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17/03/2015 Mariam ENNAHOU, infirmière chef en MRS (Braine-l'Alleud) , élève cadre de santé, 2ème année.
L’architecture des bâtiments n’est pas toujours adaptée à la sécurisation, au stockage et à la
préparation des médicaments. Certaines MRPA/MRS sont d’anciennes maisons de maîtres
transformées. Les espaces de plus de 15m² sont transformés en chambres (financièrement plus
rentables). La pharmacie
, parent pauvre, est confinée dans de très petits espaces. Le stockage
des médicaments n’y est pas efficient.
L’arrêté royal du 24 septembre 2012 établissant les règles relatives à la préparation de
médication individuelle (PMI) va profondément modifier le travail de préparation des
médicaments en maison de repos. En avril 2015, l’INAMI
impose aux pharmaciens la
facturation des médicaments à l’unité pour tous les patients hébergés en MRPA/MRS.
Ce qui imposera pour les pharmaciens une gestion actualisée des schémas
d’administration des médicaments et de valider les traitements chroniques en accord
avec chaque médecin traitant. La modification doit permettre d’éviter les interactions
indésirables et ainsi renforcer la qualité des soins. Cette profonde réforme cadre avec les
mesures d’économie du gouvernement qui vise une maîtrise des volumes de médicaments
facturés à l’assurance soins de santé.
3. La gestion des stocks.
Il est interdit de disposer d’une pharmacie d’urgence
en MRS. Les dépôts de médicaments
ne sont pas autorisés dans les établissements d’hébergement, seuls les établissements de
soins
peuvent disposer d'une pharmacie d’urgence. Certaines institutions pourraient être
tentées de stocker certains médicaments (paracétamol, diurétiques, antiémétique,…) afin
d’optimiser la mise en place d’un nouveau traitement quand l’officine est fermée. C’est ainsi
que nous disposons de médicaments de première urgence (diurétique, antalgique,
antiémétique,…) pour certains patients bénéficiant d'ordres permanents prescrits selon des
procédures déterminées par le médecin traitant. L’infirmier qui serait tenté d’utiliser les
médicaments de la pharmacie d’urgence (ordre permanent prévu pour un autre patient, même
avec une prescription) se rendrait coupable d’exercer illégalement l’art pharmaceutique, sa
responsabilité serait alors engagée. Pourtant, en cas d’urgence, ne devons-nous pas porter
assistance à une personne en danger ?
L’arrêté royal du 21 janvier 2009 impose au pharmacien de déterminer avec les personnes
mandataires les modalités de délivrance en cas d’urgence, y compris le soir et les weekends.
Pour les petites structures, cette clause technique spécifique pour la fourniture en cas
d’urgence, les soirs, les samedis et les jours non ouvrables n'est pas systématiquement
spécifiée dans le cahier des charges. Les familles doivent alors être contactées aux heures de
fermeture de l'officine pour aller chercher les médicaments dans une pharmacie de garde.
Aussi, quand un résident n'a pas de famille, l'instauration du traitement prescrit en urgence
peut être postposée.
En ce qui concerne le suivi des médicaments prescrits mais non utilisés, suite à un
changement de traitement, ces médicaments restent la propriété du patient. Il nous est souvent
difficile de les stocker dans le bac de médicaments du résident par manque de place
(majoration du stock du résident). Deux options s’offrent alors : retourner les médicaments à
Espace où l’on prépare, stocke et contrôle les médicaments livrés par l’officine du pharmacien.
Institut national d'assurance maladie-invalidité, organisme fédéral de sécurité sociale.
Il s’agit de médicament non nominatif et stocké dans une armoire d’urgence.
A.R 19.10.1978 réglementant les officines et les dépôts de médicaments dans les établissements de soins.