Chapitre 5 : PUISSANCE ET ENERGIE ELECTRIQUE Introduction : lampes à incandescence : lorsque l’on fait fonctionner diverses lampes à incandescence normalement, c’est-à-dire sous leur tension nominale, on s’aperçoit que certaines éclairent plus que d’autres ; unité : le watt (W) ; ordres de grandeur : 1 mW : montre, calculatrice ; 1 W : lampes, tubes néon, alimentation de PC ; 1 kW : appareil électroménager ; 1 MW : moteur de TGV ; 1 GW : centrale électrique … I. Puissance électrique : 1.1. Expression générale de la puissance : Soit D un dipôle linéaire quelconque (actif ou passif) parcouru par un courant d’intensité I et soumis à la tension U. Il existe deux représentations : Convention récepteur : Convention générateur : D D I I U U La puissance reçue par D est : P = U.I si P > 0 alors D reçoit cette puissance. si P < 0 alors D fournit cette puissance. La puissance fournie par D est : P = U.I si P > 0 alors D fournit cette puissance. si P < 0 alors D reçoit cette puissance. 1.2. Comment mesurer la puissance électrique ? a. avec un ampèremètre et un voltmètre : I + U A D b. avec un wattmètre : L’appareil permet de mesurer la puissance. Il possède 4 bornes : 2 utilisées pour mesurer le courant, 2 autres pour mesurer la tension. I + V U * W * D 1.3. Cas des résistors linéaires : Exprimons la loi d’Ohm : U = R.I Nous pouvons donc exprimer la puissance I électrique de deux façons, en remplaçant soit U, soit I : U2 2 P=R×I = R Cette puissance est appelée puissance dissipée par effet Joule. 1 GEN R U Page 1 sur 5 II. Energie électrique : 2.1. Relation entre puissance et énergie électrique en régime permanent : Si pendant une durée t, un dipôle D consomme en permanence la puissance constante P, il reçoit donc l’énergie W : W = P.t P : en Watt ; t en seconde ; W en Joule. Remarque : 1J = 1W ×1s Le kilowattheure est l’unité utilisée par E.D.F. pour facturer l’énergie électrique ( 1kWh = 1.10 3 W × 3600s = 3,6.10 6 J ). 2.2. Comment exprimer l’énergie électrique ? a. Cas du régime permanent : En régime permanent, et avec des conventions telles que U et I soient des grandeurs positives et constantes, le dipôle D reçoit pendant une durée t l’énergie : W = U.I.t b. Cas général : L’expression précédente fait apparaître le produit I.t qui représente la quantité d’électricité Q qui a traversé le dipôle pendant la durée t. D’où une autre expression de W : W = Q.U = Q.(VA - VB) W en Joule ; Q en coulomb ; U en volt. 2.3. Loi de Joule : Pour un résistor linéaire U = R.I. On remplace dans l’équation de l’énergie consommée par un résistor et on a : W = R × I2 × t 2.4. Comment mesurer l’énergie électrique ? La mesure de l’énergie s’effectue avec un compteur d’énergie. Il est caractérisé par sa constante k qui représente l’énergie consommée par l’installation par tour de disque du compteur. III. Transformations et conservation de l’énergie : 3.1. Transformation de l’énergie : Il existe différentes formes d’énergies : énergie électrique, mécanique, thermique, chimique ... Exemple : étude d’une pile alimentant une résistance. I L’énergie chimique de la pile est R0 transformée en énergie électrique et M.E.T. R U0 thermique (elle chauffe). L’énergie U de la pile électrique est transférée au résistor qui la transforme en énergie thermique (effet Joule). 1 GEN Page 2 sur 5 Quelques exemples de transformation : Energie électrique Générateurs électriques Moteurs électriques Energie mécanique Electrolyses Radiateurs électriques Moteurs thermiques Piles électriques Thermocouple Energie chimique Combustion Energie thermique 3.2. Principe de conservation de l’énergie en régime permanent : L’énergie totale reçue par un système est égale à la somme des énergies restituées par ce système. Energie reçue = Energie perdue + Energie utile Wr = Wp + Wu « Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme » Exemple : moteur électrique Energie électrique Moteur Energie mécanique Energie thermique IV. Bilan de puissances et rendement : 4.1. Bilan de puissances : Ce bilan s’effectue lorsque la température de fonctionnement est atteinte (régime permanent = équilibre thermique) et pour une durée t donnée. D’où le bilan suivant : On sait que : Wr Wr = Pr × t ⇒ Pr = Pr = Pp + Pu t Il en est de même pour la puissance perdue et utile. 4.2. Rendement : Par définition c’est le rapport : η= Puissance utile Pu = ≤1 Puissance reçue Pr à cause des pertes. Le rendement s’exprime en pourcentage. 1 GEN Page 3 sur 5 Autres écritures du rendement : η= Pr − Pp = Pr Pu Pp + Pu Exemples de rendement : Moteur électrique industriel : η = Pmécanique Une photopile : η= Pélectrique Un résistor : η= Pélectrique Plu min euse Pthermique Pélectrique de 85 à 98% ≤ 10 0 0 = 100 0 0 V. Quelles sont les conséquences de l’effet Joule ? 5.1.Température d’équilibre d’un composant : L’effet Joule se manifeste dans les composants électriques par un échauffement parfois très faible (circuits logiques) et parfois important (lampe à incandescence, rhéostat). On fournit une puissance électrique constante à un dipôle passif (par exemple une résistance), on constate que sa température augmente puis se stabilise à une température appelée température de fonctionnement θF. Evolution de la température : θ(°C) θF Pr θI Dipôle θF PJ Milieu ambiant θA 0 Phase d’échauffement Phase d’équilibre thermique Phase de refroidissement t Conclusion : Toute l’énergie électrique reçue par une résistance est transformée en énergie thermique (effet Joule). Cette énergie est cédée au milieu extérieur par : Conduction : le transfert de chaleur s’effectue de proche en proche dans les solides et les fluides. En effet la chaleur « passe » spontanément des corps les plus chauds aux corps les plus froids ; Convection : le transfert de chaleur est dû à des mouvements de fluides. Exemple : l’air chaud (moins dense) s’élève et cède sa place à l’air frais ; Rayonnement : le transfert de chaleur s’effectue par émission de rayons (dans le visible et infrarouge) et ce d’autant plus que la température du corps est élevée. 5.2. Résistance thermique : Certains composants ont une température de fonctionnement peu élevée (θF < 100°C) et l’échange thermique se fait alors essentiellement par conduction. Par définition, la résistance thermique de la surface de séparation entre le composant et le milieu ambiant est donnée par : θ F − θ A = R th × PJ avec θ en °C ; Rth en °CW-1 et PJ en W. Par analogie : VA − VB = R × I 1 GEN Page 4 sur 5 Traduction : l’élévation de température du composant, par rapport à celle du milieu ambiant, est proportionnelle à la puissance thermique cédée. Explication : plus la résistance thermique est faible, meilleure est la conduction de chaleur, plus l’élévation de température θF sera faible pour une puissance donnée. 5.3. Nécessité thermique : d’un dissipateur θA Une température importante entraîne la destruction des composants. Un dissipateur thermique permet de diminuer la résistance thermique entre le composant et le milieu ambiant. θF θD La résistance thermique entre le composant et le dissipateur thermique, RCD doit être faible (bonne conduction). Le dissipateur thermique est alors sensiblement à la même température que le composant. θ D = θ F − R CD × PJ ≅ θ F La résistance thermique entre le dissipateur thermique et le milieu ambiant est d’autant plus faible que la surface est grande. Pr Dipôle θF PJ Dissipateur PJ thermique θD Milieu ambiant θA La puissance thermique PJ pour s’évacuer doit passer : θ F − θ D = R CD × PJ du composant vers le dissipateur thermique : du dissipateur thermique vers le milieu ambiant : θ D − θ A = R DA × PJ L’élévation de température du composant est : θ F − θ A = (θ F − θ D ) + (θ D − θ A ) = (R CD + R DA ) × PJ R CA = R CD + R DA 1 GEN = R CA × PJ est la résistance thermique totale entre le composant et le milieu ambiant. Page 5 sur 5