BUREAU
DE
RECHERCHES
GÉOLOGIQUES
ET
MINIÈRES
74,
Rue
de
la
Fédération
-
75
-
PARIS-15*
-
Tél.
783-94-00
.«^^
s<^
.^^
DISTRIBUTION
DES
GISEMENTS
DE
NICKEL
ELEMENTS
DE
GITOLOGIE
PREVISIONNELLE
POUR
LA
RECHERCHE
DU
NICKEL
DANS
LE
MONDE
par
J.
BOULADON
68
SGL
149
GIT
Département
Gitologie
B.
P.
818
45
-
Orléans-La
Source
Septembre
1968
Ce
document
a
été
établi
pour
servir
de
base
de
travail
a
ime
réunion
q.\rL
aura
pour
objet
de
préciser
les
régions
les
plus
favorables
à
une
Intervention
du
Bureau
dans
la
recherche
de
gisements
de
nickel.
Il
comprend
les
paragraphes
suivants
;
I
-
Répartition
du
nickel
dans
l'écorce
terrestre
II
-
Dis-tribution
des
gisements
III
-
Production
mondiale
IV
-
Teneur
limite
d'exploitabilité
V
-
Réserves
mondiales
VI
-
Cours
du
nickel
VII
-
Sélection
de
zones
favorables
à
la
recherche
Conclusions
-0-
-
2
-
I
-
Ré-partition
du
nickel
dans
l'écorce
terres-bre
Comme
le
chrome
et
le
cobalt,
et
plus
qu'eux,
le
nickel
est
très
inégalement
réparti
dans
l'écorce
terrestre.
Alors
que
sa
teneur
moyenne
dans
la
partie
superficiel¬
le
de
l'écorce
est
faible,
variant
selon
les
auteurs
de
0,008
fo
(80
millionnièmes)
à
0,02
^
(200
milliomiièmes)
,
elle
devient
dans
les
roches
ul-trabasiques
(et
les
serpen¬
tines
qui
en
dérivent)
plus
de
10
fois
plus
forte
:
0,20
à
0,50
^.
Cette
anomalie
géo¬
chimique
en
Hi
des
roches
ultrabasiques
est
si
constante
qu'elle
peut
servir
à
les
caractériser
{*)
.
Les
roches
basiques,
gabbros
et
norites,
font
retour
à
la
moyenne
(0,01
à
0,02
ïïi)
;
les
granites
descendent
en
dessous
de
0,001
Ni
;
et
les
roches
sédimen¬
taires
vont
de
0,0002
%
M
(grès)
ou
0,003
%
Ni
(calcaires)
à
0,007
et
même
0,03
fo
Hi
(pelites
et
argillites).
Cette
richesse
particulière
en
nickel
des
roches
ultrabasiques
répond
à
l'abon¬
dance
relative
de
ce
métal
dans
le
manteau
supérie-ur
d'où,
elles
émanent.
Comme
les
mété¬
orites,
pierreuses
ou
métalliques,
tiennent
3
à
30
ïïi,
essentiellement
sous
forme
d'alliages
Fe-ïïi,
on
peut
penser
que
le
noyau
terrestre
a
une
teneur
en
nickel
du
même
ordre
(6
à
10
/fe)
(**).
Qn
retrouve
effectivement
sur
terre,
dans
les
serpentines,
les
deux
types
d'alliages
Fe-Hi
connus
dans
les
météorites
:
-
un
alliage
relativement
pauvre
en
Ni
(2
à
7
^
Ni)
qu'on
appelle
fer
natif
nickelifère
sur
terre,
et
kamacite
dans
les
météorites
;
-
un
alliage
riche
en
M
(30
à
75
^
ïfi)
qu'on
appelle
awainu-te
ou
josephinite
sur
terre
(par
exemple
au
Cap
Corse),
et
taenite
dans
les
météorites.
Ainsi,
dans
l'ensemble
noyau
+
écorce,
le
nickel
-vient
probablement
juste
après
"les
quatre
grands"
;
fer,
oxygène,
silicium,
magnésium
;
et
avant
le
calcium,
l'alxminium
et
le
soufre.
Ifeis
dans
l'écorce
terrestre,
ou
plutôt
dans
la
partie
de
l'écorce
qui
nous
est
connue,
il
est
beaucoup
moins
abondant
;
etnous
devons
évidemment,
pour
en
trouver
des
concentrations,
nous
adresser
aux
roches
ultrabasiques.
(*)
Parmi
les
roches
ultrabasiques,
les
durâtes
et
les
péridotites
sont
généralement
plus
riches
en
Ni
que
les
pyroxénites
(qui
ne
dépassent
guère
0,10
io
Ni).
Les
ser¬
pentines
ont
la
même
teneur
en
Ni
que
la
roche
dont
elles
dérivent.
(
Qn
considère
généralement
que
les
météorites
ont
une
composition
proche
de
celle
du
manteau.
Cette
hypothèse
repose
en
partie
s-ur
les
essais
de
fusion
qu'on
a
pu
faire,
et
qui
montrent
que
les
météorites
peuvent
fournir
jusqu'à
1
%
à.e
leur
sub¬
stance
sous
forme
de
basalte.
Or,
l'écorce
terres-tre
ne
consti-tue
pas
plus
de
2
^
du
poids
total
de
la
terre.
-
3
-
II
-
Distribution
des
gisements
de
nickel
Nous
savons
qu'il
existe
àexix
grands
-types
de
gisements
de
nickel
s
-
les
gites
de
nickel
sulfuré,
toujours
associé
au
cidvre.
Ces
gites
sont
tous
liés
à
des
roches
ultrabasiques
et
basiques,
en
disposition
stratiforme
dans
le
"Précamr-
brien
ancien.
Le
minerai,
constitué
essentiellement
de
pyrrhotine,
pentlandite
et
chalco¬
pyrite,
parfois
cubanite,
peut
être
disséminé
dans
la
roche
en
mouches
éparses,
ou
en
stockwerk,
ou
cimenter
une
brèche
de
contact,
ou
former
un
dépôt
massif,
en
pipe
ou
en
couche,
le
long
d'un
contact
généralement
faille.
Le
rapport
Ni/Cu
dans
le
minerai
caractérise
le
gite
;
il
peut
varier
d'un
gite
à
l'autre
de
0,3
à
15
;
il
est
générale¬
ment
plus
élevé
si
l'encaissant
est
une
roche
ultrabasique
(péridotite)
que
si
c'est
une
roche
basique
(gabbro,
norite).
Les
mesiu-es
d'âge
effectuées
jusqu'ici
sur
l'encaissant
de
ces
gites
vont
de
1
800
m
(Sudbury)
à
plus
de
2
400
M
(Thompson,
Lynn
Lake)
au
Canada,
de
1
800
M
(Kotalahti)
à 2
800
M.
(Pechenga,
tlontchegorsk)
en
URSS
et
en
Finlande
;
et
il
semble
bien
que
Kambalda
en
Australie
soit
aussi
archéen
(plus
de
2
400
MA).
Qn
peut
dire
qu'il
n'existe
pratiquement
pas
de
gite
de
Ni
sulfiu-é
économiquement
important
en
dehors
des
roches
ultrabasiques
et
basiques
très
anciennes
(l
800
à
2
800
MA).
Les
lieux
privilégiés
pour
la
recherche
de
ces
gites
sont
donc
les
ceintures
ultrabasiques
des
zones
plisaées
des
vieux
boucliers.
Il
en
est
ainsi
au
Canada
(cycle
de
la
Province
Supérieure),
en
Scandina-vie
(cycle
Saamien),
en
Australie,
en
Rhodésie.
Au
Canada,
il
semble
bien,
comme
l'a
souligné
récemment
îladame
J,
SARCIA
(1967)»
que
tous
les
gites
importants
trouvés
jusqu'ici
jalonnent
une
ligne
de
disconti¬
nuité
géochronologique,
qui
constitue
les
limites
de
la
Province
Supérieiu?e
(province
définie
par
son
âge,
supérieur
à
2
400
M.)
:
Sudbury,
Lorraine,
l^îarbridge
jalonnent
la
limite
entre
Province
Supérieure
au
Nord
et
Province
de
Grenville
(880
M.)
au
Sud
;
Thompson
et
Raglan
jalonnent
la
limite
en-tre
Province
Supérieure
au
Sud
et
Province
Churchill
(1
700
l'IA.)
au
N
;
même
Lynn
Lake,
qui
semble
se
placer
dans
la
Province
Churchill,
est
en
réalité
s-ur
un
ilôt
témoin
de
la
Province
Supérieure
(2
600
M).
Cette
cons-tatation
est
intéressante
car
elle
montre
que
les
ceintures
ultra¬
basiques
îoickélifères
se
localisent
étroitement
en
bordure
des
zones
déjà
cratonisées
î
elles
s'intercalent
dans
les
formations
sédimentaires
et
effusives
des
parties
internes
des
fosses
géosynclinales
ou
in-tracratoniques
selon
les
cas,
généralement
au
début
de
l'histoire
de
celles-ci,
et
leur
mise
en
place
est
liée
au
jeu
des
fractures
très
pro¬
fondes
qui
bordent
ces
fosses.
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