Correction de l`EC 5 décembre 2014 Stratakis

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TERMINALE ES – CSI - STRATAKIS
ELEMENTS DE CORRECTION DU DEVOIR DU 5 DECEMBRE 2014 – 4 H
Epreuve composée
Partie 1 : mobilisation des connaissances
Q1. Expliquez comment fonctionne un marché de permis d’émission.
.Explicitation du terme « marché de permis d’émission » : 2 pts
Objectif : faire baisser les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la lutte contre le
réchauffement climatique en internalisant les externalités négatives (pollution)
Comment : par l’organisation d’un marché où les entreprises polluantes échangent entre elles des
permis d’émissions de CO2
Contexte : Le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) mis en œuvre en
2005 au sein de l’Union européenne dans le cadre de la ratification par l'UE du protocole de Kyoto.
. Explication du fonctionnement : 1 pt les pouvoirs publics distribuent des permis d’émission de
CO2 aux différentes entreprises polluantes. Celles-ci achètent ou vendent des permis selon leurs
besoins. Avantages et inconvénients : en bonus.
Q2. Expliquez comment fonctionne une politique de relance
.Explicitation du terme « politique de relance » :1 pt
Objectif : relancer l’activité économique par la demande (inspiration keynésienne)
Comment : par une politique conjoncturelle, c’est-à-dire de court moyen terme, utilisant les deux
outils le budget et la monnaie.
. Explication du fonctionnement : 2pts
Politique budgétaire expansive : augmentation des dépenses publiques visant à augmenter le
pouvoir d’achat des ménages, notamment les ménages à forte propension à consommer (les plus
modestes), donc hausse des minimas sociaux, hausse des salaires des fonctionnaires,
revalorisation du SMIC. Eventuellement baisse des impôts pour ces ménages. Mais aussi
investissement public avec effet multiplicateur attendu, vague successive de revenus dans
l’économie engendrent vagues successives de consommation et d’investissement. En bonus
Politique monétaire expansive : baisse des taux d’intérêts, baisse du coût du crédit, augmentation
attendue de la consommation et de l’investissement.
Partie 2 : Etude de document
Présentation du document : (= lieu, date, source, unités, titre : 1 point).
tableau statistique, émanant du Commissariat général au développement durable, 2011, émission
de CO2 par habitant, en tonnes de CO2 par habitant, évolution en taux de variation (exprimé en
%), rang d’Indicateur de Développement Humain et empreinte écologique, concernant toutes les
régions du monde. 1 pt
Réponse à la question en utilisant le document :
(= utilisation correcte des données chiffrées 1 point et réponse approfondie à la question avec
exploitation du document 2 points
Ici il faut montrer le lien entre le développement et les émissions de CO2 ainsi que l’empreinte
écologique, mettre aussi en évidence la baisse des émissions dans les pays développés et la hausse
dans les pays émergents. Comparez les chiffres à la moyenne mondiale. Attention : ce n’est pas
une question de cours, c’est une étude de document).
. Les pays ont un rang d’IDH proche de 1, ont les empreintes écologiques les plus importantes et
des émissions de CO2 par habitant les plus élevées mais aussi une baisse de leurs émissions par
habitant sur la période 1990-2009. Exemple des Etats-Unis rang IDH 3, empreinte écologique 7.2
(contre 2.7 de moyenne à l’échelle mondiale), émissions par habitant 16.9 tonnes en 2009 (contre
4.3 de moyenne dans le monde), en baisse de 13.2 % entre 1990 et 2009.
. Les pays émergents ont un rang d’IDH plus faible, une empreinte écologique nettement inférieure
(proche de la moyenne mondiale), des émissions par habitant bien plus faibles, mais ils sont
caractérisés par une forte augmentation de ces émissions. Exemple de la Chine : rang IDH 101,
émissions de CO2 5.1 (mais 1.4 en Inde et 1.7 au Brésil), mais en augmentation de 161.2 % entre
1990 et 2009 (100 % en Inde et 34.2 % au Brésil).
Partie 3 : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Barème général indicatif pour cette partie : - voir fiche méthode n° 5
.introduction (présentation du sujet, définition des termes essentiels, annonce du plan)1.5,
.conclusion (réponse au sujet) 0.5 point,
.forme (argumentation organisée sous la forme argument-exemple, cohérence) 1 point,
.connaissances personnelles (définitions, explication de mécanismes) 4 points,
.utilisation des documents (lecture et réutilisation des informations en lien avec le sujet) 3 points.
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Attention : le plan donné ci-dessous est indicatif, d’autres plans sont évidemment acceptables à
partir du moment où ils permettent de répondre au sujet avec cohérence. Cependant le début du
sujet « comment » indique un plan analytique, il faut donc ici développer des explications sur les
liens entre chocs de demande et d’offre, cycles du crédit et fluctuations économiques.
Ce qui est en italique non souligné dans la correction n’est pas exigible (bonus de points).
Le corrigé se présente sous la forme AEI : j’affirme, j’explique, j’illustre.
Introduction
Accroche La croissance de l’économie des Etats-Unis a bondi au 3e trimestre au plus haut depuis
onze ans. Le Produit intérieur brut (PIB) américain a augmenté de 5% au troisième trimestre 2014.
C’est le rythme d’expansion le plus fort depuis l’été 2003.
Présentation du sujet et annonce du plan 1.5 : Ce dynamisme au 3e trimestre s’explique par une
augmentation de la demande, liée à la chute des prix des carburants et à l’augmentation des
dépenses l’Etat fédéral, portées par la défense. Les variations de la demande ou de l’offre sont
ainsi à l’origine de l’augmentation ou de la baisse de la production, provoquant des fluctuations
économiques. Ce sont des variations à court terme du PIB, des prix, de l’emploi, des revenus, de
l’investissement…, caractérisées par des phases d’expansion, de crise et de récession qui ont pu
être observées par des économistes comme Kondratiev ou Juglar.
Nous verrons donc que des chocs de demande ou d’offre, positifs ou négatifs sont à l’origine des
fluctuations. Nous verrons ensuite que le cycle du crédit accentue ces chocs.
Première partie
Phrase introductive : j’affirme Un choc de demande positif ou négatif peut entraîner des
fluctuations économiques.
J’explique : Un choc de demande positif est une augmentation globale des quantités adressées aux
producteurs, pour un prix donné. Dans le cas d’un choc de demande négatif, il s’agit d’une baisse
de ces quantités. La demande globale est constituée de la consommation des ménages, de
l’investissement et des exportations. 1 Un choc de demande peut ainsi être provoqué par une
augmentation/baisse des salaires réels, des prestations sociales, des impôts, des prix des
carburants, une modification des modes, l’entrée/la sortie sur le marché de produits substituables,
une augmentation/baisse des dépenses publiques, une augmentation/baisse de la demande
étrangère... 1 L’augmentation de la demande aura pour effet d’augmenter l’investissement (si les
capacités sont pleinement utilisées) et la production (s’il n’y a pas de stocks), il y aura donc
croissance 0.5 L’investissement a tendance à augmenter de façon plus que proportionnelle par
rapport à la demande (effet accélérateur) d’une part, et l’investissement fait également augmenter
la demande car il donne lieu à des distributions de revenus (effet multiplicateur) bonus 0.5.
Inversement, si la demande baisse, alors les prix diminuent, la production également, engendrant
des risques de chômage et de déflation générale.
J’illustre : exemple 1 Le choc de demande lié à la crise des subprimes aux Etats-Unis et en
Europe, ayant entraîné hausse du chômage, stagnation des salaires et faible investissement des
entreprises voire baisse. En France, l’évolution des contribution de la consommation des ménages à
la croissance en 2008 et 2009 (+ 0.4 points de pourcentage et +O.7 % contre + 1.7 en 2007) et
celle de l’investissement (+ 0.1 points en 2008 et – 2.3 points en 2009 contre + 1.3 en 2007)
illustrent des chocs de demande ayant entraîné des fluctuations économiques : baisse de 0.1 % du
PIB en 2008 et de 3.1 % en 2009 contre une croissance de 2.3 % en 2007). Document 3
1 si exemple bien développé à l’appui du document
J’illustre : exemple 2 La hausse du prix du pétrole en 1973 (hausse du baril de pétrole de 3 à 10
dollars d’octobre à décembre) est en partie à l’origine de la baisse de la demande globale en France
de 2.5 % en France, qui a généré une chute du PIB de 1%. Document 2
1 si exemple bien développé.
Deuxième partie :
Phrase introductive : j’affirme Des chocs d’offre positifs ou négatifs peuvent également entraîner
des fluctuations économiques.
J’explique : Un choc d’offre intervient lorsqu’il y a un changement dans les conditions de
production, affectant les coûts de production et ainsi les quantités proposées pour un prix donné.
Un choc d’offre positif peut être provoqué par une augmentation/baisse du coût des matières
premières ou des produits semi-finis, des salaires ou encore par des innovations permettant
l’augmentation de la productivité. 1
J’illustre : La « grande vague » de productivité évoquée par Gordon pour le début du XXème siècle
aux Etats-Unis est à l’origine de la croissance exceptionnelle des « Trente Glorieuses » en Europe
et au Japon (expliquée par leur rattrapage). La différence de diffusion des technologies de
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l’information entre les Etats-Unis et l’Europe expliquerait d’autre part les écarts actuels de gains de
productivité et donc les écarts de croissance. C’est un choc d’offre aux Etats-Unis : baisse des prix
grâce à l’augmentation de la productivité des facteurs dans l’ensemble des secteurs liée à
l’utilisation massive des TIC mais aussi au renouvellement et à l’augmentation du capital que ces
TIC exige. Document 1
A noter également à travers cet exemple que les TIC ont aussi provoqué un choc de demande :
l’augmentation de la productivité et la baisse des coûts de production qu’elle entraîne permet de
faire augmenter les salaires et donc à terme la consommation des ménages.
Troisième partie :
Phrase introductive : j’affirme Le cycle du crédit explique aussi les fluctuations économiques.
J’explique : Les variations du crédit ont tendance à accentuer les chocs de demande et d’offre.
Dans les phases d’expansion, donc d’augmentation de la production, des profits, des revenus, de la
consommation… les crédits accordés par les banques augmentent, accentuant cette phase
d’ « euphorie », jusqu’à créer parfois des « bulles spéculatives », liées au crédit à faible coût.
Inversement, lorsque l’activité se contracte, en phase de crise ou de récession, les banques
hésitent à prendre des risques et les crédits accordés diminuent. La déflation peut, en outre en
augmenter le coût. Cette contraction des crédits peut accentuer la baisse de la demande et donc de
la production, aggravant ainsi la récession. 1
J’illustre : La crise des subprimes et la chute de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 ont
provoqué une méfiance des banques les unes envers les autres, les banques ayant toutes dans leur
bilan des actifs à risque. Cette méfiance a engendré une contraction du crédit, aggravant encore la
récession en 2009, avec une chute du PIB de 3.1 %. Document 3. 1
Conclusion : En conclusion, les fluctuations économiques prennent leur source dans les chocs de
demande et d’offre, provoquant de la croissance lorsqu’ils sont positifs, ou des crises lorsqu’ils sont
négatifs. Ces chocs sont causés par des modifications de la demande (salaires, modes, produits
substituables…), les chocs d’offre peuvent être liés aux variations des prix des matières premières
ou être des chocs d’innovation. Les variations du crédit sont pro-cycliques, accentuant la croissance
en phase d’expansion (avec le risque de bulles spéculatives également à l’origine des crises) et
contractant encore davantage l’activité en période de récession. 0.5
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