ue q i t p r a n E ue e ue u q p i r n t E a q i t p En r a État sanitaire des patients consultant au SAU Une expérience nouvelle de prise en charge des toxicomanes dans un SAU parisien Le plus souvent, les patients étaient en bon état général en dehors de quelques patients cachectiques dans un contexte d’œnolisme et de marginalisation sociale. Deux patients, VIH positif, avaient une pneumonie considérée comme infection opportuniste. En règle générale, c’est la souffrance psychique plus ou moins aiguë qui est au premier plan et motive la venue aux urgences. Aknine X*, Granier F*, Peyrefort E*, Tellier G*, Ferrand I*, Boissonnas A* Bilan de l’activité d’un super-Ecimud au service des urgences de l’hôpital Cochin, à Paris, qui a eu à répondre essentiellement à quatre motifs de consultation particulièrement fréquents : les demandes de dépannage en médicaments de substitution, les syndromes de manque, les demandes de sevrage en urgence et les troubles psychiatriques. La prise en charge des toxicomanes aux urgences est toujours difficile et sujette à tensions pour le personnel d’accueil, faute d’une formation adaptée aux besoins multiples et souvent simultanés que présentent les patients. Depuis septembre 1998, une équipe mobile, composée d’un médecin psychiatre, de deux médecins généralistes, d’une infirmière, d’une assistante sociale et d’une sage-femme, intervient au SAU de l’hôpital Cochin pour tout patient toxicomane se présentant entre 10 h 30 et 18 h 30, du lundi au vendredi, ainsi que dans les services médico-chirurgicaux, en maternité et au SAMU social à la demande du service. Après 18 h 30 et pendant le week-end, c’est le psychiatre de garde qui prend le relais. Après dix mois de fonctionnement, 155 toxicomanes ont été vus par l’équipe dont 68 dans le cadre du SAU. Figure 3 Caractéristiques des patients vus au SAU La moyenne d’âge était de 32,6 ans (âge minimal : 21 ans, âge maximal : 50 ans). On notait une prédominance d’hommes (70 %). Figure 1 Situation socioprofessionnelle 13 % 19 % 67 % Ne travaille pas (alloc. diverses) Emploi Pas d'information Figure 4 Figure 2 * Poursuite de traitement : relais de buprénorphine haut dosage pour des patients déjà suivis par un médecin généraliste ou un centre spécialisé. ** Sevrage : 18 sevrages des opiacés et 4 d’autres produits. Hébergement 27 % 43 % 16 % 13 % * FAMA toxicomanie, centre hospitalier universitaire Cochin PortRoyal – La Roche-Guyon – SaintVincent-de-Paul. * Chiffre sous-évalué, Produits d’addiction car la consommation de cannabis n’est pas évoquée spontanément par Héroïne le patient, qui la banalise souvent par rapport à Cocaïne son usage d’héroïne ou de cocaïne. L’interrogatoire BZD révèle souvent une consommation importante de Cannabis* l’ordre de six “joints” par jour pouvant rendre Alcool plus difficile le sevrage à d’autres produits ou Autres** perturber une hospitalisation pour problème 0 10 20 30 40 50 somatique. La même remarque peut être faite pour l’alcool. Le total des consommations est nettement supérieur à 68 en raison des polyusages. ** Survector®, Gardénal®, amphétamines. Logement stable Vivent chez leurs parents SDF Logement précaire Nature de la demande Dépannage* Sevrage** Hébergement, demande sociale Plainte somatique 0 Il est à noter que 43 % sont en situation précaire. 71 5 10 15 20 25 30 35 E R haut dosage d’un patient déjà suivi en ville, un contact était pris avec le médecin traitant, et, en accord avec lui, une prescription de relais était généralement effectuée aux urgences jusqu’au prochain rendez-vous de consultation. L’entretien permettait alors d’analyser les motifs de la “panne” (augmentation des doses, détérioration de la situation socio-familiale, installation d’un syndrome dépressif, injection de la buprénorphine haut dosage) et de “raccrocher” éventuellement un suivi médical qui s’était interrompu ou distendu. • Concernant les cas de syndrome de manque et les demandes de traitement de substitution aux opiacés, les patients étaient, le plus souvent, non intégrés à un circuit de soins et consommaient de la buprénorphine haut dosage achetée au marché noir. Dans ces situations, on a pu observer, pour ce produit, toutes les voies d’administration (“sniff ”, intraveineuse, per os, sublinguale) par manque d’information initiale. On leur dispensait donc les explications sur la voie d’administration correcte et les dangers des mésusages – injections et mélanges (injection environ 60 %, sniff environ 10 %, per os environ 10 %). Ces patients étaient en général très demandeurs de prise en charge, car ils avaient déjà fait une démarche personnelle pour arrêter l’héroïne. • La souffrance psychique pouvait être le seul motif de venue aux urgences, avec une fréquence plus importante le vendredi après-midi. Cela pouvait aller d’une banale variation de l’humeur à un véritable état suicidaire. D’ailleurs, deux cas de tentative de suicide ont été identifiés et hospitalisés en service de psychiatrie. Une prescription d’Oxazépam®, avec ou sans Alimémazine®, était faite si nécessaire au SAU jusqu’au rendez-vous de consultation. Le Courrier des addictions (2), n° 2, juin 2000 72 A T I Q Conclusion Comme dans l’enquête du Réseau sentinelle urgence, les complications somatiques étaient rares (*). Près de 10 % des sujets avaient consulté pour une urgence sociale et 43 % étaient dans une situation de précarité, ce qui diffère sensiblement des files actives des centres spécialisés et des médecins généralistes dans lesquelles la marginalisation varie de 19 à 50 % selon les modalités de recrutement et l’implantation du centre ou du cabinet. Chaque situation, traitée de façon spécifique au cas par cas, a permis à l’équipe mobile soit d’assurer la continuité des soins, soit d’aider certains patients à intégrer ou réintégrer un réseau de soins. Nos constatations vont dans le sens de la nécessité de créer, dans tous les hôpitaux disposant d’un SAU, une équipe pluridisciplinaire incluant médecins somaticiens et psychiatres et assistantes sociales, afin de prendre en charge, de façon simultanée et dans le minimum de temps, les problèmes médicaux, psychologiques et sociaux qui motivent la consultation aux urgences des toxicomanes. L’intervention, pour chaque patient, d’un binôme médecin-infirmière était apparu déterminant pour évaluer plus finement la demande et la situation. Il a permis une relation triangulaire très utile pour éviter les pièges de la relation duale (jeu de séduction ou agressivité). Enfin la présence, sur une partie de la journée, d’une telle équipe à proximité du SAU a permis de rassurer le personnel médical et non médical et de lui assurer une formation théorique et pratique adaptée aux situations les plus fréquemment rencontrées. * Réseau sentinelle urgence, colloque européen – Paris Cité des Sciences et de l’Industrie 24 et 25 septembre 1998. U E Brèv Brèv s Brèv es èv es r B s Hépatites Info Service 08 00 84 58 00 Un nouveau dispositif téléphonique vient de voir le jour : Hépatites Info Service met à la disposition du public 80 écoutants de formation médicale, psychologique et sociale,disponibles à ce numéro de téléphone, appels anonymes et gratuits, 7 jours sur 7, de 9h à 13 h. Ce service téléphonique, créé avec le soutien financier de la direction générale de la Santé et la Caisse nationale d’assurance maladie, se propose d’écouter, informer,orienter et soutenir les personnes qui, à un moment de leur vie, s’interrogent sur leur risque d’être contaminées par les hépatites,sur les modalités de vie au quotidien avec ces maladies. Le comité de pilotage de ce nouveau service d’appel téléphonique est composé de représentants des institutions (Dr J.C. Desenclos, de l’Institut de la veille sanitaire, J.J. Guay, chef de projet AP-HP, Dr Houette, de la Mairie de Paris, Dr F. Meyer, de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, B. Sachs, de la direction générale de la Santé) ; des professionnels de santé (Prs P. Couzigou, Marcellin, J.P. Pascal, S. Pol, Zarsky, Drs P. Chossegros, Y. Gerosa) ; des associations (Mme Cierco, présidente de l’Association nationale d’information sur l’hépatite C,Y.F.Ferrarini,président de Sida Info Service,Dr A.J. Mbodje, coordinatrice de Hépatite Info Service, Dr P. Melin, président de SOS-Hépatites Fédération nationale, B. Tanche, de l’Association méditerranééenne de prévention des toxicomanies). Un premier bilan des 1 800 premiers appels reçus confirment le besoin d’écoute des personnes atteintes par les hépatites (46 % des appelants), soucieuses d’être informées sur les traitements, les modalités de transmission et la recherche. Ainsi, 52 % des premiers appelants ont été des femmes et 62 % de ceux qui ont déclaré avoir une hépatite C au téléphone étaient aussi des femmes.Les jeunes (2039 ans) désirent surtout des informations sur l’hépatite B, tandis que les 4060 ans s’intéressent surtout à l’hépatite C. Un tiers des appels proviennent d’un proche qui demande essentiellement des informations complémentaires et une réassurance sur l’évolution de la pathologie. Rappelons l’ampleur de l’enjeu de santé publique : on estime à 600 000 le nombre des personnes infectées par l’hépatite C et à 900 000 par l’hépatite B. Hépatites Info Service :190,Bd de Charonne 75020 Paris.Tél. : 01 44 93 16 30. Brèv s Brè ves e Un entretien en binôme (médecin + infirmière ou assistante sociale) a été assuré aux urgences. Il a permis d’évaluer la situation médico-psycho-sociale du patient et la demande formulée. 1. En cas de problème social urgent : hébergement, accès aux soins, l’assistante sociale de l’équipe a été sollicitée pour effectuer une évaluation sociale afin de répondre en urgence et d’orienter le patient vers la structure la plus adaptée. Les démarches ont été faites soit auprès du centre de sécurité sociale (pour récupérer les droits), soit auprès de l’organisme compétent pour une aide médicale d’État. Une orientation sur la consultation de précarité a été proposée, si aucun autre moyen de couverture sociale n’était envisageable. L’héberge-ment d’urgence pouvait se résumer par l’appel au Samu social ou aux diverses associations d’aide aux toxicomanes (selon l’heure à laquelle ils se présentaient). 2. Concernant la demande médico-psychologique, la réponse a été diversifiée en fonction de la situation. • Pour une demande de sevrage qui était souvent une demande implicite de prise en charge médicale, des explications ont été fournies au patient sur les modalités possibles (en hospitalisation et en ambulatoire), en rappelant qu’il est exclu d’envisager un sevrage en urgence. En règle générale, il était proposé, après un contact téléphonique, une orientation vers un centre de soins spécialisé ou un médecin généraliste pour le préparer. Le patient repartait avec un protocole de sevrage (6 Antalvic® + 6 Seresta® 50 + 6 Viscéralgine® simple). • Pour une demande de poursuite de traitement par buprénorphine P e e Nature de la réponse apportée N