analyse de singularités thermiques de bâtiments par modélisation

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Thermogram’ 2009
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ANALYSE DE SINGULARITÉS THERMIQUES DE
BÂTIMENTS PAR MODÉLISATION NUMÉRIQUE
Véronique LE SANT
Sylvain PIERRARD, Pascal RIDOUX, Jean-Baptiste HENRY
LNE – Laboratoire National de métrologie et d’Essais
Département Télédétection
29 rue Roger Hennequin
78197 Trappes Elancourt
[email protected] 01 30 69 12 10
Résumé
Il est de plus en plus courant de détecter les singularités thermiques du bâtiment, en utilisant la
thermographie infrarouge qui offre l'avantage de fournir une image donc une représentation visuelle
du phénomène thermique.
L'objet de ce travail est d’analyser par une modélisation simple quelques singularités thermiques et
de montrer leur impact sur la répartition superficielle des températures de l’enveloppe du bâtiment
dans le but d'établir des corrélations plus fines avec les images thermiques obtenues par
thermographie infrarouge.
La première partie de cette communication sera donc consacrée à la présentation de modèles de
simulation de ponts thermiques. Cette partie consiste à décrire les hypothèses adoptées pour la
simulation, c’est à dire à préciser les principales conditions aux limites utilisées et le mode de calcul
des ponts thermiques étudiés. Dans la seconde partie, seront explicités les résultats obtenus pour un
certain nombre de ponts thermiques de liaison.
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Thermogram’ 2009
1 - INTRODUCTION
Les singularités thermiques dans le bâtiment correspondent aux endroits où l'hypothèse que le
transfert thermique a lieu uniquement dans l'épaisseur de la paroi, n'est plus acceptable. On peut
citer les raccordements de parois, les ponts thermiques en partie courante de parois, les liaisons avec
le sol. [3]
Il est de plus en plus courant de détecter les irrégularités de température de surface, engendrées
par ces singularités, en utilisant la thermographie infrarouge qui offre l'avantage de fournir une
image donc une représentation visuelle du phénomène thermique.
Le LNE utilise la thermographie infrarouge depuis une trentaine d'années comme outil d'investigation
pour des applications très différentes comme la recherche de pollutions marines, la détection de
cavités karstiques, le contrôle des d'ouvrages d'art. Dans le domaine
de l'évaluation des
déperditions énergétiques, notre objectif est de mieux comprendre et interpréter les images
infrarouges en s'appuyant sur des images thermiques numériques plus "faciles" à obtenir en faisant
varier les hypothèses.
La première partie de ce travail est donc d’analyser par une modélisation simple, les singularités
thermiques, les plus usuelles dans un premier temps, et de montrer leur impact sur la répartition
superficielle des températures de l’enveloppe du bâtiment, en fonction de la géométrie du bâtiment,
de la nature des matériaux de construction employés (béton, parpaing, brique, bois, ..) et du type
d’isolation choisi (intérieure, extérieure, répartie)
Elle servira à établir des corrélations plus fines avec les images thermiques obtenues par
thermographie infrarouge.
Ce présent travail s’appuie sur un outil de calcul aux éléments finis (COMSOL).
2 - PRÉSENTATION DES MODÈLES DE SIMULATION
2.1.
L’outil de calcul
Les modèles de ponts thermiques ont été simulés à l’aide du logiciel d’éléments finis COMSOL, en
régime stationnaire. Dans un premier temps, les calculs ont été réalisés en 2D afin d’analyser les
gradients thermiques provoqués par ces singularités thermiques, puis en 3D afin de visualiser leur
effet sur l’enveloppe du bâtiment.
L'ensemble des parties d'un bâtiment est soumis aux transferts thermiques, qui sont des échanges
de chaleur entre l'intérieur du bâtiment et l'extérieur.
Les échanges thermiques se font de 3 manières.
- Par conduction à l’intérieur des parois du bâtiment : ces échanges dépendent de la conductivité
thermique λ (W/m.K) des matériaux constituants les parois et de leur épaisseur. Les valeurs
de λ utilisées pour les simulations sont issues principalement de la référence [2].
- Par convection avec l’environnement du bâtiment : ces échanges convectifs intérieurs et extérieurs
sont caractérisés par un coefficient d’échange « h » et la température ambiante intérieure du
bâtiment ou température du milieu extérieur.
Les valeurs retenues pour ces deux types d’échanges convectifs intérieur/extérieurs sont
issues de [3].
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Thermogram’ 2009
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Pour les échanges convectifs intérieurs, ce coefficient dépend de la position de la paroi
(verticale ou horizontale) et de la saison (hiver/été), ce qui permet de tenir compte de la
stratification horizontale des couches d’air, dont la température croit avec la hauteur. En
revanche, les échanges convectifs extérieurs dépendent fortement du vent. Les valeurs des
coefficients d’échange intérieurs sont indiquées pour la saison d’hiver. Le coefficient
d’échange extérieur est donné pour une vitesse de vent de 2m/s.
- Par rayonnement avec l’environnement du bâtiment : ces échanges sont caractérisés par un
coefficient d’échange radiatif qui nécessite de connaître l’émissivité ε des parois et une
température d’environnement. Les températures d’environnement sont prise égales aux
températures ambiantes. A noter comme hypothèse, que les échanges radiatifs dus au soleil,
aux appareils électriques et de chauffage ne sont pas pris en compte.
Les données utilisées pour simuler les pertes thermiques engendrées par les ponts thermiques
concernent les matériaux pris en compte dans la constitution des parois, les températures ambiante
et d’environnement du bâtiment, les coefficients d’échange avec l’environnement de type convectif et
radiatif. Ces données sont présentées dans les tableaux ci-dessous. Les matériaux alvéolaires
(briques, parpaings) sont modélisés comme des matériaux homogènes.
Paramètres conductifs
Parties du bâtiment
λ (W/m.K)
Matériaux
Refend
Plancher
béton
brique
1.75
0.53
Balcon
granit
béton cellulaire (planelle)
parpaing
polystyrène
enduit
terre
Vide sanitaire
2.9
0.094
1.15
0.04
1.5
1.3
1
Façade
Sol
Paramètres convectifs
hc(W/m².K)
T(°C)
Paroi
verticale
Plancher
Plafond
intérieur
5.6
1.0
6.6
19
extérieur
10
-
-
4
Paramètres radiatifs
Emissivité ε
T (°K)
intérieur
0.9
277
extérieur
0.9
292
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Pour toutes les simulations décrites ci-dessous, les murs de façade considérés sont en parpaing de 20
cm d’épaisseur, recouvert d’enduit ; l’isolant est du polystyrène de 5cm d’épaisseur. L’épaisseur des
refends et planchers est de 10 cm.
2.2.
Ponts thermiques étudiés
Par définition [1], [4], un pont thermique est une partie de l’enveloppe du bâtiment où la résistance
thermique, par ailleurs uniforme, est sensiblement réduite par une absence ou une dégradation locale
de l’isolation et donnent lieu à d’importantes fuites de chaleur vers l’extérieur. Les ponts thermiques
d’un bâtiment se situent aux jonctions entre parois mais sont également présents au sein des parois
elles-mêmes.
Dans cette communication nous nous intéresserons exclusivement aux ponts thermiques de liaisons
(PTL). Les ponts thermiques de liaison les plus courants dans le bâtiment se situent aux jonctions des
façades et planchers, façades et refends, façades et toitures, façades et planchers bas, ainsi qu’à
tous les percements (portes, fenêtres, loggias…). Ces ponts thermiques sont plus ou moins importants
selon la constitution des parois (isolées ou non).
Les ponts thermiques principaux sont schématisés sur la figure ci-dessous :
4
1
2
2
3
1
5
Figure 1 – Ponts thermiques de liaison
(PTL)
1 - Liaisons courantes entre parois verticales.
Il s'agit de liaisons angles mur - mur ou mur - refend.
2 - Liaisons avec un plancher intermédiaire.
Il s'agit de liaisons entre un plancher intermédiaire et un mur donnant sur l'extérieur
ou entre un plancher intermédiaire et un mur et/ou un refend donnant sur l'extérieur.
3 - Liaisons avec un plancher bas sur terre plein ou vide sanitaire.
Il s'agit de liaisons entre un plancher bas sur terre plein et un mur donnant sur
l'extérieur ou sur un local non chauffé.
4 - Liaisons avec un balcon
5 - Liaisons courantes aux encadrements
Il s'agit de liaisons entre la menuiserie des fenêtres, portes, ou porte-fenêtres avec
les murs, les refends ou les toitures de l'enveloppe.
Ces liaisons ne sont pas traitées dans le cadre de cette présente étude.
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3 - RÉSULTATS
3.1.
Liaisons entre parois verticales
3.1.1. Liaisons angle mur-mur
Il existe deux types d’angle mur-mur : l’angle sortant et l’angle rentrant
La liaison angle sortant correspond par exemple à la liaison entre la façade d’un bâtiment et son
pignon.
Pour la liaison angle sortant, 4 configurations ont été simulées :
(a) - murs non isolés,
(b) - murs isolés par l’intérieur
(c) - murs isolés par l’extérieur
(d) - murs avec isolation mixte (un mur isolé par l’intérieur, un mur isolé par l ‘extérieur).
De la même façon, pour la liaison angle rentrant, 2 configurations ont été simulées :
(e) - murs isolés par l’intérieur
(f) - murs isolés par l’extérieur
Les simulations ont été réalisées dans un premier temps en bi-dimensionnel (2D), sur un angle sortant
ce qui permet de visualiser les gradients de température à l’intérieur de la paroi en fonction du type
d’isolation (figure 2).
T°C
19
extérieur
14
intérieur
10
(a)
(b)
(c)
(d)
4
Figure 2 : représentation 2D des gradients de température interne
Le graphique ci-dessous (figure 3) représente la répartition de température superficielle de la
façade extérieure.
Isolation façade
8
a
T(°C)
7
∆T(°C)
a
Pas d’isolation
2.5
b
extérieure
0.55
c
intérieure
0.64
6
5
b
c
4
-0.7
-0.2
0.3
0.8
x(m)
Figure 3 : répartition de température superficielle externe
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On remarque sur ce graphique que le gradient lié au pont thermique à l’angle des 2 murs est environ 4
fois moins élevé dans le cas d’une façade isolée. Par contre, dans le cas d’une isolation extérieure, ce
gradient est plus localisé autour de l’angle.
La figure 4 ci-dessous est une représentation des simulations réalisées en 3D pour chacune des
configurations d’angles de mur : sortant et rentrant. Cette figure illustre l’impact du pont thermique
lié à l’angle de deux murs en fonction des différents types d’isolation.
(a)
(d)
8°C
6°C
4°C
(b)
(c)
Figure 4 : représentation 3D vue
faces externes des murs
(a) : pas d’isolation
(d) : isolation mixte
(b), (e) : isolation intérieure
(c), (f) : isolation extérieure
6°C
5°C
4°C
(e)
(f)
6°C
5°C
4°C
Contrairement aux angles sortants, on observe pour les angles rentrants, une augmentation locale de
la température superficielle sur la face externe de la façade.
Ces représentations des ponts thermiques obtenues en 3D, pour les deux types d’angle : sortant,
rentrant, et quelque soit l’isolation de la façade (intérieure ou extérieure), sont caractéristiques de
singularités thermiques qu’on peut observer par thermographie infrarouge comme le montre l’image
ci-dessous
Angle
sortant
Angle
rentrant
Image d’angles rentrant et sortant de façade obtenue par thermographie [5]
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3.1.2. Liaison mur-refend
Les déperditions thermiques causées par un pont thermique de liaison façade-refend ont été simulées
en 2D.
Le mur de façade est isolé à l’intérieur.
L’influence de la liaison façade-refend sur la répartition de température superficielle externe a été
analysée en faisant varier la nature du matériau constituant le refend : béton, parpaing, brique.
6
béton
parpaing
brique
T (°C )
5.5
5
4.5
-1
Béton
λ=1.75 W /m.K
Parpaing
λ=1.15 W/m.K
Bri que
λ=0.53 W/m.K
Figure 5 : représentation 2D des gradients
de température interne
-0.5
0
0.5
1
x(m)
Figure 6 : température superficielle
Les résultats de la simulation pour les trois types de matériau constituant le refend sont présentés
en 2D (figure 5). Le graphique (figure 6) représente la répartition de température sur la face
externe de la façade pour chaque refend.
On constate de toute évidence que l’utilisation de matériau de construction moins conducteur de la
chaleur que d’autres permet d’abaisser le pont thermique. En effet, le refend en brique génère à sa
jonction avec le mur en parpaing un pont thermique nettement plus faible que le refend en béton.
3.2.
Liaison plancher courant - mur
Les déperditions thermiques causées par les abouts de dalle de plancher courant ont été simulées.
Deux cas de figure sont représentés : la dalle de plancher traversant le mur de façade (figure 7a) et
la dalle de plancher « non traversant », qui est fixée sur le mur intérieur de la façade (fig. 7b).
Dans les deux cas, le pont thermique lié à la liaison plancher-mur a été traité au moyen d’une planelle
rajoutée en about de plancher.
planelle
Figure 7.a – plancher traversant
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planelle
Figure 7.b – plancher non traversant
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3.2.1. Cas du plancher traversant le mur
4 configurations ont été simulées :
- mur non isolé, traité avec une planelle (AP) ou sans planelle (SP),
- mur isolé par l’intérieur, traité (AP) ou non traité (SP).
Les murs de façade considérés sont isolés à l’intérieur. Le plancher est en béton.
La planelle est en maçonnerie courante de 3cm d’épaisseur (brique alvéolaire), complétée par une
bande isolante en polystyrène de même épaisseur.
Sur la figure 8 ci-dessous, sont représentés en 2D, les gradients thermiques obtenus par simulation
dans l’épaisseur du mur de façade pour les 4 cas :
Mur non isolé
(SP)
(AP)
Mur isolé
(SP)
(AP)
Figure 8 : représentation 2D des gradients de température interne
Le graphique ci-dessous figure 9 représente la répartition de température superficielle sur la face
externe de la façade.
8
Façade
planelle
∆ T(°C)
non isolée
SP
0.6
non isolée
AP
1.3
isolée
SP
1.1
isolée
AP
0.8
T(°C)
7
non isolé SP
6
non isolé AP
isolé SP
isolé AP
5
4
-1
-0.5
0
x(m )
0.5
1
Figure 9 : répartition des températures superficielles sur le mur externe de la façade
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Ces courbes montrent que l’effet d’une planelle diffère en fonction de l’isolation de la façade.
Lorsque la façade n’est pas isolée, la planelle a pour conséquence de créer une isolation locale de la
paroi et de ce fait la température superficielle en about de dalle plus faible que le reste de la paroi
externe de la façade.
Lorsque la façade est isolée, la planelle a pour effet de créer également une isolation locale sur la
face externe de la façade mais engendre des fuites thermiques de part et d’autre de celle-ci.
Ce phénomène a été analysé au moyen d’une simulation réalisée en 3D et est aisément observable sur
la figure 10 ci-dessous. Sur cette figure est représenté l’impact d’une planelle placée en about de
dalle traversant un mur isolé par l’intérieur.
Mur isolé à l’intérieur
SP
AP
AP
Figure 10 : Les impacts vus de l’extérieur
Figure 11 : Les impacts vus de l’intérieur
La simulation 3D de la liaison mur-plancher a permis de mettre en évidence un autre effet néfaste
visible sur la paroi intérieure de la façade (figure 11). On constate que les températures
superficielles intérieures sont plus faibles au niveau de l’angle paroi-dalle que sur le reste des parois
(environ 6°C de moins).
On sait que le risque de condensation liée à une température superficielle plus faible localement peut
entraîner des pathologies diverses telles que des fissurations, des salissures et l’apparition de
moisissures.
L’influence du pont thermique du à la liaison dalle de plancher-mur en fonction de l’épaisseur d’isolant
placé sur le mur intérieur de la façade a été étudiée. Le graphique ci-dessous (figure 12) présente le
gradient superficiel maximal observé au niveau de l’about de dalle sur la face externe de la façade en
fonction de différentes épaisseurs d’isolant.
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0
2
4
6
8
10
ép a i sse u r i sol a n t ( c m )
Figure 12 : gradient de température sur la face externe de la façade
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Ce graphique montre de toute évidence, que la présence d’une isolation intérieure de la façade
augmente sensiblement les pertes thermiques au niveau de la liaison plancher-mur mais son épaisseur
ne joue pas un rôle prépondérant à ce niveau. En effet, dans un bâtiment non isolé, les ponts
thermiques représentent de faibles déperditions car les déperditions totales par les parois sont très
fortes (cf. figure 9)
3.2.2. Cas du plancher non traversant le mur
2 configurations ont été simulées : le mur de façade isolé par l’intérieur, avec ou sans planelle placée
en about du plancher.
Les matériaux sont identiques au cas du plancher traversant le mur.
La figure 13 ci-dessous illustre l’impact
déperditions thermiques du bâtiment.
du type de liaison plancher-paroi verticale sur les
Plancher traversant
SP
Plancher non traversant
AP
SP
AP
Figure13 : représentation 3D des gradients de températures superficielles externes
On constate en effet, que les fuites thermiques dans le cas d’un plancher « non traversant » et isolé
du mur intérieur de la façade au moyen d’une planelle ne sont pas visibles contrairement aux 3 autres
cas.
Le graphique figure 14 représente les répartitions de température superficielle du mur de façade
pour ces 4 configurations Ce graphique montrent clairement que dans le cas d’un plancher non
traversant et traité au moyen d’une planelle, la répartition de température reste uniforme sur toute
la face externe du mur de façade.
6
Plancher
traversant SP
traversant AP
planelle
∆ T(°C)
traversant
SP
1.1
traversant
AP
0.8
non traversant
SP
0.85
non traversant
AP
0.02
non traversant SP
T(°C)
non traversant AP
5
4
-1
-0.8
-0.6
-0.4
-0.2
0
x(m)
0.2
0.4
0.6
0.8
1
Figure 14 : répartition de température superficielle externe
On retrouve également coté mur intérieur de la façade, l’intérêt d’un plancher fixé au mur par
rapport au plancher traversant le mur. Les températures superficielles intérieures sont uniformes
sur toute la paroi y compris au niveau de l’angle paroi plancher.
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Plancher traversant
AP
51
Plancher non traversant
AP
Figure 15 : représentation 3D des gradients de températures superficielles coté intérieur
3.3.
Liaison façade - refend - plancher
Une simulation en 3D (figure 16) a été effectuée sur la configuration de liaison suivante :
- plancher intermédiaire en béton et non traversant
- mur de façade isolé par l’intérieur
- refend en béton, parpaing, brique.
Figure 16 : représentation 3D de la
liaison façade-plancher-refend
Cette simulation 3D permet de visualiser sur la figure 17 ci-dessous, l’impact du pont thermique lié à
ce type de liaison en fonction de la nature du matériau de construction du refend.
refend en bé ton
refend en parpaing
re fend en bri que
Figure 17 : Représentation 3D des déperditions thermiques liées à la liaison mur-plancher-refend
Cette figure est très typique de ce qu’on peut observer sur l’image thermographique ci-dessous [5].
Elle démontre que la présence de cette singularité thermique sur cette image n’est pas provoquée
par un défaut d’isolation de ce bâtiment mais est inhérent à son mode de construction.
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Image d’un pont thermique de liaison façade-refend-plancher, obtenue par thermographie [5]
3.4.
Liaison façade - balcon
Les déperditions thermiques causées par la présence d’un balcon ont été simulées. La configuration
étudiée, présentée figure 18, est la suivante :
- un mur de façade isolé intérieurement
- un balcon dont la dalle est en béton de 10 cm d’épaisseur ; ce balcon est en prolongation du
plancher intérieur également en béton.
La configuration du plancher est comparable à celle d’un plancher « traversant ».
balcon
plancher
Figure 18 : liaison balcon-mur-plancher
Les déperditions thermiques causées par la présence du balcon ont été comparées à celles obtenues
pour un plancher traversant le mur de façade (cf. §3.2.1).
T(°C)
10
8
6
4
Figure 19 : Comparaison des déperditions thermiques en façade, en présence ou non d’un
balcon en béton
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On remarque sur cette figure représentant les déperditions thermiques obtenues par simulation, que
le balcon dont la dalle est en prolongation du plancher intérieur, agit comme une ailette. La chaleur
interne du bâtiment est conduite à l’extérieur par le béton qui est un conducteur de la chaleur, et est
dissipée par le balcon. C’est ce qu’on observe également par thermographie infrarouge comme le
montre l’image ci-dessous.
balcons
Image thermique d’une façade d’un bâtiment comportant des balcons [5]
Le graphique ci-dessous figure 20, représente la répartition de température superficielle sur la face
externe du mur de façade pour les deux configurations avec ou sans balcon. L’influence de la liaison
balcon-mur de façade a été analysée en faisant varier la nature du matériau de la dalle du balcon :
bois, béton, granit.
6
balcon bois
balcon béton
balcon marbre
sans balcon
Figure 20 : température superficielle
sur la face externe du mur de façade
T(°C)
5.5
5
4.5
-1
-0.5
0
x(m )
0.5
1
Ce graphique montre que la présence du balcon tend à compenser les pertes dues au pont thermique
de liaison mur-plancher d’autant plus que celui est conçu dans un matériau de construction moins
conducteur de la chaleur tel que le bois.
3.4.
Liaisons plancher bas - mur
Pour simuler le pont thermique de liaison plancher bas-mur de façade, nous avons distingué deux cas
de configuration de plancher : le plancher sur terre plein et le plancher sur vide sanitaire. Pour
chaque configuration, deux types d’isolation du plancher ont été étudiées.
- Le plancher est isolé en sous face par une couche de polystyrène. Dans cette configuration, le
plancher bas est en contact direct avec l’extérieur.
- Le plancher est isolé par dessus au moyen d’une chape flottante déposée sur du polystyrène. Dans
cette configuration, la chape n’est pas en contact direct avec l’extérieur, elle est isolé sur sa
périphérie par l’isolant intérieur du mur de façade.
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Pour toutes les configurations simulées, le mur de façade est isolé intérieurement; les fondations
sont en béton, le plancher bas et la chape flottante sont également en béton.
Plancher isolé par-dessus chape flottante
Plancher isolé en sous-face
Plancher sur terre plein
Plancher sur vide sanitaire
Plancher sur terre plein
Plancher sur vide sanitaire
Figure 21 : liaison mur de façade-plancher bas
Les simulations thermiques pour chacune de ces 4 configurations ont été réalisées dans un premier en
2D, afin de visualiser le passage des fuites thermiques de l’intérieur vers l’extérieur au niveau de la
liaison plancher bas-mur de façade.
Ces simulations sont présentées sur la figure 22 ci-dessous en zoomant la partie entourant le pont
thermique.
Plancher isolé en sous-face
Plancher isolé par dessus chape flottante
Plancher sur terre plein Plancher sur vide sanitaire
Plancher sur terre plein
Plancher sur vide sanitaire
Figure 22 : représentation 2D des déperditions thermiques dues à la liaison mur de façadeplancher bas
6
terre plein isolé
dessous
vide sanitaire isolé
dessous
terre plein isolé par
dessus
vide sanitaire isolé par
dessus
T(°C)
5.5
5
4.5
4
-1
-0.5
0
0.5
1
x(m)
Figure 23 : répartition des températures superficielles le long du sol et du mur de façade
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La figure 23 présente la répartition des températures superficielles obtenues par simulation le long
du sol et du mur de façade pour les 4 configurations présentées figure 21. Ces courbes montrent en
particulier que l’utilisation d’une isolation sous chape flottante est une solution de traitement
efficace des fuites thermiques vers l’extérieur et permet de réduire notablement le pont thermique
au niveau de la liaison mur de façade-plancher bas et ce quelque soit le mode de construction : sur
terre plein ou sur vide sanitaire.
Les images obtenues par simulation en 3D, pour un plancher bas sur terre plein, et présentées sur la
figure 24, confirment les résultats ci-dessus et sont caractéristiques d’une singularité qu’on peut
observer par thermographie infrarouge. Cependant, sur l’image thermographique, on ne peut pas
distinguer le mode de construction du plancher bas de ce bâtiment.
Plancher isolé
en sous-face
Plancher isolé
par-dessus
Chape flottante
Figure 24 : représentation 3D des déperditions
thermiques liées à la liaison mur-plancher bas
4.
Image thermique d’une singularité
thermique située à la jonction d’un
bâtiment et du sol [5]
CONCLUSION
Le comportement thermique de ponts thermiques de liaison courants a été simulé numériquement à
l’aide d’un outil de calcul aux éléments finis en régime stationnaire.
Cet outil nous a permis de faire varier un certain nombre de paramètres physiques tels que la nature
des matériaux de construction employés, le système d’isolation et le type de système constructif.
Les premières influences mises à jour par cette analyse semblent réalistes. En effet, la comparaison
des résultats de simulation obtenus en 3D et des images obtenues par thermographie infrarouge ont
montré que les modèles de ponts thermiques développés et présentés dans ce rapport sont capables
de reproduire les irrégularités de température de surface observées par thermographie infrarouge.
La modélisation thermique semble être un outil complémentaire pour l’analyse de la qualité thermique
des bâtiments. Les simulations répétées de différents cas de figure, pour différents paramètres
physiques permettent d’acquérir une connaissance qui peut être mise à profit dans l’interprétation
des images thermographiques et en particulier d’aider à expliquer l’origine des singularités
thermiques détectées.
Notre objectif est d’une part de poursuivre ces investigations afin d’établir des corrélations entre
des images numériques de ponts thermiques bien définis et des images thermographiques. A terme,
l’aspect dynamique du comportement thermique du bâtiment devrait être pris en compte pour une
corrélation plus précise avec l’image thermographique qui visualise la répartition des température de
surface à un instant donné.
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Thermogram’ 2009
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1]
Les ponts thermiques dans le bâtiment – Guide Pratique du CSTB
[2]
Aide-mémoire du Thermicien – Edition 1987
[3]
Comportement thermique dynamique des bâtiments : simulation et analyse – Guide Technique de
l’Ingénieur B 2 041
[4]
Réglementation Thermique des bâtiments RT 2005 (col. FFB)
[5]
LNE – Département Télédétection – Thermographie de bâtiments d’une ville des Yvelines réalisées durant
l’hiver 2007-2008
REIMS, 10 et 11 décembre 2009
Congrès National de Thermographie THERMOGRAM' 2009
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