Sciences Industrielles pour l’Ingénieur Centre d’Intérêt 5 : DISTRIBUER l'énergie Compétences : CONVERTISSEURS STATIQUES DE PUISSANCE – Choix d'un dissipateur thermique pour les SC – COURS Déterminer les pertes en conduction dans un interrupteur statique – Dimensionner un dissipateur thermique TD RESOUDRE TP PROBLEME TECHNIQUE SUR UN SYSTEME AUTOMATIQUE D'ALIMENTATION POUR CHEVRES (CCP) Le cahier des charges du système Capristar d'alimentation pour chèvrerie implique l’utilisation d’un entraînement à vitesse variable. Le schéma de puissance pour la machine à courant continu (MCC) utilisée est le suivant : im(t) Uc um(t) Q1. Nommer les 4 étages encadrés. im(t) Chaque interrupteur du hacheur (4 quadrants) est réalisé par un transistor IGBT en parallèle avec une diode. La structure est donc : Uc um(t) Le problème technique est le suivant : comment calculer les pertes par effet Joule dans les composants semi-conducteurs, et comment éviter que cet échauffement ne les détruise ? ORIGINE DES PERTES DANS LES COMPOSANTS SEMI-CONDUCTEURS 1/ Pertes en conduction ● En conduction, le passage du courant électrique dans le matériau semi-conducteur d’un composant de puissance (diode, IGBT, MOS …) provoque l’élévation de sa température par effet Joule. Quel que soit le semi-conducteur K parcouru par le courant ik et soumis à la tension vk, la puissance thermique qu'il dissipe s'exprime par P = < vK .iK > • Cette puissance peut être exprimée à partir des éléments du modèle électrique équivalent en conduction : CPGE TSI – Lycée P.-P. Riquet – St-Orens de Gameville -1- Sciences Industrielles pour l’Ingénieur DIODE MOS IGBT ● On comprend bien que l’évaluation de la puissance dissipée nécessite la détermination des courants moyen <iK> et/ou efficace IK dans le composant K. 2/ Pertes en commutation La puissance dissipée provient aussi des pertes par commutation (changements d’état du composant entre les états bloqué et passant), dont l'étude est hors-programme. 3/ Application à notre problème Pour le hacheur 4 quadrants du système Capristar, on adopte une stratégie de commande complémentaire : sur une période de découpage (hachage) Td, on a : Pour 0 < t < .Td : (K1, K4) fermés (K2, K3) ouverts Pour .Td < t < Td : (K1, K4) ouverts (K2, K3) fermés est le rapport cyclique de commande ; on note Fd la fréquence de découpage : Fd = 1/Td = 20 KHz. Q2. Tracer ci-contre, pour les 2 phases de fonctionnement, les graphes de um(t), vk1(t) et ik1(t) pour = 0,7. Préciser les semiconducteurs en conduction. Q3. Exprimer <um> (valeur moyenne de um(t)), <ik1> (valeur moyenne de ik1(t)), et la valeur efficace Ik1 de ik1. Q4. Calculer la puissance dissipée par un IGBT, sachant que : - la tension à ses bornes est VCE(on) = 2,2 V lorsqu'il conduit ; - le courant Im vaut 36 A. Q5. Quelle est la puissance max. à dissiper ? CIRCUIT ELECTRIQUE EQUIVALENT – CALCUL DU DISSIPATEUR 1/ Nécessité de la protection des éléments ● Les pertes P en conduction et en commutation provoquent l’élévation de la température du composant (température de "jonction") qui diminue sa durée de vie et qui peut entraîner sa destruction si l’énergie calorifique n’est pas correctement évacuée vers l’air ambiant par convection naturelle à travers le boîtier. Le constructeur spécifie une température de jonction maximale à ne pas dépasser (Tjmax) et qui est de l’ordre de 150 °C. CPGE TSI – Lycée P.-P. Riquet – St-Orens de Gameville -2- Sciences Industrielles pour l’Ingénieur ● La solution au problème de l’échauffement consiste à doter le composant d’un dissipateur thermique (ou "radiateur" (bien qu'il serve à refroidir !), ou "heatsink" en anglais). Le but du dissipateur est d’augmenter la surface de contact du boîtier du composant avec l’air ambiant en améliorant ainsi l’évacuation de la chaleur et donc en facilitant les échanges thermiques. 2/ Analogie thermique-électricité ● On peut faire l'analogie d'un circuit thermique avec un circuit électrique. Dans un circuit thermique et dans la relation fondamentale (loi d'Ohm thermique) qui en découle, on assimilera : ou T (différence de température) : à une différence de potentiel, P (puissance à dissiper) : au courant, Rth (résistance thermique) : à une résistance. Ainsi le problème revient à résoudre celui d'une source de courant débitant dans des résistances. 3/ Sans dissipateur thermique Milieu ambiant TA P TB ● La jonction est à la température Tj (j comme "jonction") Le boîtier est à la température TB (B comme "boîtier") ou TC (C comme "case") Le milieu ambiant est à la température TA. ● On définit : RthJ-B : résistance thermique jonction-boîtier (en °C/W ou en K/W) ; RthB-A : résistance thermique boîtier-ambiance (en °C/W ou en K/W). La résistance thermique Rth d’un élément exprime sa résistance au passage d’un flux de conduction thermique. Par ex., Rth = 2 °C/W signifie qu'1 W traversera l'élément en provoquant une différence de température de 2 °C. 27 °C 25 °C 1W ● Le circuit thermique équivalent est le suivant : ● La loi d'Ohm thermique s'écrit : Tj - TA = (RthJ-B + RthB-A ).P = RthJ-A .P ● Si Tj > Tjmax, il y a destruction de la jonction. Pour maintenir une température acceptable, il est nécessaire de monter le composant sur un dissipateur thermique, qui doit permettre de diminuer RthJ-A afin que l'écart Tj – TA soit plus faible. Boîtier du composant 4/ Avec dissipateur thermique ● Le rôle du dissipateur est de diminuer la résistance thermique RthB-A entre le boîtier et le milieu ambiant en augmentant la surface d'échange thermique avec ce dernier. ● Le modèle équivalent devient : Jonction du composant ou RthJ-B Boîtier - Radiateur ou RthB-R ou RthR-A TA Boîtiers ● La loi d'Ohm thermique est maintenant : Tj - TA = (RthJ-B + RthB-R + RthR-A ).P = RthJ-A .P (RthJ-B : résistance thermique jonction-boîtier (en °C/W ou en K/W) ; RthB-R : résistance thermique boîtier-radiateur (en °C/W ou en K/W) ; RthR-A : résistance thermique radiateur-milieu ambiant (en °C/W ou en K/W), donnée par le fabricant). Dissipateurs CPGE TSI – Lycée P.-P. Riquet – St-Orens de Gameville -3- Sciences Industrielles pour l’Ingénieur ● RthB-R est liée au contact entre le boîtier du composant et le radiateur. On la minimise en utilisant par exemple une pâte thermique. RthB-R est donc une donnée. ● Le problème va donc consister en la recherche de la valeur de Rth R-A maximale. Ensuite, on choisit un radiateur qui présente une valeur de RthR-A inférieure ou égale à celle déterminée. Il est à noter que RthR-A est inversement proportionnelle à la surface de dissipation du radiateur. Tjmax - TA - (RthJ-B + RthB-R ) Pour éviter la destruction de la jonction (Tj < Tjmax), il faut donc choisir RthR-A telle que : RthR-A < P 5/ Application à notre problème Nous avons précédemment établi que chaque composant IGBT doit dissiper 80 W au maximum. Les composants choisis ont une résistance thermique jonction-boîtier RthJ-B de 0,5 K/W. Chaque IGBT est fixé sur un dissipateur de résistance thermique RthR-A. Pour réaliser l'interface entre le composant et le radiateur, nous utilisons de la graisse thermique qui a pour résistance thermique RthB-R = 0,2 K/W. Q6. Quelle doit être la résistance thermique maximale du radiateur sachant que l'air ambiant peut atteindre 50 °C et que la température maximale de la jonction de l'IGBT est 150 °C ? Q7. Choisir un radiateur parmi les 2 présentés ci-après, sachant que nous voulons que la taille du dissipateur ne dépasse pas 10 cm et que la vitesse de la ventilation ne dépasse pas 4 m/s. Justifier. Q8. Avec ce radiateur, calculer TB, TR et Tj si TA = 20 °C. CPGE TSI – Lycée P.-P. Riquet – St-Orens de Gameville -4-