
PRIORITÉS ET POTENTIELS
DE RECHERCHE
Cadieux, L. 2010. Synthèse des connaissances, Parc
national du Mont-Tremblant. Parcs Québec, Société des
établissements de plein air du Québec (Sépaq), Lac Supérieur.
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Les autres mammifères
État de la situation
Le cerf de Virginie, l’orignal, l’ours noir et le castor figurent parmi
les animaux vedettes du parc national. Ces espèces sont bien
connues en général, mais nous avons peu d’information sur les
populations du parc. Localement ces espèces ont de grands
intérêts et vivent des problématiques bien particulières.
Orignal : L’orignal est présent sur l’ensemble du territoire. Les
études de 1977 en évaluaient la population à trois individus sur
10 km. En 2009, on n’a pas de données sur les orignaux du
parc, mais on sait que les observations ont considérablement
diminué au cours des derniers vingt ans (commentaires des
gardes-parcs, d’autres employés travaillant sur le terrain et des
habitués du parc). Selon le Service de la faune, le déclin de la
population est un phénomène généralisé dans le territoire hors
parc des Laurentides et de Lanaudière depuis les années 1990
(Lamontagne et Lefort, 2004). Les chiffres des zones de chasse
périphériques situent la densité à environ deux orignaux sur 10
km², plus précisément à 1,9 avant chasse dans la réserve
faunique Rouge-Matawin (RFRM) (résultat préliminaire de
l’inventaire aérien de janvier 2009). Bien qu’il soit ouvert à la
chasse et à l’exploitation forestière, ce territoire se compare à
celui du parc par son caractère sauvage et l’absence
d’occupation humaine permanente et de municipalité.
Cerf de Virginie : Le cerf de Virginie est à la limite nord de son
aire de distribution. C’est un élément représentatif des
Laurentides méridionales, et il joue un rôle clef dans
l’écosystème. Sa population s’est accrue au cours des derniers
trente ans et durant l’été, on l’observe à travers tout le parc. À la
fin des années 1970, l’observation de cerfs était occasionnelle
(André Caron). Vers 1990, il semblait plus présent dans le
secteur de la Diable. Actuellement, il s’observe également
régulièrement à l’est et au nord du territoire.
L’hiver, les cerfs se regroupent dans des ravages, des sites de
rassemblement situés dans les vallées où le mélange de feuillus
et de conifères assure leur survie en leur fournissant abri et
nourriture pendant la saison froide.
On rencontre de petits groupes de cerfs en quelques points du
territoire pendant l’hiver (exemple : environs du lac Monroe et du
poste d’accueil de Saint-Donat), mais on ne connaît pas de
ravages d’importance responsables de la survie des cerfs de la
moitié est du parc. Dans les années 1950 à 1960, un important
ravage de cerfs s’étendait tout le long de la rivière L’Assomption
à l’intérieur des limites actuelles du parc (Michel Riopel, agent
de protection de la faune).
La survie d’une bonne partie des cerfs du centre et du sud du
parc national du Mont-Tremblant dépend du ravage situé au
pied du mont Tremblant et aux abords du lac Tremblant. La
présence de conifères et l’exposition au soleil des versants sud
et sud-ouest de la montagne expliquent l’importance de ce
ravage. Entre 1969 et 1998, sa superficie est passée de 14 km²
à 139 km², et sa population s’est accrue de 350 à plus de 2 500
individus (densité d’environ 20 cerfs par km²). Cette expansion
serait reliée à une augmentation de la population à la suite
d’une série d’hivers doux qui sont responsables du haut taux de
survie des cerfs à l’hiver et qui ont par conséquent favorisé la
naissance de faons au printemps. Toutefois, la qualité de
l’habitat varie à travers le ravage, et le développement
récréotouristique local menace l’intégrité et le maintien de cet
habitat. À la suite des nouveaux inventaires, on parlait en 2003
de 1740 cerfs dans 140 km². 36,4 km² du ravage est situé dans
le parc, dont une partie en zone de préservation. La protection
d’une partie du ravage à l’intérieur des limites du parc national
du Mont-Tremblant contribue à la survie des cerfs de Virginie.
Depuis quelques années, la présence de cerfs familiers
constitue un problème de conservation dans le secteur de la
Diable. Des cerfs nourris par les visiteurs perdent la crainte des
humains et sont victimes d’accidents de la route. On soupçonne
également leur présence sur les campings d’être responsables
de la présence de loups sur certains sites.
Ours noir : Mammifère typique des Laurentides, l’ours noir
trouve au parc national du Mont-Tremblant un habitat idéal. Les
forêts de feuillus et de conifères, les abords boisés des lacs et
cours d’eau lui fournissent abri et nourriture. La densité de l’ours
noir, basée sur la densité régionale, est estimée à 2,5 / 10 km²
(Michel Hénault, biologiste au MRNF 2009). Ce qui chiffrerait la
population d’ours du parc national du Mont-Tremblant à quelque
375 individus. En 2007, 2008 et 2009, on a observé ici et là des
femelles avec trois oursons de l’année, ce qui laisse penser que
la population d’ours du parc se porte bien (quoique non