE SE DÉGRADER Pour la première fois en cinq années de mesure, la note moyenne (sur 10) que les professionnels de santé attribuent à “la situation générale de la profession [qu’ils exercent]“ stoppe sa chute en restant stable sur un an, passant de 4,8 à 4,9. Les biologistes donnent cette année encore la plus mauvaise note (4,2), tandis que les infirmiers sont toujours les plus positifs (5,6), rejoints cette année par les kiné-ostéopathes et vétérinaires (qui passent respectivement de 5,2 à 5,6 et de 5,3 à 5,5). Notons que les pharmaciens et chirurgiens-dentistes voient aussi leurs notes remonter cette année, passant de 4,2 à 4,7 et de 4,2 à 4,4). Quand on s’attache à l’évolution de la proportion de PLS attribuant les notes les plus négatives (de 1 à 4 sur 10) on voit bien au global une augmentation (on passe de 28 % à 41 %). Mais quand on s’attache aux évolutions dans chacune des professions, on observe in fine une relative stabilité sur 4 années de mesure : seuls les radiologues et chirurgiensdentistes sont significativement plus nombreux au fil du temps à donner de “très mauvaises notes“. De 2012 à 2015, la part des radiologues attribuant une note comprise entre 1 et 4 passe ainsi de 27 % à 41 %, et celle des chirurgiens-dentistes passe de 32 à 53 %, alimentant ainsi le phénomène général de baisse de la note moyenne sur cette période. D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS LA SITUATION GÉNÉRALE ACTUELLE DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ SUR UNE ÉCHELLE DE 1 À 10 ? NOTE MOYENNE 5,7 16% 56% 5,4 5,2 4,8 4,9 5,0 4,2 4,6 4,4 5,5 5,6 5,6 8% 9% 7% 6% 7% 2% 2% 3% 5% 11% 12% 54% 53% 48% 44% 54% 48% 42% 61% 28% 31% 2011 2012 37% 2013 45% 41% CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 50% 2014 66% 62% 23% 27% 53% 48% 26% 2015 Total PLS Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 06 57% 3% 48% 69% 41% 4,7 Radiol. Biolog. Général. Chir-Dent. Vétérin. Kinés-Ostéo Infirmiers Pharmac. 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT LA VISION DE SA PROFESSION “DANS LES ANNÉES À VENIR“ STOPPE ÉGALEMENT SA CHUTE UNE VISION DU FUTUR DE SA PROFESSION QUI STOPPE ÉGALEMENT SA CHUTE MAINTENANT, TOUJOURS D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ DANS LES ANNÉES À VENIR ? NOTE MOYENNE 4,8 4,4 3,9 11% 6% 6% 5% 2% 40% 30% 33% 32% 55% 65% 65% 66% 2014 2015 49% 40% 2011 52% 43% 2012 2013 4,0 3,9 5,1 Total PLS Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 2% 3,3 2% 17% 3,7 2% 28% 3,3 0% 4,7 2% 70% Biolog. Général. 7% 5% 41% 43% 2% 74% 77% Chir-Dent. 4,0 24% 47% Radiol. 4,6 23% 52% 82% 4,4 Vétérin. 52% 52% Kinés-Ostéo Infirmiers Pharmac. Depuis que le Scan existe, la vision de la situation de sa profession “dans les années à venir“ est toujours plus sombre que celle de la situation actuelle. Il en est de même cette année : une forme de pessimisme règne bien sur les professions libérales de santé. Néanmoins cette vision du futur suit le même mouvement que celle du présent : pour la première fois, on n’enregistre pas de baisse de la note moyenne d’une année à l’autre, celle-ci passant de 3,9 à 4 sur 10. L’année dernière, deux professions se distinguaient par des notes significativement supérieures (les infirmiers) ou inférieures (les chirurgiens-dentistes) à la moyenne. Cette année, ils sont rejoints, les premiers par les vétérinaires et les seconds par les biologistes. La baisse de la note moyenne sur 5 années est liée bien sûr à l’accroissement (fort) de la proportion de PLS attribuant des notes très faibles (1 à 4) à la vision de la situation future de sa profession : on est passé en moyenne de 40 % à 65 %. Toutes les professions voient la part des très faibles notes croître, sauf les vétérinaires et kiné-ostéopathes, qui restent stables au fil du temps. Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 09 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT LE DÉCLIN DU “PROSÉLYTISME“ MARQUE LE PAS FIN DE LA BAISSE CONTINUE DE L’INTENTION DÉCLARÉE DE RECOMMANDER À UN JEUNE D’EXERCER SA PROFESSION EN LIBÉRAL ? Enfin, dernier indicateur-clef du “climat“, la baisse régulière de l’intention déclarée de recommander à un jeune d’exercer sa profession en libéral cesse cette année également (pas d’évolution significative sur un an). Il n’en reste pas moins qu’un PLS sur deux déclare qu’il ne le ferait pas (réponses probablement pas + certainement pas). D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, RECOMMANDERIEZ-VOUS À UN JEUNE D’EXERCER VOTRE PROFESSION EN LIBÉRAL AUJOURD’HUI ? Sur cette idée, les écarts à la moyenne au sein des 8 catégories de PLS interrogés sont plus importants que pour les deux indicateurs précédents. Et les biologistes sont cette année, comme depuis 3 ans, les moins enclins au prosélytisme. Seuls 24 % d’entre eux au total (réponses très certainement + certainement + probablement) recommanderaient à un jeune l’exercice de leur profession en libéral. À l’opposé, les kiné-ostéopathes sont 67 % à le dire. En quatre années, le mouvement général de baisse au sein des PLS pris dans leur ensemble cache le fait que les scores de 4 des 8 professions sondées sont en fait stables : aucune évolution significative en 4 ans des médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, vétérinaires, infirmiers et pharmaciens n’est à noter. Ce sont les 4 autres qui alimentent donc le phénomène de baisse (radiologues, biologistes, kinéostéopathes et infirmiers perdent tous entre 20 et 21 points en 4 années de mesure). 71% 67% 57% 47% 50% 55% 15% 19% 44% 36% 24% 17% 35% 34% 6% 8% 9% 2011 2012 2013 39% 39% 7% 16% 19% 19% 24% 62% 17% 44% 5% 39% 27% 37% 37% 37% 37% 6% 6% Chir-Dent. Vétérin. 43% 45% 14% 10% 2014 2015 10% Radiol. Total PLS Certainement + Très certainement 47% 36% OUI Probablement pas Certainement pas Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 67% 37% Probablement 10 56% 57% 31% 25% 56% 36% 33% 23% 43% 17% 30% 27% 24% 20% Biolog. 31% 30% 20% Général. 2% 8% Kinés-Ostéo Infirmiers 10% Pharmac. 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT UN POIDS EXTRÊME DES CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES CETTE DÉTENTE TRÈS RELATIVE S’EXERCE DANS UN CONTEXTE OÙ LES CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES “SUBIES“ RESTENT À UN NIVEAU EXTRÊMEMENT ÉLEVÉ EN TANT QUE PROFESSIONNEL DE SANTÉ, LES SUJETS SUIVANTS SONT-ILS ACTUELLEMENT DES SUJETS DE PRÉOCCUPATION POUR VOUS ? Les charges et/ou la fiscalité pesant sur votre profession 79% Les contraintes administratives ou bureaucratiques 18% 75% 19% 0% 2% 97% 97% 0% 6% 94% 94% La baisse du pouvoir d’achat 48% 43% 8% 1% 91% 93% La baisse de vos revenus 48% 41% 10% 2% 89% 87% La baisse des remboursements des soins 48% 34% 10% 8% 82% 83% La diminution du nombre de médecins 44% La désertification médicale dans certains territoires L’automédication Oui beaucoup Oui un peu Non pas tellement 38% 12% 30% 34% 30% Non pas du tout 44% 19% 7% 74% 76% 20% 7% 72% 74% 42% 45% 2015 2014 14% Comme par le passé, quand on demande aux PLS d’apprécier leur niveau de préoccupation face à un certain nombre de sujets, le “top two“ reste de manière unanime d’abord “les charges et la fiscalité qui pèsent sur votre profession“ puis “les contraintes administratives ou bureaucratiques“. Ainsi ils sont au total 97 % à dire être préoccupés par les premières (réponses “oui beaucoup“ + “oui un peu“) et 94 % par les secondes. Les préoccupations fortes (réponse “oui beaucoup“) n’évoluent pas sur un an mais touchent sur ces points entre 75 % et 79 % de la moyenne des PLS ! Comparativement, des sujets comme “la diminution du nombre de médecins“ (44 % de réponses “oui beaucoup“), “la désertification médicale“ (38 %) et surtout “l’automédication“ (12 %) paraissent bien peu préoccupants… Les préoccupations plus “économiques“ (baisse de ses revenus, baisse des remboursements des soins, baisse du pouvoir d’achat) touchent toutes fortement un PSL sur deux (48 %). Les niveaux de préoccupation enregistrés pour ces contraintes que l’on peut qualifier de “réglementaires“ sont tels qu’on comprend bien pourquoi ils n’évoluent guère dans le temps. Face à celles-ci, certaines professions se disent encore plus préoccupées : ainsi les radiologues répondent “oui beaucoup“ à 93 % pour les charges et-ou la fiscalité et à 85 % pour les contraintes administratives ! Et médecins généralistes ainsi que chirurgiens-dentistes se disent encore plus préoccupés que les autres PLS par ces contraintes bureaucratiques (respectivement 87 % et 92 % qui expriment une préoccupation forte contre 75 % en moyenne). TOTAL OUI CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 13 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT ET ALORS QUE CERTAINES DES MODALITÉS DE LA FUTURE LOI SANTÉ SEMBLAIENT PERTURBER FORTEMENT LES PLS L’enquête du Scan a eu lieu en plein débat sur la loi Santé. Depuis, celle-ci a été promulguée et la principale source de souci des PLS, c’est-à-dire la généralisation du 1/3 payant, a été “retoquée“ par le Conseil Constitutionnel. On peut donc espérer que l’état d’esprit pour le moins négatif des PLS interviewés a eu une influence sur nos indicateurs de climat qui sans lui eussent été meilleurs… Les PLS concernés sont les radiologues et les kiné-ostéopathes (respectivement 20 % et 24 % les évoquent), les médecins généralistes (15 %) et, surtout, les chirurgiens-dentistes (33 %). En effet, alors que nous n’avions pas évoqué le sujet du tierspayant dans le questionnaire, certains des professionnels ont spontanément cité le tiers-payant généralisé et-ou les mutuelles comme des facteurs négatifs pour l’évolution de leur métier. Et ils l’ont fait en réponse à une question “ouverte“ ne portant a priori pas sur le sujet puisque nous leur demandions de nous dire, “en pensant à tous les changements technologiques en cours“, quelles étaient “les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“…. 14 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 01 I UNE RELATIVE DÉTENTE DANS UN CONTEXTE PESANT UNE VISION TRÈS NÉGATIVE DU RÔLE DES MUTUELLES AVEC LES ÉVOLUTIONS RÉGLEMENTAIRES ET LÉGISLATIVES, QUE PENSEZ-VOUS DU RÔLE QUE VONT JOUER LES MUTUELLES DANS LES ANNÉES À VENIR ? 85% 66% 85% 88% 90% 83% 82% 7% 5% 5% 10% 13% Kinés-Ostéo Infirmiers Pharmac. 89% 97% On note ensuite, à travers les réponses à une question sur le rôle des mutuelles dans les années à venir, une vision négative quasi unanime : 85 % des PLS nous disent que “les mutuelles vont avoir un poids grandissant dans l’orientation des dépenses de santé des patients et c’est plutôt une mauvaise chose“ (7 % pensant que ceci est une bonne chose et 8% estimant que les mutuelles ne vont pas plus peser qu’avant). Au sein des PLS, ce sont les vétérinaires qui comparativement aux autres semblent les moins sensibles à cette évolution (ils ne sont “que“ 66 % à le dire) alors que la quasi-totalité (97 %) des chirurgiens-dentistes la redoute. 11% 7% 10% 8% 5% 10% 2% 7% 3% 2% 2% Radiol. Biolog. Général. Chir-Dent. 2015 Total PLS 7% 23% Vétérin. Les mutuelles vont avoir un poids grandissant dans l’orientation des dépenses de santé des patients et c’est plutôt une mauvaise chose Les mutuelles vont avoir un poids grandissant dans l’orientation des dépenses de santé des patients et c’est plutôt une bonne chose Les mutuelles ne vont pas plus qu’avant peser dans les orientations des dépenses de santé des patients Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 17 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET Un certain nombre d’indicateurs convergents révèlent que si, sous le double effet de la crise économique et des nouvelles possibilités offertes par la diffusion d’Internet, les patients ont adopté de nouveaux comportements (cf. Scan de l’année dernière qui faisait un focus sur ces évolutions et leur impact sur les pratiques des PLS), ceux-ci ont été “intégrés“ progressivement par les PLS. Ils voient aujourd’hui d’un bon œil les possibilités d’échanges accrues entre professionnels de la santé et aspirent à des modes d’exercice plus “collectifs“ de leur activité, sans pour autant sembler céder aux sirènes du déconventionnement (ils en ont une opinion favorable mais… pas pour eux). LE SENTIMENT D’ÊTRE PÉNALISÉ PAR DE NOUVELLES CONCURRENCES (INTERNET, LOW COST ET CONCURRENCE ÉTRANGÈRE) NE PROGRESSE PLUS CETTE ANNÉE Une question du Scan posée quatre années de suite porte sur la perception qu’ont les PLS d’être “pénalisés“ dans leur activité professionnelle par un certain nombre de possibilités nouvelles offertes aux patients et susceptibles, directement ou indirectement, de concurrencer en quelque sorte leur propre “offre“. 20 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET LE SENTIMENT D’ÊTRE “PÉNALISÉ” PAR DES ÉVOLUTIONS DE SOCIÉTÉ RÉCENTES NE PROGRESSE PLUS DIRIEZ-VOUS QUE VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE EST PÉNALISÉE PAR… (PLUSIEURS RÉPONSES POSSIBLES). 2012 2013 2014 2015 LA CONCURRENCE 23% SITES INTERNET 30% 34% 36% Les sites d’information généralistes 19% et les forums sur la santé 21% 25% 25% 15% 16% 20% LE LOW COST (produits, cabinets) 21% 26% 31% 32% Les produits low cost 14% 14% 20% 19% Les cabinets low cost 12% 17% 20% 21% Les sites internet développés 7% par vos confrères… L’AUTOMÉDICATION 20% 15% 19% 17% L’ÉTRANGER 17% 19% 24% 22% 8% 8% 9% 13% 18% 17% Le choix du patient de se faire soigner à l’étranger 7% Les médicaments achetés 13% à l’étranger (dans l’illégalité) Il est intéressant de relever que, sur cette période de quatre années, “le choix du patient de se faire soigner à l’étranger“, qui obtient les plus faibles scores (entre 7 et 9 % de PLS qui disent que cela pénalise leur activité professionnelle) ainsi que “l’automédication“ (qui passe de 20 à 17 %, ce qui n’est pas significatif) restent des “menaces“ stables. En revanche, alors que toutes les autres possibilités citées progressaient jusqu’à l’année dernière, le mouvement semble stoppé cette année. Ceci concerne aussi bien “les sites d’information généralistes et forums sur la santé“, “les sites internet développés par des confrères“, “les produits low cost“, “les cabinets low cost“ que “les médicaments achetés à l’étranger“. Relevons que les scores moyens obtenus par les différentes possibilités citées dans cette question ne dépassent jamais les 25 %… à comparer aux scores de réponses aux questions portant sur les mutuelles, les charges, les contraintes administratives, etc. Ces scores moyens reflètent néanmoins des disparités parfois fortes au sein des PLS interrogés. Les différents métiers ne sont en effet pas touchés de la même manière, c’est une évidence. Vétérinaires, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes apparaissent ainsi nettement plus pénalisés que leurs confrères. Nous l’avions vu l’année dernière, ce sont des métiers plus particulièrement frappés par l’aspect “consommateurs de santé“ des patients. Les moins touchés étant les radiologues et les kinéostéopathes. Évolutions significatives CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 23 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET LA CRISE ÉCONOMIQUE A CERTES UN IMPACT NÉGATIF : C’EST UN CONSTAT FAIT DEPUIS 5 ANS… MAIS QUI NE PROGRESSE PAS Le constat d’un report des dépenses de santé ou de négociation des prix de la part des patients est stable depuis 5 années de mesure : les PLS se positionnent toujours dans les mêmes proportions face aux trois possibilités de réponse qu’on leur donne. Plus d’un sur deux en moyenne (53 % cette année) dit que “[ses] patients repoussent certains soins ou traitements pour des raisons économiques“, un petit quart (22 % cette année) dit qu’ils “sont plus attentifs au coût des soins proposés et essayent de négocier“, et in fine un quart seulement d’entre eux en moyenne (24 %) constate qu’ils “acceptent comme avant les soins et traitements proposés“. Au sein des PLS, ce sont les biologistes les plus nombreux à constater ce report des dépenses (68 %) et les radiologues les moins nombreux (34 %). De leur côté pharmaciens, vétérinaires et chirurgiens-dentistes sont très peu nombreux (respectivement 6 %, 6 % et 10 % contre 24 % en moyenne) à dire que leurs patients “acceptent comme avant les soins et traitements proposés“. REPORTS DES DÉPENSES DE SANTÉ : UNE PERCEPTION STABLE DU PHÉNOMÈNE D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, DIRIEZ-VOUS QU’AUJOURD’HUI… 20% 25% 21% 21% 46% 24% 20% 24% 23% 10% 23% 24% 35% 32% 8% 55% 55% 56% 68% 53% 2011 2012 2013 2014 58% 63% Chir-Dent. Vétérin. 48% 34% 30% 37% 16% 20% 57% 41% 17% 17% 43% 53% 56% 2015 Total PLS Radiol. Biolog. Général. Vos patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés Vos patients sont plus attentifs au coût des soins proposés et essaient de “négocier” Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 31% 6% 22% Vos patients repoussent certains soins/traitements pour des raisons économiques 24 6% Kinés-Ostéo Infirmiers Pharmac. 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET Par ailleurs, on relève dans les réponses à la question posée sur le niveau de préoccupation engendré par certains sujets que “la baisse du pouvoir d’achat“ semble une préoccupation qui s’estompe un peu (la proportion de ceux qui répondent “oui, beaucoup“… passe de 56 % en 2013 et 2014 à 48 % en 2015). Enfin les proportions respectives de PLS estimant que leurs chiffres d’affaires ou honoraires baissent, augmentent ou restent stables ne varient pas en 4 années de mesure. Cette année, comme les années précédentes, la moitié des PLS interrogés (les médecins généralistes, les chirurgiensdentistes, les vétérinaires et les infirmiers) estime de manière dominante que leurs honoraires sont stables. Ce sont les pharmaciens, les kiné-ostéopathes et surtout les radiologues et biologistes qui alimentent l’idée d’une baisse des honoraires ou du chiffre d’affaires (respectivement 48 %, 46 %, 66 % et 68 % le disent). Les vétérinaires, cette année encore, se distinguant par le fait qu’ils sont 35 % (contre 13 % en moyenne) à déclarer qu’ils augmentent ! CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 27 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET IDÉE DOMINANTE MAIS STABLE QUE FACE À LA HAUSSE DES POSSIBILITÉS POUR LES PATIENTS DE S’INFORMER VIA INTERNET, IL FAUT S’ADAPTER IN FINE, LES PLS S’ADAPTENT FACE AUX ÉVOLUTIONS DES PATIENTS 6 PLS SUR 10 DISENT S’ADAPTER AUX CHANGEMENTS DE LEURS PATIENTS QUELLE EST VOTRE OPINION FACE À LA HAUSSE DES POSSIBILITÉS DE S’INFORMER QU’ONT LES PATIENTS/CLIENTS AUJOURD’HUI VIA INTERNET ? En 3 années de mesure, les réponses à une question portant sur la réaction des PLS face aux possibilités des patients de s’informer sur Internet montrent que leurs positions n’ont pas changé : majoritairement ils disent que “ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, il faut juste s’y adapter“ (55 %). AUJOURD’HUI, QUAND VOUS PENSEZ À VOS PATIENTS ET À LA RELATION QUE VOUS AVEZ AVEC EUX, VOUS DIRIEZ PLUTÔT : 22% 48% 21% 48% 18% 55% 30% 31% 27% 2013 2014 2015 Total PLS 25% 49% 25% Radiol. 5% 13% 23% 8% 23% 53% 65% 63% 52% 23% Biolog. 21% 27% 25% Général. 57% 53% 19% Chir-Dent. 31% Vétérin. 21% 43% 33% Kinés-Ostéo Infirmiers 39% Pharmac. Les chirurgiens-dentistes sont les plus positifs face à ce phénomène : 27 % d’entre eux disent “c’est plutôt une bonne chose, cela facilite le dialogue car ils savent mieux de quoi on parle ou ce qu’ils veulent“ (contre 18 % en moyenne). Tandis que les pharmaciens sont les plus négatifs : 39 % disent “c’est plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux“ (contre 27 % en moyenne). Le même constat est fait face aux évolutions générales des comportements de leurs patients : ils sont au total 6 sur 10 en moyenne à dire qu’ils s’y adaptent. Et quand on ne considère que les PLS constatant que leurs patients ont changé (car 27 % d’entre eux ne le constatent pas), ce chiffre passe à 84 %... 27 % 40% 11% 21% C’est une bonne chose, ça facilite le dialogue car ils savent mieux de quoi on parle ou ce qu’ils veulent Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, il faut juste s’y adapter C’est plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Mes patients ont changé et je cherche en permanence à faire évoluer la manière de pratiquer mon métier Mes patients ont changé, j’essaie de m’adapter à leurs évolutions mais ce n’est pas facile pour moi Mes patients ont changé mais je n’ai pas changé la manière de pratiquer mon métier Mes patients n’ont pas fondamentalement changé, je n’ai pas non plus changé la manière de pratiquer mon métier CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 29 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET UNE ASPIRATION À PLUS DE “COLLECTIF“ RÉVÉLATRICE DES ÉVOLUTIONS DES MENTALITÉS ET DES PRATIQUES EN COURS DES PLS L’IMPORTANCE DES ÉCHANGES Les façons de le dire varient d’une personne à l’autre… EN VOICI UN PETIT FLORILÈGE : L’aspiration à des pratiques plus “collectives“ semble partagée par les PLS. Elle est très en phase avec les évolutions globales de la société, qui portent à fonctionner plus “en réseau“, de manière plus collaborative et font émerger une vision de la santé sans doute plus “systémique“. Cette aspiration se révèle à travers les réponses données dans le Scan de plusieurs manières. > “Partage des informations entre professionnels de santé“, Tout d’abord, de manière symptomatique, dans la question ouverte que nous avons posée sur les innovations technologiques qui vont avoir une influence positive sur l’exercice de leur métier, les PLS ont été nombreux à citer spontanément ce qu’on peut qualifier de “possibilités d’échanges accrues entre professionnels“. > “pouvoir demander plus facilement un avis à un confrère plus spécialisé“, > “échanges facilités avec des confrères“, > “interconnexion des professionnels“, “connexions entre confrères“, > “partage de l’information entre confrères“, > “pouvoir transférer par mail un dossier médical à un confrère pour aide au diagnostic“, > “meilleure communication multiprofessionnelle“, > “possibilité de consulter des confrères pour leur montrer un cas complexe“, En dehors des chirurgiens-dentistes, plus focalisés sur des avancées positives concernant les “équipements technologiques“ et qui n’évoquent pas les avancées en matière de communication, et en excluant même les citations parlant spontanément de télémédecine, les réponses des PLS sont “colorées“ par la présence régulière de la référence à la possibilité d’échanger avec des confrères, de “partager“ des informations, des savoirs, un dossier médical… Ces citations spontanées sont les plus présentes chez les biologistes et les infirmiers (26 %), les radiologues (23 %), les vétérinaires (22 %), les kiné-ostéopathes (22 %) puis les médecins généralistes (21 %), qui évoquent aussi les possibilités de se regrouper entre confrères et les pharmaciens (16 %). 30 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ > “plus de rapidité dans la communication entre professionnels“, > “relations entre confrères facilitées“, > “prise en charge du malade en totalité en relation avec les autres professionnels“… et, bien sûr, > “le dossier médical partagé“. 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET L’ASPIRATION À DES MODES D’EXERCICE MOINS “SOLITAIRES” SE CONFIRME DANS LES 5 PROCHAINES ANNÉES, QUEL MODE D’EXERCICE DE VOTRE PROFESSION SOUHAITERIEZ-VOUS ADOPTER SI VOUS EN AVIEZ LA POSSIBILITÉ ? (PLUSIEURS RÉPONSES POSSIBLES). TOTAL PLS AUJOURD’HUI En exercice libéral 45% et indépendant (entreprise individuelle) En exercice libéral en société unipersonnelle (SELARL, EURL) Regroupé en cabinet avec des confrères SOUHAIT POUR LES 5 PROCHAINES ANNÉES 30% TOTAL LIBÉRAL “SEUL” TOTAL LIBÉRAL “SEUL” 67% 22% 53% 23% 36% 42% TOTAL LIBÉRAL “REGROUPÉS” TOTAL LIBÉRAL “REGROUPÉS” 40% 52% Regroupé au sein d’une maison de santé 4% 10% En tant que salarié(e) 5% 14% Ensuite, comme nous l‘avions relevé dans les éditions précédentes du Scan, on note une réelle “aspiration“ à des modes d’exercice moins solitaires, soit en se regroupant, soit en devenant salarié, même si pour l’instant la part des PLS exerçant effectivement de manière collective ou salariés ne varie pas d’une année sur l’autre… Ainsi, si l’on compare la proportion actuelle de PLS qui pratiquent déjà en regroupement ou comme salariés avec la proportion de ceux qui disent souhaiter se regrouper ou devenir salariés dans les prochaines années, on constate une augmentation très significative : on passe de 40 % de PLS exerçant actuellement en regroupement à 52 % qui le souhaiteraient et de 5 % de salariés à 14 % qui souhaiteraient le devenir. À l’inverse, bien sûr, si 67 % des PLS exercent aujourd’hui de manière “individuelle“, ils sont moins nombreux à y aspirer pour l’avenir (53 %). Est-ce à la lumière de cette aspiration à moins “d‘isolement“ que l’on peut comprendre les positions des PLS face à l’idée de “déconventionnement“ ? En tout cas, si l’opinion des PLS interviewés dans le Scan semble plutôt favorable au déconventionnement (51 % d’entre eux en moyenne estiment que “les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“), cela apparaît plus comme l’expression d’une réaction au contexte politique régnant au moment de l’enquête qu’une réelle aspiration personnelle susceptible de se transformer dans les faits. CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 33 02 I ADAPTATION À UN PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE BOULEVERSÉ PAR L’EFFET CONJUGUÉ DE LA CRISE ET DU DÉVELOPPEMENT D’INTERNET En effet, les PLS concernés par la question dans le Scan (radiologues, biologistes, médecins généralistes et chirurgiensdentistes), sont à 97 % conventionnés… et, quand on demande à ces professionnels conventionnés s’ils “envisagent actuellement de se déconventionner“, ils ne sont que 3 % à répondre “très probablement“… La réponse évasive “peut-être un jour“ recueillant, elle, 48 % des suffrages et la réponse “jamais“ 50 %. LES PROFESSIONNELS CONCERNÉS ATTIRÉS MAIS “MOLLEMENT” PAR L’IDÉE DU DÉCONVENTIONNEMENT ENVISAGEZ-VOUS ACTUELLEMENT DE VOUS DÉCONVENTIONNER ? Quelques spécificités face au déconventionnement doivent être signalées en fonction des professions exercées : biologistes et chirurgiens-dentistes sont les plus nombreux à exprimer une opinion favorable (respectivement 67 % et 63 % estiment que les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ont bien raison de le faire), pharmaciens et infirmiers sont les plus opposés à l’idée : seulement 26 % et 27 % pensent que les médecins qui le font ont raison, à mettre en regard des 50 % et 52 % d’entre eux qui estiment, au contraire, que ces médecins “menacent l’accès à la santé pour tous“. Enfin, les médecins généralistes sont les plus nombreux à dire que les médecins qui font cela “ne sont pas conscients des risques que cela représente en termes de perte de patientèle“ (33 % contre 22 % en moyenne). UNE “OPINION” PLUTÔT FAVORABLE AU DÉCONVENTIONNEMENT AUJOURD’HUI ON PARLE DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE MÉDECINS NON CONVENTIONNÉS (SECTEUR 3), QUELLE EST VOTRE POSITION ? 28% 17% 22% 17% 11% 26% 17% 33% 22% 51% 20% 61% 67% 23% 31% 13% 52% 50% 22% 24% 27% 26% Infirmiers Pharmac. 16% 63% 65% 52% 47% 2015 Total PLS 50% Général. Chir-Dent. Vétérin. Jamais Les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ne sont pas bien conscients des risques que cela représente en termes de perte de patientèle Peut-être un jour Les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions Très probablement Question posée uniquement aux Radiologues, Biologistes, Médecins Généralistes et Chirurgiens-Dentistes conventionnés. N.B. : En 2014, moins d’1 % des médecins libéraux étaient non conventionnés ! 34 Biolog. Kinés-Ostéo Les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné menacent l’accès à tous à la santé 48% 3% Radiol. CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 03 I DES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE Les PLS s’adaptent aux (r)évolutions de l’offre de santé : e-santé au sens large, télémédecine, innovations technologiques en tous genres se diffusent et les PLS semblent bien vouloir participer à ce mouvement. UN SENTIMENT CROISSANT QUE LA E-SANTÉ DEVIENT UNE RÉALITÉ AU SEIN DES DIFFÉRENTES PROFESSIONS Dans l’enquête réalisée pour le Scan, la question posée il y a deux ans et cette année comporte un préambule permettant de “définir“ la e-santé, sachant que son champ est très vaste… : “Abordons à présent le thème de l’e-santé et plus généralement des effets de l’usage d’Internet et des technologies de l’information et de la communication dans le domaine de la santé, aussi bien pour les patients que pour les professionnels de la santé“. Puis nous demandons aux PLS de nous dire si la e-santé, dans leur profession en général, dans leur cabinet/officine ensuite : “c’est déjà présent“, “c’est pour demain“ ou “c’est plutôt lointain“. L’évolution depuis deux ans est claire : cette fameuse « e-santé » se diffuse. Comme il y a deux ans, les PLS ont le sentiment de suivre le mouvement de leur profession… avec un peu de retard : on peut en effet constater un écart entre ce qu’ils estiment pour leur profession (59 % “c’est présent“) et ce qu’ils pensent être le cas dans leur cabinet ou officine (43 % seulement). Ceci est un bon indice du fait que l’idée se diffuse. LA E-SANTÉ, UNE RÉALITÉ DE PLUS EN PLUS MANIFESTE PLUS PRÉCISÉMENT, VOUS DIRIEZ QUE LA E-SANTÉ, C’EST DÉJÀ PRÉSENT, C’EST POUR DEMAIN OU C’EST PLUTÔT LOINTAIN ? DANS VOTRE PROFESSION EN GÉNÉRAL C’est déjà présent Comme il y a deux ans, au sein des PLS, radiologues et biologistes apparaissent un peu “à la pointe“ de ce mouvement (dans leur profession comme dans leur cabinet). Les kiné-ostéopathes et vétérinaires s’en sentent, eux, plus éloignés. La proportion de PLS répondant que “c’est déjà présent“ passe de 52 à 59 % (+13 %) pour leur profession et de 33 à 43 % (+ 30 % !) pour leur cabinet ou officine. C’est pour demain C’est plutôt lointain 2013 38 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 2015 DANS VOTRE CABINET / OFFICINE 52% 33% 59% 43% 31% 35% 28% 36% 17% 32% 13% 21% 03 I DES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE LA TÉLÉMÉDECINE SE DIFFUSE PROGRESSIVEMENT DANS LES IDÉES ET… DANS LES USAGES DE CERTAINS PLS Après 3 années de mesure, on peut dire qu’on observe cette année une sorte de “frémissement“ en matière de télémédecine(1). 4 GRANDES MODALITÉS DE “TÉLÉMÉDECINE“ La télémédecine, l’une des composantes principales de la e-santé, intègre quatre types d’actes médicaux définis par le décret n°2010-1229 du 19 octobre 2010 : > La téléconsultation, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation (…) ; > La télé-expertise, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations liées à la prise en charge d’un patient ; > La télésurveillance médicale, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou un professionnel de santé ; > La téléassistance : médicale, qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte. (1) Depuis trois ans, pour chacune des 4 grandes modalités de télémédecine, on demande à chacun des PLS interrogés (excepté les pharmaciens et infirmiers) s’il l’utilise déjà, l’utilisera certainement un jour, ne l’utilisera certainement pas ou s’il ne sait pas. Quant aux infirmiers on leur pose depuis l’année dernière une question permettant d’apprécier leur participation à ces différents types d’actes sans qu’ils en soient les “sujets“ principaux (on a remplacé “utilise“ par “intervient“). CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 41 03 I DES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE Depuis trois ans, si aucune évolution significative n’est à relever en matière de télésurveillance (la part de ceux qui l’utilisent déjà ou en ont l’intention est stable), l’utilisation de la télé-expertise semble se diffuser cette année, tandis que les freins à la téléassistance se lèvent progressivement. La pratique de la télé-expertise se diffuse en passant de 18 à 27 % en trois ans. Au sein des PLS, ce sont les radiologues et les vétérinaires qui alimentent le plus ce phénomène, avec un taux de pratique déclaré à 47 %. Les réticences à la téléassistance semblent se lever. Modalité la plus “impliquante“ de télémédecine (il s’agit tout de même d’aider à distance à réaliser un acte médical, pas simplement de donner un avis ou d’effectuer un diagnostic…), elle voit la part de ceux qui déclarent qu’ils ne l’utiliseront jamais baisser régulièrement sur 3 ans, passant de 43 % à 30 % puis 26 %. C’est finalement la téléconsultation qui semble rencontrer les plus fortes réticences de la part des PLS : 40 % d’entre eux disent qu’ils ne l’utiliseront jamais (score le plus fort) en augmentation de 9 points par rapport à il y a trois ans. Les infirmiers quant à eux semblent suivre les mêmes évolutions en matière de télémédecine que les autres PLS concernés : > on observe chez eux le même phénomène de réticence à l’égard de la téléconsultation : c’est la modalité de télémédecine qui recueille le plus de réponses “je n’interviendrai certainement jamais“ ; TÉLÉMÉDECINE : EN TROIS ANS, LA PRATIQUE DE LA TÉLÉ-EXPERTISE ET L’OUVERTURE À LA TÉLÉASSISTANCE SE DIFFUSENT LA TÉLÉMÉDECINE OFFRE DIVERSES POSSIBILITÉS. POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS INDIQUER QUELLE EST VOTRE SITUATION ACTUELLE ? TOTAL PLS Télé-expertise Avis de confrères 18% 2014 20% 2015 > et, dans le même temps, les pratiques effectives de téléexpertise semblent se diffuser aussi, passant de 5 à 17 % en un an. Par ailleurs, il faut encore signaler que très nombreux sont les PLS qui citent spontanément la télémédecine comme une innovation susceptible d’avoir un impact positif sur l’exercice de leur profession dans les années à venir. Cela concerne surtout... les radiologues (30 % en parlent spontanément !), les vétérinaires (29 %), mais également les généralistes (21 %), les kiné-ostéopathes et les infirmiers (14 %). 2013 Télésurveillance “Outils“ Téléconsultation Diagnostic Téléassistance Acte médical 8% 2014 7% 2015 11% 52% 41% CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 14% 9% 48% 26% 33% 46% 23% 12% 18% 20% 20% 5% 2014 6% 2015 7% 34% 40% 19% 2013 7% 33% 43% 18% 2014 4% 45% 30% 8% Vous l’utiliserez certainement un jour 31% 47% 46% 48% 19% 16% 30% 26% Vous ne l’utiliserez certainement pas NB : Données prenant en compte toutes les PLS sauf pharmaciens et infirmiers 42 15% 11% 2013 2015 Vous l’utilisez déjà 52% 27% 2013 11% 60% 20% 18% Ne sait pas 03 I DES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE DES PROFESSIONNELS PLUTÔT OUVERTS AUX INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES EN ÉMERGENCE DES INNOVATIONS PERÇUES POSITIVEMENT POUR LES PATIENTS ET POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELLE EST VOTRE POSITION : C’est un gadget, ça ne trouvera jamais suffisamment d’utilisateurs et la “mode“ passera C’est une vraie innovation qui va permettre de gagner du temps et de se consacrer plus à s’occuper des patients C’est une vraie innovation qui va permettre d’améliorer la qualité des soins et traitements 33% 53% 39% 14% 22% 35% 15% 26% 64% Désireux de prendre le pouls des PLS face aux technologies en émergence dans le domaine de la santé, nous avons établi une sorte de florilèges d’innovations (cf. détail des 16 Innovations “testées“ p. 50), toutes déjà existantes (à des degrés de diffusion très variables), pour lesquelles nous avons demandé aux personnes interviewées de choisir entre 3 propositions celle dont elles se sentaient le plus proches : > c’est un gadget, ça ne trouvera jamais suffisamment d’utilisateurs et la “mode“ passera ; > c’est une vraie innovation qui va permettre de gagner du temps et de se consacrer plus à s’occuper des patients ; > c’est une vraie innovation qui va permettre d’améliorer la qualité des soins et traitements. 7 et plus 5 et 6 Moins de 4 Ces innovations ne concernaient pas forcément directement les PLS interviewés, il s’agissait avant tout de mieux saisir leur état d’esprit face à des ruptures technologiques susceptibles d’avoir un impact sur le système de santé en général, la qualité des soins, des traitements (et de l’observance), des diagnostics. Les réponses données par les PLS nous permettent de nous rendre compte que, globalement, ils considèrent plutôt ces innovations comme une bonne chose. Au total, 64 % des PLS en moyenne se positionnent pour 7 nouveautés ou plus sur la réponse “cela va améliorer la qualité des soins“, 26 % pour 7 nouveautés ou plus sur la réponse “cela va permettre de gagner du temps“ et seulement 15 % disent 7 fois ou plus que ce n’est qu’un “gadget“. Et les proportions se situent au même niveau dans toutes les professions, les chirurgiens-dentistes apparaissant juste un peu plus sensibles à l’aspect “gain de temps“. CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 45 03 I DES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE Si l’on va un peu plus dans le détail, on remarque que pour 10 des 16 innovations citées, plus de 75 % des PLS émettent un avis positif. Les avis sont plus partagés pour les autres…, et nous renseignent sur les types d’innovations auxquelles on pourrait dire que les PLS sont un peu “réfractaires“. peau. Une autre concerne l’utilisation de Google Glass… pour partager une consultation médicale : la “téléconsultation“ n’est décidément pas la tasse de thé des PLS. Enfin, l’innovation qui rencontre le moins la faveur des professionnels interrogés est “la possibilité pour les patients d’acheter des kits de tests ADN permettant de prévoir des maladies à venir“… parce que cela apparaît comme une voie ouverte aux manipulations génétiques ? 4 de ces 6 innovations concernent en effet des possibilités d’accéder à des “données“ concernant l’état de santé des patients, que ce soit via une micropuce implantée dans une prothèse dentaire, un film posé comme un pansement, des semelles connectées ou une puce RFID implantée sous la 46 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 6 INNOVATIONS SUR 16 SONT MOINS PERÇUES COMME TELLES ET POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELLE EST VOTRE POSITION : Un système de résonance magnétique moléculaire 6% Film biologique aux propriétés anti-microbienne 7% Une station de radiologie, transportable comme une grosse valise 30% Un film électronique se posant comme un pansement pour suivre les données du patient 63% 21% 72% 9% 44% 47% 10% Un logiciel permettant de reconstruire les images du patient en 3D 11% 33% 56% Un appareil permettant de procurer une image moléculaire du cerveau 11% 31% 58% 21% Des semelles connectées 32% L’utilisation de Google Glass pour téléconsultations 32% Implantation de puce RFID accès DMP Des capsules intelligentes diffusant des médicaments 69% 29% 12% 21% 36% 31% 37% 40% 28% 43% Prothèse dentaire avec micropuce intégrée donnant infos santé porteur 46% La possibilité pour les patients d’acheter des kits de test ADN L’impression en 3D d’organes à base de tissus humains 35% 38% 28% 51% 19% 19% 27% 30% 67% La personnalisation complète de plâtres/prothèses grâce à l’impression 3D 17% 31% 53% Des lentilles connectées mesurant la glycémie 19% 29% 52% C’est une vraie innovation qui va permettre d’améliorer la qualité des soins et traitements Capsule diffusant progressivement dans le temps des enzymes C’est une vraie innovation qui va permettre de gagner du temps et de se consacrer plus à s’occuper des patients 25% 23% 52% C’est un gadget, ça ne trouvera jamais suffisamment d’utilisateurs et la “mode“ passera CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 49 03 I DES PLS QUI DEVIENNENT PROGRESSIVEMENT LES ACTEURS D’UNE NOUVELLE OFFRE DE SANTÉ EN ÉMERGENCE LES 16 INNOVATIONS “TESTÉES“ > La possibilité pour les patients d’acheter des kits de test ADN permettant de prévoir les maladies à venir. prévenir les conséquences sur son pied en améliorant la bonne observance des traitements thérapeutiques. > Des lentilles connectées intégrant les capteurs nécessaires à une mesure précise de la glycémie dans le liquide lacrymal et permettant aux diabétiques de pouvoir suivre leur glycémie en temps réel. > Un film électronique se posant comme un pansement et disposant de capteurs ultrasensibles capables de détecter les changements de pression les plus microscopiques, permettant de suivre en temps réel les données du porteur (pouls, pression artérielle, oxygénation). > Des capsules intelligentes capables de diffuser la bonne quantité de médicaments durant plusieurs jours d’affilée. > Un nouveau film biologique aux propriétés antimicrobiennes, antifongiques et anti-inflammatoires, destiné à protéger contre les infections postopératoires. > La possibilité d’implanter une puce RFID sous la peau de chaque patient permettant de disposer d’une fiche d’identité et d’un dossier médical personnel en temps réel. > Une prothèse dentaire dont la micropuce intégrée permet d’analyser la composition du sang et/ou de la salive pour diffuser des informations adéquates quant à la santé du porteur. > L’impression en 3D d’organes à base de tissus humains qui permettrait de réparer ou remplacer des organes déficients ou endommagés à la suite d’un accident. > Une capsule capable de diffuser progressivement dans le temps des enzymes simulant l’état de satiété chez l’adulte et permettant d’aider le traitement de l’obésité en trompant le corps par l’arrêt de la sensation de faim qui perturbe les obèses. > Des semelles connectées qui permettent de suivre et d’alerter une personne souffrant de neuropathie et de 50 > L’utilisation de Google Glass pour filmer une consultation médicale et la partager avec un médecin spécialisé qui la visionnera à distance. > Une station de radiologie, transportable comme une grosse valise, permettant aux vétérinaires de réaliser sur place des radiographies et donc d’éviter de déplacer des chevaux blessés jusqu’à une clinique. > Un appareil permettant de procurer, de façon non invasive, une image moléculaire du cerveau dont la précision permet d’identifier des maladies neurologiques naissantes. > Un logiciel qui permet de reconstruire des images du patient en 3D et permet au chirurgien de réaliser virtuellement l’opération et de planifier ses gestes “avant la vraie intervention“. > La personnalisation complète de plâtres ou de prothèse grâce à l’impression en 3D. > Un système de “résonance magnétique moléculaire“ combinant IRM et scanner pour obtenir des “acquisitions corps entier“ permettant notamment de suivre l’évolution d’une tumeur ou d’affiner des diagnostics de maladies neurodégénératives. CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ FOCUS 01 I LES GÉNÉRALISTES P. 56 02 I LES CHIRURGIENS-DENTISTES P. 62 03 I LES PHARMACIENS P. 68 04 I LES INFIRMIERS P. 76 05 I LES KINÉSITHÉRAPEUTES-OSTÉOPATHES P. 86 06 I LES VÉTÉRINAIRES P. 90 07 I LES RADIOLOGUES P. 100 08 I LES BIOLOGISTES P. 108 01 I LES GÉNÉRALISTES, DES PROFESSIONNELS QUI S’ADAPTENT... TRANQUILLEMENT Relativement moins tendus financièrement qu’on aurait pu s’y attendre, peut-être moins sensibles aux avancées possibles liées à la technologie, les médecins généralistes donnent une image de professionnels tranquilles qui résistent aux changements potentiellement perturbants de leur environnement. UNE HUMEUR QUI RÉSISTE MALGRÉ UN CERTAIN PESSIMISME armi les PLS interrogés dans le cadre du Scan, les médecins P généralistes sont ceux dont “l’humeur“ présente le moins d’aspérités par rapport à la moyenne. Sans doute parce que leur propre moyenne dissimule une forte hétérogénéité en leur sein. Ainsi, que ce soit à travers la note qu’ils attribuent à la situation actuelle de leur profession (4,6) ou à la situation de leur profession dans les années à venir (3,7) comme à travers leurs intentions de recommander à un jeune d’exercer leur profession (43 %), les réponses des médecins généralistes ne sont pas significativement différentes de celles de la moyenne des PLS. Ils suivent le mouvement général de leurs confrères en se montrant plus positifs sur la vision actuelle que sur la vision future de leur profession. En 4 années de mesure, on est passé de 50 à 70 % d’entre eux qui attribuent des notes très faibles (1 à 4) à la situation de leur profession dans les années à venir, reflet de ce pessimisme. 56 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 01 I LES GÉNÉRALISTES, DES PROFESSIONNELS QUI S’ADAPTENT... TRANQUILLEMENT Un contexte politico-réglementaire pesant. Comme les chirurgiens-dentistes, leur activité au quotidien apparaît perturbée par la “paperasse“ : les généralistes sont ainsi nettement plus préoccupés par les “contraintes administratives ou bureaucratiques“ (87 %, contre 75 % en moyenne) que par “les charges ou la fiscalité pesant sur [leur] profession“ (78 %, à la moyenne). Quant à leur vision du rôle des mutuelles dans le futur, comme les autres PLS, ils estiment de manière quasi unanime que celles-ci vont peser de plus en plus dans les choix des dépenses de santé des patients et que “c’est une mauvaise chose“ (90 %). Les débats sur la loi Santé ne les laissent pas indifférents : à la question ouverte où on leur demande “en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“, une partie d’entre eux (15 %) cite spontanément le tiers-payant généralisé ou les mutuelles ou “la loi Touraine“… Leur aspiration au regroupement ou au salariat est peut-être le symptôme du besoin de lutter contre un certain sentiment de solitude : ce sont, juste derrière les infirmiers, ceux qui présentent l’un des plus forts écarts entre le mode d’exercice actuel en regroupement ou comme salariés (43 %) et leur souhait pour les années à venir (78 %). Et, comme beaucoup des autres PLS, ils évoquent spontanément la facilitation de la communication et des échanges d’informations entre médecins, voire le regroupement, comme des “innovations“ susceptibles d’avoir une influence positive sur l’exercice de leur métier (21 %). Leur opinion face aux médecins qui se déconventionnent est d’ailleurs atypique comparée à celle de leurs confrères également concernés (radiologues, biologistes et chirurgiensdentistes) : ils ne sont “que“ 47 % (contre respectivement 61 %, 67 % et 63 %) à dire que ces médecins “ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“. Et ils sont plus nombreux à estimer qu’ils “ne sont pas bien conscients des risques que cela représente en termes de perte de patientèle“ (33 % vs 24 % en moyenne des 4 professions concernées). Peut-être parce que le déconventionnement symbolise aussi une certaine manière de s’exclure de la communauté médicale ? Q1 47% 36% AUJOURD’HUI ON PARLE DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE MÉDECINS NON CONVENTIONNÉS (SECTEUR 3), QUELLE EST VOTRE POSITION ? 16% 20% 24% Des professionnels moins sensibles aux évolutions du contexte “commercial“ dans lequel ils exercent. Comme la moyenne des PLS, les médecins généralistes constatent que les “patients repoussent certains soins pour des raisons économiques“ (48 %). Mais cela ne semble pas avoir d’incidence sur la perception de l’évolution de leurs revenus (à la différence par exemple des biologistes). Q2 CONCERNANT VOTRE ACTIVITÉ, DIRIEZ-VOUS QU’AU FIL DU TEMPS… 13% 17% 44% 33% 60% 47% 55% 43% 28% 2015 2015 Total PLS Généralistes Total PLS Généralistes Menacent l’accès à la santé pour tous Vos honoraires/Chiffre d’affaires augmentent Ne sont pas conscients des risques Vos honoraires/Chiffre d’affaires restent stables Ont bien raison Vos honoraires/Chiffre d’affaires diminuent Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Les médecins généralistes sont en effet les PLS les moins fortement préoccupés par la baisse de leurs revenus (35 % vs 48 % en moyenne). Avec une certaine cohérence, ce sont également les moins nombreux à dire que leurs honoraires diminuent (28 % contre 43 % en moyenne). Quand on les interroge sur un certain nombre d’évolutions récentes du contexte socio-économique, ils se disent plutôt moins pénalisés que la moyenne des PLS par les produits ou cabinet low cost ou le choix du patient de se faire soigner à l’étranger ou encore les sites développés par des confrères pour promouvoir leur activité. CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 59 01 I LES GÉNÉRALISTES, DES PROFESSIONNELS QUI S’ADAPTENT... TRANQUILLEMENT Une adaptation tranquille aux évolutions de leurs patients… En fait, les généralistes sont les plus nombreux des PLS à dire “mes patients n’ont pas fondamentalement changé, je n’ai pas non plus changé dans la manière de pratiquer mon métier“ Q3 AUJOURD’HUI, QUAND VOUS PENSEZ À VOS PATIENTS ET À LA RELATION QUE VOUS AVEZ AVEC EUX, VOUS DIRIEZ PLUTÔT : 20% 40% 28% 21% 13% 11% (38 % contre 27 % en moyenne) et… les moins nombreux à dire “mes patients ont changé et je cherche en permanence à faire évoluer ma manière de pratiquer mon métier“ (20 % contre 40 % en moyenne). Ils s’adaptent, mais peut-être plus lentement que d’autres. Parce qu’ils constatent moins que leurs patients changent “fondamentalement“, mais aussi peut-être parce qu’ils ne sont pas vraiment “techno orientés“. Leurs réponses aux différentes questions du Scan portant sur des aspects technologiques révèlent qu’on ne peut pas vraiment dire d’eux que ce sont des technophiles à tous crins… Ainsi, à la question ouverte où on leur demande “en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence positive sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“ : ce sont les plus nombreux (juste devant les pharmaciens) qui répondent spontanément qu’ils n’en voient pas… (21 %). 38% 27% Et, s’ils apparaissent néanmoins plutôt favorables à la télémédecine (19 % d’entre eux l’évoquent spontanément dans leurs réponses à cette question ouverte), dans les faits, ce sont, avec les kinésithérapeuthes-ostéopathes, ceux qui la pratiquent aujourd’hui le moins (20 % contre 34 % en moyenne à pratiquer au moins une des 4 modalités). Signalons cependant que, face à la hausse de possibilités pour les patients de s’informer via Internet, leur position dominante est, comme pour la moyenne des PLS, que “ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, il faut juste s’y adapter“ (52 % contre 55 % en moyenne). Et que les choses ont bien évolué en peu de temps : en trois années de mesure, ceux qui pensent que c’est “plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux“ sont passés de 43 % à 25 %... Q4 LA TÉLÉMÉDECINE OFFRE DIVERSES POSSIBILITÉS. POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS INDIQUER QUELLE EST VOTRE SITUATION ACTUELLE ? 2015 Total PLS Généralistes Mes patients ont changé et je cherche en permanence à faire évoluer ma manière de pratiquer mon métier Mes patients ont changé et j’essaie de m’adapter à leurs évolutions mais ce n’est pas facile pour moi Mes patients ont changé mais je n’ai pas changé la manière de pratiquer mon métier TOTAL PLS GÉNÉRALISTES Télé-expertise (Avis de confrères) 27 15 Télésurveillance (”Outil”) 11 3 Téléconsultation (Diagnostic) 7 8 Téléassistance (Acte médical) 8 7 UTILISE AU MOINS 1 DES 4 34 20 UTILISE AU MOINS 2 DES 4 9 10 % VOUS L’UTILISEZ DÉJÀ 2015 2015 Mes patients n’ont fondamentalement pas changé et je n’ai pas non plus changé la manière de pratiquer mon métier Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 60 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 02 I LES CHIRURGIENS-DENTISTES, DES PROFESSIONNELS QUI SE SENTENT ATTAQUÉS DE TOUTES PARTS PAR LES ÉVOLUTIONS DE LEUR CONTEXTE PROFESSIONNEL Les différents éléments du contexte sont toujours un vrai poids pour les chirurgiens-dentistes. Ils les amènent à avoir une vision sombre de leur profession et de son avenir. Et ceci alors même qu’ils vivent de manière très positive certaines évolutions technologiques dont ils profitent directement dans l’exercice de leur métier. UNE VISION PLUTÔT NOIRE DE SA PROFESSION Même s’ils accordent une note moyenne comparable à celle de l’ensemble des PLS (4,4 vs 4,9 en moyenne), ils sont, juste derrière les biologistes, les plus nombreux à accorder de faibles notes à la vision de leur profession actuelle (53 % contre 41 % en moyenne accordent des notes comprises entre 1 et 4, avec une hausse de 21 points en 4 années de mesure…). Q1 MAINTENANT, TOUJOURS D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ DANS LES ANNÉES À VENIR ? NOTE MOYENNE Avec les biologistes, ce sont ceux dont la vision du futur de leur profession est la plus négative, avec la note moyenne la plus faible (3,3 vs 4 en moyenne). La part de ceux qui accordent des notes entre 1 à 4 est de 77 % (vs 65 % en moyenne) et a progressé de 24 points en 4 ans (elle était de 53 %). 4,0 3,3 2% 0% 23% 33% 77% 65% Petit signe (relatif) d’optimisme, ils sont néanmoins aussi nombreux que la moyenne des PLS à dire qu’ils recommanderaient leur profession à un jeune (56 %). Et ne sont pas plus nombreux qu’en moyenne à penser que leurs honoraires diminuent (39 % vs 43 %). 62 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 Significativement supérieur à la moyenne 2015 Total PLS Chir-Dent Significativement inférieur à la moyenne Q2 10% 24% D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, DIRIEZ-VOUS QU’AUJOURD’HUI… 32% 02 I LES CHIRURGIENS-DENTISTES, DES PROFESSIONNELS QUI SE SENTENT 22% Vos patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés ATTAQUÉS DE TOUTES PARTS PAR LES ÉVOLUTIONS DE LEUR CONTEXTE PROFESSIONNEL Vos patients sont plus attentifs au coût des soins proposés et essaient de ”négocier” Vos patients repoussent certains soins/traitements pour des raisons économiques Une vision toujours très sombre du contexte économique et commercial. 58% 53% Significativement supérieur à la moyenne Ce sont les plus nombreux à dire être très fortement préoccupés par “les contraintes administratives ou bureaucratiques“ (92 % le sont “beaucoup“ contre 75 % en moyenne), devant “les charges ou la fiscalité“ (82 %). Significativement inférieur à la moyenne 2015 Total PLS Chir-Dent Les tensions économiques/commerciales sont claires et persistantes. Q3 DIRIEZ-VOUS QUE VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE EST PÉNALISÉE PAR… TOTAL PLS CHIR-DENT Les sites d’informations généralistes et les forums sur la santé 25 13 Les sites internet développés par vos confrères pour promouvoir leur cabinet médical 20 11 Les produits low cost 19 27 Les cabinets low cost 21 65 L’automédication 17 3 Le choix du patient de se faire soigner à l’étranger 9 31 Les médicaments achetés à l’étranger (dans l’illégalité) 17 5 Autre 13 19 Rien de tout cela 32 19 % OUI Significativement supérieur à la moyenne 2015 2015 Ce sont les moins nombreux avec les vétérinaires à estimer que les “patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés“ (10 % vs 24 %). 32 % des chirurgiens-dentistes (contre 22 % en moyenne) trouvent que leurs patients “sont plus attentifs qu’avant au coût des soins proposés et essayent de négocier“. Ce sont aussi les plus nombreux à se dire pénalisés par les cabinets low cost (65 % contre 21 % en moyenne!) et le choix du patient d’aller se faire soigner à l’étranger (31 % contre 9 % en moyenne). En revanche, et ce n’est pas vraiment une surprise, l’automédication ou les médicaments achetés à l’étranger ne les touchent pas vraiment… Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 65 02 I LES CHIRURGIENS-DENTISTES, DES PROFESSIONNELS QUI SE SENTENT ATTAQUÉS DE TOUTES PARTS PAR LES ÉVOLUTIONS DE LEUR CONTEXTE PROFESSIONNEL Le contexte plus “politique“ ou réglementaire n’arrange rien. Ce sont les PLS les plus négatifs à l’égard du rôle des mutuelles : 97 % (contre 85 % en moyenne) estime qu’elles vont “peser de plus en plus dans les choix des dépenses de santé des patients et [que] c’est une mauvaise chose“. Q4 AVEC LES ÉVOLUTIONS RÉGLEMENTAIRES ET LÉGISLATIVES, QUE PENSEZ-VOUS DU RÔLE QUE VONT JOUER LES MUTUELLES DANS LES ANNÉES À VENIR ? Ce sont également, et de loin, les plus nombreux (33 %), à citer spontanément le 1/3 payant généralisé et-ou les mutuelles en réponse à la question ouverte leur demandant les “principales innovations (technologiques) qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer [leur] métier dans les années à venir“. 85% Pourtant, ils voient les évolutions technologiques comme des atouts pour leur métier. Ce sont les PLS les plus positifs face à la hausse des possibilités pour les patients de s’informer via Internet : 27 % (contre 18 % en moyenne) disent que “cela facilite le dialogue car ils savent mieux de qui on parle et ce qu’ils veulent“. 18% 27% 55% 97% 7% 8% 2015 Total PLS 27% 2% 2% 19% 2015 Chir-Dent Total PLS Chir-Dent C’est une bonne chose, ça facilite le dialogue car ils savent mieux de quoi on parle ou ce qu’ils veulent Poids important : mauvaise chose 66 QUELLE EST VOTRE OPINION FACE À LA HAUSSE DES POSSIBILITÉS DE S’INFORMER QU’ONT LES PATIENTS/ CLIENTS AUJOURD’HUI VIA INTERNET ? 53% C’est sans doute en réaction à ces multiples agressions ressenties qu’ils sont parmi les plus nombreux (63 % contre 51 % en moyenne, juste derrière les biologistes et vétérinaires) à dire que “les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“ (63 %). Et ceci alors même que, parmi les professionnels interviewés et directement concernés par le déconventionnement, ils sont les plus massivement conventionnés en secteur 1 (97 % contre 88 % en moyenne pour les 4 professions). Cela ne les empêche pas de n’être ni plus ni moins nombreux que la moyenne de leurs confrères concernés à dire qu’ils le feraient un jour… ou jamais (5 % disent qu’ils le feront “très probablement“ et 55 % “peut-être un jour“). Q5 Poids important : bonne chose Peser comme avant Significativement supérieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Par ailleurs, quand on leur dit : “en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence positive sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“, leurs réponses révèlent que ce sont des praticiens pour lesquels la CFAO (Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur) semble une innovation majeure (et positive). Qu’ils parlent d’empreinte numérique ou optique ou digitale, de prothèses numériques, de technologie 3D ou encore de “révolution numérique prothétique“, ils sont au total plus de 4 sur 10 (45 %) à évoquer cet univers innovant spontanément. Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, il faut s’y adapter C’est plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux Significativement supérieur à la moyenne 02 I LES PHARMACIENS, DES PROFESSIONNELS QUI RÉSISTENT À DES PRESSIONS ÉCONOMIQUES TRÈS FORTES Même si l’humeur des pharmaciens paraît moins sombre qu’il y a un an, les pressions financières liées au contexte concurrentiel et plus globalement à la crise économique semblent toujours aussi fortement ressenties. Par ailleurs, ils semblent moins engagés que d’autres PLS dans les changements des métiers liés aux progrès des technologies de communication. DES PROFESSIONNELS QUI CONTRIBUENT AU CLIMAT DE RELATIVE DÉTENTE Par rapport à il y a un an, les pharmaciens semblent d’humeur relativement moins sombre et participent au climat de détente relative que nous relevons pour l’ensemble des PLS. Leur prosélytisme enfin, en baisse les dernières années de mesure, remonte cette année pour revenir à un niveau voisin de celui qu’il avait il y a trois ans : ils sont aujourd’hui 44 % à dire qu’ils recommanderaient leur profession à un jeune (les chiffres sur quatre années de Scan sont respectivement 52 %, 27 %, 33 %, 44 %). Ainsi, les notes moyennes qu’ils attribuent à la situation actuelle de leur profession comme à sa situation “dans les années à venir“ remontent légèrement cette année et deviennent comparables à celles de la moyenne des PLS (elles passent respectivement de 4,2 à 4,7 et de 3,6 à 4,0). Finalement, sur la durée, la part de ceux qui attribuent une note très faible (1 à 4) à la situation actuelle de leur profession est stable (elle passe de 47 à 48 % en 4 années de mesure). Mais en revanche la proportion d’entre eux qui attribue une note très faible à la situation de leur profession dans les années à venir est, elle, en augmentation significative en 4 ans (elle passe de 52 à 74 %). 68 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Q1 EN TANT QUE PROFESSIONNEL DE SANTÉ, LES SUJETS SUIVANTS SONT-ILS ACTUELLEMENT DES SUJETS DE PRÉOCCUPATION POUR VOUS ? TOTAL PLS PHARMACIENS Les charges et/ou la fiscalité pesant sur votre profession 79 69 Les contraintes administratives ou bureaucratiques 75 55 La baisse de vos revenus 48 55 La baisse des remboursements des soins 48 60 La baisse du pouvoir d’achat 48 48 La concurrence d’Internet et/ou des grandes surfaces 45 44 La diminution du nombre de médecins 44 53 La désertification médicale dans certains territoires 38 53 L’automédication 12 27 % AU MOINS 4 SUJETS QUI PRÉOCCUPENT BEAUCOUP 60 68 % BEAUCOUP Significativement supérieur à la moyenne 2015 Significativement inférieur à la moyenne 2015 03 I LES PHARMACIENS, DES PROFESSIONNELS QUI RÉSISTENT À DES PRESSIONS ÉCONOMIQUES TRÈS FORTES Des pressions ressenties moins de l’ordre du bureaucratique ou réglementaire… Ce sont de tous les PLS (comme l’année dernière) les moins fortement préoccupés par “les contraintes administratives ou bureaucratiques“ (55 % les citent comme une préoccupation forte contre 75 % pour la moyenne des PLS). S’ils estiment comme la moyenne de leurs confrères libéraux que le poids grandissant des mutuelles dans les choix de dépense de santé des patients est “une mauvaise chose“ (82 % contre 85 % en moyenne), leur opinion vis-à-vis des médecins qui choisissent de se déconventionner diffère : l’idée prédomine (50 % vs 28 % en moyenne) que ces médecins “menacent l’accès à la santé pour tous“. Ils ne sont que 26 % (vs 51 % en moyenne) à dire qu’ils “ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“… Les débats autour de la future loi Santé génèrent chez eux manifestement moins de réactions négatives épidermiques que chez ceux qui sont plus directement concernés. Ainsi, aucun d’entre eux ne parle spontanément du 1/3 payant généralisé ou des mutuelles comme des évolutions ayant une influence négative sur la pratique de leur activité… Q2 AUJOURD’HUI ON PARLE DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE MÉDECINS NON CONVENTIONNÉS (SECTEUR 3), QUELLE EST VOTRE POSITION ? 28% 50% 22% 24% 51% 26% 2015 Total PLS Pharmac. Menacent l’accès à la santé pour tous Ne sont pas conscients des risques Ont bien raison Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 71 03 I LES PHARMACIENS, DES PROFESSIONNELS QUI RÉSISTENT À DES PRESSIONS ÉCONOMIQUES TRÈS FORTES … que de l’économique et du “commercial“. Dans un contexte général plutôt détendu face aux évolutions de l’offre concurrentielle, les pharmaciens restent, avec les vétérinaires, ceux qui se sentent le plus pénalisés par ses évolutions des dernières années. Les produits low cost, les sites internet développés par les confrères et, dans une moindre mesure, les médicaments achetés à l’étranger sont pointés du doigt nettement plus que par les autres PLS (respectivement 52 % contre 19 % en moyenne, 40 % contre 20 % et 31 % contre 17 % déclarent que cela “pénalise leur activité professionnelle“). Ainsi, face à une dizaine de facteurs potentiellement pénalisants citée dans une question, ils ne sont que 6 % (contre 32 % en moyenne) à dire que “rien de tout cela“ ne les pénalise. Avec les vétérinaires encore, ce sont les PLS qui sont les moins nombreux (6 % contre 24 % en moyenne) à dire que les patients “acceptent comme avant les soins et traitements proposés“. Et ce sont les plus nombreux à dire (37 % vs 22 %) que les patients “essayent de négocier“. Dans la durée néanmoins, on note une relative détente : ils étaient 75 % il y a 5 ans à dire que les patients repoussaient certains soins ou traitements pour des raisons économiques et ne sont “plus que“ 56 % aujourd’hui (dans la moyenne). Q3 DIRIEZ-VOUS QUE VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE EST PÉNALISÉE PAR… Q4 D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, DIRIEZ-VOUS QU’AUJOURD’HUI… 6% 24% 37% 22% 56% 53% 2015 TOTAL PLS PHARMACIENS Les sites d’informations généralistes et les forums sur la santé 25 35 Les sites internet développés par vos confrères pour promouvoir leur cabinet médical 20 40 Les produits low cost 19 52 Vos patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés Les cabinets low cost 21 13 Vos patients sont plus attentifs au coût des soins proposés et essaient de ”négocier” L’automédication 17 5 Les chaînes franchisées (pharmaciens) 44 44 Le choix du patient de se faire soigner à l’étranger 9 6 Les médicaments achetés à l’étranger (dans l’illégalité) 17 31 Autre 13 8 Rien de tout cela 32 6 % OUI Significativement supérieur à la moyenne 72 Fait révélateur de cette pression mal vécue, quand on leur demande quelles sont les innovations à influence négative sur la pratique de leur métier, l’essentiel de leurs réponses tourne spontanément autour de la question du low cost, que ce soit à travers Internet et les sites de vente en ligne ou la vente de médicaments en grandes surfaces ou chaînes spécialisées (59 % en tout citent ces phénomènes). 2015 Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 2015 Notons que, pour autant, ils ne sont pas significativement plus nombreux que la moyenne des PLS (48 % contre 43 % en moyenne) à estimer que leurs revenus baissent. Total PLS Pharmac. Vos patients repoussent certains soins/traitements pour des raisons économiques Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 03 I LES PHARMACIENS, DES PROFESSIONNELS QUI RÉSISTENT À DES PRESSIONS ÉCONOMIQUES TRÈS FORTES Des professionnels peu touchés par des évolutions “technologiques positives“. Les pharmaciens sont tout d’abord, au sein des PLS interrogés, les plus négatifs face à la hausse des possibilités de s’informer des patients par Internet : 39 % estiment que “c’est plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux“ (vs 27 % en moyenne). Q5 Q6 QUELLE EST VOTRE OPINION FACE À LA HAUSSE DES POSSIBILITÉS DE S’INFORMER QU’ONT LES PATIENTS/ CLIENTS AUJOURD’HUI VIA INTERNET ? DEPUIS JANVIER 2013, LES PHARMACIENS DISPOSANT D’UNE OFFICINE PEUVENT CRÉER ET EXPLOITER DES SITES INTERNET DE VENTE DE MÉDICAMENTS (NON SOUMIS À PRESCRIPTION OBLIGATOIRE) SOUS CONDITION D’AUTORISATION DE L’ARS. ENVISAGEZ-VOUS D’OUVRIR UN SITE DE VENTE EN LIGNE DE MÉDICAMENTS DANS LES PROCHAINES ANNÉES ? Ensuite, ce sont, avec les médecins généralistes, les plus nombreux à ne pas donner de réponse à la question sur les innovations technologiques ayant une influence positive sur leur activité… (19 % d’entre eux contre 6 à 15 % pour les autres professionnels interrogés répondent “rien“ ou “je ne sais pas“). 55% S’ils reconnaissent comme la moyenne des PLS que la e-santé est bien présente dans leur profession ou dans leur officine, c’est sans doute plus par ce biais “négatif“ de la diffusion d’Internet chez les patients… 27% Fait révélateur : leur intention d’ouvrir eux-mêmes un site de vente en ligne de médicaments attire encore moins qu’il y a deux ans. Ils sont 14 % à l’envisager (contre 22 % il y a deux ans). Il semble bien que, pour ces professionnels en contact permanent avec des patients qui se considèrent un peu trop… (cf. Scan précédent) comme des “clients“, le e-commerce est une menace, mais ce n’est pas leur métier ! 8% 18% 1% C’est déjà le cas 2% 53% Oui, certainement 39% Oui, probablement 2015 Total PLS 7% 2% 15% 13% Pharmac. Non, probablement pas C’est une bonne chose, ça facilite le dialogue car ils savent mieux de quoi on parle ou ce qu’ils veulent Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, il faut s’y adapter C’est plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux Non, certainement pas 35% 40% 34% 32% Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 8% Ne sait pas 2013 74 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 11% 2015 TOTAL OUI 22% 15% 04 I LES INFIRMIERS, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE À UN MÉTIER DONT LA TECHNOLOGIE FAVORISE L’ASPECT “COLLABORATIF“ QU’ILS VALORISENT UN CLIMAT RELATIVEMENT POSITIF Comme les vétérinaires, les infirmiers donnent de meilleures notes que la moyenne et à la vision de la situation actuelle de leur profession et à la vision de sa situation dans les années à venir. Néanmoins cela cache que, sur la durée, le paysage est moins positif…. Ce sont, avec les kinésithérapeutes-ostéopathes, ceux qui attribuent la meilleure note à la vision actuelle de sa profession (5,6 vs 4,9 en moyenne), 12 % d’entre eux (vs 6 % en moyenne) attribuant une note comprise entre 8 et 10… Cette vision positive est stable dans la durée. De la même manière, ce sont eux qui, juste derrière les vétérinaires, donnent une meilleure note que les autres PLS à la vision de leur profession dans le futur (4,6 vs 4,0 en moyenne). Il faut néanmoins noter que cela cache un nombre croissant d’entre eux qui, sur 3 années de mesure, donnent de mauvaises notes (la part de ceux qui attribuent une note de 1 à 4 passe de 27 % à 52 % aujourd’hui, alors que les vétérinaires, eux, sont plutôt stables sur 3 ans). 76 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 04 I LES INFIRMIERS, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE À UN MÉTIER DONT LA TECHNOLOGIE FAVORISE L’ASPECT “COLLABORATIF“ QU’ILS VALORISENT Q1 Q2 D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT DÉCRIRIEZVOUS LA SITUATION GÉNÉRALE ACTUELLE DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ SUR UNE ÉCHELLE DE 1 À 10 ? MAINTENANT, TOUJOURS D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ DANS LES ANNÉES À VENIR ? NOTE MOYENNE 4,9 5,6 6% NOTE MOYENNE 12% 4,0 4,6 2% 5% 33% 54% 62% Enfin, même si leur prosélytisme est plutôt plus fort que celui des autres PLS (62 % vs 52 % en moyenne), ils sont néanmoins moins enclins que par le passé à dire qu’ils recommanderaient à un jeune d’exercer leur profession en libéral : on est passé de 83 % à 62 % en 4 années de mesure. Tout n’est donc pas si rose que cela… Leur pessimisme relativement moins marqué que chez les autres PLS s’explique peut-être par le fait que ce sont les plus nombreux à estimer que leurs honoraires sont stables (67 % vs 44 % en moyenne). Q3 CONCERNANT VOTRE ACTIVITÉ, DIRIEZ-VOUS QU’AU FIL DU TEMPS… 43% 5% 13% Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 Significativement supérieur à la moyenne 41% 27% Notes 8-10 65% Infirmiers Notes 5-7 44% 67% Notes 1-4 Significativement inférieur à la moyenne 2015 Total PLS 52% Significativement supérieur à la moyenne 2015 Total PLS Infirmiers Significativement inférieur à la moyenne 43% 28% 2015 Total PLS Infirmiers Vos honoraires/Chiffre d’affaires augmentent Vos honoraires/Chiffre d’affaires restent stables Vos honoraires/Chiffre d’affaires diminuent Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 79 04 I LES INFIRMIERS, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE À UN MÉTIER DONT LA TECHNOLOGIE FAVORISE L’ASPECT “COLLABORATIF“ QU’ILS VALORISENT Q4 QUELLE EST VOTRE OPINION FACE À LA HAUSSE DES POSSIBILITÉS DE S’INFORMER QU’ONT LES PATIENTS/ CLIENTS AUJOURD’HUI VIA INTERNET ? 18% 23% 55% 43% 27% 33% 2015 Total PLS Infirmiers C’est une bonne chose, ça facilite le dialogue car ils savent mieux de quoi on parle ou ce qu’ils veulent Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose, il faut s’y adapter C’est plutôt une mauvaise chose, ils sont mal informés et cela perturbe ma prestation de conseil auprès d’eux Significativement inférieur à la moyenne 80 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Des sources de tensions voisines de celles de l’ensemble des PLS. Internet, automédication : des évolutions liées qui semblent perturber les infirmiers. Leurs préoccupations fortes sont proches de celles de l’ensemble des professionnels libéraux : avant toutes les charges et la fiscalité (75 %), puis les contraintes administratives ou bureaucratiques, mais également la baisse des remboursements des soins, auxquels ce sont les PLS les plus sensibles (68 % vs 48 % en moyenne). Leurs opinions sont partagées sur Internet et la hausse des possibilités de s’informer que cela représente pour les patients : ils sont les moins nombreux à dire que “ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose et qu’il suffit de s’adapter“ (43 % vs 55 %). Comme les autres professionnels de santé, ils voient d’un mauvais œil le poids grandissant des mutuelles dans l’orientation des dépenses de santé des patients (83 %) et constatent majoritairement (53 %) que les patients en question repoussent certains soins ou traitements pour des raisons économiques. Moins touchés par le phénomène du low cost (qu’il s’agisse des produits ou des cabinets low cost, dont ils sont respectivement 7 % vs 19 % en moyenne et 8 % vs 21 % en moyenne à estimer que cela pénalise leur activité professionnelle), ils sont, comme les vétérinaires, plus sensibles que les autres PLS à la tendance à l’automédication (30 % vs 17 % en moyenne). Et, en effet, ce sont les seuls qui, en réponse à la question ouverte “en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“, citent spontanément Internet et-ou les informations plus ou moins fiables que les patients peuvent y trouver et, en lien avec cela, leur tendance à l’automédication (26 % d’entre eux le font). Face aux évolutions des patients, leur tendance dominante, comme pour la moyenne des PLS, est néanmoins de s’adapter : 55 % d’entre eux (61 % en moyenne) disent que leurs patients changent et qu’ils ont eux aussi changé leur manière de pratiquer leur métier. 04 I LES INFIRMIERS, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE À UN MÉTIER DONT LA TECHNOLOGIE FAVORISE L’ASPECT “COLLABORATIF“ QU’ILS VALORISENT Valorisation du “partage“ et de l’échange entre professionnels de santé et… télémédecine font bon ménage. En réponse à la question ouverte “en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence positive sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“, les infirmiers sont, avec les biologistes, les plus nombreux à citer spontanément ce qui a trait à des possibilités plus importantes d’échanges avec d’autres professionnels de santé (26 %). Ils aspirent, encore plus que les autres PLS, à des modes d’exercice plus “collectifs“ : 24 % des infirmiers interviewés dans le cadre du Scan exercent aujourd’hui sous une forme regroupés et ils sont en tout 58 % à dire que c’est le mode d’exercice qu’ils souhaitent pour le futur, soit le plus fort écart constaté entre situation actuelle et situation souhaitée. Il faut aussi noter que, comme les pharmaciens, leurs opinions sont plutôt défavorables aux médecins qui se déconventionnent : seuls 27 % jugent qu’ils “ont bien raison“ (vs 51 % en moyenne) et 52 % (vs 28 % en moyenne) estiment qu’ils “menacent l’accès de tous à la santé“. Q5 AUJOURD’HUI ON PARLE DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE MÉDECINS NON CONVENTIONNÉS (SECTEUR 3), QUELLE EST VOTRE POSITION ? 28% 52% 22% 22% 51% 27% Infirmiers Par ailleurs, les infirmiers sont des défenseurs de la téléconsultation : au total 53 % d’entre eux la pratiquent déjà ou en ont l’intention (41 % chez les médecins et vétérinaires). In fine, comme pour l’ensemble des PLS, la e-santé devient progressivement une réalité pour les infirmiers. D’abord pour leur profession en général que mais aussi pour leur cabinet (respectivement 60 % et 38 % qui estiment que “la e-santé, c’est déjà présent“). L’évolution est claire : la e-santé se diffuse (ces chiffres s’élevaient à 46 % et 29 % deux ans auparavant). En effet, comme chez les PLS directement impliqués dans les actes de télémédecine (médecins et vétérinaires), on observe chez eux une diffusion de la pratique de la télé-expertise : 17 % des infirmiers disent qu’ils interviennent déjà dans ce cadre (contre 5 % il y a deux ans) et au total 75 % interviennent déjà ou l’envisagent sérieusement (la moyenne est de 79 % chez les médecins et vétérinaires). Q6 LA TÉLÉMÉDECINE OFFRE DIVERSES POSSIBILITÉS. POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS INDIQUER QUELLE EST VOTRE SITUATION ACTUELLE ? 2014 2015 Total PLS Leur envie de “collaboratif“ et d’un exercice moins solitaire de leur métier, dans la mesure où ils semblent se traduire dans les faits à travers leurs pratiques de télémédecine, peut jouer un rôle positif sur leur “humeur“… Télé-expertise 5% 52% 20% 17% 2015 23% 58% 2014 8% 57% 2015 12% 53% 10% 23% 12% Télésurveillance Menacent l’accès à la santé pour tous 18% 75% 79% 65% 57% 53% 41% 63% 56% SCORES INTERVIENT DÉJÀ + INTENTION TOTAL PLS HORS INFIRMIERS ET PHARMACIENS 15% 17% Ne sont pas conscients des risques 2014 Ont bien raison Significativement supérieur à la moyenne 7% 33% 40% 20% Téléconsultation 2015 Significativement inférieur à la moyenne 2014 5% 10% 48% 33% 57% 17% 13% 17% Téléassistance 2015 Vous intervenez déjà 10% 53% 25% Vous interviendrez certainement un jour 12% Vous n’interviendrez certainement jamais Ne sait pas CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 83 05 I LES KINÉSITHÉRAPEUTES-OSTÉOPATHES, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE A LEUR MÉTIER, MÊME S’ILS SONT PARTAGÉS FACE À CERTAINES ÉVOLUTIONS Le contexte économique n’est pas flamboyant, le contexte politique perturbe, le “tout technologique“ inquiète un peu, mais les kinésithérapeutes-ostéopathes semblent moins que d’autres affectée par certaines évolutions potentiellement pénalisantes… et leur métier, grâce aux technologies de communication à distance, se fait moins solitaire, ce qui maintient leur moral à un bon niveau (relatif…) ! UNE VISION RELATIVEMENT POSITIVE DE LA SITUATION DE SA PROFESSION Avec les infirmiers, les kinésithérapeutes-ostéopathes sont ceux qui donnent la meilleure note à la vision actuelle de leur profession (5,6) et ils sont les moins nombreux à lui donner les moins bonnes notes (23 % de notes 1 à 4 contre 41 % en moyenne). Q1 D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS LA SITUATION GÉNÉRALE ACTUELLE DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ SUR UNE ÉCHELLE DE 1 À 10 ? NOTE MOYENNE La note qu’ils donnent à la situation de leur profession dans les années à venir se situe en revanche dans la moyenne… même s’ils sont parmi les moins nombreux à donner les moins bonnes notes (52 % vs 65 % donnent une note de 1 à 4, juste devant les vétérinaires et au même niveau que les infirmiers). Signe de leur optimisme, ce sont également les plus nombreux à dire qu’ils recommanderaient à un jeune d’exercer leur profession en libéral (67 % vs 50 % en moyenne). 4,9 5,6 6% 11% 54% 66% Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 41% 23% 2015 Total PLS 86 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Kinés-Ostéo Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Q2 D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, RECOMMANDERIEZ-VOUS À UN JEUNE D’EXERCER VOTRE PROFESSION EN LIBÉRAL AUJOURD’HUI ? % OUI 50% 67% 15% 24% 05 I LES KINÉSITHÉRAPEUTES-OSTÉOPATHES, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE À LEUR MÉTIER, MÊME S’ILS SONT PARTAGÉS FACE À CERTAINES ÉVOLUTIONS Des professionnels peu pénalisés par les évolutions du contexte “commercial“. 35% Ce sont les professionnels qui se disent les moins fortement touchés par les évolutions du contexte commercial (54 % répondent qu’ils ne se sentent pénalisés par “rien de tout cela“ parmi les 9 facteurs cités, contre 32 % en moyenne). 43% Certainement + très certainement OUI Probablement 39% Probablement pas 31% 10% 2015 Total PLS Que ce soit les sites internet développés par des confrères, les produits low cost, l’automédication, le choix du patient d’aller se faire soigner à l’étranger ou les médicaments achetés à l’étranger, ils sont toujours significativement moins nombreux que la moyenne à dire que leur activité professionnelle en est “pénalisée“. Certainement pas Significativement supérieur à la moyenne 2% Significativement inférieur à la moyenne Kinés-Ostéo TOTAL PLS KINÉS-OSTÉO Les sites d’informations généralistes et les forums sur la santé 25 18 C’est peut-être ce qui explique que, même s’ils constatent (comme la moyenne des PLS) de manière dominante le report des dépenses de santé des patients (43 %) ou encore la baisse de leurs honoraires (46 %) et jugent comme une “mauvaise chose“ le poids grandissant des mutuelles dans l’orientation des dépenses de santé des patients (89 %), cela affecte moins que d’autres leur vision (positive) de leur profession. Les sites internet développés par vos confrères pour promouvoir leur cabinet médical 20 10 Mais un contexte politique qui les perturbe. Les produits low cost 19 3 Les cabinets low cost 21 13 L’automédication 17 8 Comme les autres PLS, ils sont fortement préoccupés par “les charges et la fiscalité pesant sur [leur] profession“ (80 %) puis par “les contraintes administratives ou bureaucratiques“ (69 %). Le choix du patient de se faire soigner à l’étranger 9 3 Les médicaments achetés à l’étranger (dans l’illégalité) 17 5 Autre 13 13 Rien de tout cela 32 54 Q3 DIRIEZ-VOUS QUE VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE EST PÉNALISÉE PAR… % OUI Significativement supérieur à la moyenne 2015 Significativement inférieur à la moyenne C’est dans ce contexte qu’il faut sans doute apprécier leur opinion positive face au déconventionnement : à l’aune de l’ensemble des PLS, la moitié d’entre eux (52 % vs 51 % en moyenne) pense que les médecins qui se déconventionnent “ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“. 2015 Mais surtout, à la question ouverte portant sur “les innovations (technologiques) qui vont sans doute avoir une influence négative sur votre façon d’exercer votre métier dans les années à venir“, ils sont près d’un quart (24 %) à citer spontanément… le tiers-payant généralisé et-ou les mutuelles et-ou la loi Santé… ! Seuls les chirurgiensdentistes manifestent une réaction (qu’on pourrait qualifier d’épidermique) encore plus forte sur ce sujet. CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 89 05 I LES KINÉSITHÉRAPEUTES-OSTÉOPATHES, DES PROFESSIONNELS POSITIFS FACE À LEUR MÉTIER, MÊME S’ILS SONT PARTAGÉS FACE À CERTAINES ÉVOLUTIONS Un métier vécu positivement grâce à la facilitation des échanges. Un certain refus d’une évolution possible vers le “tout technique“. Leurs réponses spontanées à la question ouverte sur “les innovations (technologiques) susceptibles d’avoir une influence positive sur la façon d‘exercer [leur] métier dans les années à venir“ montrent combien tout ce qui a trait à des technologies de communication à distance facilitant les échanges entre professionnels est valorisé : ils sont 22 % à citer spontanément tout ce qui a trait aux échanges facilités entre professionnels, dont le dossier médical partagé. Cette vision positive des technologies de communication à distance va néanmoins de pair avec une certaine méfiance face à des évolutions “technologiques“ : ainsi, 31 % d’entre eux citent spontanément, en réponse à la question sur “les innovations (technologiques) susceptibles d’avoir une influence négative sur la façon d’exercer [leur] métier dans les années à venir“, soit Internet et ses forums d’informations, soit la “perte de l’aspect manuel“ de la thérapie… Ce goût pour le contact et l’échange direct avec les patients est peut-être ce qui explique que ce sont, de tous les PLS interrogés, les moins utilisateurs d’au moins une des modalités de télémédecine (11 % vs 34 % en moyenne). Par ailleurs - mais il faut se souvenir que nous insistions il y a deux ans sur le fait que, pour 20 % des kinésithérapeutesostéopathes interviewés dans le cadre du Scan le mot e-santé n’évoquait… rien - ce sont les PLS les moins nombreux, avec les vétérinaires, à dire que la e-santé est déjà présente, dans leur profession en général (38 % vs 59 %) et également dans leur cabinet (31 % vs 43 % en moyenne). 36 % estiment même que, dans leur cabinet, “c’est plutôt lointain“ (vs 21 % en moyenne). Q4 LA TÉLÉMÉDECINE OFFRE DIVERSES POSSIBILITÉS. POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS INDIQUER QUELLE EST VOTRE SITUATION ACTUELLE ? TOTAL PLS KINÉS-OSTÉO Télé-expertise (Avis de confrères) 27 10 Télésurveillance (”Outil”) 11 3 Téléconsultation (Diagnostic) 7 - Téléassistance (Acte médical) 8 3 UTILISE AU MOINS 1 DES 4 34 11 UTILISE AU MOINS 2 DES 4 9 2 % VOUS L’UTILISEZ DÉJÀ 2015 Significativement inférieur à la moyenne Q5 PLUS PRÉCISÉMENT, VOUS DIRIEZ QUE LA E-SANTÉ, C’EST DÉJÀ PRÉSENT, C’EST POUR DEMAIN OU C’EST PLUTÔT LOINTAIN ? DANS VOTRE PROFESSION EN GÉNÉRAL 13% 30% DANS VOTRE CABINET / OFFICINE 21% 36% 28% 33% Comme les autres PLS, un mode d’exercice “non solitaire“ de leur profession séduit les kinésithérapeutes-ostéopathes : 49 % de l’échantillon interviewé exerce déjà en regroupement et ils sont au total 62 % à dire que c’est ce mode d’exercice qu’ils souhaiteraient pour le futur (ils n’étaient “que“ 53 % il y a deux ans). CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 33% C’est plutôt lointain C’est pour demain 59% 38% Kinés-Ostéo C’est déjà présent 43% 2015 Total PLS 90 36% 31% 2015 Total PLS Kinés-Ostéo Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 2015 06 I LES VÉTÉRINAIRES, DES PROFESSIONNELS QUI RESTENT OPTIMISTES MALGRÉ UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE PESANT Malgré un contexte socio-économique qu’ils ressentent comme très pénalisant pour leur activité, les vétérinaires restent positifs. Peut-être parce qu’ils ont le sentiment que les conditions d’exercice de leur métier s’améliorent grâce aux avancées technologiques… UN CONTEXTE TOUJOURS PERÇU COMME MENAÇANT Les contraintes “subies“ comme les charges et la fiscalité, ou bien les contraintes administratives et bureaucratiques sont, comme pour les autres professionnels de santé, des préoccupations fortes. Mais surtout, les vétérinaires, comme les années précédentes, sont, avec les pharmaciens, ceux qui s’estiment toujours les plus pénalisés par la plupart des évolutions de leur contexte socio-commercial : au premier chef l’automédication (48 % vs 17 %), mais aussi les produits low cost (40 % vs 19 %), les médicaments achetés à l’étranger (40 % vs 17 %), les cabinets low cost (39 % vs 21 %) ou les sites internet développés par leurs confrères (34 % vs 20 %). Le “choix du patient d’aller se faire soigner à l’étranger“, bien sûr, les concerne très peu… 90 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 06 I LES VÉTÉRINAIRES, DES PROFESSIONNELS QUI RESTENT OPTIMISTES MALGRÉ UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE PESANT Toujours avec les pharmaciens, ce sont les PLS qui sont les moins nombreux à estimer que “leurs patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés“ (6 % vs 24 %). Et ce sont également les moins nombreux à penser que la hausse des possibilités de s’informer via Internet est une bonne chose (5 % vs 18 %). Il faut noter que, dans ce contexte relativement mal vécu, et alors qu’ils ne sont pas directement concernés, les vétérinaires sont, juste après les biologistes, ceux des PLS qui ont l’opinion la plus favorable au déconventionnement des médecins : 65 % d’entre eux (vs 51 % en moyenne) disent “[ils] ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“. Q2 D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, DIRIEZ-VOUS QU’AUJOURD’HUI… 6% 24% 31% 22% Q1 63% 53% DIRIEZ-VOUS QUE VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE EST PÉNALISÉE PAR… TOTAL PLS VÉTÉRINAIRES Les sites d’informations généralistes et les forums sur la santé 25 32 Les sites internet développés par vos confrères pour promouvoir leur cabinet médical 20 34 Les produits low cost 19 40 Les cabinets low cost 21 39 Vos patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés L’automédication 17 48 Vos patients sont plus attentifs au coût des soins proposés et essaient de ”négocier” Le choix du patient de se faire soigner à l’étranger 9 3 Les médicaments achetés à l’étranger (dans l’illégalité) 17 40 Autre 13 5 Rien de tout cela 32 5 % OUI Significativement supérieur à la moyenne 2015 2015 2015 Total PLS Vétérinaires Vos patients repoussent certains soins/traitements pour des raisons économiques Significativement inférieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 95 06 I LES VÉTÉRINAIRES, DES PROFESSIONNELS QUI RESTENT OPTIMISTES MALGRÉ UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE PESANT Mais parmi les PLS les plus optimistes quant à leur profession. Néanmoins ce contexte “commercial“ ne paraît pas avoir d’incidence négative marquée sur la vision de sa profession… ou plus (juste derrière les kinés). Il faut d’ailleurs relever que sur 4 années de mesure la proportion d’entre eux qui donne de mauvaises notes (1 à 4) reste stable (elle passe de 28 à 26 %). Peut-être parce que, comme c’était déjà le cas l’année dernière, ils ont plus que les autres PLS, le sentiment que leurs honoraires augmentent ? En tout cas ils sont les plus nombreux à le dire (35 % vs 13 % en moyenne) et seuls 21 % d’entre eux (vs 43 % en moyenne) estiment à l’inverse que leurs honoraires baissent. Et ce sont surtout ceux qui donnent la meilleure note à la vision de sa profession dans les années à venir : 4,7 (vs 4,0 en moyenne). Ils sont ainsi 54 %, contre 35 % en moyenne, à donner une note 5 ou plus. Et la proportion de ceux qui donnent de très mauvaises notes n’évolue pas de manière significative en 4 années de mesure. Et ils figurent parmi les PLS qui donnent les meilleures notes à la vision actuelle de leur profession (5,5 vs 4,9 en moyenne). 74 % d’entre eux (vs 60 % en moyenne) donnent la note 5 In fine, ils sont 56 % (à la moyenne des PLS, stable sur 4 ans) à dire qu’ils recommanderaient à un jeune d’exercer leur profession en libéral. Q3 Q4 CONCERNANT VOTRE ACTIVITÉ, DIRIEZ-VOUS QU’AU FIL DU TEMPS… MAINTENANT, TOUJOURS D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ DANS LES ANNÉES À VENIR ? 13% NOTE MOYENNE 35% 44% Vos honoraires/Chiffre d’affaires augmentent 44% 4,7 2% 2% 33% 21% 2015 Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 65% 47% Vétérinaires 2015 Total PLS 96 52% Vos honoraires/Chiffre d’affaires restent stables Vos honoraires/Chiffre d’affaires diminuent 43% Total PLS 4,0 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Vétérinaires Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Une profession peut-être moins touchée que d’autres par certaines menaces. Les vétérinaires semblent moins fortement préoccupés que les autres PLS par “la désertification médicale dans certains territoires“ (21 vs 37 en moyenne) ou “la diminution du nombre de médecins“ (19 % vs 44 % en moyenne). Ce sont également les moins négatifs à l’égard du rôle des mutuelles. Ils ne sont “que“ 66 % (vs 85 % en moyenne) à dire que “les mutuelles vont avoir un poids grandissant dans l’orientation des dépenses de santé des patients et c’est plutôt une mauvaise chose“). Ce sont à l’inverse les plus nombreux (23 % vs 8 % en moyenne) à penser qu’elles “ne pèseront pas plus qu’avant dans les orientations des dépenses de santé des patients“. 06 I LES VÉTÉRINAIRES, DES PROFESSIONNELS QUI RESTENT OPTIMISTES MALGRÉ UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE PESANT Un métier qui évolue “positivement“ grâce aux avancées technologiques. Dans la question ouverte où l’on demande aux interviewés quelles sont “les innovations technologiques qui vont avoir une influence positive sur la manière d’exercer leur profession dans les années à venir“, leurs réponses sont le reflet de professionnels qui se sentent plutôt soutenus par les avancées technologiques. 29 % d’entre eux évoquent spontanément des évolutions technologiques positives relatives globalement à la diffusion de la télémédecine et, notamment, les objets connectés et toutes les possibilités de surveiller à distance les animaux. Q5 PLUS PRÉCISÉMENT, VOUS DIRIEZ QUE LA E-SANTÉ, C’EST DÉJÀ PRÉSENT, C’EST POUR DEMAIN OU C’EST PLUTÔT LOINTAIN ? Ils évoquent également les possibilités plus importantes d’échanges avec des confrères (22 % les citent spontanément). Dans un contexte où ils aspirent, comme les autres PLS, à des modes d’exercice plus “collectifs“ (31 % des vétérinaires interviewés dans le cadre du Scan exercent aujourd’hui en regroupement et 47 % le souhaiteraient pour le futur), cela peut jouer un rôle positif sur leur “humeur“… DANS VOTRE PROFESSION EN GÉNÉRAL 13% DANS VOTRE CABINET / OFFICINE 18% 21% 35% 28% 39% Enfin, même si ce sont les PLS les moins nombreux, avec les kinésithérapeutes-ostéopathes, à dire que pour eux la e-santé est déjà présente, que ce soit dans leur profession (44 % vs 59 % en moyenne) et, surtout, dans leur cabinet (18 % vs 43 % en moyenne), ce sont paradoxalement, avec les radiologues, les PLS les plus utilisateurs de télé-expertise (47 % vs 27 % en moyenne disent “je l’utilise déjà“). 36% C’est plutôt lointain 47% 59% 44% C’est pour demain C’est déjà présent 43% Significativement supérieur à la moyenne 18% Au total, 50 % d’entre eux utilisent au moins l’une des 4 modalités de télémédecine (34 % en moyenne). 2015 Total PLS Vétérinaires Significativement inférieur à la moyenne 2015 Total PLS Vétérinaires Q6 LA TÉLÉMÉDECINE OFFRE DIVERSES POSSIBILITÉS. POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS INDIQUER QUELLE EST VOTRE SITUATION ACTUELLE ? TOTAL PLS VÉTÉRINAIRES Télé-expertise (Avis de confrères) 27 47 Télésurveillance (”Outil”) 11 5 Téléconsultation (Diagnostic) 7 5 Téléassistance (Acte médical) 8 6 UTILISE AU MOINS 1 DES 4 34 50 UTILISE AU MOINS 2 DES 4 9 10 % VOUS L’UTILISEZ DÉJÀ 2015 2015 Significativement supérieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 99 07 I LES RADIOLOGUES, DES PROFESSIONNELS TECHNOPHILES QUI SOUHAITERAIENT EXERCER LEUR MÉTIER AVEC MOINS DE CONTRAINTES Nous le relevons depuis plusieurs années, les radiologues sont sans doute les plus technophiles au sein des PLS interviewés pour le Scan. Ils font également cette année encore partie de ceux d’entre eux qui se sentent le moins menacés par certaines évolutions du contexte économique. Mais on sent néanmoins poindre une certaine inquiétude face à la téléradiologie, notamment parce qu’elle peut s’exercer depuis l’étranger. Avec la persistance de préoccupations fortes d’ordre plus “bureaucratique“, leurs positions “moyennes“ face à la situation de leur profession doivent sans doute être relativisées… DES PROFESSIONNELS FÉRUS DE TÉLÉMÉDECINE ET POUR LESQUELS LA E-SANTÉ EST DE PLUS EN PLUS UNE RÉALITÉ Comme les années précédentes, les radiologues se montrent vraiment férus de télémédecine. Ce sont de plus gros utilisateurs que la moyenne des PLS interviewés des quatre différentes modalités. Au total, ils sont 58 % (vs 34 % en moyenne) à en utiliser au moins une des quatre et presque un quart (24 % vs 9 %) au moins deux. La e-santé en général est de plus en plus présente pour eux : ils sont, avec les biologistes, ceux qui sont les plus nombreux à le constater. Ainsi, pour 83 % d’entre eux (vs 59 % en moyenne), “la e-santé c’est déjà présent dans [ma] profession en général“ et pour 69 % (vs 43 % en moyenne) dans leur cabinet. Ces chiffres sont en augmentation depuis deux ans, où ils se situaient respectivement à 79 % et 54 %. 100 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Q1 LA TÉLÉMÉDECINE OFFRE DIVERSES POSSIBILITÉS. POUR CHACUNE, POUVEZ-VOUS INDIQUER QUELLE EST VOTRE SITUATION ACTUELLE ? TOTAL PLS RADIOLOGUES Télé-expertise (Avis de confrères) 27 47 Télésurveillance (”Outil”) 11 22 Téléconsultation (Diagnostic) 7 19 Téléassistance (Acte médical) 8 25 % VOUS L’UTILISEZ DÉJÀ 2015 2015 UTILISE AU MOINS 1 DES 4 34 58 UTILISE AU MOINS 2 DES 4 9 24 Significativement supérieur à la moyenne 07 I LES RADIOLOGUES, DES PROFESSIONNELS TECHNOPHILES QUI SOUHAITERAIENT EXERCER LEUR MÉTIER AVEC MOINS DE CONTRAINTES Une profession relativement protégée des menaces “extérieures“ ? Ils sont ainsi moins nombreux que la moyenne à se dire pénalisés par le phénomène du low cost, ou de l’automédication, ou encore par les sites internet développés par leurs confrères. On n’observe pas de progression de l’idée que leur activité professionnelle serait “pénalisée“ par certaines évolutions du contexte économique (et commercial). Comme les années précédentes, ils font partie des PLS qui s’estiment les moins touchés par l’ensemble des facteurs cités (49 % d’entre eux donnent la réponse “rien de tout cela“, contre 32 % en moyenne). Ce sont également les moins touchés par les évolutions du comportement des patients en termes de reports des dépenses de santé (34 % vs 53 % en moyenne). Ils sont ainsi près d’un sur deux (46 %, vs 24 % seulement en moyenne) à dire que leurs patients “acceptent comme avant les soins et traitements proposés“. Q2 PLUS PRÉCISÉMENT, VOUS DIRIEZ QUE LA E-SANTÉ, C’EST DÉJÀ PRÉSENT, C’EST POUR DEMAIN OU C’EST PLUTÔT LOINTAIN ? DANS VOTRE PROFESSION EN GÉNÉRAL 0% 17% 13% DIRIEZ-VOUS QUE VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE EST PÉNALISÉE PAR… DANS VOTRE CABINET / OFFICINE TOTAL PLS RADIOLOGUES Les sites d’informations généralistes et les forums sur la santé 25 22 Les sites internet développés par vos confrères pour promouvoir leur cabinet médical 20 8 Les produits low cost 19 5 Les cabinets low cost 21 10 C’est pour demain L’automédication 17 7 C’est déjà présent Le choix du patient de se faire soigner à l’étranger 9 8 Significativement supérieur à la moyenne Les médicaments achetés à l’étranger (dans l’illégalité) 17 10 Significativement inférieur à la moyenne Autre 13 17 Rien de tout cela 32 49 % OUI 2% 21% 29% 28% 36% C’est plutôt lointain 83% 69% 59% 43% 2015 Total PLS Radiologues 2015 Total PLS Radiologues Q3 Significativement supérieur à la moyenne 2015 2015 Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 103 07 I LES RADIOLOGUES, DES PROFESSIONNELS TECHNOPHILES QUI SOUHAITERAIENT EXERCER LEUR MÉTIER AVEC MOINS DE CONTRAINTES Néanmoins, il faut relever qu’ils sont partagés face au développement de la téléradiologie. Utilisateurs importants de téléradiologie, ils sont 30 % à citer spontanément celle-ci comme une “[innovation technologique] qui [va] sans doute avoir une influence positive sur la façon d’exercer [leur] métier dans les années à venir“. Q4 Un contexte de persistance de préoccupations fortes. D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, DIRIEZ-VOUS QU’AUJOURD’HUI… En tout cas, certaines préoccupations, déjà fortes les années précédentes, semblent s’accentuer. Cette année, les radiologues sont ainsi de loin les plus préoccupés par les “charges et la fiscalité qui pèsent sur [leur] profession“ (93 % vs 79 % en moyenne) et parmi les trois professions 24% 22% 20% Q5 EN TANT QUE PROFESSIONNEL DE SANTÉ, LES SUJETS SUIVANTS SONT-ILS ACTUELLEMENT DES SUJETS DE PRÉOCCUPATION POUR VOUS ? 53% 34% TOTAL PLS RADIOLOGUES Les charges et/ou la fiscalité pesant sur votre profession 79 93 Les contraintes administratives ou bureaucratiques 75 85 La baisse de vos revenus 48 58 La baisse des remboursements des soins 48 53 % BEAUCOUP Et, ce qui est intéressant, c’est que dans plusieurs cas, ce sont les mêmes qui citent spontanément la téléradiologie comme une innovation “positive“ pour leur métier ET ensuite comme une innovation “négative“… Dans ce cas, ils précisent le caractère négatif en qualifiant la téléradiologie dont ils parlent : “délocalisation“ ou “à l’étranger“ ou “non encadrée“… 2015 Total PLS Radiologues Vos patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés 2015 2015 La baisse du pouvoir d’achat 48 51 Vos patients sont plus attentifs au coût des soins proposés et essaient de ”négocier” La concurrence d’Internet et/ou des grandes surfaces 45 - Vos patients repoussent certains soins/traitements pour des raisons économiques La diminution du nombre de médecins 44 51 La désertification médicale dans certains territoires 38 34 L’automédication 12 2 % AU MOINS 4 SUJETS QUI PRÉOCCUPENT BEAUCOUP 60 68 Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Significativement supérieur à la moyenne 104 Ceci s’accompagne du sentiment plus fort que chez les autres PLS que leurs honoraires baissent (66 % vs 43 % en moyenne). 46% Mais, dans le même temps, leurs réponses spontanées à la question ouverte suivante sur “les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“ révèlent une certaine inquiétude face au développement de cette “téléradiologie“… quand elle est pratiquée depuis l’étranger, et à bas coûts… L’un d’entre eux parle même “d’uberisation de la lecture“… Ils sont en tout 23 % à être concernés. Est-ce à dire qu’ils commencent à se sentir un peu moins à l’abri ? L’avenir nous le dira. les plus préoccupées par “les contraintes administratives ou bureaucratiques“ (85 % vs 75 % en moyenne, juste derrière les chirurgiens-dentistes et les médecins généralistes). CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 07 I LES RADIOLOGUES, DES PROFESSIONNELS TECHNOPHILES QUI SOUHAITERAIENT EXERCER LEUR MÉTIER AVEC MOINS DE CONTRAINTES Q6 Un contexte “bureaucratico-politique“ pesant. Une dégradation relativement forte du climat sur 4 ans. D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, RECOMMANDERIEZ-VOUS À UN JEUNE D’EXERCER VOTRE PROFESSION EN LIBÉRAL AUJOURD’HUI ? Comme la moyenne des PLS, ils ont une vision négative du rôle des mutuelles : 85 % estiment que “les mutuelles vont avoir un poids grandissant dans l’orientation des dépenses de santé des patients et c’est plutôt une mauvaise chose“. Les radiologues se situent cette année dans la moyenne des PLS sur les trois indicateurs clefs du climat. Mais ils font partie de ceux qui contribuent largement au mouvement de dégradation observable en 4 années de mesure. Et ils font partie des PLS qui, en réponse à la question ouverte leur demandant de dire quelles sont “les principales innovations [technologiques] qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer [leur] métier dans les années à venir“ citent spontanément la généralisation du 1/3 payant ou les mutuelles (18 %). Certains parlent également de “flicage“, de “contrôles“ ou de “contraintes“, ce qui n’est pas le cas des autres PLS… Ils donnent ainsi une note moyenne de 5 sur 10 à “la situation générale actuelle de [leur] profession“ (vs 4,9 en moyenne), une note de 3,9 à la situation de leur profession “dans les années à venir“ (vs 4,0 en moyenne) et 46 % d’entre eux “[recommanderaient] à un jeune d’exercer [leur] profession en libéral“ (vs 50 % en moyenne). TOTAL OUI : TRÈS CERTAINEMENT + CERTAINEMENT + PROBABLEMENT 75% 67% 57% 2012 2013 47% 2014 67% 50% 2015 Total PLS 2012 2013 58% 2014 Radiologues 55% 2015 Comme l’ensemble des PLS, ils estiment très majoritairement (61%) que “les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“. Directement concernés (98 % des radiologues interrogés dans le cadre du Scan sont conventionnés…), leurs intentions de passer à l’acte contrastent avec cette opinion favorable au déconventionnement : seuls 2 % répondent qu’ils envisagent “très probablement“ de se déconventionner… Mais cela ne dit pas dissimuler qu’en quatre années de mesure, ceux qui attribuent de “mauvaises notes“ (1 à 4 sur 10) à la situation actuelle de leur profession sont passés de 27 à 41 % et que pour la situation de leur profession dans les années à venir ce score passe de 47 % à 66 %... Il en est de même en ce qui concerne leur prosélytisme : en quatre ans, la part de ceux qui recommanderaient à un jeune d’exercer leur profession en libéral est passée de 75 % à 55 % (le même phénomène s’observe chez les kinésithérapeutesostéopathes et les infirmiers). Baisse significative 2012-2015 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 107 08 I LES BIOLOGISTES, DES PROFESSIONNELS DYNAMIQUES ET TECHNOPHILES MAIS SOUS TENSION Les pressions financières (mal) vécues par les biologistes expliquent sans doute en grande partie leur vision si négative de leur profession, alors que dans le même temps ils s’adaptent, font évoluer leurs pratiques, contribuant fortement à l’émergence d’une “nouvelle médecine“ portée par les avancées technologiques. UN CLIMAT TOUJOURS TRÈS SOMBRE Q1 Q2 Sur les trois questions révélatrices du “climat“, les biologistes se distinguent par le fait qu’ils sont toujours les plus négatifs des PLS. D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT DÉCRIRIEZVOUS LA SITUATION GÉNÉRALE ACTUELLE DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ SUR UNE ÉCHELLE DE 1 À 10 ? MAINTENANT, TOUJOURS D’APRÈS L’IDÉE QUE VOUS VOUS EN FAITES, COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DE LA PROFESSION QUE VOUS EXERCEZ DANS LES ANNÉES À VENIR ? Ce sont eux qui donnent la plus mauvaise note du Scan aussi bien quant à leur vision de la situation actuelle de leur profession (4,2 sur 10) que quant à celle de la situation future de leur profession (note 3,3, également la plus faible du Scan). En 4 années de mesure la part d’entre eux qui accorde une très faible note (1 à 4) à la situation future passe de 63 à 82 % ! NOTE MOYENNE 4,9 4,2 2% 6% NOTE MOYENNE 4,0 3,3 2% 2% 17% 42% 54% 33% 82% Notes 8-10 Notes 5-7 Notes 1-4 57% 41% 65% Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 2015 Total PLS 108 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Biologistes 2015 Total PLS Biologistes 08 I LES BIOLOGISTES, DES PROFESSIONNELS DYNAMIQUES ET TECHNOPHILES MAIS SOUS TENSION Ce sont aussi les PLS qui se distinguent par leur plus faible prosélytisme : ce sont les moins nombreux des PLS (24 % seulement) à déclarer qu’ils recommanderaient à un jeune d’exercer leur profession en libéral (la moyenne est à 50 % et ils étaient eux-mêmes 55 % à l’affirmer il y a trois ans…). Q3 D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, RECOMMANDERIEZ-VOUS À UN JEUNE D’EXERCER VOTRE PROFESSION EN LIBÉRAL AUJOURD’HUI ? % OUI 50% S’ils ne se disent pas plus (mais pas moins non plus..) fortement préoccupés par les charges ou la fiscalité qui pèsent sur leur profession (72 %) ou bien encore les contraintes administratives et bureaucratiques (75 %), voire même moins préoccupés que la moyenne par la baisse du pouvoir d’achat (35 % contre 48 % en moyenne), ils sont les plus nombreux à constater le phénomène de report des soins de la part des patients (68 % contre 53 % en moyenne). Q4 Q5 D’APRÈS VOTRE EXPÉRIENCE, DIRIEZ-VOUS QU’AUJOURD’HUI… CONCERNANT VOTRE ACTIVITÉ, DIRIEZ-VOUS QU’AU FIL DU TEMPS… 24% 23% 8% 22% Et, comme l’année passée d’ailleurs, ce sont les plus nombreux des PLS interviewés à constater que leurs honoraires diminuent (68 % contre 43 % en moyenne). 24% 7% 15% Des préoccupations économiques toujours vives. 17% 3% 13% 28% 44% 68% 53% 68% 43% 35% 2015 57% Total PLS Biologistes 2015 Total PLS Biologistes 39% 20% 10% 2015 Total PLS Biologistes Certainement + très certainement Probablement OUI Vos patients acceptent comme avant les soins et traitements proposés Vos honoraires/Chiffre d’affaires augmentent Vos patients sont plus attentifs au coût des soins proposés et essaient de ”négocier” Vos honoraires/Chiffre d’affaires restent stables Vos patients repoussent certains soins/traitements pour des raisons économiques Vos honoraires/Chiffre d’affaires diminuent Significativement supérieur à la moyenne Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Probablement pas Certainement pas Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 111 08 I LES BIOLOGISTES, DES PROFESSIONNELS DYNAMIQUES ET TECHNOPHILES MAIS SOUS TENSION Des pressions plus financières que “commerciales“. À la question portant sur la perception qu’ont les PLS d’être pénalisés ou pas dans leur activité professionnelle par un certain nombre d’évolutions récentes du paysage “commercial“ de la santé, les biologistes apparaissent relativement moins touchés que d’autres. Qu’il s’agisse du phénomène low cost en général, ou encore de la possibilité pour les patients d’aller se faire soigner à l’étranger ou d’y acheter des médicaments, ils sont moins nombreux qu’en moyenne à se dire pénalisés … Mais un petit tiers d’entre eux évoque spontanément d’autres facteurs pénalisants spécifiques à leur profession et au premier chef la financiarisation de leur activité, la mainmise des grands groupes… C’est sans doute dans ce contexte qu’il faut comprendre le fait que ce sont les PLS dont l’opinion est la plus favorable au déconventionnement : 67 % disent que “les médecins qui le font ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions“ (contre 51 % en moyenne). Mais il s’agit bien d’une “opinion“… Dans les faits, ce sont également les PLS les moins enclins à dire qu’ils ont l’intention de le faire eux-mêmes : 77 % affirment qu’ils ne le feront “jamais“ (contre 50 % en moyenne sur les 4 professions concernées). Ce souci réapparaît dans leurs réponses spontanées à la question ouverte pourtant censée parler de technologie… (“en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence négative sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“) : près d’un sur cinq cite la financiarisation et-ou l’industrialisation comme une évolution négative… 112 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ Q6 Q7 AUJOURD’HUI ON PARLE DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE MÉDECINS NON CONVENTIONNÉS (SECTEUR 3), QUELLE EST VOTRE POSITION ? ET ENVISAGEZ-VOUS ACTUELLEMENT DE VOUS DÉCONVENTIONNER ? 17% 28% 17% 50% 77% 22% 67% 51% 2015 Total PLS Biologistes 48% 3% 2015 23% 0% 2015 Biologistes Total 4 professions conventionnées Menacent l’accès à la santé pour tous Jamais Ne sont pas conscients des risques Peut-être un jour Ont bien raison très probablement Significativement supérieur à la moyenne Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne 08 I LES BIOLOGISTES, DES PROFESSIONNELS DYNAMIQUES ET TECHNOPHILES MAIS SOUS TENSION Des professionnels entrés de plain-pied et volontairement dans la “e-santé“. La “e-santé“ se diffuse, et les biologistes y contribuent fortement. À la question ouverte “en pensant à tous les changements technologiques en cours, quelles sont les principales innovations qui vont sans doute avoir une influence positive sur la façon d’exercer votre métier dans les années à venir“, 26 % d’entre eux citent spontanément tout ce qui a trait au “partage des données“, que ce soit à travers des moyens de communication facilitant les échanges entre professionnels ou via l’existence du dossier médical partagé. Avec les radiologues, ce sont ainsi les PLS pour lesquels la e-santé représente le plus une réalité : ils sont 75 % (contre 59 % en moyenne) à dire que, dans leur profession en général “la e-santé, c’est déjà présent“ et 70 % (contre 43 % en moyenne) à dire la même chose en ce qui concerne leur cabinet. Et ce sont les PLS qui utilisent le plus la télésurveillance (32 % contre 11 % en moyenne). Acteurs d’une nouvelle offre de santé en émergence, leur posture est volontariste et répond aux évolutions qu’ils perçoivent du côté des patients. Ils sont ainsi les PLS les plus nombreux à dire “mes patients ont changé et je cherche en permanence à faire évoluer ma manière de pratiquer mon métier“ (63 % contre 40 % en moyenne). Q8 AUJOURD’HUI, QUAND VOUS PENSEZ À VOS PATIENTS ET À LA RELATION QUE VOUS AVEZ AVEC EUX, VOUS DIRIEZ PLUTÔT : 40% 63% 21% 11% 7% 7% 27% 23% 2015 Total PLS Biologistes Mes patients ont changé et je cherche en permanence à faire évoluer ma manière de pratiquer mon métier Mes patients ont changé et j’essaie de m’adapter à leurs évolutions mais ce n’est pas facile pour moi Mes patients ont changé mais je n’ai pas changé la manière de pratiquer mon métier Mes patients n’ont fondamentalement pas changé et je n’ai pas non plus changé la manière de pratiquer mon métier Significativement supérieur à la moyenne Significativement inférieur à la moyenne CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ 115 MÉTHODOLOGIE Enquête réalisée par le Cabinet Vision et Talents auprès de 486 professionnels de santé : médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutesostéopathes, vétérinaires, biologistes, radiologues. L’enquête a été menée du 18 novembre au 8 décembre 2015 via le panel World One. 118 CMV MÉDIFORCE 2016 I L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS LIBÉRALES DE SANTÉ CMV Médiforce SA au capital de 7 568 120 € 123, rue Jules Guesde - TSA 51111 92683 Levallois-Perret Cedex Siège social : 1, bd Haussmann - 75009 Paris RCS Paris 306 591 116 N° Orias 07 02 88 60 (www.orias.fr). Société de Financement soumise à l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, 61 rue Taitbout 75009 Paris. Conception et réalisation : lecaméléon - Crédits photos : © Thinkstock® - © iStock® Pour toute information : Adeline Winckel, [email protected] Fax : +33 (0)1 56 76 98 98