Réalisation d'un exercice de simulation in situ : Identification et prise en charge d’un patient suspect d’Ebola aux Urgences adultes du CHU d'Angers GIS APLHUSS Groupement d’Intérêt Scientifique Angers, PLateforme Hospitalo-Universitaire de Simulation en Santé Dr S. Péan 1, Dr B. Mazet 2, S. Delescluse 2, Pr E. Pichard 3, Pr J-R Zahar 4, Dr L. de Gentile 5, S. Verborg 1 , P. Després1 , F. Falchier 1, N. Le Quilliec 4, Pr J-C Granry 6, Dr M-C Moll1 1 Coordination des risques, 2 Service des urgences adultes, 3 Service des maladies infectieuses et tropicales, 4 UPLIN (EOH), 5 Unité de médecine des voyages, 6 Centre de simulation. CHU d’Angers Objectifs Contexte : •Depuis mars 2014, plusieurs pays d ’ Afrique de l ’ Ouest connaissent une épidémie sans précédent de fièvre hémorragique à virus Ebola. Pour faire face aux risques générés par cette situation (particulièrement au risque de contamination), des avis, instructions et recommandations ont été émis par le HCSP et la DGOS. Est apparue la nécessité pour les professionnels de se former et de s’entraîner à la prise en charge des patients « cas suspects ». Projet : •Comme les autres établissements, le CHU d'Angers est mobilisé sur la problématique Ebola, via des réunions régulières d’un groupe de pilotage, la rédaction et l’application de procédures institutionnelles, la mise en œuvre de formations et la réalisation d’un film habillage / déshabillage avec les équipements de protection individuelle (EPI). •Pour aller plus loin et être performant dans l’entraînement des professionnels, le CHU a utilisé son expérience en matière de simulation pour réaliser un exercice de simulation in situ d’identification et de prise en charge d’un patient suspect d’Ebola. Cet exercice a eu lieu le 25/11/2014 à 14h30 aux Urgences adultes. Objectif : •La simulation est reconnue comme une méthode pédagogique innovante et permettant une forte appropriation du contenu pédagogique. Le CHU a donc considéré qu’une mise en situation réelle était la meilleure manière d’entraîner les professionnels à la prise en charge de ce cas de figure grave et rare. Méthode •Cet exercice, soutenu par la Direction générale du CHU, a été organisé par la coordination des risques, en Etapes clés de partenariat avec la plateforme de simulation. Divers experts ont été mobilisés : L’équipe des urgences la simulation adultes, l’UPLIN, le Service des maladies infectieuses et l’Unité de Médecine des voyages. in situ •L’exercice a été organisé sous la forme d’une mise en situation in situ (réelle). Les principales étapes ont Arrivée du patient à l’accueil des urgences été les suivantes: rédaction et vérification de la crédibilité du scénario, pré-briefing de l’encadrement du service, information de l’ARS, briefing des patients standardisés, installation des experts et des formateurs, déroulement de l’exercice puis débriefing réunissant toutes les parties prenantes de la prise en charge, les experts, l’encadrement du service, les formateurs et les acteurs (16 personnes dont 4 apprenants: 2 infirmières, 1 hôtesse d’accueil et 1 médecin). •Les critères de choix de l’acteur jouant le rôle du patient, ont été la connaissance du continent africain et PEC filmée par son enregistrement dans le système d’information hospitalier lors d’une précédente consultation afin de ne pas l’équipe des créer de problème d’ identitovigilance. Urgences dans la pièce d’isolement •Un acteur, sous sa vraie identité, a joué le rôle d’un patient fébrile, revenant de Guinée Conakry le 12/11/14 et se présentant spontanément avec un ami à l’accueil des Urgences adultes. Il a décliné ses symptômes et a directement été pris en charge par le service des Urgences. Son accompagnant, après interrogatoire, a été dirigé vers la salle d’attente. Débriefing avec l’équipe des •Le patient a été conduit en pièce d’isolement et pris en charge par l’équipe, qui a appliqué la procédure, professionnels et les experts dont l’habillage / déshabillage spécifique. Pendant cette prise en charge, la pièce d’isolement et le SAS d’habillage/ déshabillage étaient filmés. Le film était retransmis en direct aux experts et formateurs dans une pièce à proximité. Résultats •A l'issue de son interrogatoire par un médecin senior en lien avec l’ARS, le patient a été classé comme « cas Avantages et inconvénients exclu » Ebola. Lors du débriefing, les réactions à chaud ont été recueillies et la situation a été analysée. Cet de la méthode de exercice, très instructif, a permis d’identifier : simulation in situ - les points forts (identification, isolement, appel de l’ARS, gestion de l’accompagnant, arrivée rapide d’un médecin, technique de friction hydro-alcoolique, absence de prélèvement,…), - les points d’amélioration de la prise en charge (sentiment de solitude du patient et du médecin, réponse aux besoins du patient avec anticipation du matériel nécessaire, identification d’un besoin de efficacité de lourdeur superviseur, aménagement du chariot, information du laboratoire si « cas exclu »,…), l’apprentis de mise - les difficultés réelles sur le terrain à la mise en œuvre des procédures. sage •Suite au débriefing et au retour d’expérience (chefs de service et cadres des autres services d’urgences et du SAMU conviés à la réunion du groupe de pilotage Ebola le 02/12/2014), l'organisation a été adaptée (mise à disposition de thermomètres sans contact et de poubelles à clapet, rédaction d’un document opérationnel interne au service répartissant les tâches et listant les points clés,…) et la procédure de prise en charge a été modifiée. entraînement / synergie d’équipe en place Conclusion •Cet exercice a illustré l’intérêt de reconduire la simulation in situ pour entraîner les professionnels à la prise en charge de cas graves et rares, pour d’autres pathologies ou situations. Cette dernière démontre son intérêt comme méthode innovante d’entraînement des professionnels. Elle permet d’améliorer la capacité à faire face à des situations à risques complexes et contribue à réduire les écarts entre la procédure théorique et la pratique. Renseignements : [email protected] /[email protected] / [email protected]