Hyperthyroïdie

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Hyperthyroïdie
IDéfinition :
L’hyperthyroïdie désigne l’ensemble des hyperfonctionnements de la thyroïde. On groupe le
terme de thyrotoxicose tous les symptômes cliniques et biologiques liés à un excès d’hormones
thyroïdiennes.
IIEthiopathogénie :
1- Facteurs génétiques : la prédisposition héréditaire d’où l’intérêt de l’interrogatoire à la
recherche de notion d’affections thyroïdiennes dans la famille ou de maladies auto
immunes.
2- Sexe : nette prédominance féminine (8/10).
3- Age : la répartition selon l’âge est variable suivant le type d’hyperthyroïdie et le sexe.
4- Facteurs déclenchant : le début de la maladie coïncide souvent avec un stress, il s’agit en
général d’un choc émotionnel ou traumatique.
IIIClinique :
A. Signes de thyrotoxicose :
1- Amaigrissement :il est très fréquent et constitue un symptôme majeur d’autant qu’il
associe souvent à une conservation de l’appétit, voire polyphagie. L’hyper
catabolisme intéresse aussi bien le tissu adipeux que musculaire entraînant une
amyotrophie et une asthénie musculaire (mise en évidence par le signe de tabouret).
2- Tachycardie : se traduit par des palpitations, survenant même au repos et durant le
sommeil. Le plus souvent permanente, associée à un éréthisme vasculaire généralisé
et à une accélération de la vitesse circulatoire.
3- Troubles psychiques : apparaissent au premier plan : émotivité, insomnie, irritabilité
et surtout instabilité et agitation intense.
4- Signes liés à l’augmentation de la calorigenèse : thermophobie, hypersudation, en
particulier moiteur des mains.
5- Manifestations neurologiques et musculaires : tremblement fin des extrémités
exagéré par l’émotion.
6- Manifestations digestives : principalement diarrhée motrice.
B. Goitre :
Variable selon l’étiologie, par sa taille, sa consistance, son caractère diffus ou nodulaire,
vasculaire ou non.
C. Signes oculaires :
Peuvent être absents ou présents selon l’étiologie. Ils sont dus à l’imprégnation
thyrotoxique étant la rétraction palpébrale supérieure.
IV-
Explorations paracliniques :
1- Retentissement métabolique et tissulaire : on peut observer :
- Une hyperglycémie
- Une hypercalcémie
2- Bilan spécifique :
- Dosage hormonal : élévation des hormones thyroïdiennes (FT4, FT3) et baisse
de la TSHus.
- Examens morphologiques : échographie afin d’apprécier la morphologie de la
thyroïde et la scintigraphie pour l’étude de la fixation de l’isotope.
V-
Formes cliniques :
1- Maladie de Basedow : c’est l’une des formes les plus fréquentes
d’hyperthyroïdie. Elle survient le plus souvent au décours d’un stress, chez une
femme adulte jeune.
a- Clinique : elle est caractérisée par l’association :
- D’un goitre, le plus souvent de volume modéré, diffus, élastique ou ferme,
vasculaire avec thrill à la palpation et souffle à l’auscultation.
- De signes de thyrotoxicose
- De signes oculaires avec rétraction palpébrale supérieure uni ou bilatérale,
regard fixe et brillant, photophobie, larmoiement, œdème périorbitaire,
exophtalmie.
- Myxœdème prétibial : il s’agit d’une induration de la peau à contours irréguliers
localisés au niveau des régions pré tibiales et de la face dorsale des pieds.
b- Physiopathologie : la maladie de Basedow est une maladie auto-immune
elle est due à la présence d’auto-anticorps dirigés contre l’auto-antigène
représenté par le récepteur à la TSH. Cette affection survient dans des
groupes génétiquement prédisposés. Elle est la conséquence d’un trouble de
l’immuno-régulation lié à un déficit des lymphocytes T suppresseurs.
2- Adénomes toxiques :
Cette forme d’hyperthyroïdie est produite par un ou plusieurs adénomes
autonomes hypersécrétants, survient chez des sujets de sexe féminin avec un
maximum entre 40 et 50 ans.
a- Clinique :
- Nodule thyroïdien habituellement unique ferme, avasculaire.
- Syndrome de thyrotoxicose.
- Signes oculaires absents ou se limitant à une brillance du regard.
b- Paraclinique :
- Scintigraphie : elle montre une fixation exclusive au niveau du nodule, le reste
du parenchyme ne fixe pas l’isotope.
3- Goitre hétéro-multi-nodulaire toxique : il s’agit d’une hyperthyroïdie
apparaissant sur un goitre ancien multinodulaire.
a- Clinique :le tableau clinique est dominé par les signes cardiovasculaires, le
goitre est souvent volumineux, multinodulaire, avasculaire avec parfois des
signes de compression.
b- Scintigraphie : l’image prend un aspect caractéristique où alternent des
zones chaudes et froides.
4- Thyroïdites :
On peut retrouver au début de l’installation d’une thyroïdite aigue ou subaigüe,
un syndrome de thyrotoxicose transitoire, il est du à la libération excessive des
hormones thyroïdiennes au moment de la destruction du parenchyme par le
processus inflammatoire.
VI-
Complications :
1- Crise aigue thyrotoxique :
C’est une complication rare mais très grave, elle apparait surtout dans la maladie
de Basedow, elle peut être déclenchée par une infection, un traumatisme, une
intervention chirurgicale. Le début est brutal, marqué par une fièvre élevée,
hypersudation, tachycardie sinusale pouvant s’accompagner d’œdème
pulmonaire ou de défaillance cardiaque, de délire, de nausée ou de
vomissements et de douleurs abdominales. L’évolution est fatale en absence de
traitement.
2- Cardiothyréose :
On regroupe le terme de cardiothyréose les complications cardiaques de
l’hyperthyroïdie : telles que l’arythmie complète par fibrillation auriculaire,
l’insuffisance cardiaque résistante au traitement digitalo-diurétique, tachycardie
paroxystique du type de Bouveret ou supra-ventriculaire.
3- Diabète
4- Myopathie thyrotoxique : caractérisée par une fatigabilité extrême et une
amyotrophie prédominant aux racines des membres et aux ceintures.
VII-
Diagnostic différentiel :
- Névrose
- Phéochromocytome.
VIII-
Traitement :
1- Traitement médical :
- Antithyroïdiens de synthèse : le plus utilisé le Carbimazole dosé à 5 mg, 6 à 12
comprimés par jour
- Repos
- Sédatifs : benzodiazépine
- Bétabloquants : propranolol 20 à 80 mg/jour
2- Chirurgie : indications :
- Echec au traitement médical
- Adénomes, goitres multinodulaires toxiques
- Cette chirurgie doit être précédée d’une préparation médicale
- 3- irathérapie : indications :
- - hyperthyroïdie avec petit goitre homogène diffus
- Récidives postchirurgicales
- Contre indication à la chirurgie
La dose délivrée varie de 7500 à 15000 rads de l’iode 131.
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