GéostratéGiques n° 41 • 4e trimestre 2013 Les évolutions stratégiques de l’Amérique du Sud
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cain ayant la plus grande liberté économique et en quatrième position entre les pays
émergents au niveau mondial. À son tour, l’International Institute for Management
Development (IMD) de Suisse, par le biais d’une étude sur la compétitivité publiée
en 2008, a placé le Chili à la vingt-sixième position sur cinquante-cinq, s’éloignant
largement du Pérou, à la trente-cinquième place, laissant ce dernier à la deuxième
place au niveau sud-américain.
Il ne fait aucun doute que le long chemin parcouru est le produit d’une poli-
tique extérieure ecace. Elle lui a permis de se développer en Amérique Latine
et au-delà des frontières sud-américaines et l’on peut prendre l’exemple des neuf
accords commerciaux que le pays a signés avec le Panama, le Japon, la Chine, les
États-Unis, le Canada, le Mexique, la Corée du Sud, l’Amérique Centrale (Costa
Rica, le Salvador, le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua) et l’EFTA (Norvège,
Islande et Suisse) en plus des accords complémentaires d’association avec l’Union
Européenne.) Bien sûr, ces accords commerciaux ont donné un cachet, et de sérieux
et de conance, au gouvernement chilien.
En eet, il est possible d’observer qu’avec le régime démocratique moderne, les
indicateurs de variables économiques ont entamé un très net mouvement d’ascen-
sion rapide. Lorsque Patricio Aylwin prend la présidence le 11 mars 1990, les chan-
gements sont immédiats. Commence dès lors l’ouverture politique dans lequel le
«régionalisme ouvert»
3
a été l’un des mécanismes appliqué, permettant un meilleur
échange commercial, technologique et culturel avec les pays de la région et aussi
de l’extérieur, comme les États-Unis et le Japon. En seulement deux ans après le
début de cette politique, le Chili avait déjà signé des Accords de Complémentation
économique avec l’Argentine (1990), le Mexique (1992) et la Bolivie (1993). Dans
le même temps, le Chancelier de l’époque, Alejandro Foxley, signalait l’importance
d’établir des relations diplomatiques et commerciales avec la région asiatique, en
s’incorporant à la Coopération économique Asie-Pacique
4
. À cette époque, le
Pérou et le Mexique étaient en meilleure position que le Chili.
La rigueur et la clarté avec lesquelles fonctionnent les institutions ont fait
du Chili un pays reconnu dans la région, sa notoriété institutionnelle et le bon
fonctionnement de celles-ci en étant les caractéristiques les plus fondamentales.
L’indépendance des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires ont donné de vrais
gages de stabilité et de conance comme aucun autre pays en Amérique Latine
3. Alberto Van Klaveren, vice ministre chargé des Aaires étrangères, 2007.
4. En anglais : APEC (Asia-Pacic Economic Cooperation)
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