Une conférence/débat a eu lieu le samedi 24 mai 2014 à l’école de Grosrouvre,
organisée par Notre Planète Mon Village, soutenue par le P.N.R. et animée par
Monsieur Jérôme Véronique, formateur en jardinage bio et qui possède 250 variétés
de légumes.
Le thème était de choisir de respecter la nature, en jardinant bio. Ces pratiques sont
non seulement utiles et peu onéreuses, mais deviendront quasiment obligatoires en
2020 pour les communes et en 2022 pour les particuliers, suite à l’imposition du
« zéro produit chimique » à ce moment.
LA JUSTIFICATION DU BIO
Pour stimuler la croissance des végétaux et renforcer leurs défenses naturelles, il est
préférable d’employer des engrais naturels. Les engrais chimiques nourrissent
directement les racines, sans préserver l’équilibre naturel de leur environnement. De
plus, ils polluent l’environnement, de manière durable. Ainsi, il a été trouvé des traces
de produits chimiques interdits de nos jours, plus de trente ans après. De même pour
les herbicides et la lutte contre les insectes nuisibles et les maladies, comme le
puceron, la chenille, le Mildiou ou les champignons.
La culture biologique respecte le sol, sans tuer sa faune (insectes, coccinelles,
abeilles…). Elle repose sur le principe de regarder, comprendre et agir. En utilisant du
fumier et du compost de déchets verts, elle nourrit d’abord le sol, en y maintenant la
vie par des champignons. Ensuite, la matière étant prédigérée, les racines sont
nourries.
Soigner son jardin sans produits
chimiques
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LES ENGRAIS
Le fumier est constitué de tas de 3 m de large sur 2 de haut, fermentant pendant six
mois. Sa composition d’excréments et de paille (de préférence bio, sans insecticides
ni pesticides) permet d’élever sa température jusqu’à plus de 70°, ce qui tue les
mauvaises herbes et les champignons qui amènent des maladies (les microbes et les
bactéries sont tués à partir de 55°).
Le meilleur engrais naturel reste le fumier de vache, en raison de la double digestion
de ces animaux. Mélangé à de la terre sur une hauteur de 20 cm, pour ne pas brûler
les plantes, cette matière organique produit de la vie microbienne source de vie
végétale, par son humus riche en oligo-éléments, pour très longtemps. La terre
travaillée permet également aux plantes d’avoir plus aisément accès à l’eau, aux
vitamines et aux nutriments.
Le fumier de cheval, de poule ou de mouton nécessite d’être remplacé tous les ans.
On trouve également dans le commerce du fumier en granulés, agissant pour deux à
trois semaines.
Il faut éviter la surnutrition, qui rend les plantes plus sensibles aux maladies (comme
le mildiou). Les nutriments sont préférables à la nourriture.
La tonte de pelouse, mélangée à la terre sur une hauteur de 10 cm, est également
très riche en produits azotés.
Le paillage (mulching) permet de ne pas laisser le sol à nu, comme dans la nature. Il
protège et nourrit le sol grâce à ses matériaux organiques. Stable et riche en carbone,
il ne brûle pas. De plus, en empêchant la lumière d’atteindre la surface du sol, il
empêche les mauvaises herbes de germer et de se développer. En général il fait suite
au fumier, les années suivantes.
Les cendres, riches en potasse, favorisent la fructification. À condition de les
mélanger à du compost, afin de ne pas suralimenter les plantes. Elles tuent aussi la
mousse.
Le compost est moins nourrissant et n’est pas obligatoire.
LES HERBICIDES
Les herbicides chimiques, comme par exemple le Roundup, ont un impact nocif sur
l’homme et la nature, en contrepartie de leur facilité d’emploi. En 2022 on ne pourra
d’ailleurs plus en trouver dans les jardineries. Des alternatives bio existent,
cependant.
Le désherbage manuel : sa réussite dépend de sa régularité. Il faut compter environ
une heure par semaine, pour 100 m². Utiliser pour cela des outils à pousser ou à tirer,
comme la binette recourbée ou le binou plat, qui permet de passer sous les feuilles
sans les casser. Ou encore la binette étrier, à lame horizontale, permettant aux buttes
de rester stables. Ou encore un outil à griffes rotatives, pour la mousse ou le
désherbeur à manche, extrayant également les racines (à condition d’en trouver de
solides, ceux en plastique ne durent pas longtemps).
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Un binage une fois par semaine épuise le chiendent. Ce dernier se nourrit par son
rhizome, progressant de 1 m par an. Puis puise son énergie par le soleil, à partir de
ses feuilles. Il est donc conseillé de l’arracher ou de le couper ras dès sa première
feuille, pour l’épuiser.
Le désherbage thermique, peu onéreux, peut même s’utiliser en temps de pluie. Il agit
par choc thermique en le passant rapidement sur les plantules. Pour des mauvaises
herbes plus importantes, comme le pissenlit, il faut insister plus longuement pour que
la température descende jusqu’aux racines. Et refaire le traitement de temps en
temps, jusqu’à disparition complète.
Les huiles essentielles représentent la solution probable du futur. Celle de pin
empêcherait la germination, comme c’est le cas dans la nature où il n’y a pas d’herbe
sous les aiguilles de pin. Idem pour l’huile essentielle de basilic. On les trouve partout,
de la pharmacie aux bio-coop.
LA LUTTE CONTRE LES INSECTES NUISIBLES
Les insecticides chimiques tuent également tous les autres insectes. Par exemple,
celui contre les pucerons tue également les coccinelles, qui pourtant les mangent. De
plus, un phénomène de résistance apparait : les produits chimiques ne contiennent
que deux ou trois molécules actives et l’ADN des insectes s’y adapte peu à peu, pour
les isoler.
Par contre, les huiles essentielles, comme celle de géranium, contiennent 250
molécules actives. Il est impossible à l’ADN des insectes de s’y adapter et de les
isoler, étant donné leur nombre. Il faut néanmoins respecter les doses prescrites. De
plus, leur rémanence est faible : elles disparaissent en deux ou trois semaines. Le
livre d’Éric PETIOT, « Soigner les plantes - par les huiles essentielles » aux éditions
TERRAN, explique les techniques à utiliser pour cela.
LES ARBRES FRUITIERS
Leur durée de vie étant longue, la fertilisation doit être lente. Ils ont besoin de
carbone, par apport à la plantation de fumier organique stable (compost).
Badigeonner leur tronc à la chaux stoppe les insectes.
Pour les tailler, couper toujours après le début d’une branche, pas à sa base, qui
constitue une véritable réserve à pharmacie. Il ne faut pas les tailler en hiver, car la
sève redescend dans les racines, ce qui empêche la cicatrisation par bourrelet de
sève. La meilleure période pour cela est mars-avril.
PRODUITS
Anti pucerons. Voir recette en annexe. Secouer et arroser les plantes avec.
Pour les fourmis, utiliser de l’huile essentielle d’orange et pour les chenilles de l’huile
essentielle de pamplemousse (ralentit leur croissance et les affaiblit).
Purin d’orties. Voir recette en annexe. C’est un luxe permettant de renforcer des
plantes jeunes et en bonne santé. Dans le cas contraire les maladies (comme le
mildiou) ou les pucerons seraient accentués, car ils cherchent de l’azote. Il faut
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compter environ 10 kg d’orties pour 100 litres d’eau. Sa création en commun est
intéressante. Il sera conservé à l’ombre dans des bouteilles plastique, sous une
température de 8 à 10 degrés (cave). Il ne doit pas rester d’air entre le liquide et le
bouchon de la bouteille. Il ne doit jamais sentir mauvais.
Il est utilisé par arrosage des feuilles, de préférence le matin après la rosée. Les
plantes n’aiment en effet pas être arrosées la nuit, car elles restent humides trop
longtemps et le jour le soleil les brule par effet de loupe des gouttelettes.
Bouillie bordelaise. Contient du cuivre, un bon fongicide. Utilisée principalement pour
les tomates, mais aussi pour les autres légumes, plantes et fruitiers.
Bouillie bordelaise et purin d’ortie. Plus efficace de 40% que les produits chimiques
(et chers, car liés aux produits pétroliers). Pour la prévention, avant la pluie, car un
temps couvert et humide favorise le développement des champignons. Une pincée de
bouille bordelaise (moins d’un gramme) pour un litre de purin d’ortie. À pulvériser
surtout le matin et optionnellement un peu le soir.
Féramol bio. Sans effet sur les prédateurs. Le plus efficace contre les limaces, en
dehors de les ramasser. Ces granulés bleus peuvent être jetés en une poignée sur un
potager de 10 m² (10 poignées par an) et autour de lui.
Cendre. Contre les limaces, les font baver et les assèchent en une heure. À épandre
autour du potager et à remplacer en cas de pluie.
Bière. Les limaces sont attirées par l’alcool. Au-delà de 8°, il les tue. À utiliser pour les
attirer en dehors du jardin.
Nicole & Jean-Jacques MEYER | 24 mai 2014
Recette Anti-pucerons
Ingrédients
1 : Huile essentielle de Géranium bourbon, rosat ou Menthe 1 ml (soit 20 gouttes)
2 : Huile végétale - 1ml
3 : Produit vaisselle écologique sans parfum - 1 ml
4: Eau 1 L
Préparation
1 : Mélangez l'huile essentielle de géranium, l'huile végétale et le produit vaisselle jusqu'à obtenir un
mélange homogène.
2 : Ajoutez l'eau et mélangez.
3 : Pulvérisez sur les feuilles affectées par les pucerons le matin (idéal) ou le soir.
4 : Agitez la préparation avant chaque nouvelle utilisation.
Recette Anti-fourmis
Ingrédients
1 : Huile essentielle d'orange 1 ml (soit 20 gouttes)
2 : Huile végétale 1 ml
3 : Produit vaisselle écologique sans parfum 1 ml
4: Eau 1 L
Préparation
1 : Mélangez l'huile essentielle d’orange, l'huile végétale et le produit vaisselle jusqu'à
obtenir un mélange homogène.
2 : Ajoutez l'eau et mélangez.
3 : Pulvérisez sur les feuilles affectées par les fourmis le matin (idéal) ou le soir.
4 : Agitez la préparation avant chaque nouvelle utilisation.
Contre-indication
1 : Ne pas traiter en pleine journée par temps chaud et ensoleillé, risque de brulure des feuilles.
2 : Respecter les dilutions.
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